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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 09:14

« Sur les traces de Manon des Sources » - Signes – G2 – jeudi 10 mai 2018

22 courageux au vu de l’annonce incertaine de la météo la veille et de l’éloignement de Saint Raphaël, dont 11 randonneurs du G1  (pour qui la randonnée avait été annulée) et Danielle ,

nouvelle marcheuse  du lundi que nous accueillons parmi nous se sont retrouvés,  pour cette randonnée inédite proposée par Alain à Signes, randonnée qui sera en définitive de 17 kms et 335 m. de dénivelé, « sur les traces de Manon des Sources »

Nous démarrons du parking à 9h45 après quelques mots d’Alain sur Marcel Pagnol écrivain et cinéaste (ceux intéressés consulteront sur internet sa biographie, bibliographie et filmographie), non bercés par les vrombissements d’essai sur le circuit non loin du Castelet mais par le bruit des tondeuses et débroussailleuses d’ouvriers de service malgré ce jour férié,

par un chemin parallèle à la D2, chemin boueux, que certains éviteront en passant dans l’herbe sur le côté.

Nous pénétrons alors dans la forêt par le Vallon des Marseillais.  

Dans une clairière nous nous arrêtons près d’un puits qui marque l’emplacement de la bergerie du Vieux Mounoï. « Mounoï qui pouvait bien signifier «habitat des moines » ou du sieur Mounier, dans l’ancien temps. » et des ruines d'une ancienne bâtisse.

 

Nous empruntons un sentier montant tout d’abord, puis plus  loin prenons un petit sentier glissant sur la gauche qui descend à la Grotte du Mounoï. Prudence de mise d’autant plus que deux autres randonneurs ayant glissé nous ont alertés. Alain vient à la rescousse de certains.

Un grand aven avec de superbes concrétions au plafond s’offre à nous. Nous faisons une 1ère photo de groupe sans Dominique et Gérard qui n’étaient pas descendus et sans la photographe.

« C’est ici que les scènes du film de Claude Berri ont été tournées. Manon cherchant un agneau égaré trouve la source. Elle va vérifier que cette eau alimente bien le Bassin des Perdrix, bassin qui aliment lui-même la seule fontaine du village des Bastides Blanches. Sûre d’elle, ne pensant qu’à sa vengeance,   Manon va construire un petit barrage pour couper la source et priver le village d’eau potable, créant un émoi considérable. »

(photo extraite du film)

Nous remontons de la grotte et revenons sur nos pas. Nous nous arrêtons pour la pause banane. Il est 11h15 et le petit déjeuner est déjà loin.

Nous nous dirigeons  alors vers le vallon des Martyrs. La piste est bien détrempée. Equilibre, petite glissade mais pas de chute.

Nous arrivons alors dans une clairière avec une croix de Lorraine : La Nécropole des Martyrs ou Charnier de Signes, où les faits de cet épisode dramatique sont relatés.

 « 1944. Les actions des Résistants qui attendent depuis des mois le débarquement des forces alliées se multiplient. Un officier français aurait trahi les 38 martyrs du Charnier de Signes, tous issus du Mouvement uni de la résistance, pour quelques milliers d’anciens francs. Incarcérés aux Baumettes, ils furent interrogés et torturés.

Le 18 juillet 1944, un jeune garçon, Joseph Call, dont les parents travaillent dans la forêt, aperçoit un car déposer 29 prisonniers encadrés par les Allemands. Un bûcheron de Cuges, Maurice Percivalle, passant aussi par là, entend au loin La Marseillaise. Il voit les hommes creuser leurs propres tombes. Le 12 août, neuf autres résistants furent fusillés sur le même site. Mais pourquoi ont-ils été emmenés dans ce vallon ?

Raymond Aubrac, alors commissaire de la République de la région – premier signataire de la pétition pour la réhabilitation de la Nécropole de Signes – a fait exhumer les corps. « Certains portaient des marques de strangulation, signes de tortures antérieures; des corps ont été recouverts de chaux vive. D’autres ont été enterrés vivants.» Les familles ont dû reconnaître les corps mutilés au Pharo où ils furent transportés avant d’être inhumés à Saint-Pierre au cours d’un hommage républicain ; cinq d’entre eux n’ont jamais été identifiés. »

Nous quittons ce site où des roses ont été déposées ce mardi (8 mai) et reprenons le chemin qui se rétrécit. Nous sommes dans un étroit vallon bordé par un ruisseau à sec. Nous arrivons, après avoir enjambé une chaîne avec une flèche bleu à un grand bassin. « C’est la reconstitution du Bassin des Perdrix, qui décantant l’eau de la source, alimentait le village et qui a servi de décor pour le film Manon des Sources. »

Le ruisseau sera la grosse difficulté de la journée. La végétation et la falaise le bordant empêchant tout autre passage nous sommes obligés de  remonter son lit, fort heureusement à sec. Cailloux et roches chaotiques ralentissent la progression en particulier des G2.

Petite accalmie. Nous quittons son lit pour continuer sur un chemin mais où nous sommes gênés cette fois par la végétation. Eh non les réjouissances ne sont pas terminées nous revoilà dans le lit du ruisseau.

Regroupement : « C’est par ici que furent tournées les scènes où Ugolin entrain de chasser, voit Manon se baigner nue dans une baignoire naturelle. Puis celle-ci va danser, toujours nue, au son de son harmonica, mettant Ugolin dans tous ses états. ». Malgré la vue perçante de certains point de Manon à l’horizon.

                                                     (photo extraite du film)

Nous passons près de petites marmites remplies d’eau. Alain propose soit de faire la pause pique-nique ici soit de continuer jusqu’à la Bastide de Château Renard.

A l’unanimité : « On continue ». Les marcheurs préfèrent poursuivre la montée jusqu’au sommet plutôt que d’être arrêtés en pleine progression.

Au sommet nous contournons un champ fraîchement planté

et arrivons à la Bastide. « C’est la bastide des Romarins, la maison du Bossu qui a servi de décor pour les 2 films. »

De nombreuses personnes sont installées, aussi nous nous éloignons un peu après avoir admiré chevaux et attelages avec qui ils étaient venus.

Chacun s’installe. Il est 13h40. Pique-nique sobre aujourd’hui. Seuls des petits saucissons, navettes, amandes et fruits secs tourneront parmi les randonneurs.

Alain, imperturbable, au début, durant et à la fin du repas relate l’histoire complète des deux films (récit trop long pour l’intégrer au blog, mais peut-être avez-vous maintenant envie de revoir les deux films de Claude Berri « Manon des Sources » et Jean de Florette » ou de relire les deux volumes du roman de Maurice Pagnol « L’eau des collines »).

Le départ des personnes en calèche nous sortira de l'ambiance des films

 

Il est 14h 40 et temps de repartir. Nous n’avons parcouru que la moitié du chemin. Il reste 8 kms sur de bonnes pistes quasiment plates. Quelqu’un annoncera :« On en a pour 2h30 et Alain  lui 3h »

Qui dit mieux ? Passages boueux et piste abîmée par endroits par des engins forestiers.

Les G1 prennent les devants et accélèrent. Le groupe s’étire. De nombreux regroupements sont nécessaires.

Nous arrivons à la Bastide Crispin devant laquelle nous faisons une photo de groupe.

Alain dira aux pressés  « Vous pouvez filer. C’est tout droit. Attendez à la citerne verte »

Nouvelle difficulté. La belle piste deviendra vite  très empierrée. Certains commencent à fatiguer et peiner mais l'arrivée n’est plus loin. On arrive aux voitures. Le record des 2h30 ou 3 h annoncées a été battu : 2h05 arrêts compris. On est loin du rythme habituel des G2.

Etirements pour certains avant de traverser Signes et regagner le bar de l’Oustaou pour partager le verre de l’amitié bien mérité  après cette très longue balade, sur une petite place à côté d’un magnifique platane planté en 1750.

Merci Alain pour cette belle et  intéressante balade bien documentée.

Les photos sont de Brigitte, Alain , Jean-Marie et Rolande

Prochaine randonnée G2 – jeudi 17 mai 2018

Notre Dame d’Afrique et les 3 cols –  Animatrice Rolande

10,5 kms – 400 m de dénivelé – moyen*

Départ 8h30 – Parking rue J.B Pastor  à Théoule- Coût du trajet AR : 12 €

 

 

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