COMPS-Sur-Artuby- Le Bois du FAYET.
Après deux randos difficiles, sportive au Roc d'Orméa et alto au Col de Valdingarde, nous avions besoin d'un jeudi plus cool et Jean nous avait préparé un petit tour tranquille dans le Haut-Var, aux portes des Gorges du Verdon. Nous sommes donc 36 marcheuses et marcheurs, rassemblés sur ce parking de Comps que nous avons déjà fréquenté à plusieurs reprises, attendant le signal du départ de notre guide. Avec un tel effectif, les embrassades et l'équipement prennent toujours beaucoup de temps.
Jean arrive cependant à nous rassembler et propose immédiatement la photo de groupe. Puis il présente le programme de notre journée.
"Nous avons déjà fait cette rando en mars 2008, moins nombreux, 21 seulement. Nous allons parcourir 13,3 km avec 420 m de dénivelée. Pas de difficultés particulières, de bons chemins. Comps, avec actuellement ses 280 habitants est un ancien village fortifié, propriété des Templiers. Il possède plusieurs anciennes chapelles que nous visiterons. J'ai pu obtenir les clés de deux d'entre elles, hélas, pas celle de la Chapelle St.André, la plus belle, car la clé, prêtée à un groupe de visiteurs n'a pas été rendue.
Nous accueillons aujourd'hui, deux nouveaux marcheurs, Ralph et Annie. Nous les connaissions déjà mais ils ont mis quatre ans à nous retrouver. Bienvenue à eux. Nous nous réjouissons aussi du retour de Denise avec son pied tout neuf."
Il fait très beau alors que nous avions quitté St.Raphaël dans le brouillard. Il ne fait pas froid : une belle journée en perspective.
Départ en direction de la Chapelle St Jean. Un petit "effeuillage" pour certains pendant que Jean ouvre la chapelle. Complètement vide mais en parfait état.
12ème siècle, très sobre.
Direction la deuxième chapelle, St.André, en fait, église paroissiale, tout en haut du terre plein dominant le village. Oui, ce sont bien des pêchers, le long de la montée. En fleurs sur fond de ciel bleu : vive les beaux jours !
En fait, ce n'est pas la chapelle qui surplombe, mais le château d'eau dont la large esplanade constitue un observatoire incomparable."Il a été construit avec les pierres du vieux village", nous affirme Jean. Lieu idéal aussi pour refaire une photo, comme en 2008. Jean en profite pour nous faire un tour d'horizon.
"Tout d'abord à l'est, vous apercevez Bargème (rando d'octobre 2011) et son château, le mont LACHENS (rando de juin 2011), plus haut sommet du Var, la rivière Artuby qui se jette dans le Verdon (projet de rando du 31 mai), le camp de Canjuers dont je vous reparlerai plus tard, les Cadières de Brandis (rando d'octobre 2010).
Vous avez aussi une superbe vue sur la chapelle St.André dont le clocher-tour est doté, sur ses arêtes, de tuiles vernissées dites «tuiles à loups». De petits bulbes creux percés occupent leur dos, le souffle du vent du nord qui les traverse, émet un sifflement dont la tradition rapporte qu'il éloignait les loups. L'abside est pour sa part coiffée des lauzes qui devaient autrefois couvrir l'ensemble de l'édifice."
Nous quittons la plateforme en contournant la chapelle. Jean fera une tentative sur sa porte, au cas où…, mais hélas, c'est parfaitement clos.
Fin des activités spirituelles, nous attaquons la rando proprement dite par une petite montée sans problème. Nous longeons le Camp de Canjuers et à 10 h 30, fort coup de canon. Est-ce le premier d'une série. Si oui, nous allons avoir les oreilles cassées. Mais non, pas de suite et nous finirons la journée dans le calme. Est-ce lui qui a rappelé à Jean le signal de la "pause banane" ? En tout cas, 5 minutes après, nous nous arrêtons à la bifurcation des deux chemins pour se restaurer. Jean profitera de cet arrêt pour nous commenter deux particularités du pays.
"A 2 km de Comps, où nait la rivière Bruyère, dans un décor de rochers, d'arbres tordus, de gorges vertigineuses et d'eaux grondantes s'ouvre une grotte, fermée par une grille rouillée. Si vous vous armez de patience et si vos nerfs sont assez solides pour affronter l'angoisse de l'inconnu, vous pourrez entendre, le soir de la Pentecôte la voix des gnomides qui habitent ces profondeurs. Êtres à la forme humaine mais dont le buste, long et fluide, rampe au ras du sol, les gnomides essaieront de vous entraîner avec cette complainte : " Viens nous retrouver dans l'eau souterraine, nous te donnerons une couronne d'émeraude, avec des lotus bleus et noirs qui fleurissent dans les ténèbres…".
Le bois du Fayet vers lequel nous nous dirigeons, peuplé surtout de chênes pubescents, était le lieu de travail des charbonniers. Cette activité traditionnelle a été abandonnée. Mais en 94, un premier feu a été rallumé pour utiliser le petit bois coupé dans la forêt pour son entretien. Aujourd'hui, à part quelques irréductibles, les feux se sont éteints. Mais grâce à un ancien charbonnier, Dominique GUIPPONI, et au Conseil Général, à l'occasion des Journées du Patrimoine, deux feux ont couvé , quatre tonnes de charbon à partir de quatre vingt stères de chêne blanc."
Nous reprenons notre périple et sur ce versant l'Ubac de Combasq, nous trouvons de la neige. Et de la piétiner, un des randonneurs "anonyme" ira jusqu'à dire, "Chic, je n'étais pas allé aux sports d'hiver cette année".
Dans la montée, assez raide, Jean nous arrêtera pour une communication sur la rando de la semaine prochaine où une modification a été apportée à l'itinéraire d'accès au point de rendez-vous (voir en fin de blog).
Et des fleurs: de jolis crocus poussant dans la pierraille du chemin, les premières Hépatica nobilis si délicates, et bien sur les Hellébores de Corse. C'est le printemps…
Jean fera un autre arrêt un peu plus loin pour nous parler du plateau de Canjuers qui s'étend à perte de vue vers le sud.
" D'une altitude moyenne de 800m, le plateau de Canjuers est divisé en deux grandes parties: le Grand Plan de Canjuers long de 15km vers l'est large de 10km et le Petit Plan de Canjuers long de 5km vers le nord et large de 2km. Le plateau est encerclé par des chaînes de montagne comme leGrand Margès (1577m) au nord, le Mocrouis (1061m) à l'ouest, la serrière de Lagne (1118 m), le collet de l'Aigle (1118m) et la montagne de Barjaude (1173) au sud.
Sur le plateau, la végétation est rare car son sol est très aride, elle est surtout composée de garrigue (petits buissons, herbes et plantes aromatiques). Les forêts sont présentes sur les montagnes alentours. Les arbres sont majoritairement des chênes pubescents (33% de la végétation), des pins sylvestres (25%) et des pins d'Alep (20%). C'est aussi un lieu de spéléologie: c'est l'un des plus grands bassins d'eau souterraine d'Europe, grâce aux nombreux avens.
Appelé "Campus Julii" lors du passage de Jules César pour la conquête de la Gaule, le plan conserve notamment plusieurs bornes milliaires romaines. Le plan est aussi un important lieu de fouilles archéologiques. Il y conserve de nombreux fossiles datant du Jurassique et du Crétacé (et des traces de dinosaures)
Durant le printemps et l'été 1944 le plateau de Canjuers a servi de base au "maquis Vallier", le maquis Armée secrète du Var. Un maquis FTP, le "Camp Robert" était basé à Aups tout près de là.
Le Camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires dont l'entrée est contrôlée et strictement interdite. Deux routes le traversent,
avec interdiction de s'arrêter. Créé en 1970, avec ses 35 000 ha de terrain, dont 14 hectares de camp bâti, le camp de Canjuers est le plus grand champ de tir d'Europe occidentale. Déjà
partiellement utilisé entre les deux guerres, il sert actuellement à l'instruction aux unités françaises et étrangères avec 2 500 personnes permanentes et 100 000 hôtes par an. On y tire 75 000
obus, 1 000 missiles et 1 600 000 projectiles de tous calibres en 330 journées de tir par an. En outre des bâtiments spécialisés, cinq aires de bivouac et des fermes aménagées confèrent une
capacité de logement de 5 600 places pour 100 000 hôtes de passage par an. Il est particulièrement dédié à l'entraînement au tir (missiles, artillerie, hélicoptères, chars, etc.) Il est
d'ailleurs, le seul champ de tir en France permettant les tirs d'exercices de lance-roquettes multiples (LRM)
Treize villages ont cédé des terrains pour le camp et le village de BREVES, sur la route de
Bargème, a été complètement abandonné.
Nous atteignons le point culminant de la rando à 1160m. Jean décide de faire la photo des dames.Ce que Gérard appelle une photo de charme ! Gérard propose de faire celle des hommes, ceci conduit à une séparation très nette des deux groupes. Lorsque Jean donne le signal du départ, les hommes marcheront devant, les dames à l'arrière. Cette situation, du jamais vu, durera pendant toute la descente et ce n'est qu'en arrivant au lieu de pique-nique qu'une petite fusion sera amorcée.
A une époque où l'on parle de l'abandon de la prédominance du masculin sur le féminin…en orthographe.
Pique-nique, sur table pour la plupart, mi-ombre, mi-soleil. Quelqu'un, un anonyme encore, fera remarquer que ce sont les anciens qui ont accaparé les tables.
Mais c'était l'anniversaire de Cathy (non ne comptez pas…) et elle nous offrit un kir-mûres à base de Chablis très apprécié. Bon anniversaire Cathy.
En tout cas très vite après le repas ce sont les joueurs de cartes qui se sont installés. Deux tables, éloignées, l'une de bridge, encore une nouveauté, l'autre de belote. Devinez laquelle était la plus bruyante ! Et comprenez aussi l'éloignement. Mais vraiment les bridgeurs avaient de drôles de cartes, pas très orthodoxes!
Partis comme cela, les pauses repas vont devenir de plus en plus longues.
Un bonheur pour les "siesteurs".
Nous repartons quand même après le " Départ dans 10 minutes" hurlé par Jean.
La dernière montée de la journée se fera sans difficulté, jusqu'au relais.
Descente sur un petit chemin facile se terminant en pleine végétation, mais finalement personne ne se perdra. Nous retrouvons un chemin superbe, bordé d'arbres, qui se dirige tout droit sur le village. Nous sommes en zone de plaine (une petite, rassurez-vous).
Jean a quitté le chemin et le groupe s'étale complètement dans la prairie sèche, bordée du Canal de la Fontaine, complètement vide. Bifurquant carrément au nord, il nous entraîne à travers champ jusqu'au pied d'un fort talus, en haut duquel nous devons retrouver le chemin de la chapelle St Didier. Pas facile la grimpette et notre géant, 1.93 m et 93 kg, évitera de peu d'écraser une des randonneuses.
Enfin, tout le monde arrive à bon port et effectivement, la chapelle est bien là.
Cette chapelle romane est dédiée à Saint Didier, patron du village de Comps. Le cimetière du village se trouvait là autrefois, la nature du sol ne permettant pas le creusement de sépultures autour de l'église paroissiale Saint-André. Un pèlerinage annuel s'y déroulait encore au XVIIIe siècle. Elle est placée sur une colline, comme ses deux sœurs, et le panorama est magnifique depuis son parvis. Elle aussi est très bien restaurée.
Quelques chanteurs feront des essais de sono : elle est super. En redescendant, nous coupons un champ rempli de tiges arbustives rouges non identifiées : cornouiller ou osier ?
Retour au village, changement de chaussures et direction, l'hôtel Bain (depuis 1737) juste en-dessous du parking.
Mais zut, la terrasse a été envahie par un groupe de cyclistes norvégiens. Jean ira négocier avec la patronne, un peu réticente (gentil le blogueur !) à cet envahissement, mais finalement les cyclistes nous laissent la place. Mise à part quelques petits problèmes de bière pression en rupture de stock et un paiement par table, rompant avec nos habitudes, nous pûmes nous désaltérer.
Merci Jean pour nous avoir offert ce joli parcours très cool.
Merci pour les photos à Gérard, Jean et Jean-Marie.
Quelques photos en Bonus:
Briefing avant le départ
Dans la chapelle St.Jean.
Joli coup de zoom sur la montagne de Brouis
au-dessus de Bargème.
La chapelle St.André: quel ciel !
Randonneurs.
Confortable le pique-nique.
Vas-y Gérard !
Qui est en train de pêcher Mado ?Bravo Colette.
La semaine prochaine :
Jeudi 22 Mars à 7 H 30 : COGOLIN ( 83 ) . Le Circuit des Crêtes
Randonnée variée dans le Massif des Maures parcourant les grands vignobles et les belles forêts de Cogolin .
L : 15 Km 093 . Dh : 510 m . D : 4 H 30 . Niveau : Moyen Médio - Repas et boisson tirés du sac .
Animateur : Joël – 04.89.99.01.07 – 06.23.07.11.99
Itinéraire d'accès modifié :Emprunter la N 98 en direction de St.Aygulf, Ste.Maxime, Cogolin. A l'entrée de Cogolin prendre la D98 en direction de la Môle, La
Londe des Maures. Sur la D98, dès qu'on a dépassé (côté droit de la route) le magasin Leclerc et sa station
d'essence,
prendre un petit chemin à gauche (qui fait presque un angle avec un mur de maison en ciment gris). Sur ce chemin, continuer jusqu'à un pont. Après le pont, tourner à droite et continuer jusqu'à
la station de traitement des eaux et se garer devant.