2020-10-08 - 941- Rougiers Oppidum du Piégu, Fontaine de la Guillandière, Oppidum Saint-Jean - G1
Alain nous propose une nouvelle randonnée, inédite au Cercle, en remplacement à celle prévue dans les Alpes Maritimes : Un arrêté préfectoral interdit l’accès à l’ensemble des massifs forestiers de ce département, durement touchés lors des intempéries de la semaine dernière.
Vingt-cinq randonneurs se retrouvent sur le parking public de Rougiers, village situé sur la D1 entre Nans les Pins et Tourves.
Alain nous invite à un recueillement : « En mémoire aux victimes, aux dégâts catastrophiques de cette région magnifique du Mercantour et des Préalpes d’Azur, complètement défigurée par ce tsunami terrestre, là où nous avions nos plus belles randonnées, je vous demande un peu de recueillement, de s’abstenir de parler, pendant cette minute de silence. »
Puis il nous présente la randonnée (15 km et 500 m de dénivelée)
En levant la tête, nous pouvons voir les deux collines que nous allons gravir.
Nous formons deux groupes respectivement menés par Alain et Joël, Jack étant notre serre-file.
Nous montons en haut du village de Rougiers, jusqu’au réservoir, avant de prendre à droite un sentier qui monte en sous-bois. Quelques cairns balisent le chemin qui, en passant en balcon nous offre le premier panorama de la journée, commenté par Alain et qui va faire chauffer les zoom de nos appareils photos.
La sente, parfois glissante monte rude et il nous faut appuyer sur les bâtons.
Alain prend soin de nous et la pause banane n’est pas oubliée.
Les deux groupes se succèdent pour observer les nouveaux panoramas.
Encore quelques mètres et nous atteignons le sommet du Piégu. Cette colline, allongée dans son axe N-S est un oppidum d’origine ligure. Il mesure approximativement 250 m de long pour 80 à 115 m de large. Sa superficie est d'un peu plus de 2 hectares. Il est caractéristique d’un oppidum à éperon barré, car seule une partie de l'enceinte (au sud) a été érigée par les habitants, les trois autres côtés étant protégés naturellement par les falaises abruptes.
Il a été retrouvé deux réserves d’eau creusées dans la roche, dont au moins une datant de l’époque romaine.
Arrivant par le Nord, nous découvrons tout d’abord les ruines d’un petit fortin rectangulaire, construit en blocs calcaires, grossièrement cimentés, et daté du V e. siècle, époque où les Wisigoths occupaient la Provence.
Puis, en descendant plein sud nous découvrons les ruines de l’enceinte ligure (âge de fer), d'une soixantaine de mètres de long. C’est en fait un double mur, en pierre sèche, dont la technique de construction est décrite dans la publication de P. Baudillon (http://provence-historique.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/PH-1952-02-007_02.pdf)
Ce site du Piégu a été occupé à plusieurs époques, avant et après l’occupation romaine et sera définitivement abandonné au profit du vieux village de la colline Saint Jean, au début du Moyen Age.
Nous continuons à descendre plein sud et poursuivons par une large piste jusqu’à une aire de pique-nique.
Nous traversons la D95 et continuons par la piste qui suit et surplombe le vallon de la Capelette.
Nous faisons la pause repas, un peu à l’écart de la piste, sur les roches qui tombent rapidement vers le ravin et face à une magnifique vue.
Après ce bel arrêt nous regagnons la piste, que nous quittons pour descendre dans le vallon boisé. Les gués et le petit ru que nous suivons sont secs. Nous remontons jusqu’à une petite clairière aménagée qui accueille la Fontaine de la Guillandière.
« Trois arches, en pierre et maçonnerie, à flanc de coteau, abritent le bassin de la source. L’aspect de solidité de l’ensemble des trois arches est remarquable… Autrefois la “fontaine” de la source de la Guillandière constituait la réserve d’eau pour le château de Saint- Jean et pour le vieux village. De l’occupation romaine au Moyen-Age, les villageois y descendaient se ravitailler avec jarres et vases de terre, ce qui explique la profusion de poteries découvertes lors de fouilles ».
Nous continuons notre remontée du flan du vallon et retrouvons la départementale que nous allons court-circuiter à deux reprises pour grimper en haut de la colline Saint Jean.
Nous découvrons alors les ruines imposantes du château féodal, riche en histoire : « Le Castrum Rothgerium, propriété de la famille de Vence, apparait dans les textes en 1040 … En 1254, St Louis y a passé une nuit … En mai 1859, le régiment de la garde impériale, se rendant en Italie passa à Rougiers. Il s’y arrêtera de nouveau au retour de la bataille de Solférino ».
Avec ses tours rondes reliées par des courtines, son donjon carré, le château s'étend sur 50 m de long et 25 m de large. Il est en liaison avec une grotte, située au-dessous de lui, qui devait faire office de citerne.
En ce beau lieu, face à l'ancienne basse-cour les deux groupes posent ...
La chapelle (dédiée à St Jean-Baptiste), a été bâtie en I860 en l’honneur de la victoire de Napoléon III à Solférino.
Le grand oratoire fut érigé en 1683 entre les lieux saints de La Sainte Baume et de Saint-Maximin. La statue de la vierge à l'enfant est récente et remplace celle qui est conservée dans la chapelle (au fond, à droite).
Nous admirons le paysage :
Sur les pentes Nord et Est de la colline, s'étage le village qui dépendait du château et qui a été occupé du XIIIe ou du XIVe siècle. Ce village était fortifié et forme une énorme demi-lune accrochée au flanc de la colline.
Plusieurs abris et grottes formant le fond d’habitation, barrées de murs témoignent d'un habitat qui a été troglodytique.
On retrouve des rues à travers cet ensemble de murs et de grottes.
Nous redescendons vers Rougiers et faisons une rapide visite du village.
Le pot de l’amitié est pris en terrasse au pied du campanile.
Merci Alain pour cette très belle randonnée, qui allie marche, beauté des paysages et patrimoine.
Les photos sont de Claude, Alain et Marc T.
La semaine prochaine, jeudi 15 Octobre :