Montferrat
Aujourd’hui Bruno Guérin nous propose une randonnée à Montferrat. Nous y approcherons 4 villages fantômes, et nous dit Bruno « faites alors silence, car si vous tendez l'oreille, vous entendrez peut-être les vieilles pierres vous conter la vie au temps du Moyen-Age ». Pour
les amateurs de chiffres, ce sera une rando de 17,3 km et 520 m de dénivelé, classée Moyen/MEDIO. Nous voici 24 randonneurs sur le parking de
Montferrat. Mais Bruno s’exclame : « Où est passé
Camille ? » Impossible de le joindre au téléphone ! Impossible pourtant qu’il se soit perdu ! Il connaît
la route comme sa poche. Un quart d’heure plus tard une voiture arrive. Camille et ses 2 passagères en descendent. « Que vous est-il arrivé ? » « C’est tout simple, j’ai confondu Montferrat et Bargemon !! » Bruno en profite pour faire un saut à la mairie, chercher la clé de la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir
que nous allons visiter. Cette chapelle nous l’apercevons là-haut qui domine le village. Comme l’indique le profil de la rando, il nous faut donc commencer par une grimpette de près de 200 mètres
(de dénivelé !) pour atteindre la dite chapelle. Cette montée, plutôt raide, se transforme en chemin de croix,
jalonné d’oratoires. Chemin de croix pour les pèlerins peut-être. « Certains le font à genoux », dit Bruno. Mais pour nous qui en avons
vu bien d’autres, ce n’est qu’une façon agréable de nous dégourdir les jambes. En admirant de ci de là les fleurs qui annoncent le printemps : muscaris et violettes. Et puis cette grimpette nous
permet de nous réchauffer, car malgré le soleil, l’air est frisquet. Nous atteignons la chapelle et entrons la visiter. Bruno nous explique : « Montferrat fut primitivement bâti autour de la chapelle de Beauvezer, sur le mont dominant le village actuel.
En 1135, la cité s'appelait "De Monte Ferrato" (mont qui
contient du fer), car le village était bâti sur une mine de fer. La chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir date de la fin du XIIè siècle. C’était
l’église du village. Il ne reste de l’ancien village que quelques moignons de murs épars. Derrière le chevet de la chapelle, on remarque un long mur qui conserve des trous de boulins et une
meurtrière. » C’est l’heure de la pause casse-croûte. Où l’on voit les progrès encore réalisés au sein du groupe par le lobby des bananiers. Il est 10h15 : la cloche de la
chapelle sonne un coup. Dix minutes plus tard, elle sonne deux coups : c’est le signal du départ. Nous empruntons une large piste qui descend parmi les chênes et les buis. Bientôt Bruno nous
montre au loin, sur une crête, en limite du camp militaire de Canjuers, quelques pierres. Ce sont les vestiges d’un village abandonné : Espérel. Auquel se rattache une certaine demoiselle. « Je vous parlerai plus loin de cette demoiselle » nous dit Bruno.
Histoire de nous tenir en haleine ou de nous faire rêver peut-être. Nous faisons une petite pause. Chacun en profite pour se rhabiller, car hélas le ciel se couvre. « C’est quand le printemps ? » demande Catherine. Demain peut-être… Sur notre droite nous apercevons une ferme. Dans le pré des chevaux gambadent. Des chiens aboient. Sur notre
gauche un âne brait.
Au loin des moutons bêlent. Décidément c’est la campagne ! Il ne manque plus que des
vaches ! Une voiture descend de la ferme et s’arrête. Bruno demande son chemin au conducteur. Celui-ci nous invite à revenir. On pourra
faire du cheval ! Si cela vous intéresse, adressez vous à Bruno. Nous approchons de la ferme. « Ne caressez pas les patous ! » crie Bruno. Tout le monde obéit
et les chiens nous regardent passer. Un peu plus loin Bruno nous demande de l’attendre, tandis qu’il cherche son chemin. « C’est super ! » dit Alain. « J’adore quand on se perd. Ca met du piment dans les randonnées. » Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui, car Bruno nous fait signe de loin. Nous traversons un champ pour le rejoindre et atteignons la
route. Nous la longerons sur près de deux kilomètres. Sur notre droite Bruno nous fait remarquer le château de Favas. Propriété privée : on ne visite pas, mais nous faisons quand même une halte. Bruno nous
raconte : « Le sommet d’une petite colline dominant la chapelle ruinée Saint-Michel
de Favas est l’emplacement d’un château et d’un village disparus. Le « castrum » de Favas sera donné vers 1200, aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, par Douce d’Espérel (celle-là même qui occupe nos pensées depuis un bon quart d’heure). Mais la peste de 1348, les suites de la guerre de Cent ans, les destructions du furieux Raymond de Turenne
et la succession de la reine Jeanne ont pour conséquence le dépeuplement de nombreux villages. Ainsi les villages d’Espérel, de la Roque-Esclapon et
de Favas seront-ils définitivement abandonnés. » Nous poursuivons notre route jusqu’à la chapelle Notre-Dame de Favas. Chapelle aux allures de ferme par sa forme massive. Petite pause devant la chapelle puis nous repartons.
Nous parvenons à un oratoire et empruntons à présent une piste à travers bois. La piste est bien balisée mais les indications ne sont pas claires. D’où hésitation, retour en arrière, changement
de direction. Finalement nous avançons résolument sans respecter le balisage. Nous suivons une large piste au sol tourmenté. Elle semble avoir été fraîchement tracée. Nous grimpons au milieu des pins et des
chênes verts. La pente est douce mais la côte est longue, très longue. Avant la fin de l’ascension, Bruno nous invite à une pause technique. Juste devant un champ de cistes cotonneux. Un
rayon de soleil
apparaît. Va-t-il enfin percer les nuages ? Puis nous poursuivons notre grimpette au milieu des pins. Voici soudain un arbre déraciné, un autre brisé net, puis d’autres encore. Conséquence
sans doute de la dernière tempête. Alain émet une autre hypothèse : « Ce sont
peut-être des obus tirés du camp de Canjuers ? » Quels beaux tirs groupés, ce serait alors ! Enfin nous
atteignons le sommet de notre côte. Voici une clairière idéale pour pique-niquer. Avec des rochers pour nous adosser. Hélas le ciel reste voilé et le fond de l’air est frais.
Après avoir pris le café, nous ne nous attardons pas. A présent le parcours ne sera qu’une longue descente, presque jusqu’à l’arrivée. Sur la droite Bruno nous fait découvrir des mamelons où se situait l’ancien
village de Saint Paul de Baudron. On ne voit rien. Mais si l’on tendait l’oreille, peut-être entendrions nous les vieilles pierres ? Nous reprenons la descente. Soudain que voyons nous sur le
bord du chemin ? Alignées pour nous regarder passer ? Des vaches ! De superbes vaches brunes ou blanches ! Et voici
encore deux veaux. Qu’ils sont mignons !
Les photographes s’en
donnent à cœur joie ! Mais les bêtes ne manifestent pas autant d’intérêt pour nous. Nous les dérangeons, alors elles s’éloignent. Adieu veaux, vaches, taureau ! Nous poursuivons notre
longue descente. Quand tout à coup Bruno tombe en arrêt devant une … une splendide bouse de vache ! Etonnant ? Etonnant de la
part d’un expert en rhyolite ignimbritique ! Quelle belle photo pour conclure cette rando ! Nous terminons rapidement la descente Heureux d’aller prendre un pot au soleil.
Car le soleil daigne enfin se montrer ! Le printemps est arrivé !
Merci Bruno pour cette très belle randonnée, pleine de charme.
Merci aux photographes : Nicole BRINSDON, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Bruno GUERIN, Claude LALANDE, Francis OUDARD, André TUPIN.
Encore quelques photos :
Oratoires et chapelle
Passage d’un
gué
Arbres arrachés
Au pique-nique
Photo de
groupe ?
Où est la photo de groupe ?
Il n’y a pas de photo de groupe !!
Prochaine sortie : Jeudi 26 mars à 8 h - MONS.
Ce circuit, au départ du village perché de Mons nous fera découvrir les ruines mégalithiques datant de la fin du néolithique et nous conduira jusqu'à la cascade du CLAR.
Longueur : 17,7 km - Dénivelée : 550 m - Moyen/ALTO - Pique-nique –Responsable : Jean.