2018/03/29 - 654 - AUPS - MONTAGNE DES ESPIGUIERES - G1

Nous sommes 13, 6 dames et 7 messieurs, à nous retrouver sur le parking du charmant village d’Aups en ce jeudi matin grisâtre. Nous chaussons nos souliers, fermons k-ways ou capes et écoutons solennellement

Jack nous présente la randonnée que nous allons faire dans le sens inverse de celle réalisée en 2007, c’est-à-dire que nous allons monter ce que nos prédécesseurs avaient descendu et vice-versa, et ce, afin de ménager nos mollets.


Nous traversons rapidement le village et laissons ses remparts derrière nous

mais d’autres photos vous attendent à la fin du blog, avec le soleil en prime !
Quelques notes sur ce village avant de vous entraîner sur les pistes :
Après l’expulsion des Sarrasins en 972, le comte de Provence confie la région d’Aups aux Pontevès. Le château est mentionné en 1048/61. En 1113, les Blacas issus des Pontevès, sont cités à leur tour comme seigneurs. Ils le resteront jusqu’à la fin du Moyen Age. Leurs fiefs s’étendaient sur Aups, Aiguines, Baudinard, Fabrègue, Moissac et Vérignon. Suite à un procès débuté en 1346 et qui dura presque quatre siècles l’opposant aux Ducs de Blacas, le village obtient en 1712 de ne dépendre juridiquement que du Roi de France.
La période des guerres de religions reste l’une des plus noires du village avec le massacre en 1574 de 250 personnes par les Hugenots.
Après le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte en 1851, Aups, républicaine, devient le centre de l’insurrection varoise anti bonapartiste.
Sévèrement réprimé, ce soulèvement populaire sera commémoré par l’élévation de la chapelle Notre-Dame de la Délivrance (1853) ainsi qu’un obélisque sur la place du village.
Aups fut un foyer des plus virulents de la résistance à l’occupation allemande ce qui valut au village la décoration de la croix de guerre avec palmes à titre collectif.
Nous empruntons un étroit chemin pentu et pierreux et nous arrêtons bientôt devant la chapelle Sainte-Trinité sans nous y attarder

Nous continuons sur un chemin de terre battue qui nous conduit à un sous-bois. Le soleil fait une apparition soudaine, juste le temps d’illuminer les tufs calcaires et ses cavités, les grottes des Fées, que nous longeons et dont la beauté nous interpelle.


Curiosité supplémentaire : la petite chapelle troglodyte Ste Magdeleine qui occupe une grande grotte dont l'entrée a été fermée par un mur maçonné. Jack nous invite à y pénétrer

et nous en ressortons charmés.

D’après les archives communales, la grotte aurait été aménagée en chapelle en 1635, par les habitants du village. Ils ferment cette anfractuosité par un mur de façade avec porte et fenestron. D’abord petit lieu de culte, elle devient un ermitage en 1666 (Papon). Une messe y était dite le 22 juillet. Plus tard, elle est abandonnée comme d’autres chapelles environnantes. Vers 1860, elle est visitée par quelques Aupsois lors des fêtes votives, notamment au cours de la fête de la Cible.
Nous repartons à travers les sous-bois et approchons la chapelle St-Marc qui fait dorénavant partie d’une propriété privée.
Petit arrêt pour la première photo de groupe

avant de reprendre notre montée, séduits par les parfums de la nature environnante.
Nous rencontrons un groupe de randonneurs de Flayosc avec lequel nous échangeons quelques propos amicaux mais que nous ne reverrons plus car les grandes jambes que nous sommes feront un parcours différent et plus long.
Il est 11h, nous sommes sur du plat et Jack récompense nos efforts en suggérant la traditionnelle pause-banane que nous ferons sous la pluie.

La nouveauté ce sont les délicieuses amandes rôties enrobées de graines de sésame que nous distribue Anne-Marie!
Nous repartons plein d’entrain

et traversons une forêt de chênes et de pins

tandis que se dresse sur notre gauche la crête sur laquelle nous cheminerons l’après-midi.

Nous gravissons 500 m de plus avant de faire un petit arrêt vestimentaire sous les arbres car la météo nous joue des tours et nous obligera à retirer ou remettre une couche ou un k-way à plusieurs reprises.

Une fois repartis, Claude attire notre attention sur Saint-Raphaël et le Lion de Mer qu’elle distingue à l’horizon.

On devine aussi le Mont Vinaigre, le Cap Roux et le Saint-Pilon.

Il est 13h, nous arrivons à la chapelle Saint-Priest, plantée sur la crête de la colline qui sépare les communes d'Aups et de Vérignon et qui daterait de l’an 1098. Peu entretenue au cours du temps, elle est actuellement en mauvais état. Nous en poussons la porte et ne sommes pas surpris de constater qu’elle est vide mais son autel de pierre et ses parois montrent des traces d'anciennes peintures.


Toutefois, elle est située dans un cadre agréable, avec de vertes prairies et des arbres dont nous ne rechercherons pas la fraîcheur aujourd’hui. Nous nous installons confortablement sur les pierres du beau tapis d’herbe qui l’entoure et sortons les casse-croûtes !

Joli point de vue sur le Grand Bessillon dans les nuages. Quand Jack a reconnu la randonnée avec Alain W, ils voyaient la Barre des Ecrins au-dessus de Gap mais il n’en est rien aujourd’hui.
Il est 13h30, nous reprenons nos bâtons et remarquons le camp d'entraînement militaire de Canjuers qui s’étale sous nos yeux.

Ne nous étant pas encore éparpillés, nous décidons de faire une nouvelle photo de groupe et sourions aux Petit et Grand Bessillon qui nous font face. Nous sommes alors à 1060m d’altitude. A leur droite, la Sainte Baume et la Sainte Victoire

Après une nouvelle petite montée raide nous commençons la descente promise par Jack
et sommes ravis de voir les premiers crocus. Nous continuons de descendre sur un chemin pierreux tout en bavardant. Un hélicoptère fait du sur place au-dessus de nos têtes mais nous n’en saurons pas davantage malgré les suppositions qui fusent.

Nos pas nous mènent à la Chapelle Notre-Dame de Liesse

dont l’autel garni de statuettes, de photos ainsi que le livre d’or, retiennent notre attention.

D'après la tradition, au Moyen-âge une noble dame de la famille des Blacas avait pris l'habitude de monter tous les jours sur cette colline, pour y guetter le retour de son fils parti en croisade. Elle fit le vœu de faire construire une chapelle si son fils revenait. C'est ce qui se produisit, et les habitants édifièrent la chapelle dans la liesse générale en l'honneur du fils retrouvé.
Nous refermons la porte de bois et descendons de nouveau, tout en appréciant le paysage alentour, les falaises calcaires, les forêts de la montagne des Espiguières,

et peu de temps après le lac Sainte-Croix, la touche bleue au centre de la photo ci-dessous.

Un petit cairn reconstruit scrupuleusement par Jack lors de sa reconnaissance avec Alain lui rappelle qu’il faut tourner à gauche. Nous empruntons donc cet étroit sentier qu’il serait si facile de rater pour nous retrouver bientôt sur un chemin de terre battue et plat que nous ne quitterons que pour retourner au village. Nous croisons des ânes qui broutent paisiblement
puis de belles oliveraies derrière de larges murs en grosses pierres qui furent retirées de ces terres ingrates pour permettre les plantations et réutilisées à bon escient.

Un champ de chênes-truffiers encore jeunes et encerclés de grillages protecteurs nous intrigue. N’oublions pas qu’Aups est la capitale régionale de l’olive et de la truffe noire !

Un arbre planté au sommet d’un rocher nous surprend au détour d’un chemin

et peu après nous apercevons des maisons qui signalent la proximité du village d’Aups

dont nous découvrons les ruelles étroites que nous nous promettons d’explorer plus longuement une prochaine fois.


Chapelle Notre-Dame de la Délivrance
Cette chapelle date de 1853. Elle fut érigée sur les ruines de l’ancien château des Ducs de Blacas , en ex-voto à la Vierge pour la remercier d’avoir épargné la mise à feu du village et le massacre de ses habitants, lors des combats qui opposèrent violemment en 1851 les partisans du coup d’état de Napoléon III et les républicains Aupsois . Chère au cœur des villageois, une association créée en 1986 s’est fixée pour but sa sauvegarde et sa restauration.Chaque année dans la nuit du 15 août, la Vierge de Notre-Dame de la Délivrance est portée en procession dans les rues du village. Quelques concerts de musique ou de chants sacrés sont aussi programmés chaque été dans la chapelle.

Ci-dessous, quelques renseignements sur la Collégiale St Pancrace dont la devise retient notre intérêt.
Ne subsiste de l'époque de la construction (1489 0 1503) que la porte de l'ancienne sacristie puisque les guerres de religion détruisirent tout le mobilier et brûlèrent le magnifique tympan. Outre le médaillon de la devise des chanoines, s'ajoute sur le fronton, en 1905 lors de la séparation des biens de l'église et de l'état, la devise républicaine « Liberté, Egalité et fraternité».


Notre aventure se termine au Café du Cours sur la place du village. L’accueil est chaleureux et les biscuits qui accompagnent nos rafraichissements sont les bienvenus.


Nous avons parcouru 19 kms pour un dénivelé de 730 m.
Merci à Jack pour cette belle randonnée dans un écrin de verdure et aux photographes Claude C, Gilbert P et Dominique G.
Jeudi prochain:
G1 - Le Grammondo - 734 - 3 avec Alain W.
Sportif ** - 16 kms - D: 1300 m -
Départ: 7h du parking du Manoir.