CORRENS-MONFORT-690-2-G2
Une nouvelle fois, c'est la quatrième, nous nous retrouvons à Correns autour de Rolande pour cette rando-resto qui devient une grande classique chez les marcheurs du Cercle de Boulouris: 2008, 2013, 2015, 2018. La version de 2008 n'eut pas droit au qualificatif "resto", elle se faisait à partir de Monfort. C'est ainsi que Rolande va présenter Correns aux 16 marcheuses et marcheurs qu'elle va accompagner :
" Correns est le premier village Bio de France. En effet, la totalité de ses agriculteurs cultivent selon les principes de l'Agriculture Biologique depuis 1997 soit environ : 80 agriculteurs : une cave coopérative, trois domaines viticoles, deux éleveuses de volaille et productrices d’œufs, un apiculteur, un éleveur de chèvre installé par la commune dont le troupeau permet une bonne gestion de la forêt (dont le risque d'incendie) et la fabrication prochaine de fromages de chèvres, un céréalier, deux maraîchers, un spécialiste des plantes à parfum aromatiques et médicales a créé une distillerie pour la production d'huiles essentielles".
Elle nous présente ensuite la rando, 11,5 km et 250 m de dénivelée, sur de bons chemins, avec une forte montée au début et une forte descente à l'arrivée. Le G1 a une demi-heure d'avance sur nous mais 3 km de plus à parcourir.
Commence ensuite la visite du village par l'église, mais celle-ci n'est pas ouverte. C'est dommage, car si sa façade n'est pas très attirante, l'intérieur comporte un superbe retable en bois doré à l'or fin.
"Eglise de style classique élevée entre 1736 et 1741 pour se rapprocher des habitants qui se sont déplacés autour du Fort Gibron. En effet elle succède à l’église du Prieuré « Sainte Marie », possession des moines bénédictins de Montmajour (Arles). A l’intérieur se trouve un magnifique maître-autel baroque du XVIIIè siècle en bois de noyer, recouvert de feuilles d’or et surmonté d’une gloire. Cette église accueille le Pardon. Il s’agit d’une cérémonie dotée « d’indulgences : en échange de donations ou de communion, les fidèles sont remis de leurs péchés".
Encore deux particularités du village, tout d'abord la Fontaine des 4 saisons
et le Fort Gibron.
" Le Fort Gibron date du XIIè siècle. L’abbaye de Montmajour jouissait de la Seigneurie du bourg de Correns et l’abbé possédait
le château dit du fort Gibron, autour duquel se groupaient les maisons. C’est une construction massive dʼart roman provençal, capable de résister aux menaces armées que le Moyen Age connaissait de façon habituelle. Son architecture a été modifiée au cours des siècles mais d’une manière générale, ces transformations n’ont que peu modifié sa structure médiévale.
Aujourd’hui, le Fort reçoit expositions et évènements culturels. Il a été restauré en 2008 après 10 mois de travaux".
Les rues de la ville sont toutes en chantier montrant ainsi le dynamisme de cette commune rurale; mais cela nous
privera de faire une jolie photo de la Porte St Germain qui date du 14 ème siècle : "La commune a mis en place une action forte pour un développement de l'éco-construction et la haute qualité environnementale (Mairie réhabilitée selon cette démarche, conseils gratuits lors des demandes de permis de construire).Un chauffage urbain à partir de plaquettes forestières (chaudière bois-énergie) a été installé.
Le village n'a pas perdu son âme et a été sauvegardé sans que ses habitants aient eu besoin de renoncer à l'économie principale (la viticulture), sans avoir eu besoin de céder aux sirènes de l'immobilier (le vendre aux promoteurs). "
Mais n'oublions pas ce petit joyau naturel qui traverse le village, l'Argens.
Après avoir franchi le joli pont qui l'enjambe à la sortie du village nous attaquons notre marche vers le restaurant le Mas des Templiers à Monfort. Mais il est encore loin et nous commençons à grimper sur la petite route qui se transformera en large piste jusqu'au point le plus élevé de la rando à 308 m.
Alors qu'il faisait un peu frais ce matin, le soleil et les calories dégagées par la montée nous imposent un arrêt effeuillage.
Ce champignon, très minéral n'arrêtera pas le groupe bien
parti dans la montée mais aura quand même sa photo.Nous retrouvons les très petites orchidées et les amélanchiers au bord du chemin tels que nous avions pu les observer en 2015.
Quelques jolis sous-bois agrémentent la montée, idéals pour une petite sieste.
Arrivés au point culminant, il est l'heure de la traditionnelle pause-banane.
Il fait très beau, pas trop chaud encore et la perspective d'une zone plus plate nous pousse à l'optimisme. Au Nord-est le grand et le petit Bessillon.
Nous abordons la descente et en même temps la zone brûlée par l'incendie de juillet 2016. Devant nous et plus à
gauche, le terrain a été complètement débarrassé des arsins et c'est étonnant de voir comme le terrain, en pente, sans aucune protection végétale sera fragilisé vis-à-vis de l'érosion.
Plus loin sur notre droite les arbres calcinés sont restés debout.
Pour tous les anciens qui ont connu cette zone très boisée, c'est méconnaissable.
Aux Hautes Canebières, nous partons plein sud sur une nouvelle petite montée et rentrons dans cette zone qui n'a as pas été nettoyée.
Mais l'incendie a aussi dégagé des points de vue et l'absence de végétation nous permettra de découvrir ces belles restanques et cette vigne au fond du vallon, elle nous était cachée autrefois. Maigre consolation !
Maintenant nous basculons dans la grande descente annoncée. Elle est très plaisante et le paysage a changé,
nous avons quitté la forêt brûlée pour un large perspective sur la vallée de l'Argens, Monfort n'est plus qu'à 2 km environ.
Ces oliviers ont été rajeunis de façon drastique. Dire que dans deux mois, ils seront couverts d'olives... enfin, peut-être.
Ces oliviers sont plus jeunes mais ont repoussé sur les vieilles souches des oliviers ayant gelé au siècle dernier.
Nous abordons le village par le lieu dit Le Clou et nous apercevons le château.C'est à son pied que nous ferons la photo de groupe après le dernier briefing de Rolande.
" En pierres apparentes et flanqué de 2 tours carrées, le Château de Montfort fut l'une des très rares commanderies templières du Var..
Les templiers qui vont le recevoir de différentes familles nobles en font une vraie forteresse et le seul château détenu par l’ordre dans le Var.
Après l’arrestation des Templiers et la disparition de l’ordre du Temple en 1308, les biens passent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le château est partiellement détruit par les ravages du moment. Il est reconstruit et érigé en commanderie en 1411 puis il devient résidence des chevaliers de Malte comme l'atteste la croix de l'Ordre des Hospitaliers, au-dessus de la porte d'entrée.
Les façades et les toitures sont classées. C'est actuellement une propiété privée."
Nous poursuivons dans les ruelles de ce charmant village
pour retrouver nos amis du G1 à l'Auberge du Mas des Templiers où nous sommes accueillis par le maître des lieux en tenue traditionnelle.
Autour de l'apéritif, somptueux, pris debout sur la terrasse, nous retrouvons, outre nos amis du G1, 8 de nos camarades venus avec "l'ambulance", en fait, "les" ambulances.
Et nous passons à table, 45 convives, pas mal !!!
La maître des lieux nous fera son discours d'accueil habituel, voir la vidéo
Mais la vedette, inattendue, sera notre ami Xavier qui entonnera une chanson à boire. Si vous voulez le voir et l'écouter, cliquez sur le lien suivant mais baissez un peu le son, il a un bel organe, le bougre.
https://drive.google.com/file/d/1_qYVj0MIO_hh_2oGMs72L2SDyZ3bypmw/view?usp=sharing
Pour ne pas s'en tenir là, Jean Ma prendra la parole pour
nous conter une histoire très compliquée qui déclenchera les rires.Pour lui, ce n'est pas une surprise nous connaissions ses talents. Bon, Maurice, et son "Ami Jean-Pierre", n'étaient pas là, loin dans l'hémisphère sud, mais la succession est assurée.
Notre hote nous ramenera à un peu plus de culture avec Victor Hugo
« Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
…………. Tout le monde connaissait la suite et accompagna le narrateur sur la dernière phrase………….
" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père »
Puis avec le "Mariage de Roland", là, il est équipé de pied en cape:
« Ils se battent - combat terrible! - corps à corps.
(…)
Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe,
S'arrête et dit : Roland, nous n'en finirons point.
Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing,
Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ?
Ecoute, j'ai ma soeur, la belle Aude au bras blanc,
Epouse-la. Pardieu ! je veux bien, dit Roland.
Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude. -
C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude
Le repas s'achève, il nous reste 5 km et 46 m (ça va être dur !!!) de dénivelée.
Jean Bo nous déclare : "les deux groupes marcheront ensemble avec une animation bicéphale (belle expression borélienne-ndlr), Rolande et moi-même".
Adieux à nos amis des "ambulances" et départ en direction de la maison de Jean-Louis LAMBOST, inventeur du ciment armé, d'où il naît une discussion sur ciment et béton armé.
Place aux spécialistes.
Le groupe n'est pas très discipliné dans sa progression, pourtant, avec deux chefs!
Mais cette petite route est si peu fréquentée…
On se croirait en Toscane...
Nous retrouvons l'Argens près de la superbe écluse et Jean
Bo entraînera son groupe au-delà de l'entrée du bief pour montrer combien les G1 sont souples et audacieux. Il ira jusqu'à mettre les pieds dans l'eau pour photographier ce passage délicat.
Une dernière photo du grand groupe des 37 marcheuses et marcheurs.
Nous longeons l'Argens le long des vignes puis regagnons la route pour revenir ensuite au milieu des vignes avec en perspective la Croix de Basson.(Pour les curieux avides d'histoire, allez voir le blog de la rando "Les ruchers de pierre"-07-09-2017).Mais il nous parlera surtout des Pêcheurs de Lune surnom donné aux habitants de Correns.
"Un soir où la lune brillait ardemment dans le ciel son reflet étincelant dans la rivière au dessous du pont, un brave corrensois, la canne à la main, les yeux rêveurs, pêchait silencieusement.
Un nuage farceur passa au devant de Dame Lune et le bonhomme, un peu naïf, crût alors l'avoir pêchée.
Depuis cette nuit là les corrensois sont surnommés "Pesco Luno" (pêcheurs de lune).
Encore un petit kilomètre, un dernier coup d'œil à l'Argens
et nous retrouvons nos voitures.
Merci Rolande pour cette rando si bien documentée et merci à Jean pour cette agréable journée.
Merci à Claude Ca et Jean-Marie pour leurs vidéos et à Jean Bo, Nicole, Rolande et Jean-Marie pour les photos.
La semaine prochaine, le jeudi 26 avril- G2 Départ : 8 h 30-Jean-Marie-728-Flayosc-Sud-Moyen * 14 km Dh: 300m
Gentille balade empruntant partiellement l’ancienne ligne Nice-Meyrargues. Des vignes, des chênes truffiers,
des oliviers et la terrible Floyère.
Parking à Flayosc-centre du village-Jeu de boules. Coût du trajet : 28€/voiture