Tour du Marre Trache par le lac de l’Avellan – jeudi 5 mai 2016
Pas de jour férié pour les randonneurs du cercle. 16 d’entre eux se sont donnés rendez-vous non loin de l’ancien site du barrage de Malpasset pour la randonnée du jour conduite par Roland. Pas un nuage à l’horizon et le thermomètre affiche déjà 19°.
Après le regroupement, Roland nous présente rapidement la balade qui en définitive approchera les 15 kms et 250 mètres de dénivelé : "nous allons suivre la piste de Marre Trache, que nous quitterons pour prendre un sentier qui nous conduira au lac de l' Avellan dont nous ferons le tour puis nous reviendrons par la piste contournant le Marre Trache et nous suivrons la piste de l'Apie d'Amic jusqu'à l'aqueduc romain et enfin notre point de départ."
Le groupe rejoint la large piste après avoir traversé le gué et avance de front.
Petit regroupement. Roland dit alors avec humour : " J'ai passé hier deux coups de fil . A Evelyne Dhéliat?? à TF1 pour avoir l'assurance du beau temps et nous explique le pourquoi (anecdote passée - depuis des averses sont souvent annoncées au bulletin météorologique sur le Mercantour) et à la gendarmerie pour limiter le trafic sur l'autoroute que nous longerons l'après-midi."
Ceux qui au départ avaient gardé une pelure en profite pour l'enlever. Pendant ce temps, conciliabules à l'écart entre Irma et Cathy.
Cahin-caha nous poursuivons. La piste monte, mais progressivement.
Nous nous arrêtons au croisement d'un petit chemin et faisons la pause banane.
Nous prenons l'étroit raidillon longeant le ravin de l'Avellan. Chacun regarde où il pose ses pieds.
et nous nous arrêtons à proximité de l'ancienne mine de fluorite ou fluorine (fluorure de calcium associée au quartz).
"L'accès à la grotte est dangereux et fermé. De l'autre côté du ravin il y a quelques vestiges de l'exploitation. Il y a quelques années on pouvait trouver de magnifiques pierres vertes à proximité du chemin, mais cela est devenu extrêment rare à cause de la fréquentation du sentier "
Marie arbore sa casquette et clin d'oeil à Rolande pour pour lui montrer qu'elle aussi a un souvenir de La Réunion.
Tant à gauche qu'à droite du sentier, la végétation est dense et tout à coup notre attention est attirée par des plantes qui poussent à même le rocher.
Nous poursuivons notre chemin, avec parfois l'aide de Roland, lors de petits passages plus ou moins délicats, qui dira "Je ne tends la main qu'aux femmes et pas aux hommes, des fois que je m'y habituerais"
Le ravin est magnifique.
Nos serre-files Jacky et Daniel en compagnie de Jean-Marc sont en fin de colonne.
Nous approchons du lac, quand Roland aperçoit au niveau du gué deux couleuvres.
Le vent s'est levé et souffle par violentes bourrasques. La photo de groupe est différée à plus tard quand nous serons à l'abri.
Nous commençons à faire le tour du lac quand l'un d'entre nous s'exclame "voici maintenant le crocodile du lac". Vulgaire morceau de bois qui s'y laisserait prendre.
Bref arrêt pour se désaltérer.
Quelques chardons,
des aulnes, souvent refuge d'oiseaux, les tarins
et des robiniers, faux acacias, bordent le chemin. Avec les fleurs de ceux-ci Roland dit et cela est confirmé par certains que l'on peut faire de succulents beignets. Avec robinier d'autres pour ne pas les nommer se prêteront à des jeux de mots.
Un petit coin abrité au bord du lac et nous nous arrêtons pour la pause casse-croûte, mais avant des promeneurs nous proposent de faire la photo de groupe. Pour une fois nous y sommes tous ensemble avec leur chien qui s'est invité.
Pique-nique sobre aujourd'hui (juste un peu de rosé) agrémenté cependant de pancetta faite par le frère d'Irma, de petits fromages au cumin, café et cake.
Une demi-heure est accordée par Roland après qu'il nous ait rappelé l'historique du barrage de Malpasset (à lire en bas de l'article), aux joueurs de cartes et adeptes de la sieste.
Nous finissons le tour du lac
avant de nous engager sur la piste de Marre Trache.
Le soleil chauffe et la montée a été heureusement progressive. Des arrêts ont été nécessaires pour boire. Nous amorçons la descente et apercevons les lacets de la piste en contrebas d'un côté et au virage au loin l'autoroute.
Le paysage est magnifique.
Petit arrêt pour repérer sur la carte le nom des monts environnants
et pour ramasser des morceaux de mica qui brillent sur le chemin.
Une nouvelle petite montée sur la piste de l'Apie Amic
et nous voilà à proximé de ce qui reste de l'acqueduc romain où de nouveau tout le groupe pose.
Extrait d'internet : voici ce qu'en disait, dans ses "carnets", Victor Hugo, en Octobre 1839, lors de son passage en PROVENCE à une époque où les vestiges étaient plus évocateurs qu'ils ne le sont actuellement:
"A trois quarts de lieue de Fréjus, d'énormes tronçons de ruines commencent à poindre çà et là parmi les oliviers. C'est l'aqueduc romain. L'aqueduc neuf et complet était beau sans doute il y a deux mille ans, mais il n'était pas plus beau que cet écroulement gigantesque répandu sur toute la plaine, courant, tombant, se relevant, tantôt profilant trois ou quatre arches de suite à moitié enfouies dans les terres, tantôt jetant vers le ciel un arc isolé et rompu ou un contrefort monstrueux debout comme un peulven druidique, tantôt dressant avec majesté au bord de la route un grand plein cintre appuyé sur deux massifs cubiques et de ruine se transfigurant tout à coup en arc de triomphe. Le lierre et la ronce pendent à toutes ces magnificences de Rome et du temps."
On sait combien les Romains attachaient de prix à l'approvisionnement en eau de Fréjus (Forum Julii) comme en témoignent les fontaines, thermes publics, installations domestiques et artisanales retrouvés lors de fouilles ces dernières années.
L'aqueduc de MONS à FREJUS est la construction la plus prestigieuse que les Romains ont élevée sur le littoral varois. Il mérite qu'il soit connu et que l'on s'y arrête.
La journée se termine par le verre de l'amitié partagé aux 3 chênes. Il est temps de reprendre les calories brûlées avec la multitude de petits cadeaux mis sur les tables.
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Les photos sont de Claude et Rolande
Le barrage de Malpasset (extrait internet)
"Au début de l'hiver 1959, les pluies torrentielles vinrent remplir pour la première fois le nouveau barrage de Malpasset, en amont de Fréjus, dans le sud de la France. Lorsque celui-ci cèda soudainement, le 2 décembre 1959 à 21h13, près de 50 millions de mètres cubes d'eau déferlèrent, ravageant campagnes et villages jusqu'à la mer. C'est la plus grande catastrophe de ce genre qui ait jamais touché la France.
"De tous les ouvrages construits de main d'homme, les barrages sont les plus meurtriers".
Ces mots sont ceux du constructeur du barrage de Malpasset, l'ingénieur André Coyne alors président de l'Association internationale des grands barrages et spécialiste incontesté de la construction des barrages-voûtes, qui décéda 6 mois après la catastrophe.
La construction d'un barrage dans la région de Fréjus est envisagée juste après la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre des grands projets d'équipement du pays. Son principal objet est de constituer un réservoir d'eau permettant d'irriguer les cultures dans une région où les pluies sont très irrégulières. Le conseil général du Var, maître d'œuvre de l'opération fait alors appel au grand spécialiste des barrages-voûtes, André Coyne, "auteur" du barrage de Tignes par exemple. Le site choisi est celui de la vallée du Reyran, un torrent sec l'été et en crue l'hiver, au lieu-dit " Malpasset ", un nom qui perpétue le souvenir d'un brigand détrousseur de diligences.
L'inauguration. puis la mise en eau partielle du barrage ont eu lieu en 1954. Mais la faiblesse des pluies des années suivantes, d'une part, et une longue procédure judiciaire avec un entrepreneur qui refuse de se laisser exproprier, d'autre part, ralentirent singulièrement cette phase de remplissage. En 1959, la Côte d'Azur reçoit des pluies diluviennes, le niveau de l'eau monte très rapidement - trop rapidement pour permettre un contrôle convenable des réactions du barrage. D'autant qu'il est impossible, à ce moment, de lâcher de l'eau : la construction de l'autoroute juste en aval du barrage interdit d'ouvrir les vannes - sauf à endommager les piles d'un pont dont le béton vient d'être coulé. Le 2 décembre à 18 heures, les responsables du barrage décident tout de même de laisser s'écouler un peu d'eau, la capacité maximale de l'ouvrage étant atteinte.
Le barrage est donc rempli à ras bord lorsqu'il cède, à 21 h 13 exactement. Le bruit du craquement de sa voûte alerte en premier le gardien de l'ouvrage, qui se réfugie en haut de sa maison, à 2 km et demi en aval. Bien lui en prend : une gigantesque vague de 40 m de haut déferle dans l'étroite vallée à la vitesse de 70 km/h. Balayant tout sur son passage, elle débouche sur Fréjus 20 minutes plus tard, avant de se jeter dans la mer.
La catastrophe a fait 423 victimes. Par ailleurs, 2,5 km de voies ferrées ont été arrachés, 50 fermes soufflées, 1000 moutons et 80 000 hectolitres de vin perdus.
Après plusieurs années d'enquête, expertises et contre expertises, deux rapports sont remis aux autorités judiciaires, qui cherchent à déterminer les responsabilités du drame. Ils écartent l'hypothèse d'un ébranlement dû à un séisme - phénomène fréquent dans la région - ou à des explosifs utilisés pour la construction de l'autoroute. L'emplacement du barrage, en revanche, est mis en cause.
Les barrages-voûtes sont réputés pour leur exceptionnelle solidité, la poussée de l'eau ne faisant que renforcer leur résistance. Malgré la très faible épaisseur du barrage de Malpasset : 6,78 m à la base et 1,50 m à la crête, ce qui en fait le barrage le plus mince d'Europe, la voûte elle-même est entièrement hors de cause. Mais ce type d'ouvrage doit s'appuyer solidement sur le rocher, ce qui n'était apparemment pas le cas à Malpasset. Certes, la roche, quoique de qualité médiocre, était suffisamment solide, en théorie, pour résister à la poussée. Mais une série de failles sous le côté gauche du barrage, "ni décelées, ni soupçonnées" pendant les travaux de prospection, selon le rapport des experts, faisait qu'à cet endroit la voûte ne reposait pas sur une roche homogène. Le 2 décembre 1959, le rocher situé sous la rive gauche a littéralement "sauté comme un bouchon", et le barrage s'est ouvert comme une porte...
Des travaux supplémentaires, impliquant délais et coûts accrus, auraient-ils permis d'éviter la catastrophe ? A-t-on pêché par hâte ou imprudence ? Ce n'est pas, en tout cas, l'avis de la Cour de cassation, dont l'arrêt conclut en 1967, après maintes procédures, qu'aucune faute, à aucun stade, n'a été commise ". La catastrophe de Malpasset est ainsi rangée sous le signe de la fatalité."