Le Roucas des Lauquiers
Ce
matin nous n’irons pas à La Croix sur Roudoule. Comme le temps est incertain, Jean Borel préfère nous emmener moins loin. Nous irons donc dans le
massif des Maures. Notre rendez-vous est maintenu à 7 heures. Tant pis pour ceux qui ne sont pas matinaux ! A ce propos, Jean nous précise : Jeudi prochain, nous aurons rendez-vous à nouveau à 7 heures précises. Qu’on se le dise !
Nous voici donc 22 randonneurs sur le parking du Col de Valdingarde, au-dessus
de Roquebrune-sur-Argens. D’ici nous avons une très belle vue sur le Rocher de
Roquebrune. Hélas le temps est brumeux.
Jean nous présente la randonnée. Elle nous conduira au Roucas des Lauquiers (alt. 519 m). Puis nous irons au vieux Revest, ancien village médiéval fortifié. La rando est classée Moyen/Alto
avec ses 18,9 km et son dénivelé de 720 m. Mais pour les « petites jambes » conduites par
Daniel Royer,
un parcours réduit
(13,7 km et 500 m de dénivelé) est prévu. Nous resterons ensemble toute la matinée. « Le parcours n’est pas méchant, il n’y a rien de
dur ! » Ce n’est qu’après le pique-nique que les deux groupes se sépareront. Et Jean de conclure :
« Bravo Daniel, pour avoir accepté de conduire le deuxième groupe au pied levé ! Sans avoir eu le temps de reconnaître le parcours !
».
Jean nous parle ensuite de Ste Maxime. Car nous sommes ici sur le territoire de la commune.
Sainte-Maxime fut d'abord un comptoir grec, avant de devenir une petite agglomération romaine. Elle appartint à l'abbaye de Lérins à partir du VIIe siècle. Après l'occupation sarrasine, les moines donnèrent le nom de Maxime, une sainte de leur ordre. Fille du seigneur de Grasse, renommée pour sa piété, Maxime dirigea le monastère de Callian. La construction d'un petit embarcadère, en 1748, entraîna la première extension de Sainte-Maxime, par laquelle transitèrent les produits des Maures : l'huile, le bois, le vin et le liège.
Il est à peine 8 heures lorsque nous démarrons.
Nous
empruntons une belle piste forestière en légère descente, entre deux rangées de cistes en fleurs (cistes cotonneux ou à feuilles de sauges). Par en
droits se détachent des buissons de
genêts, dont le jaune éclatant se marie parfaitement à la tenue colorée de certaines randonneuses. « Dans 5 minutes, je vous propose un petit détour, pour faire notre pause dans un cadre merveilleux. » « D’ailleurs ça ne nous rallonge même pas. C’est quasiment un raccourci ! » Après le faux plat descendant, voici le faux raccourci ! Après avoir franchi
un
petit gué, pas trop périlleux, nous voici au bord d’un étang. C’est vrai, le cadre est très rom
antique. Certains en profitent pour
croquer leur banane ou leur casse-croûte et se désaltérer.
Avant de repartir, Jean nous
prévient : « Dans une demi-heure, notre chemin traversera un domaine privé. Restez
discrets ! Ne faites pas de bruit ! Pendant 5 petites minutes seulement. » Tout le monde écoute en silence. Mais Jean ajoute : « Pour l’instant vous pouvez parler normalement ! » Les conversations reprennent. Nous quittons l’étang par un sentier qui monte doucement. Nous
marchons à présent au milieu des pins maritimes, chênes, arbousiers et bruyères arborescentes.
Et voici que nous pénétrons dans la zone de silence.
Nous marchons à pas de loups. A la sortie du domaine, Jean nous dit : « Nous allons commencer à
monter. Nous aurons ensuite un replat. Profitez-en pour reprendre des forces. Car après, ça va remonter ! » Nous voici prévenus. Nous attaquons notre grimpette, très
facile. Le soleil reste voilé, mais il fait chaud. Arrivés au sommet nous marquons une pause. « A
présent on va suivre un petit sentier très sympathique. Il suit les courbes de niveau, nous marcherons donc sur terrain plat. »
Nous progressons sur ce sentier très agréable, c’est vrai. Mais apparemment peu fréquenté : des cistes poussent en plein milieu du chemin. Plus loin il devient plus étroit. Il faut se frayer un passage entre les arbustes. Heureusement aucun ne pique.
Sur notre droite, voici à nouveau le Rocher de Roquebrune. « On tourne en rond ? » « Mais non, répond Jean. Nous sommes orientés Nord-Est, donc en direction du rocher ». Jean nous indique les différents sommets, « dont le n° 3, si cher à Bruno ». (Au passage, petite pensée amicale pour Bruno, qui a préparé cette rando).
Nouvelle pause. « Encore une grimpette, ce sera la dernière pour le
deuxième groupe. Cette fois-ci c’est une grimpette courte, mais raide ». Courte et raide, … il en faut pour tous les goûts. Effectivement ça grimpe dur. En tête
Daniel Mangin, suivi de Gérard. Mais voici que Jean les déborde tout à coup par la droite. Dans son sillage, Michel passe en seconde position. Mais Jean accélère encore, Michel est distancé. Et –
qui l’eût cru ? – Jean termine bon premier.
Nous atteignons une petite prairie. Nous laissons sur la gauche le sentier qui mène au Sommet de Saint-Martin. Puis après avoir traversé un sous-bois de chênes, le
groupe s’arrête. Il est 11h 15. Sur la droite, une pente rocailleuse conduit au Roucas des Lauquiers. « A présent nous allons grimper jusqu’au point culminant. Il y a à peine 40 m de dénivelé. Ceux qui ne veulent pas monter nous
attendent ici ». Chacun choisit son camp. La répartition est parfaite,
puisque nous voici 11 dans chaque groupe. Catherine est la seule randonneuse à se joindre au premier groupe. Bravo Cathy !
Nous grimpons parmi la rocaille et les arbustes.
Et nous
atteignons le sommet, point culminant de l’Est des Maures, à l’altitude de 519 mètres. La vue sur mer serait superbe, s’il n’y avait tant de brume. « Qui voit le point géodésique ? » demande Jean. « Il ne serait pas sous ton sac, par hasard ? » demande Michel. Eh oui, le farceur avait caché sous son sac le point géodésique, ce fameux point G des Géomètres !
Le temps d’une photo de groupe et nous descendons vite
retrouver les « petites jambes ».
Quelques
minutes plus tard nous nous arrêtons pour pique-niquer. Dans ce qui ressemble à un gîte pour chasseurs. Gîte confortable, avec sa table monumentale et un fil à linge pour faire sécher nos
maillots trempés. Nous prenons place autour de la table, à l’ombre des chênes et des chênes
-lièges, et savourons notre excellent
pique-nique. Avec apéro, vin et café s’il vous plaît ! Mais notre table impressionne Jean. Il n’a de cesse de la mesurer. Muni d’un bâton étalon, il parcourt la table en tous sens. Et
annonce : « 10 m de long, 1,20 m de large, 15 cm d’épaisseur. Son volume est donc : V = 10 x
1,20 x 0,15 = 1,8 m3. Compte tenu de la masse volumétrique du béton, elle fait certainement plus de 4 tonnes ! » Ce qui nous fait une belle
jambe table … ! Pendant que Jean mesure et calcule,
Nicole se repose, confortablement installée dans un fauteuil. Mais
la sieste ne sera pas longue, car le temps se rafraîchit.
Nous quittons à regret ce lieu fort agréable. D’autant
qu’il est l’heure de nous quitter. Les « petites jambes » vont emprunter une belle piste qui descend jusqu’au col de Valdingarde. Avant de
nous
quitter, écoutons Jean nous conter l’histoire du Vieux Revest. « Au Moyen Age, pour se protéger des attaques venues de la mer, les habitants du site de Ste Maxime
abandonnèrent la côte, pas assez sûre. Ils bâtirent le village fortifié du Vieux-Revest, perché à 472 mètres d'altitude. Le village fut détruit en 1395 par le « Brigand de Provence »
Raymond de Turenne qui s’en empara par la ruse alors que ses habitants se trouvaient rassemblés dans l’église par les soins du curé. Tous furent égorgés, sauf le curé qui eut la vie sauve pour
prix de sa trahison. Seules les filles échappèrent au massacre car elles avaient été envoyées au château voisin, aujourd’hui appelé « château de la Mère » ».
Le premier groupe attaque un raidillon qui gravit
la colline jusqu’à la crête où se trouvent les ruines du Vieux Revest. Nous parvenons à un belvédère rocheux d’où l’on découvre un large panorama vers l’Ouest. Et voici à quelques pas une belle
porte d’enceinte. Ainsi q
ue les vestiges de l’église d’où, par une meurtrière, la vue s’étend vers l’Est. « On imagine avec effroi
le drame qui s’est joué là, six siècles auparavant ». Jean nous dit que « la ville de Ste Maxime a l’intention de protéger et classer le site du Vieux Revest. Pour le mettre en valeur, y faire des fouilles et … pourquoi pas,
mettre en place des circuits de randonnée ».
Nous quittons le Vieux Revest, traversons un espace
couvert de troncs calcinés de chênes-lièges et reconquis par les cistes. Nous cherchons sur notre droite les ruines de la Bastide de la Vieille Mère. Les voici sans doute ici, recouvertes de
lierre. Puis nous atteignons la route que nous allons suivre pendant 2 kilomètres. Sur la droite nous apercevons le Château de la Mère. Lequel ? Celui où les jeunes filles se sont
réfugiées ? Manifestement
il n’est pas d’époque ! A droite encore voici la baie de Saint Raphaël, légèrement embrumée. Puis nous quittons la route pour un agréable sentier qui
nous conduit aux ruines de Saint Daumas, où s’élevait une chapelle mentionnée dans les archives de l’an 575. Le ciel s’est couvert mais des bouffées d’air chaud nous parviennent. Ca sent
l’orage ! Heureusement nous sommes presque arrivés. Il ne nous reste qu’une petite côte à gravir. Petite, mais raide, très raide ! (La pente moyenne, calculée par Jean, est de 37 %, avec un passage à 65
% !) Et en plus le sol est raviné, les
pierres roulent, les pieds glissent sur le sable, il n’y a rien pour s’accrocher ! Chacun monte comme il le peut en s’aidant des mains ou des bâtons. L
e photographe tente d’immortaliser la
scène, mais les grimpeurs ne lui accordent pas le moindre regard. Enfin l’épreuve s’achève. Nous voici sur le parking où nous retrouvons les « petites jambes » qui nous attendaient
patiemment. Une belle randonnée s’achève. Allons prendre un pot sur la place de Roquebrune !
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Claude LALANDE.
Encore quelques photos :
Randonneuses et randon
neurs
Que de fleurs !
Fin de la zone de silence
A la recherche du fameux point G
Que de vieilles pierres !
Prochaine randonnée : Jeudi 21 Mai à 7 h 00 :
La Croix sur Roudoule (06) - Tour du Mont AUVARE
Agréable randonnée dans la vallée du Moyen Var qui nous permettra de découvrir les merveilleux villages perchés de la Croix sur Roudoule et d'Auvare classés parmi "les plus beaux villages de France" par une publication internationale.
1er parcours : 4 h 00 - 11 km - Dénivelé 680 m - Moyen/Alto
(Ce parcours comporte en Aller/retour, l'ascension du Mont AUVARE.)
Responsable : Jean BOREL
2ème parcours : 4 h 00 – 9,5 km - Dénivelé 500 m - Moyen/ Médio - Repas et boisson tirés du sac pour les deux groupes à AUVARE.
Responsable : Daniel ROYER