Les Balcons de la Vionène
Aujourd’hui, Jean nous propose un parcours en moyenne
Tinée entre les villages de Roure et de Roubion sur
les « Balcons de La Vionène ».
Nous voici arrivés à Roure. Jean nous invite à nous regrouper. « Mettez vous ici. Je vais prendre la photo de groupe ».
Mais attention ! Une voiture arrive sur le parking. Ce sont Claude, Cathy et Michel qui
manquaient à l’appel. Qu’à cela ne tienne, pendant qu’ils se préparent, Jean nous présente la rando : « Nous sommes ici à Roure, à 1150 m. Le but de
cette balade est d’aller à Roubion, à 1340 m. On va faire deux groupes. Le groupe 1 suivra les courbes de niveau, sur le GR52A, au-dessus d’un bief d’irrigation. Au bout de 5 km on rejoindra la
Vionène.
C’est là que vont commencer les difficultés. Car un glissement de terrain a emporté la passerelle qui
enjambait la rivière. En juin, après les orages, il était impossible de traverser. Mais en août, c’était bon. Nous devrions donc pouvoir franchir la Vionène. Après nous aurons une montée très
raide dans les bois ». Et si Jean dit très raide, c’est qu’elle doit être très très raide,
cette grimpette !
« Nous irons jusqu’à Roubion que nous visiterons. Puis on reviendra par le même chemin. Et nous retrouverons le groupe 2 vers midi, pour pique-niquer. Nous rentrerons tous ensemble en suivant le canal ». Au total ce sera une rando de 14,3 km pour un dénivelé de 550 m. Le groupe 2 se contentera de 10,7 km et 360 m de dénivelé.
« A présent nous allons constituer les groupes. Joël
conduira le groupe 2 ». Chacun choisit son groupe. Nous voici 14 dans le groupe de Jean et 10 dans celui de Joël.
Nous (le groupe 1) démarrons par un agréable sentier en balcon. Et pour cette première randonnée
automnale, nous avons de la chance : le soleil brille, il fait très bon. « Vous voyez que le GR est un petit sentier facile »
nous dit Jean.
Puis quelques minutes plus tard : « On va arriver au hameau de la Cerise ». Voici en effet quelques petites maisons au-dessus de nous, entourées d’un potager. Une pancarte indique : « Légumes du jardin ». Nous reviendrons un autre jour faire nos courses.
« Là-bas à gauche, le village perché, c’est
Roubion » nous montre Jean. Nous poursuivons cet agréable sentier qui longe la vallée. « En bas, ce sont les gorges de la Vionène. Au
Sud, c’est le Lauvet d’Ilonse ». Où nous fîmes d’une rando en mai 2007.
« Ce sommet, avec une arrivée de télésiège, c’est le Pommier, la station de ski de Roubion. Et au fond, c’est le col de la Couillole. Et derrière ce sont les gorges du Cians ».
Puis nous nous arrêtons pour la pause casse-croûte.
« Est-ce que vous pouvez vous restaurer et en même temps ouvrir vos oreilles ? » demande Jean. Chacun étant déjà occupé à croquer sa banane ou son sandwich, Jean n’obtient pas de réponse. (C’est bien connu, ventre affamé n’a pas d’oreilles).
Jean continue quand même et nous parle de Roure.
« Accroché à flanc de montagne à plus de 1130 mètres, Roure est un vieux village montagnard dominant la Vionène et la Tinée. Il
rassemble des maisons et granges des XVII° et XVIII° siècles à auvents, aux toits de lauzes ou de bardeaux très pentus. Et à soubassements en pierres de schiste violacé jointes au mortier de
chaux. Ce village d’une quarantaine d’habitants en comptait 646 en 1838. Le canal actuel, construit à partir de 1856, sans doute sur un réseau plus
ancien, est long de 7 km à flanc de montagne. Il a permis l’irrigation des cultures et l’utilisation de l’eau pour les besoins
domestiques. De 1927 à 1961, il y avait de Saint Sauveur à Roure, un câble de 1850 mètres de long qui permettait de monter des provisions et de descendre les produits à vendre
tels que le lait, le fromage, la farine ». On pourrait dire encore bien des choses
sur Roure, son église, ses chapelles, son moulin à huile. Mais il nous faut repartir.
A présent se profile devant nous le témoin de nos exploits passés : le grand, le majestueux
mont Mounier. Une photo s’impose.
Nous attaquons maintenant une petite descente dans les bois. Descente quelque peu accidentée. On est prié de faire attention où l’on met les pieds !
Puis nous rejoignons le canal d’irrigation dont Jean nous a parlé.
« Il est sympathique ce petit chemin » nous
dit Jean. « D’ordinaire il y a 40 cm d’eau dans le canal ». Aujourd’hui il est à sec. On peut choisir de marcher sur le muret qui
borde le canal ou dans le canal lui-même. Le sol est bien un peu boueux par endroits, mais on risque moins d’y glisser. Alors que sur le muret, il suffirait d’un faux pas sur la gauche pour dégringoler dans le vide.
Ici nous suivons le canal à travers un tunnel. Puis nous reprenons l’étroit sentier qui borde le canal. Plus nous progressons, plus nous entendons le grondement des eaux de la Vionène.
« On va arriver dans le glissement de terrain de pélites rouges » nous prévient Jean. (Les pélites sont des roches sédimentaires détritiques d’une taille très fine : moins de 1/16 mm de diamètre. Pélite vient du Grec Pelos. Les latinistes préfèrent le joli nom de lutites).
Nous voici à présent devant un immense pierrier, remarquable par sa couleur. Ces grains d’argile si fins se sont agglomérés pour former de gros blocs bien costauds.
Nous nous frayons un passage à travers le pierrier. Puis nous atteignons les rives de la Vionène.
« On pique-niquera ici, en dehors de la
coulée » nous précise Jean. A présent il nous faut franchir la rivière. Le passage est un peu délicat mais nous avons
connu bien pire.
Jean nous avertit : « A partir d’ici, nous sommes en dehors de tout sentier ». Puis il nous rassure : « Ce sera court, raide mais pas dangereux ! ».
Il nous faut grimper à travers bois, dans un terrain pentu et moussu. La mousse glisse sous nos pieds et pour nous accrocher, nous n’avons que de rares petites branches. Enfin nous atteignons un sentier. Dire qu’il nous faudra redescendre ici !
« Nous avons encore 100 mètres à monter. Puis nous serons
sur le chemin qui mène à Roubion » nous annonce Jean.
Nous attaquons cette nouvelle grimpette à travers bois. La pente est raide. Il commence à faire
chaud … et soif. Enfin nous atteignons le chemin qui mène à Roubion.
Nous marchons à présent sur terrain plat et au soleil. Tout en coup Jean s’arrête. « Oh ! On les voit en bas ! ». Il s’agit bien sûr du groupe 2. Tant mieux ! Ils ne se sont pas perdus.
Nous arrivons à Roubion.
Certains choisissent de visiter l’église du 18ème. D’autres baguenaudent au soleil.
D’autres encore vont boire une petite bière à l’auberge.
Puis nous nous regroupons devant l’auberge. Attirés par le menu qui nous met en appétit. « Dommage qu’on ne casse pas la croûte ici ! ». Mais Jean tient à respecter le rendez-vous convenu avec le groupe 2. Ils nous attendent - peut-être - pour déjeuner.
Retour donc en sens inverse. D’abord le chemin au soleil. Qu’il nous paraît long ce chemin du
retour ! Puis nous redescendons à travers bois. Et pour finir, voici la descente très très raide dans la mousse. Descente qui se révèle bien plus facile que la montée.
Encore un dernier passage délicat pour franchir la Vionène. Et revoici la coulée de pélites … ainsi
que le groupe 2.
Nous apprenons que le groupe 2 a perdu Jacqueline. Elle s’est fait très mal en début de randonnée et
Joël a dû la raccompagner jusqu’aux voitures. Sinon, rien à signaler. Si quand même. Denise nous dit : « Nous avons trouvé des coulemelles. Que nous n’avons pas cueillies ! A part ça, nous
vous avons attendu trois quarts d’heure ! ». Ce qui est peu !
Nous nous installons sur les blocs de pélites et savourons avec plaisir notre pique-nique.
Puis soudain Jean demande : « Seriez vous d’accord pour
qu’on lève le camp d’ici 5 minutes ? ». Jacky discute un peu et obtient dix minutes de répit.
Nous quittons cette splendide coulée de pélites. En grimpant, Yvette se blesse au tibia.
Ce qui permet à Jean de déployer ses talents d’infirmier. Ca devient une habitude, comme il nous le fait remarquer : « Trois randos, trois blessés ! »
Nous grimpons à flanc de coteau, au-dessus de la Vionène. Et bientôt nous retrouvons le canal d’irrigation. Cette fois-ci nous allons le suivre sur plusieurs kilomètres. Comme à l’aller, nous avons le choix entre marcher sur le muret ou au fond du canal. Le sentier au-dessus du canal semble peu fréquenté car il est vite envahi par de hautes herbes.
Prière de bien regarder ses pieds, car les herbes peuvent masquer un trou ou pire : le vide ! Eviter aussi de poser le pied sur ces herbes, car elles sont très glissantes ! Enfin en cas de glissade, mieux vaut glisser à gauche, dans le canal, c’est moins haut !
Des glissades, il y en eut, mais toutes du bon côté heureusement ! Quant aux photos, il n’y en
eut qu’une. La voici.
Le groupe s’étire. Une arrière-garde s’est formée. Daniel et Jacky, nos fidèles et dévoués
serre-files, ferment la marche. A l’arrière, on se croit perdus. Gérard râle et peste contre ce « diable de sentier ». En verrons-nous jamais le bout ? Daniel siffle. Enfin nous
rejoignons la tête du groupe … et surtout un vrai chemin ! Direction Roure, le parking et … en voiture !
Nous terminons agréablement cette belle journée en allant prendre un pot bien mérité à Roussillon.
Merci Jean pour cette belle randonnée … pas si facile que ça !
Merci aux photographes : Jean, Jean-Marie, Gérard, Claude , Jean-Louis .
Encore quelques photos :
Groupe 1
Groupe
2
Grimpette
Le long du canal
Sur la route de Roubion
Pélites rouges
Nos dévoués serre-files
Prochaine randonnée : Jeudi 30 Septembre à 8 H 00 :
La Cabre d’Or – FIGANIERES (83)
Randonnée pittoresque au départ de Figanières (Figa Néra au X ème siècle) qui nous entraînera par des sentiers secrets et confidentiels non répertoriés sur les cartes I. G. N. au point culminant de la commune : Le Bois de la Cabre d’Or et son dolmen à 718 mètres d’altitude.
Si la longue montée ne nous a pas coupé le souffle, il le sera sans aucun doute, par le panorama extraordinaire qui nous sera offert.
Le retour se fera par des chemins contournant le magnifique domaine viticole du château de La Garde.
L. : 15 Km 700 – Dh : 690 m – D : 5 H 30 . Niveau : Moyen Médio. Repas et boisson tirés du sac.
Responsables : Daniel Royer – 04.94.19.17.07 – 06.62.81.24.20
Jacky Leboube - 04.94.53.14.96 – 06.26.11.61.93