Les Balcons d’Allos
Aujourd’hui, quatrième jour de notre séjour à La Foux d’Allos, Jean – une fois n’est pas coutume - conduit le deuxième groupe aux
Hameaux d’Allos. Histoire de lui éviter de mener un troupeau de 40 têtes, Gérard lui a fait la veille une proposition honnête. « Excellente initiative » selon Jean : mener une
deuxième randonnée. Jean lui a proposé « Les Balcons d’Allos ».
Gérard est donc promu « chef de rando » pour la journée. Jean Agier sera son adjoint. Nous descendrons de La Foux d’Allos à la station du Seignus, au-dessus d’Allos.
C’est une rando en ligne. Il faut donc laisser des voitures au Seignus, pour le retour. Nous sommes 5 chauffeurs pour 17 randonneurs. Le compte y est.
A l’aube (8 h 30), les chauffeurs partent au Seignus laisser quatre voitures. Puis retour à l’hôtel d’où démarre la randonnée.
Première difficulté pour le tout jeune accompagnateur : trouver le départ de la rando.
Nous quittons l’hôtel à pied et rejoignons le télésiège, d’où devrait
partir le sentier. Le voici. Heureusement, ici les sentiers sont bien balisés. Avec une carte et une boussole, il n’y a pas de risque de se tromper. Peu de risques en tout cas.
Gérard présente la randonnée : « Ce sentier relie les stations du Val d’Allos, par la rive droite du Verdon. En chemin nous verrons le lac des Grenouilles. Nous sommes ici à 1720 mètres et atteindrons l’altitude 2192. Ce qui fait un parcours d’environ 13 km et un dénivelé positif de 500 mètres. Et nous descendrons de 710 mètres ».
Nous attaquons la grimpette par un chemin caillouteux et
ensoleillé.
Très vite nous parvenons à un alpage. Des moutons y sont parqués dans un enclos.
Des panneaux explicatifs jalonnent le chemin. Ici ce sont les moutons qui parlent aux randonneurs : « Nous les moutons, comme vous les humains, avons besoin
de sel, insuffisant dans notre alimentation naturelle. Autrefois transporté à dos de mulet, le sel est aujourd’hui héliporté. Le berger place chaque jour le sel sur des pierres plates appelées
« assalis » disposées à côté de sa cabane ».
Et qui fait le fier au milieu du troupeau ? Un âne !
Chemin faisant, nous croisons Marcel et Yvette. Ils sont partis avant
nous se promener jusqu’au lac des Grenouilles. Ils s’apprêtent à rejoindre Jean pour le pique-nique.
Nous approchons d’un torrent. Hélas, la passerelle qui l’enjambait a
été emportée. Jean cherche un passage en aval, tandis que Gérard part explorer le torrent en amont. Il pose son sac et remonte le torrent. Il réussit à traverser le torrent … sans son sac. Pendant ce temps Jean a trouvé un passage en aval. Le groupe
franchit le torrent, avec l’aide de Dominique et de Michel.
Gérard choisit de rejoindre le groupe en suivant le torrent. Mais là il bute sur une butte. Il escalade la butte en enjambant plusieurs pins abattus. Il parvient au sommet. De là il aperçoit André qui a récupéré son sac. Merci André ! Il prend la pose (pour la photo). Puis redescend récupérer son sac … ainsi que le groupe. Petite erreur de jeunesse : on ne doit jamais abandonner son sac !
Nous poursuivons notre chemin à travers bois. Puis nous débouchons sur
une clairière. C’est l’heure de faire une pause. Pause technique suivie d’une photo de groupe. Le temps est splendide. Tout le monde est radieux.
Nous reprenons notre sentier qui grimpe gentiment à travers l’alpage. A
l’arrière, André et Jean-Louis (nos deux serre-files en alternance) et surtout Maryse, notre botaniste distinguée, s’arrêtent
fréquemment pour admirer et photographier une fleur. Car côté fleurs, c’est un vr
ai bonheur. Aux espèces méditerranéennes s’ajoutent des
espèces plus alpestres : ici des ancolies, là des lys martagon.
Voici des asphodèles, encore en fleurs. « Ils sont bien gras. On voit qu’ils ne manquent pas d’eau » remarque Nicole.
Et voici une fleur que Maryse identifie aisément : c’est une
violette à deux fleurs (viola biflora). Et celle-ci, n’est-ce pas un « lys de
Saint Bruno » ? Et voici encore des clématites sauvages, des bleuets ou autres centaurées.
Le groupe s’étire. A l’avant, Jean se retourne.
« Ca traîne à l’arrière. S’ils s’arrêtent toutes les cinq minutes, on ne va jamais arriver. Tu vas voir, si l’orage vient, ils vont se mettre à
courir ».
Voici à présent la direction du lac des
Grenouilles. Nous avançons. Mais Jean regarde la carte et constate : « Notre
direction c’est la Maison Forestière de Valdemars ». C’est exact : notre sentier passe au-dessus du lac. Nous le verrons d’en haut, un peu plus loin sans doute. Nous
revenons sur nos pas et reprenons notre grimpette. Direction Le Seignus. A présent nous marchons à travers bois, au milieu des rochers. La flore change. Voici des buissons de
rhododendrons. « Ce sont des azalées » nous disent Marie et Marinette. Et voici des myrtilles que Dominique nomme des
brimbelles. Comme on dit dans les Vosges, « elles sont bien belles, ces brimbelles ».
Nous progressons, mais il faut se rendre à l’évidence : c’en est fini du lac des Grenouilles. Nous ne le verrons pas. Tant pis ! A l’opposé du lac d’Allos, plus grand lac d’altitude d’Europe, le lac des Grenouilles serait le plus petit. « Ce n’est qu’une mare à têtards » nous a dit Marcel.
Il est 10 h 45. Il est grand temps de faire la pause casse-croûte. « Nous allons descendre un
peu » indique Gérard. « Puis nous grimperons et nous franchirons la Montagne de Rouanouse. C’est là que nous atteindrons le point
culminant de la journée : 2192 mètres ».
Nous reprenons notre sentier à flanc de coteau. De nombreux ruisseaux ou torrents dévalent de la montagne. En voici un qui court dans les rochers. Nous franchissons le gué sans difficulté.
Plus loin nous traversons un large pierrier. Nous enjambons les
rochers. Sous nos pieds on entend un grondement sourd. C’est le bruit du torrent qui dévale la pente sous le pierrier.
En tête, Jean s’arrête quelques secondes. « Un chamois ! ». Mais il a détalé dans le bois. Nous poursuivons notre route.
Voici encore un gué à traverser. Puis nous parvenons à une large
prairie. Difficile de se repérer, car il n’y a aucune trace. Seul un rocher balisé, en plein milieu de la prairie, nous assure que nous sommes sur la bonne voie. Nous marchons prudemment dans l’herbe spongieuse. Le sol est gorgé d’eau.
Devant nous se dresse la montagne que nous devons franchir. Au loin le ciel s’assombrit. Allons-nous être gagnés par l’orage ?
Nous attaquons notre grimpette à flanc de montagne, parmi les rochers. Sur un sol caillouteux. La pente se fait raide.
Enfin nous atteignons la crête. Nous nous dirigeons vers un éperon
rocheux qui domine la vallée du Verdon.
La vue est magnifique sur la vallée et les sommets environnants.
A nos pieds, voici encore des fleurs. « Ce sont des globulaires » nous dit Maryse. Et de minuscules plantes grasses.
Nous prenons quelques photos de groupe, sur fond de montagnes.
Il est midi. Il est temps de passer aux choses sérieuses. « Nous allons attaquer la descente. Nous pique-niquerons près de la maison forestière » annonce Gérard. « Il nous faut un ruisseau pour mettre le rosé au frais » demande Cathy. On verra.
Le ciel se couvre. Nous attaquons rapidement la descente. Dans les
rochers d’abord. Puis au travers d’un alpage suivi d’un petit bois de mélèzes.
Voici à nouveau un torrent qu’il nous faut franchir. Puis nous débouchons dans un vaste alpage. Voici là-bas la Maison forestière de Valdemars (2030 m).
Nous nous installons sur des rochers près d’un bois de mélèzes. Et nous
attaquons notre pique-nique. Les nuages se dissipent. Le soleil brille à nouveau. Et le rosé de Michel est bien frais.
A présent que les nuages se sont éloignés, nous avons tout notre temps. « Nous avons fait les deux tiers du parcours. Il ne nous reste plus qu’à descendre de 500 mètres environ » annonce Gérard.
Après le rosé et le café pour quelques privilégiés, voici le gingembre
de Dominique et les mirabelles séchées de Maryse. Certains s’allongent au soleil pour une petite sieste.
Mais il est temps de repartir. Nous descendons à travers l’alpage.
Voici à nouveau des fleurs : des trolles. Un champ de trolles !
Puis nous traversons un bois de mélèzes. « Regardez les troncs. Ils sont courbés à leur base ». Sans doute l’effet de la neige et du vent.
Nous traversons à présent un alpage. Nous sommes environnés de fleurs.
Un vrai régal ! On aperçoit là-bas une bande blanche comme neige. Elle contraste avec le vert de la prairie : c’est un tapis d’ombellifères.
Nous atteignons à présent une large piste : la piste forestière du Valdemars.
Danièle a pris la tête du groupe. Nous descendons à bonne allure. « Il tombe des gouttes ». Heureusement ça ne dure pas.
A l’arrière, Henry nous appelle. Il nous fait remarquer un fléchage que
personne n’avait vu. Nous revenons sur nos pas et abandonnons la piste pour le sentier de la Rouine.
Le sentier est accidenté. La pente se fait plus raide. En bas de ce raidillon, une pancarte indique la direction du Seignus-Bas. A droite, une piste mène … au Seignus-Haut sans doute.
« Au fait, où avons-nous laissé les voitures ? ». Au Seignus Bas ? Non ! Plutôt au Seignus Haut. Plus précisément dans le bas du Seignus-Haut.
Deux options s’offrent à nous : descendre en bas ou monter en haut.
Nous choisissons la deuxième. Après avoir grimpé dans la station puis dévalé quelques routes de peu d’intérêt, voici enfin nos voitures.
Le beau temps se maintient. Nous décidons donc d’aller prendre un pot à Allos. Un pot bien mérité, après cette fort belle randonnée.
Nous dégustons les gâteaux d’Alice puis la tarte aux myrtilles de Danièle. Tarte découpée en 16 parts grâce à la dextérité de Nicole. Et grâce aux assiettes aimablement prêtées par le bistrotier.
Une belle journée s’achève …
Merci Jean de nous avoir proposé cette très belle randonnée.
Merci à tous : accompagnateur, adjoint, serre-files et participants.
Et merci aux photographes : Gérard, André.
Encore quelques photos :
Des gués encore des gués
Au sommet
Descente dans les alpages
Paysages alpins
Des fleurs encore des fleurs