Mercredi 30 juin, notre troisième jour de rando dans le
Val d'Allos. La météo pour l'après-midi est encore orageuse et Jean décide d'avancer le départ du 1er groupe à 8 h 15.
Aujourd'hui les deux groupes ont le même objectif, la cime de Rochegrand à 2409 m. C'est Jean qui conduira le 1er groupe contournant la montagne par l'est avec une dénivelée de 892 m sur 15 km.
Daniel, à partir de 9 h 30, guidera les "petites jambes" à partir du col d'Allos avec une dénivelée de 334 m sur 10 km.
Les deux groupes se rejoindront sur la montagne de Cheiroueche pour gravir ensemble le sommet de ROCHEGRAND .
A l'heure dite, le premier groupe, constitué de 16 marcheuses et marcheurs, rejoint le hameau de la Haute Colette par une piste caillouteuse gravie avec prudence par nos quatre voitures.
Le hameau est constitué de deux fermes. Nous nous arrêtons à la première où l'habitante nous accueille gentiment, pas surprise de voir arriver des touristes. Elle doit en voir d'autres.
"La piste a été assez difficile mais elle nous économise 250 m de dénivelée. Nous allons maintenant rejoindre le GR en traversant la propriété voisine, celle de Jacky. Il est un peu "farouche" mais je le connais et il ne nous fera pas de difficultés."
En fait, nous passons carrément dans sa cour, admirant au passage son joli potager.
"Salut Jacky, tu te souviens de moi, je suis passé chez toi l'année dernière. Alors l'hiver n'a pas été trop rude, vous avez eu beaucoup de neige? Et les amis d'Allons sont ils montés à l'estive ? On peut passer pour rejoindre le GR ?"
"L'Indien", comme l'appelle Jean, répondra qu'il y a eu beaucoup de neige, que l'estive n'a pas encore commencé et que, bien sur, on peut passer.
Et nous nous retrouvons dans une de ces superbes prairies
alpines, pleines de fleurs. La journée commence bien, en plus, il fait beau et déjà chaud. Le paysage est déjà bien dégagé avec le sommet du Pelat
dont nous n'apercevons que la pointe extrême, le pas de Lausson où nous étions hier, les hameaux dans la vallée et à l'ouest la station de ski du Seignus.
Nous remontons maintenant le ravin de Chancelaye, à une centaine de mètres au dessus du torrent. Longeant la forêt domaniale du Haut-Verdon nous cheminons à une bonne cadence sur ce versant Est bien ensoleillé et très sec.
Aujourd'hui, pas de névé mais de nombreux petits torrents
que nous traversons sans difficultés. Beaucoup de petites fleurs, en particulier des campanules alpestres. Jean a confié le rôle de serre-file à Jean-Louis ce qui lui permet d'herboriser sans
problème.
Pendant ce temps, Daniel a quitté le Col d'Allos avec son groupe de 24
"petites jambes". Petit problème au départ, Monique BLANDIN avait laissé ses chaussures dans une des voitures du premier groupe… Elle sera
dépannée par une autre randonneuse.
Quelques marmottes déjà réveillées les saluent au passage. Contrairement à l'autre groupe, ils vont rencontrer quelques plaques de névés. Bruno fera une jolie photo d'un "orchis sureau" encadré de deux petites renoncules blanches.
S'arrêtant sur la plateau, un peu avant le point de rendez-vous, Daniel décide de faire la "pause banane"en attendant le 1er groupe.
(Informations recueillies lors d'une interview donnée par Daniel au sommet de Rochegrand.)
Pour le 1er groupe, la vue sur le ravin et les mélèzes d'un vert tendre est bucolique. A partir de la cote 1955, nous rentrons en plein dans la
forêt de mélèzes. La végétation change complètement. Le sous-bois est herbeux, la flore est constituée de myosotis et de boutons d'or…et il y fait très doux. A partir de la cote 2120, nous
prenons une direction Nord-Est, dans une forêt très dense et fraîche. Le chemin nous conduit directement à la Cabane Forestière de Prenier.
Elle appartient à l'ONF qui la met à disposition pour les bergers de l'estive. Elle se trouve dans une sorte de cuvette où l'emplacement du parc à moutons de l'estive 2009 est encore
bien visible. C'est là que nous ferons la "pause banane", bien installés autour d'une grande table en plein soleil : aurions-nous eu froid sous les
grands arbres ? En tout cas il y fait bien humide, à preuve le très grand champ de Trolles d'Europe traversé en
arrivant.
Une fontaine d'eau potable permet de refaire le plein des bidons.
Derrière le chalet, une petite construction annexe sert de refuge : deux paillasses à deux places y sont installées. Pour l'instant ce n'est pas très accueillant mais ça peut rendre service.
Nous sommes si bien dans ce coin enchanteur que Jean a presque du mal à nous faire repartir. Notre chemin sort de cette dépression avec une pente très sévère, d'autant plus dure que nous nous étions arrêtés et bien détendus. Bon, on en a vu d'autres.
Nous sortons du bois et débouchons sur une grande prairie
très rase fermée à l'Ouest par une crête à 2360 m. Jean s'inquiète du groupe des "petites jambes" qui doivent déjà s'y trouver. Mais aucune trace de vie sur cette barrière.
Nous commençons à progresser en lacets, empruntant plus ou moins les étroits sentiers. Nous avons environ 180 m de dénivelée à franchir. A une bonne cadence et en coupant de plus en plus court, Jean nous dirige fermement vers cette arête où nous devons retrouver nos amis.
Le groupe s'étire de plus en plus et, alors que depuis ce matin, nous
avions marché sans problème, les respirations deviennent plus haletantes. C'est presque au sprint que notre guide débouche sur le plateau et découvre les "petites jambes" dans une petite
dépression. Petit à petit, nous les rejoignons à notre tour.
Et ce sont les deux groupes réunis, soit 40 marcheuses et marcheurs qui se dirigent vers le sommet à 2409 m.
D'abord, une légère montée nous conduit à un petit lac. La prairie est recouverte de petites renoncules blanches Ranunculus pyrenaeus kuepferi et de délicates
pensées de toutes les couleurs. Notre chemin redescend puis remonte vers le sommet. La "chenille" des 40 randonneurs est impressionnante…et le paysage aussi. Par contre le temps est assez couvert
et un peu inquiétant. La montagne au Nord-Ouest, bien éclairée par le soleil, est superbe : ce sont les Trois Evéchés.
Pleuvra t'il ou le soleil glissera t 'il vers nous ? Jean-Louis, toujours serre-file recherche la fleur exceptionnelle.
Nous sommes au sommet: 2409 m. Les photographes se déchaînent à qui fera la photo de groupe la plus sensationnelle.
Jean nous fait un 400 grades bien détaillé, en partant de l'Est avec le Cheval de bois, le Mt. Pelat, les crêtes
du Pas de Lausson, les Cinq Tours du lac d'Allos, Rochecline, La ferme Ste. Brigitte, Allos, le Seignus.
Maintenant il est l'heure du pique-nique que nous prendrons dans un bois de mélèzes à l'abri du vent, au milieu de petites gentianes bleues. Quelques fous ont dévalé la pente en courant pour arriver premiers, certains entraînés par leur élan devant remonter pour rejoindre le groupe.
Mais en matière de flore nous nous réjouissons de retrouver ces si jolies soldanellas que nous n'avions pas pu photographier hier. Minuscules petites fleurs
violettes qui ne dépassent pas les 5 cm : pas facile à prendre n'est-ce pas les photographes ! Et cerise sur le gâteau, une espèce blanche, unique, parmi les violettes.
Mais tout a une fin. Le premier groupe doit redescendre, il a environ 1 h 30 de trajet pour retrouver les
voitures.
Cette descente sera très agréable, essentiellement en forêt. Peu après le départ, sur un petit chemin étroit dans les hautes herbes, Madeleine ne verra pas un trou et glissera en contrebas mais, souplement, se rétablira sans difficulté : selon Jean c'est déjà l'effet du rosé !
Nous poursuivons notre chemin, bien balisé, mais non conforme au tracé de la carte : problème de mise à jour. Nous
sommes maintenant dans la forêt mais aujourd'hui, aucune marmotte ou chamois. Des fleurs, oui, par millier et en particulier un groupe
d'orchis sureau comportant les deux variétés, rouge et crème. Même Daniel , enthousiaste, va se mettre à photographier les fleurs et se retrouve
ainsi… en position de serre-file. Du jamais vu !
Sa place juste derrière le guide sera reprise par Madeleine et Annie. Enchanté de
ce changement Jean s'arrêtera plusieurs fois pour les photographier, autres fleurs parmi les fleurs. Ce qui fera dire à Daniel : "quand c'est moi qui le suit, il ne
s'arrête pas pour me photographier".
Mais rassurez-vous, Daniel, petit à petit reprendra sa place.
Nous traversons maintenant un grande prairie fleurie, je devrais dire plutôt un champ de fleurs, même sur le sentier nous marchons dans les fleurs : remarquable.
Première gentiane jaune, encore en bouton. Il faudra revenir la semaine prochaine.
Nous voilà près du hameau de la Haute Colette, c'est la fin de notre aventure pour aujourd'hui. A 15 h 15 nous rejoignons nos voitures.
Merci Jean pour ce magnifique circuit qui nous a fait découvrir un autre aspect de la montagne. Merci aussi à Daniel ROYER qui a su conduire les petites jambes avec une bonne synchronisation pour le rendez-vous des deux groupes.
Merci aux photographes Jean , Jean-Marie, Gérard, Bruno, André .
Au briefing du soir, Jean nous annonce, pour demain, la suppression de la montée au Mt.Pelat déconseillée par l'Office de tourisme à cause des plaques de neige. Gérard et Jean AGIER se sont portés volontaires pour conduire une autre rando en remplacement. Ils ont choisi un trajet direct entre La Foux et la station de Seignus. Ceci impliquera de mettre en place des voitures à l'arrivée, le départ se faisant de l'hôtel.
Le circuit des" Hameaux d'Allos" sera maintenu, conduit par Jean BOREL. Les "petites jambes" pourront se répartir dans les deux groupes.
Quelques
photos en bonus :
Le groupe n° 1
Les "Petites Jambes"
Nous quittons" l'Indien"
Les mélèzes
Le Petit lac
Trolles
Mini pensées
Fleurs de la prairie L'orchis de Bruno
Geste symbolique
Vous pouvez toujours gonfler les poumons, on voit les ventres !
Les "vedettes"