BORMES les MIMOSAS- Bregançon
Après nos efforts de la semaine passée sur le Verdon, Jean nous avait préparé une petite détente au bord de la mer à Bormes-les-Mimosas. Encore que, d'une façon générale, les sentiers du littoral ne soient pas trop appréciés par… nos genoux. A cette période de l'année , nos gentils guides-accompagnateurs nous programment toujours une petite balade en bord de mer avec une perspective de baignade, mais chut, on n'en parle pas. Aujourd'hui, nous ne risquons pas, même seulement de tremper un orteil dans l'eau, car au départ de Boulouris, la température était de 7 ° . La météo est un peu morose, mais sans risque marqué de pluie.
C'est donc 21 marcheuses et marcheurs qui se retrouvèrent à 8 h30 sur un minuscule parking au sud du hameau du Pas de la Griotte. Nos cinq voitures l'occupent en totalité. Il fait frais, le temps est couvert. Pauvres photographes et merci aux logiciels de retouche ! Avec beaucoup de joie nous retrouvons Claudie qui ne faisait plus que les marches du Lundi.
A 8 h 45, après la photo de groupe, puis une seconde avec nos voitures, nous empruntons la piste du Barrage et nous voyons très rapidement quel sera le fil rouge de la journée : les fleurs. Aujourd'hui, nous aurions pu rebaptiser Bormes-les-Mimosas en Bormes-les Asphodèles car tout au long de notre rando, nous allons en rencontrer un peu partout, même au bord de mer, dans les rochers et en bordure des plages. Certaines d'entre elles dépasserons le mètre( Asphodelus aestivus). Extraordinaire le développement de cette plante dans notre région. Vivant dans des terres incultes, elle occupe de plus en plus d'espace.
Mais nous serons aussi entourés de la fameuse lavande (lavandula stoechas), qualifiée des Maures, des Iles d'Hyères, papillon, …et autres et moins agréablement par les argéras en fleurs ( genet épineux ou collichotum spinosa), à ne pas s'y frotter. Votre rédacteur passera beaucoup de temps dans les recherches botaniques !
Mais arrêtons là notre parcours botanique pour écouter Jean nous présenter sa rando. Nous aurons l'occasion de reparler des "petites fleurs". " Un petit mot d'abord sur le parking. Comme vous avez pu le voir, il est petit mais…gratuit. Car s'il existe trois grands parkings en bord de mer, ils sont payants : 8 € la journée. D'autre part, celui-ci nous permet de découvrir autre chose que le bord de mer. Nous avons aujourd'hui deux parcours, le plus long de 16, 2 km avec 300 m de dénivelée et pour les "petites jambes "seulement de 8.9 km et 198 m de dénivelée classé "modérato" . Nous partirons tous ensemble jusqu'au pique-nique puis les "petites jambes" retrouveront le premier groupe sur le chemin du retour."
Après une petite montée nous commençons à descendre vers un charmant petit lac, dit du Barrage, et découvrons en contrebas une belle bâtisse, le Château de Brégançon, à ne pas confondre avec le fort du même nom.
C’est au centre de l’aire de production des Côtes de Provence, au sein d’un site classé qu’est implanté le Château de Brégançon sur 350 hectares; vaste demeure du 17ème siècle et ancienne ferme du Marquisat de Brégançon dont le fief était le Fort (actuellement résidence présidentielle).
Cité médiévale, référencée parmi les plus beaux sites de France, le village de Bormes les Mimosas constitue une étape de découverte incontournable pour les amoureux des vieilles pierres et les passionnés d'histoire. Outre le charme de ses ruelles tortueuses, de ses fontaines, d'une architecture très bien conservée, on aime y flâner et apprécier la richesse de sa flore (700 variétés de plantes et de fleurs, 60 variétés de mimosa).
Sa particularité (les mimosas) lui vaut le titre de capitale du Mimosa dans le Var et est depuis 2000 le "Kilomètre O" de la Route du Mimosa, une route touristique à découvrir de janvier à mars de Bormes à Grasse (130 km).
Une forteresse existe sur cet îlot rocheux depuis l'arrivée des Ligures de la tribu des Bormani, en 118 av. J.-C. Le site s'appelle d'abord Pergantium, puis Briganconia[2], dérivé du celte Briga signifiant « hauteur »[3].
Au Moyen Âge, une seigneurie (ou châtellenie) de Brégançon est créée à la fin du IXe siècle, après l'expulsion des Sarrasins du Fraxinet en 972, au profit des vicomtes de Marseille, vassaux des comtes de Provence. En 1140, la seigneurie de Brégançon et d'autres fiefs, dont Hyères, sont concédés en apanage par le vicomte Geoffroi II de Marseille à l'un de ses fils, Pons, marquis de Fos.
Brégançon devient une forteresse royale en même temps que le comté de Provence est légué au roi Louis XI par son dernier titulaire Charles III en 1481. Le roi charge alors Palamède de Forbin, nommé gouverneur de Provence, et le gouverneur de Bourgogne Jean de Baudricourt de prendre possession de ce nouveau territoire et de le sécuriser : c'est ainsi que Jean de Baudricourt fait réarmer le fort de Brégançon en 1483. Il est assiégé en 1524 par l'ancien connétable disgracié Charles III de Bourbon, passé au service de Charles Quint en 1523, et la forteresse ne résiste que quelques jours.
Durant la Révolution française, la garnison du fort intervient d'abord en 1789 pour protéger les possessions de la marquise de Ricard qui sont attaquées par les paysans. Plus tard, en 1791, les armes de la garnison sont prises par le Club des Jacobins d'Hyères. Le fort attire à partir de 1793 l'attention de Bonaparte, nommé inspecteur des côtes après la prise de Toulon aux royalistes le 18 décembre 1793 (il y séjourne d'ailleurs durant l'hiver 1793-1794). Ainsi, une fois devenu premier consul en 1799, il le fait réparer et doter d'une importante artillerie, puis, après son sacre comme empereur, il fait renforcer sa garnison en 1805 par l'installation d'une compagnie de vétérans impériaux.
Il est encore occupé par une petite garnison durant la Première Guerre mondiale, avant d'être déclassé en 1919. Il est classé comme site pittoresque en décembre 1924. Resté propriété de l'État, il est néanmoins loué entre 1924 et 1963 à des particuliers, dont le dernier fut Robert Bellanger, ancien député, ancien sénateur d'Ille-et-Vilaine et ancien sous-secrétaire d'État à la Marine en 1930. À l'issue du bail de ce dernier, l'État récupére le bâtiment dans un état de délabrement important, celui-ci entreprend de le restaurer et de l'aménager tout en conservant son aspect extérieur primitif.
Finalement, le général de Gaulle y réside le 25 août 1964 lorsqu'il vient assister aux cérémonies commémorant le vingtième anniversaire du débarquement de Provence. S'il n'est pas séduit par le lieu, il est convaincu de l'utilité du fort par le député-maire de Saint-Raphaël René-Georges Laurin, et le fait réaménager, pour un coût de 3 millions de francs. Un arrêté du 5 janvier 1968 affecte Brégançon à titre définitif au ministère des Affaires culturelles afin qu'il serve de résidence officielle au président de la République française, notamment en lieu de villégiature. C'est Pierre-Jean Guth, architecte de la Marine nationale et lauréat du prix de Rome qui aménagea le fort en résidence tout en préservant ce qui restait de la forteresse originelle. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_de_Br%C3%A9gan%C3%A7on)
Pour les amateurs de statistiques, Jean ajoutera que c'est François MITTERAND qui utilisera le moins cette résidence puisqu'il y dormit seulement une nuit.
Maintenant nous partons plein Ouest en longeant la côte, alternant plages et rochers avec de belles vues sur la mer et les nombreux îlots : celui du Jardin et ceux de l'Estagnol . Hélas, la mer est souvent grise, car même avec le mistral, le ciel n'arrive pas à se dégager et la principale difficulté de la randonnée aura été d'adapter nos vêtements à la température : entre les zones à l'ombre et au vent et celles au soleil, sans vent, ce sera une succession d'effeuillages et de rhabillages. Les photographes jouent un peu avec les rayons de soleil afin de vous rapporter de beaux clichés de cette superbe côte.
Quelques passages glissants sur les rochers mouillés requièrent un peu plus de vigilance mais tout le monde passe ces passages difficiles sans problème. Une plage naturiste, complètement déserte n'inspire pas notre groupe. Personne n'a envie de mettre un brin de peau à l'air.
Suite au mauvais temps des jours précédents, les plages sont envahies de posidonies et d'étranges boulettes végétales, les aegagropiles, qui seront utilisées par Nicole pour bombarder notre guide, attention à la bagarre générale, et par des artistes comme thème de création.
Selon Wikipédia, du grec aigos (egagre, chèvre sauvage), agros (champ) et pilos (laine, feutre - Latin pilus, poil)[1], un aegagropile ou égagropile (nom masculin) est une boule feutrée légère constituée de poils enchevêtrés et de substances organiques indigestibles que l'on rencontre dans l'estomac de certains animaux, notamment les ruminants. Les animaux qui ont la manie de se lécher (les chats en particulier) et de lécher leurs congénères sont sujets aux égagropiles[2].
Par analogie, on utilise le terme aegagropiles pour désigner les pelotes de couleur brune, de texture fibreuse, formées des restes de Posidonia oceanica qui s'accumulent sur les plages, sous l'action des vagues [3]. Les aegagropiles, communément connues sous le nom de pelotes de mer, résultent de l'effilochage des fibres des feuilles mortes de la plante et leur agglomération sous l'effet des mouvements de la mer.
On y trouvera aussi de nombreux morceau de bois flottés qui ont parfois d'étranges formes : à faire peur!
A la pointe de la Vignasse la mer a bien sculpté la roche lui donnant un aspect un peu diabolique.
A la pointe de l'Estagnol, très beau point de vue sur le Fort de Brégançon d'un côté, l'île de Porquerolles et la presqu'île de Giens de l'autre. Le soleil en profite pour faire une apparition. La mer redevient verte et les rochers retrouvent leur couleur naturelle. Nous y croisons un autre groupe qui effectue le même parcours…dans l'autre sens. Un peu embouteillé le sentier !
Arrêt autour d'une nouvelle petite plante jaune qu'Annie identifiera comme le champignon Anthurus apporté par les australiens pendant la guerre de 14.Vérification faite, Jean-Marie pencherait plutôt pour une Cytinelle (Cytinus hypocystis). Alors ? Encore une question aux spécialistes.
Enfin, nous retrouvons la fameuse Barbe de Jupiter(Anthyllis barba-jovis), en fleurs cette fois.
Il est midi pile lorsque nous débouchons sur la plage de l'Estagnol et Jean va nous guider vers un emplacement protégé du vent pour notre pique-nique. Le ciel est bien gris, la mer aussi et la température n'a rien de méditerranéen. Notre Madeleine est toute recroquevillée.
Nous sommes installés près du parking, assez désert à cette saison, mais on imagine ce que doit être le même lieu au mois d'Août. Selon Jean-Louis, le propriétaire des lieux a préféré installer cet onéreux parking et une gargote afin de préserver cet environnement remarquable qui devait fortement intéresser les promoteurs.
Nos joueurs de cartes se sont installés, debout, autour d'une sorte de tablette. Pas mal !
Jean donne le signal du départ et constitue les deux groupes. Huit petites jambes avec Marcel comme seul représentant du sexe fort, auront à parcourir un kilomètre pour se rendre au point de rendez-vous : en principe, c'est tout droit. Mais les mauvaises langues, dont votre rédacteur, vont rappeler que le même Marcel s'était égaré du côté des Molières il y a quelques années avec un petit groupe comme celui-ci.
Les treize autres marcheurs vont continuer en bord de mer jusqu'à plage du Pellegrin. Le soleil réapparaît et, semble t'il bien décidé à nous accompagner jusqu'à la fin. Très rapidement nous atteignons le Cap de Léoube où nous poursuivons notre chemin dans les cistes et les argeras . Des chevrefeuilles rouges viennent se joindre à ce bouquet multicolore. Parmi elles une magnifique ciste rose avec de grosses fleurs marquées de pourpre qui devrait être une Cystus purpurens, moins commune. Cette partie du parcours est finalement assez facile. Nous distinguons maintenant très bien la ville de La Londe des Maures, toujours la presqu'île de Giens et le Mont Faron au-dessus de Toulon. Jean nous explique qu'il a cherché en vain des chemins pour traverser toute la zone boisée en arrière-plan de la plage mais il s'est heurté à des propriétés privées . En particulier, de la plage des Estagnols où nous avons pique-niqué jusqu'à la plage du Pellegrin , tout appartient au Domaine de la Léoube, entreprise vinicole faisant partie d'un groupe anglais. Tant pis pour la rando, mais au moins le littoral est protégé. Encore un îlot, celui de Léoube et nous descendons sur la plage du Pellegrin, fin de notre pérégrination littorale.
Par un mauvais escalier démoli par les tempêtes successives, nous quittons la plage et rejoignons la route qui va nous ramener vers nos amis de l'autre groupe. Bien sagement alignés à gauche de la chaussée, nous avançons d'un bon pas (entre cinq et six km/h) mais Jean s'est échappé, de manière, nous dira t'il, à signaler notre présence aux voitures qui nous croisent. Madeleine et Joël se sont lancés à sa poursuite mais en vain. Nous quittons la route de temps en temps pour marcher en bordure de vignes superbement entretenues.
Voilà la jonction est faite avec l'autre groupe arrivé depuis 1/2 heure. Ils ont pris le temps d'aller au bar du restaurant déguster café, chocolat et pour les plus gourmandes, gâteaux. Mais à quel prix !
C'est maintenant le groupe des 21 qui se dirige vers le Château de Brégançon. Jean propose de revenir avec les voitures pour d'éventuels achats. Nous reprenons le sentier du barrage et très vite, après une petite montée, la seule vraiment significative de la journée, nous rejoignons nos voitures. Tout le monde est d'accord pour revenir au château. Il ne se visite pas hélas et Jean-Marie s'étant aventuré dans la cour se fera "virer" aimablement mais fermement, le chien du logis ayant alerté les propriétaires du lieu.
Quelques marcheurs-dégustateurs testerons le rosé mais le prix ou la qualité ne les conduirons pas à acheter.
Rendez-vous est pris aux Issambres pour notre pot de fin de rando. Mais la route étant bien embouteillée avant St Maxime nous sommes en retard et l'aide du cafetier est parti. Comme d'habitude, il est débordé et quelques dames vont se dévouer pour le service.
Merci Jean pour cette jolie balade au bord de mer. Dommage que le soleil se soit abstenu de paraître une partie de la journée…mais tu n'y étais pour rien.
Merci aux photographes, Claudie, Jean (il fait tout) et Jean-Marie.
La semaine prochaine, Jeudi 13 Mai à 7 h 00- Notre-Dame des Maures (83) - Deux parcours – Pour ceux qui aiment marcher et qui sait éprouver, à leur ombre, ce frisson magique qui rôde au bord du précipice des âges, cette randonnée à rebrousse-temps au pays des populations du néolithique, nous fera découvrir un des « géants » du fond des âges, le plus significatif et le plus incontournable dolmen : le Gaoutabry au hameau de Notre-Dame des Maures (83) - Trajet s’effectuant sur pistes et chemins – Deux parcours – 1er parcours : 18 kms 800 – Déniv. 670 m - 5 h 15 – Moyen / Alto – Repas tiré du sac
1er parcours : 18 kms 800 – Déniv. 670 m - 5 h 15 – Moyen / Alto – Repas tiré du sac
2ème parcours : 13 kms 600 – Déniv. 477 m – 4 h 00 - Moyen / Medio – Repas tiré du sac
Responsable : Bruno
Encore quelques photos en vrac:
Les 21
Un peu frigorifiées mais elles y vont !
Pause banane
Sentier du littoral
Plage des nudistes
Les rochers de la pointe de la Vignasse
C'est ça le littoral
Lui, il s'accroche
La barbe de Jupiter
Ah ! les femmes de Jean
Mini-falaise de posidonies