Gorbio - Cime de Baudon
Aujourd’hui Roland Collomb nous emmène à
Gorbio, village perché au-dessus de Menton. Nous allons grimper au sommet du mont Baudon (1264 m). Certains se souviennent avoir gravi ce sommet il y a deux ans, au départ de Peille. Nous
voici arrivés à Gorbio. Nous sommes 26 randonneurs et
randonneuses. Le ciel est dégagé, la température est douce. Que demander de plus ? Aujourd’hui nous accueillons parmi
nous Joël, déjà connu des habitués du lundi. Roland nous présente la rando. « Nous allons partir en descente.
Ensuite c’est plat. Puis
on remonte jusqu’à Ste Agnès. Là nous formerons deux groupes. Le premier grimpera sur la Cime de Baudon, ce qui nous fera un dénivelé de près de 900 m. Quant aux « petites jambes » ils
suivront un chemin parallèle, à flanc de coteau, jusqu’à la Madone de Gorbio. Ce qui ramène le dénivelé à 667 m. Quand même ! » Et Roland ajoute :
« Je ne vous parle pas de Gorbio. Nous aurons le temps cet après-midi, car j’ai prévu de visiter le village avec le maire de
Gorbio ».
Nous démarrons par une courte descente, suivie d’un court plat. Puis la
route se met à grimper. Nous ne tardons pas à atteindre la chapelle St Lazare, avec son joli porche à arcades. « Cette chapelle a été construite à la suite d’une
épidémie de peste qui sévissait vers la fin du moyen Âge. Lorsque Menton fut ravagé par l’épidémie, les habitants de Gorbio firent le serment d’édifier une chapelle si la peste n’atteignait pas
le village. La légende ajoute qu’un pestiféré arrivé de Menton vint mourir ici. On éleva donc la chapelle sur le lieu précis où il est mort ». Après une courte
pause, nous
continuons notre grimpette vers Sainte-Agnès. Nous suivons à présent un sentier qui longe une immense falaise. Roland nous avait dit : « Sur le sentier on
verra le village de Gorbio ». Eh bien le voici, sur notre droite. No
us commençons
aussi à apercevoir la mer qui brille au soleil. La température est douce mais lorsque nous traversons un sous-bois, la fraîcheur nous gagne vite.
Et voici au détour
d’un virage, le village de Sainte-Agnès qui se détache sur un piton rocheux. La vue est magnifique. Les photographes sont ravis. Mais le chemin est encore long. Dieu merci nous ne grimperons pas
jusqu’au sommet du piton rocheux. Nous marquons l’arrêt au pied du village. Il est 10 h 30. C’est l’heure de la pause casse-croûte. Roland nous parle de Sainte-Agnès. « A 800 mètres d’altitude, c’est le village littoral le plus haut d’Europe. Des fouilles ont mis à jour une église dédiée à Sainte Agnès, jeune romaine martyrisée sous Dioclétien en
303 ». Et Bruno de préciser : « On lui a coupé les seins ! » Quelle
horreur ! Après Ste Agnè
s, Roland nous parle d’André Maginot, qui fut ministre de la Guerre, entre la Grande et la dernière. « La position stratégique exceptionnelle de Sainte-Agnès
favorisa dès 1932 la construction de forts militaires pour protéger Roquebrune-Cap-Martin. Ils font partie de la fameuse Ligne Maginot. » Et pour finir, Roland ajoute : « De
Sainte-Agnès, par beau temps, on voit la Corse ! ». Faut-il le croire ? « Simple mirage ! » prétendent certains.
C’est aussi à Sainte-Agnès que nos deux circuits se séparent. « Les petites jambes ont fait la moitié de la montée. Et le premier groupe en a fait le tiers. Qui vient avec moi dans le premier groupe ? » Egalité parfaite : nous voici 13 dans chaque groupe. Jean prend en main les « petites jambes ». « Rendez-vous à 13 h pour pique-niquer ! »
Il est 10 h 30. Nous (les
grandes jambes) commençons à grimper. Pour nous allécher sans doute, Roland nous a promis : « On verra le
Mounier, le Gelas et tous les sommets du Mercantour ! » Nous grimpons parmi les pins. En nous retournant nous jetons un dernier regard sur Sainte-Agnès. Roland nous fait remarquer
que le village, planqué derrière son éperon, est invisible depuis la mer. On aperçoit une tour Maginot. « La cloche permettait l’observation directe et
périscopique » nous dit Roland. « A présent on va cheminer à plat dans les bois ! » A plat ? Aurait-on trouvé plus
menteur que Jean ? En fait de plat ça grimpe ! Nous marchons à un rythme très soutenu. Le
blogueur voudrait bien
prendre des notes, voire une petite photo du paysage… Mais pas question de regarder autre chose que nos pieds. D’autant que nous avons été précédés sans doute par un régiment de cavalerie, à en
juger par les monceaux de crottin qui couvrent le sentier. Attention à ne pas glisser!
La pente, d’abord régulière, devient plus raide. Nous atteignons le Pas
de la Piastre. Roland nous propose une petite pause, très appréciée. « Nous avons fait le deuxième tiers de la montée. Le troisième tiers nous
amènera au sommet ». « C’est la partie la plus difficile. Pour monter n’hésitez pas à vous servir de vos mains ! ». Pour se tenir aux
rochers ou aux arbres ? Ou pour s’accrocher à son voisin ou sa voisine ? Joël s’enquiert des pratiques du groupe : « Où peut-on mettre les
mains ? » A chacun selon ses goûts.
« Nous allons passer sur le versant
Nord-Est. On ne verra plus l’Italie, mais le Mercantour. Dans la première partie nous grimperons dans les rochers. Puis ce sera de la forêt ». Nous reprenons notre sentier qui grimpe à
présent à découvert. La pente est raide. Les rochers forment des marches le plus souvent hautes et irrégulières. Attention à ne
pas
glisser ! (bis). Si l’on prend le temps de s’arrêter quelques secondes, un paysage splendide s’offre à nos yeux émerveillés : les cimes enneigées du Mercantour ! Après
les rochers, voici la forêt. Avec des rochers partout ! Encore un dernier
coup de collier et nous atteignons le sommet. Hélas la brume nous a suivi dans notre ascension. Elle
s’accroche aux sommets. On
aperçoit quand même le mont Mounier (2817 m), le mont Gelas (3143 m), et bien d’autres. « Nous sommes
ici sur un sol calcaire, comme dans tout le massif des Préalpes » nous dit Roland. Le ciel se couvre de nuages et la fraîcheur nous gagne. Le temps pour certains d’enfiler un vêtement
sec et de se couvrir, il nous faut redescendre. « Nous allon
s manger dans le
creux là-bas, sur les cailloux. Dans 20 minutes nous allons retrouver les petites jambes ». Et Roland ajoute : « Attention ça glisse ! (ter) On descend cool !! » Car le sentier, toujours parsemé de rochers, est humide. Par endroits le sol
est boueux. « ON ASSURE !! » nous crie Roland. Assur
ément, le blogueur, en
position de serre-file, n’a pas suffisamment assuré. Personne ne l’a vu tomber. Mais à l’arrivée tout le monde lui fera remarquer qu’il n’a pas les fesses propres. Sympa ! La descente se
poursuit sur terrain toujours très accidenté. Après quelques petites chutes sans gravité, nous apercevons en contrebas le Col de la Madone de Gorbio. Et nous retrouvons les petites jambes. Mais que sont-ils devenus depuis que nous les avons quittés à Sainte-Agnès ? Jean-Marie nous le raconte :
« Après le départ du 1er groupe, Jean BOREL entraîne ses 13 participants sur le chemin du
col de la Madone, celui qui évite la cime de Baudon. Photo de groupe puis nous commençons à monter. Jean nous rassure, "ça monte fort au début mais ça ne va pas durer"…mon œil ! Joli
point de vue sur
Ste.Agnès. Bruno nous demande si nous avons observé que tous ces villages perchés, proches du littoral, ne sont pas tournés vers la mer ? Personne ne sait répondre. "C'est pour ne pas être vu des barbaresques qui arrivaient en bateau". Merci Bruno, nous aurons au moins appris quelque chose
aujourd'hui. Sur le sentier nous remarquons, sur plusieurs centaines de mètres, quelques gouttes de sang frais. Comme personne n'est blessé dans le groupe et que nous ne pouvons analyser l'ADN,
nous émettrons l'hypothèse du renard qui aurait capturé une proie et l'emporterait dans son terrier.
Nous atteignons le col de Bausson à 921 m et découvrons la cime de Baudon vers laquelle nos valeureux amis sont en train de crapahuter.
Nous commençons à descendre par un petit sentier et nous rencontrons un autre groupe qui retourne à Gorbio. Ils viennent de Cagnes-sur-Mer. Après échange de politesse, nous les laissons passer, priorité à la montée.
Nous atteignons la route qui va nous conduire jusqu'au col de la Madone où nous devions pique-niquer mais Jean nous annonce une mauvaise nouvelle, nous devrons rajouter 50 m de dénivelée positive car Rolland a fixé un autre lieu, idyllique paraît-il. Grognements (de principe) dans le groupe.
Nous apercevons maintenant le premier groupe qui se détache sur la cime de Baudon : une silhouette, puis, deux, puis…
etc.
Très rapidement nous atteignons le lieu du pique-nique : Rolland avait raison, c'est super, de l'herbe et de rochers. Très vite nous pouvons voir nos amis en pleine descente qui nous rejoignent rapidement. Bravo, bon timing ».
Après avoir savouré notre pique-nique, Roland nous parle de Gorbio.
« Le fief de Gorbio
dépendait des comtes de Vintimille avant d’être cédé en 1258 au Comte de Provence. Puis rattaché en 1388 au Comté de Savoie. A la révolution française, Gorbio devient français et fait partie du
premier département des Alpes-Maritimes. Puis en 1814, il est à
nouveau rattaché à la Maison de Savoie. Avant de dire OUI en 1860, au rattachement du Comté de Nice à la France ».
Mais il est temps de repartir, nous avons rendez-vous avec Monsieur le
Maire de Gorbio. La descente est rapide, mais le sentier n’est guère facile, avec ses rochers glissants et son sol humide recouvert de feuilles mortes. Une trouée dans les arbres nous permet
d’apercevoir Menton. Après cette descente un peu longuette – que certains n’hésitent pas à rallonger un peu, pour le plaisir ! -, nous parvenons enfin à Gorbio.
Nous voici maintenant avec M. Isnard, Maire de Gorbio, qui nous fait découvrir son village. « Gorbio compte 1.300 habitants. Ce petit village est, de l'avis des amateurs, resté un des plus
authentiques de la Région. Au pied d'un cirque de montagnes, c'est le premier village perché que l'on découvre en venant d'Italie et la grande façade du château des Malaussène
lui confère l'aspect d'un véritable "nid d'aigle" ».
Sur la place du village, nous admi
rons un orme, planté en 1713; il est classé parmi les 100 arbres les plus remarquables de France !
Puis voici la Chapelle des Pénitents Blancs de Gorbio. « Les pénitents jouent un rôle social, sanitaire, ensevelissant les morts. Aujourd’hui, toujours
actifs, ils entretiennent les traditions religieuses et notamment la "Fête des Limaces". La
Procession des Limaces est appelée ainsi parce qu’elle se déroule à la nuit tombée, le village étant éclairé par de petites lampes à huile, placées dans des coquilles
d’escargots. ». Nous
pénétrons à présent dans l’Eglise St Barthélemy, construite en 1683.
« On retrouve dans cette
église des œuvres des peintres de la basilique St Michel de Menton, construite peu avant ». Puis nous passons devant le château des comtes de Malaussène.
« Ces comtes sont parents
avec les comtes Lascaris de Vintimille qui construisirent la première place forte de Gorbio ». Voici dans une rue
lle, le vieux four
à pain communal (XVIIè). Nous arrivons enfin devant le vieux Château des Lascaris. « La Tour a perdu ses créneaux lors du tremblement de terre de 1887. En 2008, le "vieux château"
est devenu un lieu de mémoire et de culture. Il accueille la collection du peintre Raza, artiste indien mondialement reconnu ». Nous grimpons au sommet de la tour. Vu
e superbe sur Gorbio
et les montagnes qui l’entourent.
Après ce survol rapide, si vous souhaitez en savoir plus sur Gorbio et ses trésors, allez faire un tour sur le site http://www.gorbio.fr/.
Les visites, c’est bien connu, ça donne soif ! Aussi est-ce avec joie que nous allons prendre un pot … bien mérité.
Merci Roland pour cette très belle randonnée et pour la visite d’un très beau village. Et merci à Jean, de la part des petites jambes.
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Roland COLLOMB, Francis OUDARD.
Encore quelques photos :
Les petites
jambes
Randonneurs
et randonneuses
Les grandes jambes
Vers le sommet
Sainte-Agnès
Vues de Gorbio
Prochaine randonnée : Jeudi 19 Novembre à 7 h
00 : Caussols (06)
Déjeuner à l’auberge de Caussols : terrine de campagne, joue de bœuf ou agneau rôti, raviolis, ratatouille. Tarte aux pommes, vin, café. Prix du repas : 25 Euros.
Responsable : Jean Borel - 04.94.95.87.73 - 06.68.98.13.62