Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 07:16
LA MONTAGNE DE LA LOUBE

 Annulée pour intempéries, cette rando va pouvoir se dérouler aujourd'hui sous un soleil radieux. Autour de Bruno GUERIN, 20 marcheuses et marcheurs ( Mesdames, vous êtes encore majoritaires, bravo !) se sont réunis pour escalader cette montagne qui surplombe le petit village de  La Roquebrussane : 14 km et 700 m de dénivelée. Encore un petit incident avec les chaussures d'une de nos amies, jetées à la poubelle avec un sac de déchets, mais chez les marcheurs, les histoires de chaussures sont devenues de grands classiques. La température, clémente au départ , va entraîner rapidement un premier déshabillage en bas de la première montée. Bruno en profitera pour son premier exposé de la journée qui nous éclairera sur l'origine du mot LOUBE, en provençal nom de la scie à ruban à deux mains, en référence à la forme des rochers dont les crêtes sont découpées en dents de scie. Puis il fait référence aux moniales qui vont s'installer à partir du 12 ème siècle dans le monastère de la Celle et qui vont user de tous les stratagèmes pour contrôler la Seigneurie, actuelle commune de La Roquebrussane. C'est en mémoire de la famille BROUSSAN de LA ROQUE que les habitants choisirent le patronyme de leur cité en réaction contre les moniales qui avaient dépossédé cette famille.

Sur notre gauche apparaît la Montagne. C'est là que nous allons !!!

Et nous commençons à prendre doucement de l'altitude sur un chemin étroit mais assez "confortable". Jean nous fait remarquer que le "bouton d'or" a muté en "coquelicot", encore un coup des OGM. Mais le dit "coquelicot" monte gaillardement et nous arrivons au Pas de la Nible (en provençal l'épervier), une sorte de col entre deux éperons rocheux. Le paysage commence à être très joli en cette période, en particulier avec les cistes blancs et les cistes roses, particulièrement abondants.


Auparavant nous avions pu observer, au bord du chemin, les dernières orchidées de la saison et surtout identifier les petites fleurs bleue en touffes raides déja rencontrées à Coaraze (Aphyllante de Montptellier) et une autre très jolie, bleue aussi, plus grosse, et reconnue par Daniela comme lin sauvage, nommé Lin de Narbonne. L'exemple de la photo réunit les deux plantes bien que les aphyllantes soient un peu passées.

C'est au niveau de ce col que Bruno décidera l'arrêt "banane". Nous repartons sur le flan sud-est de la montagne et après les cistes nous allons rentrer dans le domaine des genêts. Il y en a partout ce qui permettra à Gérard de faire cette belle composition photographique.

Nous atteignons le lieu-dit Trois Fontaines où l'eau doit sortir de la montage. Hélas, aujourd'hui, les sources sont taries.

Nous sommes maintenant dans une zone de pâturage, de bovins semble t 'il, et après avoir dépassé une petite mare qui doit servir d'abreuvoir, nous rencontrons un autre groupe de marcheurs venant de Toulon. Pendant un moment, les deux groupes se trouvent mélangés, l'arrêt des toulonnais va heureusement permettre aux deux guides de  retrouver leurs "petits".

Nous atteignons la cote 574 , charmant petit col, où nous retrouvons nos "Dames de onze heures". Décidément, elles ne nous lâchent pas.

Le sommet paraît très proche, en fait à un kilomètre, mais il est à 830 m d'altitude. Petit calcul mental : ça va monter très sec !

Effectivement nous abordons une zone de rochers ruiniformes et selon l'imagination de chacun, on y verra des animaux bizarres, des cornes, des aiguilles, des tours …


La pente étant raide, la progression est lente et pas trop épuisante. Lorsqu'un téléphone mobile sonne   ( ce n'était vraiment pas le moment) on verra Camille faire une superbe cabriole dans un buisson en voulant sortir l'instrument du sac de sa propriétaire qui montait devant lui.

Heureusement ce passage délicat ne sera pas trop long et la progression jusqu'à la route privée qui dessert les installations télé et radio du sommet se poursuivra sans trop de difficultés. Nous sommes obligés de grimper entre les gigantesques antennes pour atteindre la crête mais ça valait le coup. Bruno sera applaudi pour nous avoir fait découvrir ce panorama. La perspective plongeante est impressionnante, n'est-ce pas Nicole !

Mais nous allons redescendre pour notre pique-nique car le sommet n'est pas trop hospitalier , le trou est vraiment très profond et la surface disponible réduitePar contre, la clairière où nous nous installons est très bucolique et embaume le thym. Aujourd'hui pas de joueurs de cartes, il manque deux des plus mordus et donc ce sera la sieste pour la plupart d'entre nous.

Puis Bruno donne le signal du départ et, par la route de service, nous commençons la descente jusqu'à un virage où nous nous engageons sur un sentier, frère jumeau de celui que nous avons emprunté ce matin, toujours dans ce décor de rochers ruiniformes. Si la montée avait été pénible, la descente est scabreuse et nous assistons à un grand moment d'assistance de Dominique envers Jacqueline (qui vous le savez maintenant déteste les descentes) : "pose le pied gauche ici, puis le droit sur cette pierre, appuie-toi là". Bravo, il aura droit à une bise à l'arrivée. Pendant ce temps, Christiane et Catherine vont chuter et pour la seconde, Bruno sortira la trousse à pharmacie.

Petit bobo dont le soin a permis au groupe de souffler un peu avant de rejoindre un chemin plus plat qui nous fait repasser au Pas de la Nible.

Il fait toujours très beau, mais maintenant  plutôt chaud, ce qui en fait souffrir certains.

Le chemin qui nous ramène au village est très large et moyennement pentu. Petit arrêt à la source le la Vierge autrefois appelée "Font de la Vieille Ville".La qualité de sa voûte de pierre semble confirmer l'ancienneté de sa construction. Un mince filet d'eau en sort, à peine suffisant pour nous rafraîchir. Lorsque nous atteignons les faubourgs du village nous tombons sur une suite d'affreux oratoires en béton qui conduisent, par une jolie grimpette à la chapelle "Notre Dame d'Inspiration" qui occupe le piton rocheux où se dressait au XIIème siècle le Castrum de la Roque. Fortement restaurée, elle recèle un retable daté de 1664 représentant des scènes de la vie de la Vierge. Un ermite, qui semble habiter les lieux et détenir la clé de la chapelle, étant absent, nous ne pourrons pas admirer le dit retable. La croyance populaire veut "qu'en jetant des pierres dans les niches des oratoires, on conjure le sort et les fiancés sont persuadés de pouvoir s'épouser dans l'année si, de trois pierres jetées, une demeure dans la niche".

En repartant c'est Marinette qui, à son tour, va exécuter une superbe pirouette, sans dommages si ce n'est une peur rétrospective. Jean déclare "qu'elle n'était déjà plus dans ses chaussures de marche" (belle expression), phénomène classique en fin de randonnée quand la concentration se relâche.

Voilà, c'est terminé nous nous retrouvons sur la terrasse de l'auberge du coin, à l'ombre de superbes platanes et servis "avec le sourire", ce qui n'est pas toujours le cas.

 Merci Bruno pour cette très sympathique rando fleurie qui nous a permis de découvrir un panorama impressionnant.

 Merci aux photographes Gérard CHARPY et Jean-Marie CHABANNE.

 La semaine prochaine, le jeudi 29 mai, Bruno GUERIN nous fera découvrir l'Adrech du Bataillon, près de St.Paul en Forêt.

Quelques Photos supplémentaires qui méritaient le détour :

Le groupe au sommet : belle pyramide !

Aujourd'hui Camille porte un magnifique Panama-Pas trop mal installé, n'est-ce pas.

Et pour draguer, ça aide ?










Belle ombelle avec de jolis habitants.
Tout au fond, le retable que nous aurions pu examiner de près si...l'ermite avait été là.

Partager cet article
Repost0
17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 14:06

Presqu’île de Giens

Aujourd’hui Jean Borel nous propose une randonnée dans la presqu’île de Giens. Nous y découvrirons la partie occidentale de la presqu’île, entre les ports de la Madrague et du Niel. Cette randonnée semble facile avec seulement 10 km 500. Mais le dénivelé est annoncé à 590 mètres. Est-ce possible ? Alors que la presqu’île ne culmine qu’à 116 mètres ? Nous verrons bien. Ce matin la météo prévoit « de belles éclaircies ». Mais certains ont entendu parler d’averses et ont préféré s’abstenir. Ils auront tort !

Nous voici donc 19 randonneurs au départ de la Madrague. Tout de suite Gérard s’aperçoit qu’il a oublié son appareil photo. Heureusement André – qui n’est pas tête en l’air, lui ! – a le sien. Nous sommes sauvés !

Avant de démarrer, Jean nous montre le profil de la rando, tout en dents de scie. Mais l’échelle est trompeuse et il en faudrait plus pour nous effrayer ! Puis Jean nous parle d’Hyères, qui englobe la presqu'île de Giens.  Hyères doit beaucoup à Alexis Godillot – eh oui, le créateur du "godillot". Il s'est enrichi pendant la guerre de Crimée (1853) en tant que "fournisseur aux armées", en équipant les troupes de tentes, selles et surtout chaussures montantes. Il découvre Hyères dans les années 1860, s'y installe et entreprend sa modernisation, son extension et le développement du tourisme hivernal. Hyères, réputée pour son climat, servait alors de refuge hivernal aux frileux de la haute société. Hyères toujours, fut baptisée Hyères-les-Palmiers en 1881, après que les jardiniers hyèrois y aient acclimaté avec succès le palmier des Canaries. Hyères encore, j’avais vingt ans… (D'accord, c’est facile, mais quand on a un air en tête…)

Nous partons à l’assaut des premiers rochers qui dominent la mer. Très beau point de vue sur les îles qui bordent la côte.
Le serre-file, tout heureux de se faire photographier, prend la pose devant l’Ile Longue. Après avoir cheminé vers l’Ouest, nous obliquons vers le Sud, suivant la côte toujours très découpée. C'est à présent l'heure de la pause casse-croûte, au soleil, avec vue sur mer imprenable. Jean en profite pour nous parler de la presqu'île. A l’origine, Giens était une île, semblable à ses voisines, les îles d’Hyères. Puis s’opéra un phénomène naturel appelé « tombolo ». Peu à peu deux cordons de sable ou de galets se formèrent entre l’île et le littoral, créant ainsi un double tombolo. Afin de préserver ce site remarquable mais fragile, le Conservatoire du littoral a entrepris un programme de réhabilitation de la presqu’île. Nous reprenons notre sentier, parmi les chênes et les fleurs : fleurs de cistes, ou ici fleurs de chardons et liserons. Et voici encore un arbre fleuri. Ne serait-ce pas un althéa sauvage ? Malgré le ciel un peu brumeux, les vues sur la mer et sur les îles d'Hyères sont superbes. Vue superbe aussi sur Catherine et la côte. Côte escarpée qui abrite de jolies criques, bien attirantes. Peut-être pourrons nous tenter une baignade, si le temps se maintient. A présent la montée se fait plus rude, nous atteignons le point culminant de notre rando. Après une montée rude, il fallait s'y attendre, voici une descente, tout aussi rude, voire acrobatique. Nous atteignons la plage d'Escampo-Barriou, où Jean nous propose de pique-niquer. Nous nous installons dans les rochers, juste au-dessus de la plage. Qui a dit, en voyant les pique-niqueurs accrochés aux rochers : "
On se croirait à Vincennes" ? Peu importe, nous savourons ce moment de repos bien mérité.
Après le pique-nique, Jean invite qui le veut à "tremper son anatomie dans l'eau". Bonne idée, sauf que l'on a entendu parler de méduses ! Et justement nous ne tardons pas à apercevoir quelques jolies petites méduses. Annie, armée de son bâton, part à la pêche. De son côté André, armé de son appareil photo, mitraille à tout va les bestioles. Pour enrichir son album d'images fortes, il fait appel à un pied innocent. Afin de photographier l'attaque de la méduse. Mais malgré plusieurs tentatives, à chaque fois la méduse effrayée recule devant le pied. Conclusion : la méduse est un animal craintif et inoffensif.

Après nous être reposés, nous reprenons le sentier vers l'Est, en direction du port de Niel. Sentier avec des vues plongeantes sur la mer, du haut de falaises abruptes. Sur notre droite une pointe déchiquetée s'enfonce dans la mer. Son accès est un peu périlleux, aussi Françoise préfère-t-elle s'asseoir tandis que quelques-uns s'aventurent sur les rochers acérés de la bien nommée "Pointe de la Galère". André va jusqu'à l'extrémité de la pointe, au prix de quelques acrobaties, histoire de faire encore quelques photos. Puis nous poursuivons le sentier qui domine la plage des Darboussières, plage sauvage au pied des falaises. Jean nous fait éviter la pointe des Morts, avant de nous arrêter pour une dernière pause. Il nous explique la fin du parcours : après avoir atteint le port de Niel, nous repartirons vers la côte Nord de la presqu'île, en direction de la Madrague.

Arrivés au port, les premiers accaparent les quelques bancs disponibles, preuve que cette petite randonnée nous a quand même un peu fatigués. Qui plus est, il commence à faire très chaud. Très chaud et très soif ! Encore deux kilomètres et nous atteignons la Madrague. Peu avant le parking, un restaurant nous accueille pour un pot fort apprécié. Une belle journée s'achève…    

 

Merci Jean pour cette très belle randonnée.

 

Un grand merci au grand photographe : André TUPIN.

 

Prochaine sortie le 22 Mai pour une randonnée à la montagne de la Loube avec Bruno GUERIN.

 

Encore une dernière photo de cette côte superbe :
Partager cet article
Repost0
7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 22:00

ROCCASPARVIERA : Village Maudit 


Notre objectif en ce 8 mai est un village "maudit" dans l'arrière-pays niçois, ou plutôt ses ruines, occasion de découvrir un site superbe et une région remarquable. Le rendez-vous est fixé à COARAZE.

La seule quasi-certitude quant au nom du village est qu'il vient de cauda rasa,  queue rasée .... Pourquoi "queue rasée" ? Plusieurs hypothèses s'affrontent... La première prétend que ce nom est issu de la mode en matière de coiffure qui régnait à la fin du Moyen Âge. Contrairement aux habitants des hameaux alentour, les natifs de Coaraze auraient à cette époque porté les cheveux courts et rasés sur la nuque...

Pas du tout ! S'indignent les partisans d'une autre hypothèse, beaucoup plus glorieuse pour le lieu. Selon eux, voilà bien longtemps, les habitants de Coaraze étaient parvenus à capturer... le Diable en personne ! Et pour s'assurer qu'il ne s'enfuirait pas, ils l'auraient attaché avec de la glue, par la queue. Et pour s'échapper, dans un geste désespéré, celui-ci aurait été contraint de la sectionner... Il semble bien, en définitive, que l'explication soit d'ordre géographique. Car tout près du village, le confluent du torrent du Gravier et du Paillon prend la forme d'un lézard sans queue, le même animal mutilé qui figure sur le blason de Coaraze et comme girouette de la Chapelle bleue....(cf.WIKIPEDA)

Jean BOREL avait prévu deux parcours, l'un sportif avec 890 m de dénivelée et l'autre qu'il qualifiera de promenade, de "simple mise en jambe", avec 550 m de dénivelée. La différence de distance entre les deux parcours était faible,  un kilomètre. Le second groupe doit effectuer un aller retour; il est constitué de 8 marcheuses et 4 marcheurs sous la houlette de Daniel MANGIN.

Jacqueline porte son superbe maillot jaune. Jean l'appellera "Bouton d'or". C'est un surnom qui risque de lui rester.

 Le groupe "sportif", dont l'effectif réduit permet de citer ses participants comprend seulement une marcheuse, la courageuse Annie qui fera un parcours formidable, puis Gérard, Camille, André, Jean-Marie et notre guide Jean BOREL. Ce groupe va emprunter un chemin qui le conduira à 1200 m et rejoindra l'équipe de Daniel aux ruines de ROCCASPARVIERA.

  Roccasparvièra   apparaît pour la première fois dans l’Histoire dans deux chartres du XIIème siècle recensant les paroisses dépendantes de l’évêché de Nice .Le 6 mars 1271, un des membres de l’illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront co-seigneurs de Roccasparvièra, avec un certain Faraud en 1309.
En 1271, le village compte 150 habitants son église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel. Le château est mentionné en 1358 dans le contrat d’inféodation et acquis avec son fief pour 700 florins d’or par  Pierre Marquesan de Nice. En 1364, la Reine Jeanne élève le fief au rang de baronnie, mais une invasion de sauterelles anéantit les cultures.

La misère se poursuit au point qu’en 1376 la petite communauté est déclarée insolvable.

Mais un sort funeste semble s’acharner sur ce malheureux village victime d’une série d’épidémies de peste au XVI e siècle emportant  une partie de la population.De plus, une suite de redoutables tremblements de terre vont détruire une partie des maisons entraînant le début de son abandon : 20 juillet 1564, un des plus violents de France, 31 décembre 1612, suivi en 1618 d’importantes secousses du 14 au 18 janvier mettant bas maisons et église avec chutes de rochers.

L’abandon progressif de cette commune qui aurait compté jusqu’à 350 âmes avant ces bouleversements, avec administration communale et même un notaire, va s’échelonner tout au long du XVIIème siècle.

 Si en 1690 quelques irréductibles s’accrochent encore aux ruines, dix ans plus tard, seuls le curé et sa servante y résideront encore avant de se résigner à partir eux aussi en 1723.

L’abandon s’explique d’une part par l’absence d’eau sur ces hauteurs au relief tourmenté où seules des citernes d’eau de pluie devaient permettre une vie précaire, d’autre part les destructions des tremblements de terre qui malmenèrent effroyablement les villages plantés sur le roc.

(http://pays-d-azur.hautetfort.com/archive/2007/04/index.html)

 Trois de nos amis finissent, qui une bronchite, qui une rhinopharyngite et ce n'est pas la grande forme. Et qui plus est, Jacqueline pense que ce sont les suites des bains de pieds dans l'eau glacée du Jabron !!!  Espérons que l'air pur des montagnes leur permettra de retrouver la "pêche".

Il est 8 h 30 lorsque les deux groupes démarrent, le temps est superbe et la température agréable. Après avoir dépassé la chapelle bleue (c'est son nom et elle est peinte en bleu vert), fermée, les deux groupes se séparent. Jean emmène son groupe a une forte allure.

Depuis qu'il est équipé de son altimètre, il contrôle la vitesse de montée, et lorsqu'il constate qu'il monte à 10 m/minute, il décide de ralentir…à 9 ! Quel soulagement pour ses marcheurs ! Nous grimpons alors sur un versant sud où le soleil tape déjà fort, d'autant plus que le milieu est assez aride et manque d'arbres. Quelques cistes roses, du thym, des euphorbes "hérisson" et de jolies petites fleurs bleues, non identifiées, constituent la seule végétation.



Mais contrairement au jour où Jean a fait la reconnaissance nous ne verrons pas la Corse car une brume de chaleur sur la mer masque les lointains.

 

 

 La "pause banane" aux deux tiers de la montée sera la bienvenue. A partir de la cote 1141, la pente diminue et la végétation se fait plus luxuriante avec des odeurs délicieuses que nous attribuons, à tort à des acacias aux panaches blancs. Nous verrons plus tard qu'il ne s'agit pas de cette variété. Mais ceci conduit André à proposer de rendre le blog "odorant". On peut rêver. Jean, d'un seul coup, nous demande de faire silence. Sont-ce les voix du deuxième groupe ou un troupeau de chèvres ? Jean-Marie, toujours mauvaise langue, va suggérer qu'il y a certainement des chèvres dans ce groupe !

Pendant ce temps le groupe de Daniel progresse et après avoir fait sa "pause banane"va éviter un mauvais passage en dévers en grimpant dans les rochers.

 
Notre"Bouton d'or" fatiguée par son traitement antibiotiques et son lever matinal pour accompagner Bruno au départ de son voyage à St.Petersbourg est prête d'abandonner mais courageusement elle va continuer.

Après le col St.Michel l'accès aux ruines se fera par le contournement du rocher, le plus souvent à l'ombre, très appréciable ce matin car la montée avait été bien chaude. Petite pause devant la chapelle St Michel avant la visite des ruines et l'installation sur une plate forme  herbue.

Quant au premier groupe, il atteint  la cote 1180, à la Baisse de la Minière. Ouf ! Au-dessus de nous le Férion que nous avions gravi le 5 avril 2007 en venant de l'autre vallée.

 

Mais d'un seul coup, Camille fait preuve d'une grande agitation et se met fébrilement à vider son sac. Il ne retrouve plus ses lunettes ! Après un "interrogatoire serré" il se souvient que, dans la première partie de la grande montée, il avait quitté son tee-shirt et certainement posé ses lunettes. Jean lui conseille, au retour, par le chemin du bas, de remonter à partir de la bifurcation pour retrouver l'endroit où il s'était déshabillé.

Jean nous fait pénétrer dans une forêt de sapin, extrêmement fraîche, en nous recommandant de rester grouper car il n'y a pas de chemin bien marqué et le risque de se perdre n'est pas négligeable. Et là, il part comme un dératé, suivi de près par Annie, sur une pente en dévers plus faite pour les dahuts que pour les humains. Les quatre autres suivent péniblement, le repérant parfois plus au bruit des branches cassées  qu'a la vue. Au cours du repas, il expliquera que lorsqu'il ne connaît pas bien le chemin, il va le plus vite possible afin de ne pas perdre sa trajectoire. Cette théorie "borélienne" fait beaucoup rire ses interlocuteurs.

 Finalement tout le monde se retrouve sur une arête sommitale (il y avait longtemps qu'on n'en avait pas parlé)avec une vue extraordinaire sur les vallées de la Vésubie et des Paillon. Nous sommes complètement entourés de sommets que Jean nous fait connaître ou reconnaître pour les avoir déjà parcourus. Mais maintenant le vent s'est levé et la température ressentie s'est allégée de quelques degrés. Nous allons donc progresser en descente, sur cette arête que Jean nous recommande de suivre rigoureusement.

Nous progressons parmi des buissons de buis et commençons à apercevoir les ruines du village. Elles sont encore loin, mais presque à notre altitude…mais nous aurons à descendre, puis à remonter pour les atteindre.

Nous ne nous lassons pas d'admirer le paysage et lorsque nous arrivons à la pointe de l'arête, nous apercevons le second groupe qui arrive dans les ruines. Grands échanges de signaux, ils nous ont vus et Yvette va même photographier notre descente. Mais que nous sommes petits !  Heureusement quelques vêtements rouges  lui permettent de nous repérer sur son écran.

La fin de la descente se fait à toute allure sur un chemin pentu où Jean nous conseille de "laisser aller". Voici le col St.Michel, convergence caractéristique de deux arêtes et de deux vallons.

Alors que le groupe de Daniel a contourné le rocher par le chemin normal, Jean nous conduit tout droit en-dessous du rocher et en 10 minutes  nous atteignons la chapelle St.Michel, mais quelle montée ! Par endroits le vide à notre droite  est impressionnant. Pourtant la montée est superbe avec ses touffes d'euphorbes hérisson et de thym en fleurs.

La statue de St Michel, sur l'autel de la chapelle, est très stylisée, un peu  déplacée dans ce milieu rustique.

 

Nous rejoignons le second groupe, bien installé au soleil avec ses joueurs de cartes déjà "au boulot".

 
Tiens sur la photo du premier groupe, il y a 7 marcheurs, trouvez l'erreur, l'intrus(e) qui est venue se mêler aux "sportifs".

   Rapidement le groupe de Jean fait le tour des ruines où fleurissent de

nombreuses "Dames de 11 heures" (Ornithogalum umbellatum) et, en terme d'apéritif, il nous racontera les malheurs de la Reine Jeanne.

 "La terrible malédiction de la Reine Jeanne expliquerait pour certains les malheurs successifs de Roccasparvièra.

De passage à la Noël 1357, dans son fief de Roccasparvièra, la Reine Jeanne tint à assister à la messe de minuit dans l’église du village voisin de Coaraze.

Elle laissa ses deux enfants à leur nourrice et au chapelain qui s’était fait porter malade afin de goûter les vins du réveillon.

En chemin, la Reine Jeanne fut saisie par un pressentiment accentué par les croassements d’un sombre vol de corbeaux qui semblaient répéter : « la Reine va à la messe, lorsqu’elle reviendra elle trouvera table mise ! ».

 A son retour au château, la reine découvrit un horrible spectacle : le chapelain ivre mort, la nourrice gisant dans le bûcher et  sur la table du festin, couchés sur un plat, les corps nus des pauvres enfants avec un large couteau planté dans la poitrine.

Folle de douleur, la Reine Jeanne repartit le lendemain vers Naples, après avoir fait incendier le château.

Sur le chemin de Coaraze, elle se retourna vers le rocher de Roccasparvièra et proféra cette terrible malédiction : « Roche sanglante, roche maligne, un jour viendra où sur tes ruines ne chanteront plus ni le coq ni la poule »."

(http://pays-d-azur.hautetfort.com/archive/2007/04/index.html)

 Puis chacun profitera de son pique-nique et d'une petite sieste bien méritée.

Aujourd'hui, outre nos joueurs de cartes nous avons une lectrice.

 

 

 Ah ! Ces intellectuelles!

 

 

Puis c'est le signal du départ. Jean et quatre marcheurs vont emprunter le même chemin qu'à l'aller, Jean-Marie préfèrera emprunter la voie "normale".

 

Nous allons découvrir le chemin qu'a parcouru le groupe de Daniel et nous en conclurons que ce n'était pas si facile que ça et en tout cas ne justifiait pas le qualificatif de "promenade" de ce matin. Les descentes, qui étaient pour eux des montées ce matin, sont raides et quelques passages étroits, en dévers, les ont fait certainement transpirer.
Tout un coteau a été ravagé par un incendie, récent semble t'il. Les pompiers ont certainement eu du mal à le maîtriser par des moyens terrestres, vu la pente.  Nous retrouvons nos "acacias" de ce matin et leur odeur délicieuse mais Simone, sans pouvoir les identifier, les déclarent non-acacias ce que nous constatons en prélevant fleurs et feuilles pour une identification ultérieure. En fait, il s'agit de frênes à fleurs (Fraxinus ornus).

Sur le flan droit de la montagne, la roche présente une surface oblique striée comme si on avait creusé des sillons.





Cette surface se termine plus bas par une falaise verticale de même constitution. Ceci montre l'intérêt de faire des allers-retours sur le même chemin, car, ce matin, dans le sens de la montée, on ne devait pas voir ce détail géologique.

 
                                                                                                                                                   

Petit passage délicat où Denise qui avait bien franchi la partie glissante se retrouve…sur les fesses, au bord du petit ruisseau. On peut faire confiance à Gérard pour  être là au bon moment …

Jean reçoit un appel téléphonique de Camille parti en avant : incroyable, il a retrouvé ses lunettes, juste là où il pensait les avoir posées.

C'est la fin de la rando, derrière nous le ciel s'est un peu couvert, comme souvent en fin d'après-midi en montagne. Retour aux voitures pour le meilleur moment de la journée, le changement de chaussures.

Puis Jean nous emmène visiter ce joli village, un des plus beaux des Alpes maritimes, très authentique et qui n'a pas été transformé pour le tourisme. Au hasard d'une ruelle, un superbe vieillard barbu nous souhaite la bienvenue et nous remercie de venir visiter son village : sympa. Ensuite ce sera le pot traditionnel dans le café-épicerie du village.

Merci Jean pour cette superbe balade, préparée depuis notre montée au Férion. Merci aussi à Daniel MANGIN qui a accompagné le second groupe.

 

Merci aux photographes, Gérard CHARPY, André TUPIN, Yvette et Jean-Marie CHABANNE.
La semaine prochaine, le jeudi 15 mai  Jean BOREL nous fera découvrir la partie Ouest de la presqu'île de Giens.
Encore quelques photos "en rab" : il y en avait tant !

                                                               Intéressante prise de vue  dans les ruines






Toujours nos joueurs de cartes













Au col St Michel, André à découvert ces cinq  magnifiques orchis...
qu'il a qualifiées de gentiane tant il était ému !

 

 

 

 

 

Une histoire "salace" au bord du lavoir





Chapelle St Michel

Partager cet article
Repost0