Le Baou de Saint Jeannet
Aujourd’hui Bruno Guérin nous propose une randonnée au « Baou » de Saint Jeannet. C’est un parcours classé moyen de 11 km et de 650 mètres de dénivelé.
Nous nous retrouvons une vingtaine de randonneurs au parking de Saint Jeannet. Dieu sait pourquoi, Jean a du mal à nous compter
ce matin. Après plusieurs comptages, il semblerait que nous soyons 22.
Il suffit de le vérifier sur la photo de groupe.
Bruno nous explique que « le Baou est un mot provençal qui désigne une masse rocheuse, emblématique du paysage de la
région. On est subjugué par cette osmose entre la nature (le baou) et l’œuvre de l’homme (le village). La masse imposante du Baou a attiré des peintres, écrivains
et artistes, comme Trachel (Hercule), Mossa (Alexis) », pour ne citer que les moins connus.
Et le Baou de Saint Jeannet, eh bien le voici, juste au-dessus de nous ! La première partie de notre randonnée
consiste à gravir d’une seule traite les quelques 400 mètres qui nous séparent du sommet. Une heure et demie d’une bonne grimpette.
Qui donc a dit « Si j’aurais su, j’aurais pas venu » ?
– Courage ! Au sommet tu verras, la vue est magnifique. Et tu auras même un banc pour te
reposer !
Ce matin, il fait un temps splendide, le soleil brille, la température monte au fur et à mesure que nous grimpons.
Nous faisons une pause pour nous ravitailler et nous alléger de quelques vêtements superflus. Enfin nous atteignons un vaste plateau calcaire qui mène au sommet du Baou.
Au loin on peut apercevoir les sommets enneigés. Mais
chacun marche en baissant le nez, car les rochers que nous enjambons sont traîtres, parfois instables, parfois glissants. Mieux vaut s’arrêter pour regarder le paysage !
Nous voici au sommet (altitude 802 m) d’où nous dominons la région. En bas, on aperçoit la vallée du Var qui brille sous le soleil. Au loin la mer, et nous dit Bruno
« si le temps était plus dégagé, on verrait la Corse ! ». Ce sera pour une autre fois. Chacun va jeter un œil à la table d’orientation.
Après le baou, nous nous dirigeons vers le nord. Notre sentier nous permettra de croiser les bories qui se fondent dans un paysage de garrigues et de chênaies ponctuées de
dolines et de lapiés. Paysage dominé par l’élément minéral : le calcaire.
(Les dolines sont de petites dépressions, créées par l'effondrement du sous-sol calcaire. Certaines sont
profondes et hérissées de lapiés. D’autres, faiblement creusées, présentent un fond garni de terre. Les lapiés sont des roches burinées de profondes cannelures, de cavités
tourmentées, séparées par des crêtes aiguës et souvent coupantes. Attention à ne pas tomber !).
Le fait est qu’à part un ou deux bien conservés comme on le voit sur cette photo (il s'agit bien sûr de bories),
on pourrait ne voir ici qu’un immense tas de cailloux.
Nous nous frayons un chemin à travers ces blocs de calcaire. Notre sentier descend au milieu d’une végétation basse faite de genévriers et de magnifiques genets. De loin nous apercevons bientôt les ruines du
château du Castellet, où Bruno a prévu que nous pique-niquerons. Nous poursuivons notre chemin en légère descente à l’ombre des chênes (blancs ou verts). A nos pieds quelques crocus pointent
leurs corolles. Enfin nous atteignons le château et son donjon. Miracle ! Des rochers accueillants nous invitent à nous asseoir. Confortablement installés, nous savourons notre déjeuner.
Après un repas correctement arrosé, chacun se détend au soleil.
Puis nous reprenons notre descente vers la Cagne (petit fleuve qui se jette dans la mer à Cagnes-sur-Mer), par un sentier
en lacets. Notre sentier court ensuite le long du vallon du Castellet avant de cheminer sous les contreforts du baou. Quelques gros blocs
détachés de la paroi sont équipés pour l’initiation à l’escalade. Car Saint Jeannet est un véritable petit
paradis pour les amateurs d'escalade. De nombreuses voies d'ascension sont répertoriées sur son Baou dont la grande face surgit d'un seul jet sur 200 mètres de haut.
En voici une qui semble bien sympathique : « la
Paranoïaque ». A éviter toutefois si l’on est débutant. Comme l’écrit un grimpeur, « c’est un « 6c » horrible à la vue, mais qui se prête bien au travail. Le pas
du surplomb est vraiment horrible tout droit, mais en passant légèrement à gauche, ça va un petit peu mieux » !!
Nous aussi nous empruntons un chemin qui grimpe fort. « C’est la dernière côte,
Jean ! » Nous atteignons alors l’entrée du village. Un petit square
ombragé adossé à la chapelle Notre-Dame-des-Champs nous offre une dernière vue sur le Baou de Saint Jeannet.
D'origine médiévale, le village de St Jeannet est un site remarquable de beauté et de tranquillité, avec ses maisons en
pierre du pays qui se serrent les unes contre les autres formant un rempart en entourant l'église.
Nous traversons le village et ses rues étroites, pour atteindre le café où nous allons nous désaltérer. Et au-dessus du café que
voyons-nous ?
Le Baou ! Mais celui-ci c’est le Baou de la Gaude
(altitude 798 m). Certains courageux voudraient l’escalader. Mais il est tard, ce sera pour une autre fois.
Merci Bruno pour cette belle randonnée. Une rando sans histoires : ni chute, ni malaise, ni renard
crevé !
Merci aux photographes : Yvette CHABANNE, Gérard CHARPY, Bruno GUERIN.
Prochaine sortie le 31 Janvier pour une randonnée sur les crêtes du Tanneron avec Jean BOREL.
Encore quelques photos :
Randonneuses devant le donjon du château du Castellet
Intérieur de la chapelle Notre-Dame des Champs