Le Lac de Carcès
Aujourd’hui Jean Borel nous propose une randonnée à Carcès. Pour cette dernière
randonnée avant Noël, Jean nous a préparé un parcours facile de 12,5 km, avec seulement 250 mètres de dénivelé.
Nous voici 21 randonneurs sur le parking de Carcès. Ce matin il fait frisquet. Malheur à celui qui néglige de prendre ses gants
ou sa polaire, car le soleil tardera à nous réchauffer.
Nous empruntons un sentier qui monte au-dessus de Carcès. La ville se situe au confluent de l’Argens et du Carami.
Jean profite d’une halte pour nous parler de l’histoire de Carcès, pendant les guerres de religion, qui opposèrent en Provence
aussi, catholiques et protestants.
En 1576, Henri III, voulant ramener la paix en France accorde
aux protestants le libre exercice de leur religion. Il se heurte alors à l'opposition des ultra catholiques mécontents. En Provence, ce parti est dirigé par le comte de Carcès,
Jean de Pontevès. On les appelle les Carcistes ou "Marabouts" nom qui signifiait cruels et sauvages.
En face d'eux le parti des "Razats" (ceux qui étaient sans cesse pillés), comprend les protestants
mais aussi les catholiques modérés.
Après dix années de guerre civile meurtrière, une lassitude profonde conduit un groupe de communes (Draguignan, Fréjus, Brignoles, Lorgues,
Grasse, Saint-Paul) à s'allier au parti des "Razats". Les Razats finissent par avoir le dessus. En quelques jours 600 Carcistes périssent devant Cuers, 400 sont sabrés
à Cabasse et autant devant Lorgues. Le village de Carcès ne dut son salut qu'à l'arrivée de Catherine de Médicis qui obtint une réconciliation générale.
Puis Jean enchaîne sur la légende de la Cabro d’Or. Naguère en Provence, il n’y avait pas de paysans sans chèvre. Et qui dit
chèvres, dit bergères. Les paysans pouvaient attraper l’une ou l’autre… mais pas « la Cabro d’Or ». Or cette chèvre-fée connaissait l’emplacement d’un trésor… ! On en parle encore
dans les chaumières !
Un peu plus loin, nous passons près de splendides niches à ruches. « Placées dans ces niches, les ruches peuvent reprendre une activité dès les
premières chaleurs du printemps grâce à la régulation thermique offerte par le mur ».
Mais nous n’en sommes pas encore aux premières chaleurs du printemps. Le sol est gelé, les arbres sont givrés, marchons pour nous réchauffer !
Le sentier grimpe à présent, nous remontons le lit du Carami.
« Carcès, avec ses rivières, son lac, ses sources, est le paradis des pêcheurs», nous dit l’Office du Tourisme. Nous avons vu la
rivière,
voici à présent la cascade
du Carami.
Puis nous découvrons le lac et son barrage.
Que le niveau du lac est bas en cette fin d’automne !
Nous nous arrêtons sur la berge ensoleillée, le temps d'une photo. ,
Jean en profite pour nous conter l’histoire d’un enfant du pays, Joseph-Louis Lambot. « Cet homme est l'inventeurdu ciment armé, qui
donnera naissance au béton armé. Il réalisera deux barques en ciment. La première est mise à l’eau en 1840, et – ô miracle ! – elle flotte. La deuxième est présentée à l'Exposition Universelle de Paris avec un grand succès. Hélas pour J-L. Lambot, la marine française renoncera à exploiter son
invention ».
Nous longeons à présent le lac et apercevons deux hérons qui s’envolent à notre approche. Ainsi que des cormorans, canards et
mouettes.
La pente devient plus forte maintenant. Mais le peloton de tête mène un train soutenu. Jean qui arbore un altimètre tout neuf, nous indique que nous faisons du 6 m/min, ce qui n’est pas
extraordinaire. Aussitôt le groupe accélère et frise les 8 m/min !!
Mais il nous faut déjà ralentir, car nous
abordons un terrain plus difficile : une ligne de crête rocheuse, qui va nous mener au sommet.
Tout sommet gravi est une
victoire qui mérite bien une photo souvenir !
Après le sommet nous descendons de quelques mètres pour atteindre ce que Françoise nomme « un délicieux plateau » propice au pique-nique.
Certains s’installent sur l’herbe, d’autres
préfèrent dominer le monde.
Après un début de sieste, nous poursuivons notre descente en direction de Carcès. Avec à nouveau de belles vues sur le lac.
Quand tout à coup nous voici face à une scène macabre qui perturbe nombre d’entre nous, provoquant nausées, colère ou gémissements. Le photographe n’a pas le cœur de vous montrer ce
spectacle : une mare de sang sur le chemin et, accroché à un arbre, le cadavre encore fumant d’un renard. Sans doute abattu par un chasseur sanguinaire !
Heureusement voici Carcès. Pour nous remettre de nos émotions, allons donc prendre un pot bien mérité !
Une magnifique journée s'achève...
A propos de renard (peau de renard !), Jean me prie de rappeler à tous et particulièrement à certaine randonneuse, l’article
3 du Code du Randonneur, que nul n’est censé ignorer : il est interdit de s’écarter du groupe – fut-ce pour des raisons humanitaires – sans en avoir au préalable
informé le responsable ou le serre-file.
Merci Jean pour cette très belle randonnée,… et
Joyeux Noël à tous !
Merci aux photographes : Gérard CHARPY, Maurice QUADRI.
Prochaine sortie le 27 Décembre pour une randonnée dans l’Estérel avec Bruno GUERIN.
Encore quelques photos :Quelques vues de Carcès