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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 08:04

Eze – Le Mont Bastide

Ce matin, au clair de la lune, notre petit groupe se presse sur le quai de la gare de Boulouris. Le train de 7h14, dans lequel certains ont pris place depuis Saint Raphaël, nous emmène à Eze-sur-Mer. Nous serons 26 dans le train. Jean nous prévient : « Nicole nous quittera en cours de trajet, car elle est dispensée de marche » (dispense en bonne et due forme, accordée par qui de droit). « Elle nous rejoindra au resto ». Car Jean nous propose aujourd’hui une randonnée-restaurant. Nous partons donc le cœur léger et le sac de même. Il est 9 heures quand nous débarquons à la gare d’ Eze-sur-Mer. Jean nous précise le programme : « Nous allons grimper au-dessus d’Eze jusqu’à atteindre la route de la Moyenne Corniche. Là, ceux qui le souhaitent (j’en connais déjà une !) pourront rejoindre Eze-Village où nous déjeunerons. Les autres feront un détour par le plateau sommital du Mont Bastide (alt. 566 m)». Dès la gare, nous attaquons les premières marches, avec en ligne de mire les sommets qu’il nous faut atteindre. Très vite nous comprenons ce que sera cette journée. Jean nous a d’ailleurs prévenu : « Ce sera une rando très courte ! Mais ce ne sera pas un faux plat montant ! C’est une rando toujours en pente ! Pente montante ce matin et descendante cet après-midi ! ». Mais pour une journée de marche, ce sera une journée de marches ! Hautes, moyennes, irrégulières, plus ou moins stables, que de marches ! Malgré l’air frisquet, nous avons vite fait de nous alléger de quelques vêtements. Profitons-en pour admirer la vue sur la mer et la station d’Eze Bord de Mer. Jean nous conte son histoire : « Déjà sous l'Antiquité, les riches familles patriciennes y prenaient les eaux et les caboteurs romains y trouvaient un abri salutaire. Mais c’est à la fin du 19ème siècle qu’Eze Bord de Mer renaîtra sous la forme d'une station balnéaire. Eze attire et devient le point de chute favori des promeneurs niçois. Eze sur Mer devient internationale en accueillant une colonie russe désirant échapper aux massacres de la révolution de 1917. Un des plus importants témoignages de leur installation est sans nul doute Le Cap Estel, romantique demeure d'un Prince russe. Aujourd'hui, avec ses villas aux façades rehaussées de frises peintes, Eze Bord de Mer a su conserver le charme de la Belle Epoque». (*)

Nous reprenons notre sentier – eh oui, c’en est fini des marches … pour l’instant ! – qui grimpe parmi les chênes verts. Encore quelques lacets et nous atteignons la route de la Moyenne Corniche. « Vous ferez bien  attention à la  traversée ! » nous a prévenu Jean. Mais le silence règne. Pas une seule voiture sur la route ! Nous n’en verrons que deux ou trois, le temps de notre pause casse-croûte. Peut-être la circulation est-elle bloquée, pour cause d’éboulements ou de travaux ? « Nous voici à peu près à mi-côte » nous dit Jean. « Qui choisit de rejoindre directement Eze-Village ? » Ils sont quatre à opter pour le circuit court. Le reste du groupe (nous ne sommes plus que 21) traverse la route désertée. Puis nous reprenons notre grimpette sur un sentier caillouteux, bien ensoleillé. Au milieu des genets et des cistes cotonneux. Nous approchons à présent de la route de la Haute Corniche. Nouvelle petite pause. Jean nous parle de l’Esplanade du Mont Bastide : « Sur cet emplacement exceptionnel se trouve un amphithéâtre rappelant le site archéologique du Mont Bastide qui le surplombe. Pour certains il fut occupé dès le néolithique. Transformé en éperon barré, face à la mer, il était difficilement prenable. Vers 200 avant JC, les ligures y élevèrent un castellaras, ensemble de cases en pierre sèches entourées d'une enceinte continue, servant de refuge pour les pasteurs et leurs troupeaux. Au 1er siècle de notre ère, il est transformé en oppidum, pour surveiller la voie héracléenne reliant Rome à L'Espagne. Le mont Bastide sera occupé jusqu'à la fin du 3ème siècle après JC par les garnisons romaines qui l'abandonneront au profit de Cimiez dans l'actuelle Nice. » (*)

Quelques mètres plus loin, nous découvrons les montagnes du Mercantour et ses sommets enneigés. Et Jean nous montre … devinez quoi ! Le Mont Mounier, le petit et le grand Mounier, sommet mythique ! Certes un peu moins mythique depuis que nous l’escaladâmes en juin dernier. Encore quelques mètres à grimper et nous atteignons la cime du Mont Bastide, « apothéose de cette randonnée, dont le plateau sommital offre un panorama grandiose sur la mer et les sommets du Mercantour ». Quel paysage magnifique ! D’un côté, vue plongeante sur Eze Bord de Mer, avec plus loin la presqu’île de St Jean Cap Ferrat. De l’autre côté, vue sur l’arrière-pays avec au loin le Mercantour. Bien sûr une photo de groupe s’impose !
Il est 11h30, nous redescendons en direction d’Eze-Village. Soudain, au détour du sentier, nous apercevons le village et son église ocre clair. Perché en nid d'aigle au sommet d'une imposante et superbe falaise. La descente est raide par endroits et notre sentier très accidenté. Nous croisons un groupe d’Anglais, dont Jean nous dira qu’ils rebroussent chemin, car … il n’y a plus de chemin ! Par suite d’éboulements le passage est impossible. Mais impossible n’est pas français !!  Et Jean cherche une solution … et la trouve ! Par un passage un peu sportif (mais nous le savions : aujourd’hui c’est une rando « sportive » !), nous rejoignons le sentier. La descente se poursuit juste au-dessus de la Moyenne Corniche. Nous atteignons enfin la route. Avant de la traverser, Jean photographie le groupe, aligné en rang d’oignons. Et nous arrivons au restaurant où nous nous installons. Nous voici 27 à table. Eh oui, 21 + 4 (ceux du raccourci) + 2 (Nicole et sa fille), cela fait bien 27 ! Il n’y a pas à dire, la marche,… les marches, ça creuse. C’est avec appétit que nous savourons salade niçoise, blanquette de veau, fromage et tarte. Après cet excellent repas, rien ne nous presse. « 
Ceux qui le souhaitent peuvent visiter le village. Vous avez une bonne demi-heure. «  Par petits groupes, nous allons faire un tour dans la vieille ville. « Petites ruelles de pierres, passages voûtés, maisons de pierres superbement restaurées, placettes ombragées, fontaines anciennes rafraîchissantes, vous irez d'émerveillements en émerveillements. Tel un décor de théâtre, le village vous semblera presque faux tellement il est beau... ! » (**) Si l’on veut voir le Château, le jardin Exotique, Eze-Village mérite beaucoup plus qu’une demi-heure de visite ! Mais le sentier de Nietzsche nous attend. Peu avant le déjeuner, Jean nous a parlé des personnages illustres d’Eze : Frédéric Nietzsche séjourna à Eze où il termina « Ainsi parlait Zarathoustra ». Plus proche de nous peut-être, Francis Blanche repose à Eze. Jean nous en a lu un très joli poème, dont les derniers vers "Laissez-moi dormir, j'étais fait pour ça…" sont inscrits sur sa tombe. Mais revenons à Frédéric, car il a donné son nom au sentier qui nous ramène à la  gare d'Eze-sur-Mer. Ici à Eze, Nietzsche a écrit : « Ici je croîs au soleil, comme la plante y croît ». Et il ajoute : "Cette magnifique plénitude de lumière a sur moi (…) une action quasi miraculeuse."  Action miraculeuse pour nous aussi, qui nous fait crapahuter chaque jeudi, par monts et par vaux. Et dévaler cette longue descente, pleine de marches douloureuses pour nos articulations. Combien en aurons-nous grimpées ou descendues aujourd’hui : des centaines,… un millier peut-être ! Sommes nous pressés par le temps ? Par le mauvais temps peut-être, car le ciel se couvre. Mais pas par les horaires de train. Nous avons largement le temps de prendre un pot avant d’attraper le train de 16h28. Et nous arrivons à Boulouris sous un ciel d’encre. Fatigués mais heureux !

 

Merci Jean pour cette très belle randonnée aux paysages splendides.

 

 

(*) Extrait du site http://www.eze-riviera.com/

(**) Extrait du site http://www.provenceweb.fr/   

 

Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Gérard CHARPY, Bruno GUERIN, Daniel MANGIN, Jean-François ZISSEL.

 

Encore quelques photos :

Falaises au-dessus d'Eze














Au-dessus de la Moyenne Corniche














Vue sur le Mercantour













Au-dessus de la Moyenne Corniche
Eglise d’Eze















Au restaurant

 










Prochaine sortie :
Jeudi 19 février – BELGENTIER (83) - Les Dolomies

Départ des véhicules pour une journée-rando en boucle dans la Forêt Domaniale de Montrieux (83). Le GR suit un moment la courbe de niveau et vient sortir au milieu d'un chaos de rochers dolomitiques aux formes étranges. Ravinée et caillouteuse par endroit en fin de parcours. Nous ferons une visite à la coopérative "La Belgentièroise" pour ses olives de table dites de confiserie.

Repas et boisson à sortir du sac.

Durée : 4 h - Longueur : 11,1 km - Dénivelée : 600 m - Niveau : Moyen MEDIO

Responsable : Bruno GUERIN

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