Forêt de Palayson et vallée de l’Endre
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous près de Roquebrune sur Argens. D’après le programme, « la randonnée sera animée par une brigade de choc de deux accompagnateurs ! » Ils nous conduiront « dans le décor flamboyant de La Colle du Rouet, dans la Forêt de Palayson et la Vallée de L’Endre ».
Nous voici 23 randonneurs au départ, dont nos deux accompagnateurs de choc : Daniel et Jacky. Et dont Jeannine, de retour parmi nous.
Daniel nous présente la rando. Elle se déroulera « sur de bons chemins et pistes, en terrain presque entièrement plat ».
Le dénivelé est ridicule, n’en parlons pas ! En revanche, la distance est supérieure à nos moyennes habituelles : 20 kilomètres !
Tout de suite Daniel aborde un sujet ô combien important ! « Voulez-vous prendre un pot après la rando ? ».
« Oui !!! » répond Gérard au nom du groupe. « Dans ce cas, il faut choisir entre Le Muy et Roquebrune ».
Réponse unanime : « Roquebrune !!! ». L’affaire est réglée.
Puis Daniel nous donne des nouvelles de Marinette qui a fait une mauvaise chute, lundi dernier. Et que nous espérons revoir bien vite parmi nous. Daniel lui dédie cette randonnée.
Nous commençons à marcher. Avec plaisir, car ce matin l’air est frisquet, le ciel brumeux, et nous avons besoin de nous réchauffer.
Nous progressons sur une large piste. Par endroits, il y a bien quelques flaques, mais le sol est à peu près sec. De part et d’autre, voici des troncs calcinés, suite aux incendies de 2003 sans doute.
« Sais tu pourquoi j’ai choisi cette date pour conduire la rando ? » demande Daniel au blogueur. « Parce que c’est aujourd’hui la Saint Modeste ! »
C’est donc en toute modestie que Daniel se porte à l’arrière du groupe. « Je viens voir si l’on n’a perdu personne ». Et il ajoute : « Et ça me fait plaisir de revenir à l’arrière ». Attitude vivement appréciée par les « sans grades et les minables » qui traînent à l’arrière.
Nous attaquons à présent une longue descente caillouteuse.
Sur notre gauche, on aperçoit le rocher de Roquebrune. Dont la silhouette ressemble à un corps de femme allongée.
Vision sensuelle qu’il nous faut immortaliser par une photo de groupe.
Puis nous reprenons notre route. En suivant à présent un sentier qui dégringole dans les bois. La descente est accidentée et
nous progressons prudemment.
Un peu plus loin, le groupe ralentit. Un bouchon se forme. Vu de l’arrière, on devine que les premiers butent sur un obstacle. Mais il faut avoir
le nez dessus pour comprendre. Il nous faut gravir quelques rochers puis franchir un embrouillamini de barbelés. Evidemment il n’est pas question de poser ses fesses sur les barbelés !
Daniel et Jacky nous aident à enjamber l’obstacle. Et nous voici tous, sains et saufs.
Daniel nous rassure : « Ce sera la dernière difficulté de la journée ». Quelques instants plus tard, nous parvenons à l’aire de pique-nique du Portail du Rouet. Il est plus de 10 heures, c’est l’heure de la pause casse-croûte. Chacun se restaure de sandwiches, bananes ou fruits secs.
Daniel s’approche de Gérard : « J’hésite à parler géologie » lui dit-il en montrant le topo de Bruno. « Qu’à cela ne tienne, j’en parlerai dans le blog ».
Ainsi donc, dans cette forêt on ne trouve ni rhyolite ignimbritique, ni le moindre phénocristal. Mais on y trouve à profusion des grès, roses ou verts, feldspathiques ou psammitiques, des argiles micacées ou laminées à fentes de dessiccation, des cinérites … et j’en passe. (Merci Bruno pour nous avoir inculqué tous ces noms qui, au fil des randos, nous sont devenus parfaitement familiers).
« En route, mauvaise troupe ! ». Aussitôt la troupe redémarre.
Bientôt nous atteignons la rivière. « Voici l’Endre, affluent de l’Argens » nous dit Daniel. (L’Endre prend sa source à Saint-Paul-en-Forêt et se jette dans l’ Argens près du Muy).
Puis la rivière s’élargit, formant un lac : le Lac du Portail du Rouet, formé dans une ancienne sablière. En face, sur l’autre rive, voici le parcours de golf de St Andréol.
Là-bas, on aperçoit des oiseaux. « C’est un héron cendré ! »
Nous reprenons notre chemin et atteignons bientôt une route. Dont la traversée, juste à la sortie d’un virage, risque d’être dangereuse. Et les voitures arrivent vite !
Daniel et Jacky se placent l’un à gauche, l’autre à droite, pour nous permettre de traverser en toute sécurité.
Au signal, le groupe s’élance. Opération « franchissement de route » réussie !
Nous pénétrons à présent dans la forêt domaniale de la Colle du Rouet.
Daniel nous invite à une « pause effeuillage ».
Puis nous reprenons la piste. Qui passe à présent sous de magnifiques pins parasols. Dont l’ombre serait appréciée,… si le soleil daignait se montrer.
Voici à nouveau l’Endre que nous dominons, sur notre gauche.
Nous atteignons le lieudit " Les Pradineaux ". C’est ici que débute le sentier qui grimpe sur la falaise au dessus de la cascade de Gournié.
Daniel nous annonce : « Si certains se sentent fatigués, épuisés, malades, ils peuvent éviter cette petite montée, et nous attendre à quelques minutes d’ici. On se retrouvera pour pique-niquer ».
Quatre randonneuses optent pour le raccourci. Jacky les accompagne jusqu’à un virage, pour leur indiquer la route.
Nous poursuivons notre route sur la rive gauche de l’Endre.
Voici sur notre droite, un troupeau de moutons. Et parmi ces moutons, des dizaines d’agneaux. D’adorables agneaux dont certains viennent tout juste de naître. Des agneaux blancs ou bruns qui courent à droite, à gauche, grimpent sur le talus, en dégringolent à nouveau.
Les photographes s’en donnent à cœur joie.
Mais il n’est bonne compagnie qui ne se quitte. Nos deux troupeaux se croisent.
Et voici le patou qui nous surveillait de loin et qui, voyant Jean-Marie et Claude à l’écart, s’approche d’eux … pour un échange de câlins.
Nous longeons l’Endre, telle un torrent dont les flots tumultueux dévalent les rochers.
A présent nous attaquons une grimpette dans les rochers, puis sur de grandes dalles. Nous approchons bientôt du sommet. Devant nous se dresse le pic Rébéquier (alt. 299 m).
Daniel marque une pause pour nous permettre d’admirer la vue. A droite, la vallée de l’Endre. En face de nous, le Domaine de l’Esclans où nous dégustâmes vins blanc, rosé ou rouge le mois dernier.
Puis nous attaquons la descente. Il est presque midi. Allons nous retrouver nos quatre randonneuses ?
Eh oui, les voici au détour d’un virage. Nous sommes au complet. Il ne nous reste qu’à dénicher un lieu de pique-nique. Car nous avons déjà fait plus de dix kilomètres … et comme l’on sait, l’appétit vient en marchant !
Certains s’arrêteraient volontiers tout de suite. Mais Daniel et Jacky ont leur idée et nous leur faisons confiance.
En effet, un quart d’heure plus tard, nous découvrons le lieu de pique-nique choisi par nos accompagnateurs : un emplacement rêvé, au bord d’un petit torrent.
Nous nous installons confortablement sur des rochers, près d’une petite cascade. Ou au milieu du torrent, sur de grandes dalles rocheuses.
Derrière nous, « le décor flamboyant de La Colle du Rouet ». Et, comble de bonheur, le soleil fait son apparition.
Quel pique-nique agréable, dans ce lieu ravissant, bercés par le doux chant du ruisseau !
Après le café, viennent les gâteries, dont le gingembre de Martine, qui supplée Dominique, resté auprès de Marinette.
Mais bientôt, tout le monde se lève et commence à se préparer. Serions nous gagnés par la fraîcheur de l’air ?
« Départ dans 2 minutes ! » s’écrie Ginou … à voix basse. Daniel et Jacky restent assis. Imperturbables, ils savourent le calme de la nature, profitant de ce cadre enchanteur.
Enfin nous reprenons notre route. « Il n’y aura plus de montée » promet Daniel. Mais il nous reste encore plus de 8 km à parcourir.
La piste est large, le terrain est plat. Nous n’avons plus besoin de regarder nos pieds ! Et ceci pendant huit kilomètres !!
Mais voici que nous nous écartons de la piste. Pour admirer sur notre gauche, un bel étang … et surtout un cygne !
Décidément, quelle journée ! Après le héron cendré et autres oiseaux, les moutons, les agneaux, les chèvres, le patou, voici un cygne !!
Mais le cygne, apercevant sur l’autre rive des gamins qui lui jettent du pain, fait demi-tour et s’éloigne à toute vitesse.
De retour sur la piste, nous progressons à un rythme soutenu.
Quelques kilomètres plus loin, nous apercevons des étangs sur notre gauche.
« Si la vie amoureuse des grenouilles vous intéresse, arrêtez vous ici » nous dit Daniel. Manifestement, nous sommes tous intéressés.
Des panneaux nous expliquent : « Le Massif de la Colle du Rouet et la Plaine de Palayson constituent l’un des sites majeurs pour les mares temporaires méditerranéennes de Provence.
Le Massif de la Colle du Rouet s’est formé à partir d’anciennes coulées de laves issues de l’Estérel. À la faveur de l’érosion, se sont creusées de petites cuvettes à la surface des dalles rocheuses. Ces dépressions, qui se remplissent d’eau pendant les pluies, sont appelées mares cupulaires. L’évaporation lente en hiver, permet l’éclosion d’une vie aquatique ou amphibie.
Dans la plaine de Palayson, les dépressions humides et les ruisseaux temporaires abritent beaucoup de plantes rares y compris de nombreuses espèces d’orchidées. Parmi lesquelles, la fameuse Serapias neglecta ou l’ophioglossus … des Açores, appelée en provençal "lenga de serp" ».
Nous reprenons la piste. Un peu monotone, cette piste : grandes lignes droites, terrain plat…. Un peu longue aussi, surtout vers la fin !
« On arrive dans combien de
temps ? » s’inquiète Jacqueline. « Dans cinq minutes » lui répond
Daniel pour l’encourager.
Enfin, un quart d’heure plus tard, nous voici arrivés aux voitures.
Et pour clore cette belle randonnée, nous allons prendre un bot bien mérité. A Roquebrune-sur-Argens, sur la terrasse, au soleil.
Une belle journée s’achève…
Merci Daniel et Jacky, pour cette très agréable et belle randonnée, dans la vallée de l’Endre.
Merci aux photographes : Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Claude LALANDE.
Encore quelques photos :
Pique-niqueurs
Agneaux
Oiseaux
Câlins
Vallée de l’Endre
Prochaine randonnée : voir programme ci-dessous