SERANON-Les crêtes de BAUROUX
Il faisait un peu frais, 6 ° à l'ombre, dans le petit village de Caille lorsque les 3 premières voitures arrivèrent sur le parking. Aucune autre voiture ne se présentant, trois d'entre nous partirent à la recherche des autres marcheuses et marcheurs. Très vite, ils les rencontrèrent, en mouvement vers le parking. Les autres voitures s'étaient arrêtées à l'entrée de ce village tout en longueur.
Ce sont donc 26 randonneurs qui se regroupèrent autour de Camille dont la mission était de nous mener à la Crête de Bauroux, en haut de cette grande et impressionnante falaise.
Camille nous précisa : "Cette randonnée a déjà été faite en 2007, conduite par Jean BOREL, mais en sens inverse*. Nous allons tout d'abord monter jusqu'à la croix à 1644 m par le versant est. Puis nous redescendrons côté ouest pour rejoindre la plaine et reviendrons vers l'est jusqu'au village de Séranon où nous retrouverons 6 de nos amis, momentanément sur la touche, pour partager avec eux notre repas au restaurant. En tout, 11 km et 600 m de dénivelée auxquels il faudra ajouter un petite distance non prévue pour gagner le restaurant."
La présentation du profil est aussi impressionnante que la montagne devant nous.
Jean ajoutera : "L'Auberge de Séranon où nous devions prendre notre repas ayant fermé, j'ai trouvé, à la dernière minute, un autre restaurant que je ne connais pas et ne peux donc vous le garantir".
*En fait, cette rando avait été faite la première fois vers 2002 ou 2003, dans le sens de celle d'aujourd'hui, conduite par Raymond VIGNAULT dont ce fut certainement la dernière rando qu'il mena.(Note de la rédaction)
Voilà c'est parti, à 9 h pile, sous un beau soleil qui éclaire le calcaire blanc gris de la falaise. A peine après 500m nous commençons à monter, doucement tout d'abord. Une petite pause effeuillage permettra de nous mettre en tenue pour la montée.
Nous rejoignons deux châteaux d'eau en bas d'une pente très raide. Hésitation : contournerons-nous par la droite ou par la gauche ? C'est finalement à gauche que nous retrouvons un sentier balisé jaune. Très étroit, il grimpe, à la limite de l'escalade.
Le groupe s'étire de plus en plus. Quelques troncs d'arbre en travers du chemin compliquent la progression. De plus, maintenant, bien exposés au soleil, nous avons très chaud.
Mais quel spectacle ! La plaine de Caille, déjà un peu roussie par l'automne, avec son petit bois en plein milieu, est un régal pour les yeux. Elle est fermée par le village d'Andon (Ah! Huguette et son pâté de tête !) Comme la progression est lente, 4 m/minute, nous pouvons en profiter. A gauche, la forte barre rocheuse qui conduit à Thorenc et au pic de l'Aiglo que nous connaissons bien (attention aux chevreuils fous !).On aperçoit même le dernier pylône de la remontée mécanique de l'Audibergue : que de souvenirs dans ce coin des Alpes Maritimes, n'est-ce pas Ginou !
La montée est de plus en plus abrupte. Manifestement nous ne sommes pas sur le sentier emprunté avec Raymond il y a quelques années.
Les marcheurs sont de plus en plus isolés et Yvette, deux fois de suite va sortir de la trace et à chaque fois retrouvera seule son chemin : pas trop contente d'avoir été "abandonnée".
Le passage au-dessus du village de Caille se fait par un à-pic impressionnant : il faut cependant regarder…au moins pour prendre la photo.
Camille est revenu en arrière pour remonter le moral des attardés et leur permettre de rester sur la bonne voie !
Encore une petite barre rocheuse à franchir et une zone de plat nous accueille pour…la "pause banane" tant attendue. Le vent est maintenant plus marqué, nous sommes à quelques dizaines de mètres de dénivelée du sommet et il faut se rhabiller bien vite. Chantal aurait bien aimé un petit café. Mais aujourd'hui avec la perspective du restaurant, personne n'a voulu trop charger son sac.
Ragaillardis par les sucres lents ou rapides, selon le choix, nous gagnons très rapidement la croix qui marque le sommet. Nous avons perdu la vue sur la plaine de Caille mais le paysage vers le sud est superbe. Nous ne voyons pas Séranon car il est juste au pied de la falaise mais toute la vallée où serpente la DN0685, autrement dit la route Napoléon.
Après la photo de groupe nous abordons la descente en continuant notre progression vers l'ouest. Descente assez rapide, serions-nous en retard pour le restaurant ?
Nous sommes maintenant en contrebas de la ligne de crête, en langage borélien de" l'arête sommitale", dans un beau sous-bois où les premières couleurs de l'automne apparaissent.
Mais cette descente rapide nous réchauffe et il faut se délester de quelques vêtements, tâche délicate pendant les courts arrêts que nous accordera Camille.
Bien, nous sommes arrivés à l'extrémité ouest de la rando dans les ruines du vieux village de Séranon. Arrêt "culturel" car on ne peut passer à Séranon sans évoquer son visiteur de marque, Napoléon. C'est ce que Camille et Jean vont faire pendant que les randonneurs soufflent un peu.
"Le 2 mars 1815, Napoléon remonte sur Paris après avoir débarqué à Golfe Juan. Sa troupe est fatiguée et il décide de s'arrêter dans le petit village de Séranon. Le sieur REBUFFEL, adjoint au maire et régisseur du marquis de Lombard de Gourdon, met le château de son maître à la disposition de l'ex- empereur. Alors que ses soldats allument des feux de bivouac avec la réserve de bois de Rebuffel, l'empereur dormira quelques heures dans un fauteuil, accoudé à une table. Ces deux meubles sont restés de génération en génération dans la même famille et actuellement propriété de la famille Bompar .
Après quelques heures de repos, l'empereur prit la direction de Digne en emmenant le sieur REBUFFEL qui trouva rapidement un moyen de revenir chez lui. Mais outre les meubles, il resta comme trace du passage de l'empereur un petit flacon d'eau de Cologne à base de lavande. C'est devenu une spécialité de Séranon sous l'appellation d'OUBLI DE NAPOLEON 2 Mars 1815 SERANON."
Après cet intermède, nous reprenons notre descente jusque dans la plaine puis rebroussons direction est pour rejoindre le village. Il est 13 heures et les estomacs commencent à se rappeler à notre bon souvenir.
Petit arrêt à la chapelle Ste Brigitte bien restaurée. Au 15ème siècle, Brigitte, d'origine suédoise, s'était retirée dans un couvent cistercien; visionnaire, c'était la patronne des pélerins et des Suédois…
Un panneau indique le chemin de la chapelle Notre Dame de Gratemoine. Ce nom fait se gausser nos deux pitres de serre-file, en chômage aujourd'hui. Ignorants ! Ce nom provient de Gradale ( Degré) et de Caminus (Chemin) et n'a aucune connotation grivoise.
Les loups sont-ils descendus jusque là ? C'est ce que montre le cadavre d'une brebis égorgée dans un pré.
A 13 h 25 nous rentrons dans le village. Mais où est le restaurant ? La seule information que nous ayons est qu'il se situe le long de la route Napoléon. C'est donc vers elle que nous nous dirigeons mais il faudra parcourir près de deux kilomètres sur la fameuse route, jusqu'au Pas de la Glue, pour le trouver vers 13 h 45. Ouf !
Et c'est bien installés sous une tente que nous allons déguster la daube de cerf promise.
Après le café, Maurice étonna les nouveaux venus dans le groupe avec son grand numéro de "l'Ami Jean-Pierre" qui rencontre toujours autant de succès.
Pour rejoindre Caille, nos accompagnateurs durent modifier l'itinéraire en empruntant un chemin fort agréable où nous découvrîmes la seule fleur de la journée; elle restera non identifiée.
Autre trouvaille par Jacky, une superbe corne de chevreuil que nous offrîmes à Jean, bien sûr.
Voici maintenant Caille que nous aborderons par le sud. Fin de cette superbe rando.
Merci Camille pour cette belle balade avec une montée sportive : les petites jambes n'en reviennent pas.
Merci aux photographes Jean, Jean-Marie, Claude, Jean.
Agréable randonnée sur bons chemins dans le Ht-Var sur les sites fortifiés des villages de Bargème et La Bastide
L : 13 Km 971 . Dh : 419 m . D : 5 H 30 – Niveau : Moyen médio – Repas et boisson tirés du sac .
Animateur : Jean Borel – 04.94.95.87.73 – 06.68.98.13.62
Itinéraire d’accès :
Emprunter l’autoroute A 8 direction AIX .
Quitter l’autoroute AU MUY ( sortie N° 36 ).
Suivre D555 direction DRAGUIGNAN sur 3 Km 500 .
Tourner à droite D 54 , puis D 955 et D 21 direction GORGES du VERDON – COMPS sur ARTUBY .
7 Kms après le village de COMPS-sur-ARTUBY, tourner à gauche D 37 direction BARGEME .
Rejoindre BARGEME et stationner à hauteur du carrefour ( cote 1092 mètres ) point de départ du circuit .
Coût du trajet A R : 150 Kms x 0 € 20 = 30 € 00 + 4 € 00 = 34 Euros
Quelques photos en Bonus
Les deux serre-file au chômage-Se plaignent-ils au chef ? Quelle grimpette !Nous tenons le bon bout !Quel paysage !L'église en ruineQu'elle était verte ma vallée !Tiendra-t'il encore longtemps ?Le blason de la chapelle Ste.Brigitte-Personne n'en connait la significationBon appétit Monsieur notre guide
Bucolique !Caille, le retour !