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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 10:27
BOREON-CAVALET
 Le chemin des cytises.

 

C'est parti pour trois jours de randonnée dans le Mercantour. Une première, jusque là, Bruno et Jean, nous avaient organisés seulement  un ou deux jours de balade, à quand la semaine ? Allons-nous tenir le coup ? La météo sera t'elle clémente pendant trois jours ? Vous le saurez en lisant la suite de notre feuilleton.

Nous terminons la saison par un petit séjour à la  montagne afin d'éviter les fortes chaleurs de la côte, n'est-ce pas les 14 randonneurs  de jeudi dernier ?...

Cette année notre base stratégique sera St.Martin Vésubie où nous allons squatter nos trois hôtels favoris avant de nouélancer vers les sommets.

 Le site de Saint-Martin est occupé avant notre ère. Il est romanisé à la suite des conquêtes augustiennes, le Trophée d'Auguste à La Turbie en rappelle les difficultés. Au Moyen Age, il est possession des seigneurs féodaux jusqu'au XIIème siècle.
Le village, dès sa naissance au XIIIème siècle, s'affranchit de cette tutelle et se place sous l'autorité du Comte de Provence, qui y trouve une base arrière pour ses nombreuses expéditions contre le Piémont, par le Col de Fenestres.
Au XIVème siècle, la Commune de Saint-Martin fait sédition à la Savoie, avec les autres villages du Val de Lantosque. Dès lors, il devient un important entrepôt sur la route " du Sel " reliant Nice au Piémont, assurant sa prospérité jusqu'au XVIIIème siècle.

Ce n'est qu'en 1860 que notre village est annexé à la France, à la suite du vote massif de sa population pour approuver ce transfert d'autorité, entre le Roi de Sardaigne Victor Emmanuel II et l'Empereur des Français Napoléon III.


Dès lors, Saint-Martin devint un lieu idéal de villégiature des aristocraties italiennes, anglaises et de la noblesse niçoise.
La " Suisse Niçoise " était née. Saint-Martin reste un lieu de séjour prisé pendant la période estivale comme hivernale.

 

Le village présente encore les traces de ce passé. On peut découvrir d'importantes traces médiévales dans le cœur du village, autour de l'église de la Madone de l'Assomption. Site du Château, ruelles étroites, portes voûtées, maisons médiévales à colombages
Aujourd'hui encore, d'importants vestiges des remparts (XIVème-XVIème siècles) entourent la façade ouest du village, dont l'accès est rendu possible par la monumentale porte Sainte-Anne.
L'extension urbaine du village peut se lire en remontant le beal, canal s'écoulant au cœur du village, le long de la rue Cagnoli entièrement pavée, qui lui donne tout son cachet. Les façades restaurées rappellent l'importance ornementale de l'habitat.

De plus, notre ami Roland nous y avait donné une bonne adresse, celle de Marco, un parent, boucher-charcutier, auprès duquel les randonneurs se sont approvisionnés avec délectation. Non, lui n'est pas Marco, mais Claude. 

 

Pour la première journée, Jean BOREL nous a préparé une rando facile, pour "se mettre en jambes et s'habituer à l'altitude", vers le Boréon : 10,2 km et 530 m de dénivelée. Belle organisation afin que les voitures soient remplies à l'optimum et que personne ne soit oublié à Boulouris. Malgré un petit embouteillage sur l'autoroute et quelques camions gênants dans la montée vers St.Martin-Vésubie, les 11 voitures arrivent à l'heure au parking de Salèse...en réfection. C'est donc au bord du chemin que  les derniers arrivés se gareront. 34 marcheurs et marcheuses sont au départ avec une parité parfaite. Nous avons la joie de retrouver Bruno en pleine forme. Cependant ce n'est pas son jour, après avoir oublié son pique-nique à St.Raphaël, il s'écorche la jambe sur une branche cassée. Pas trop de bobo, il finira la rando sans autre problème, rassurez-vous. Nous retrouvons aussi Jean-Pierre qui nous rejoint une fois par an, la dernière fois pour l'ascension du Mousnier. Nous  accueillons pour la première fois Claudine, une marcheuse du Lundi.

 

 

A 9 h 40, après le petit topo de présentation, Jean donne le signal de départ en remontant un peu la rivière pour la franchir sur une passerelle, le gué n'étant pas praticable vu le débit de l'eau.

Nous commençons la descente vers le Boréon sur un sentier transformé en ruisseau. Paysage bucolique : un torrent, des arbres superbes aux fûts rectilignes, des fleurs et de magnifiques cytises en pleine floraison. Lorsque nous arrivons à la passerelle, Jean décide de faire la pause "banane" avant de remonter sur la route. Pour l'atteindre, un petit sentier en lacets nous permet de nous réchauffer car il ne fait que 14°. Un peu plus d'un kilomètre à faire sur le  bitume. Nous passons devant la vallée que nous allons emprunter pour le retour et personne, parmi ceux qui connaissent l'itinéraire, ne remarque d'anomalies, mais j'anticipe.

Très belle vue sur le lac du Boréon en-dessous de nous.

 Nous quittons la route et Jean nous prévient : " à partir de maintenant nous allons monter de façon continue". Effectivement nous montons mais sans trop de difficultés, sur un chemin agréable et en tout cas parmi des paysages superbes. De nombreux torrents, bien équipés de passerelles, coupent notre chemin. Le bruit de l'eau qui coure sera le fil rouge de notre journée et Nicole BRINDSON remarquera que "c'est quand même plus agréable que le bruit  de l'autoroute comme jeudi dernier".

Nous reprenons une direction ouest et ce point de rebroussement est marqué d'un groupe de cinq pins cembro dont les troncs sont accolés à la base à cause d'un oiseau local, le casse-noix moucheté, qui cache les graines de ce magnifique arbre dans des creux de rocher...et les oublie, comme nous l'expliquera Jean un peu plus tard.

D'étranges fleurs ressemblant à des digitales, mais blanches, nous rendent perplexes et demanderont une identification ultérieure. Merci à Wikipédia qui nous a confirmé qu'il s'agissait bien de Digitalis grandiflora.

Nous arrivons à la vacherie de l'ERPS, simple abri qui, comme nous le commente Jean, était utilisé par les habitants de la vallée pour placer leurs vaches en gardiennage afin qu'elles profitent des herbages d'altitude en été. Ainsi libérés, les montagnards faisaient les foins et autres travaux agricoles près des villages.  Entouré d'une magnifique prairie parsemée de boutons d'or, de myosotis et de gentianes, nous décidons que ce sera un lieu idéal pour le pique-nique. Jean nous précise que nous n'avons pas à nous précipiter car il reste peu de km pour rejoindre nos voitures. De plus, nous sommes presque au sommet de notre rando et  la fin du parcours se déroulera en descente sur un chemin facile.

Bien installés dans l'herbe ou sur des rochers, nous profitons parfaitement de cet instant de détente quand tout à coup :" Silence, les chamois". Effectivement, ils sont là, à 10 m de nous, pas inquiets du tout, curieux même pourrait-on dire. Ils ont encore partiellement leur pelage d'hiver. Les photographes se déchaînent et si les deux animaux s'écartent un peu, ils reviennent bien vite. Peut-être sommes-nous sur leur territoire ?

Sieste pour les uns, cartes pour les autres, tout le monde a l'air heureux. Mais les bonnes choses ont une fin et Jean donne le signal du départ. Nous avons à franchir une nouvelle passerelle et Bruno en profite pour recompter ses marcheurs, le passage un par un facilite la chose. Petite montée et  petite pause à la vacherie du CAVALET, plus importante et encore utilisée.

Et nous trouvons la fameuse piste si agréable, en descente, promise par notre guide. Le bruit des torrents a disparu et a été remplacé par des chocs sur du bois ? Certainement des hommes travaillent par ici. 
Mais d'un seul coup le chemin est barré par un amas de branches, de racines et de troncs qu'il faudra franchir en évitant de se griffer sur des branches cassées.

De l'autre côté nous découvrons la grande barre rocheuse de la Lèche et en dessous, un paysage de désolation : le vallon de Vallière. Arbres arrachés, cassés, rochers dans tous les sens, le tout sur une largeur de 100 m au moins. Pas d'erreurs, notre beau chemin a été emprunté par une avalanche...Au lieu de redescendre tout cool jusqu'à la route, nous allons devoir crapahuter au milieu des troncs couchés ou brisés, les racines à l'envers : un cauchemar. Au milieu de cette apocalypse deux malheureux ouvriers, l'un à la tronçonneuse, l'autre à la pelleteuse tentent  de dégager le chemin à un endroit où il est coupé par une énorme congère de neige gelée.

Par deux fois nous allons rencontrer des restes d'animaux.


 Au beau milieu de ce désastre, un cytise a résisté, pliant comme le roseau dans la tempête.

L'homme à la tronçonneuse nous expliquera, au passage, qu'il y a eu, en fait, trois avalanches dont l'une a dévalé du haut de la barrière de la Lèche!

Enfin, nous nous retrouvons au bord de la route sans gros problèmes : 2 écorchures et un pouce douloureux suite à une chute.

Il ne reste plus qu'à reprendre le sentier le long du torrent pour retrouver nos voitures.

Jean tirera la conclusion : "aujourd'hui, trois vacheries, celle de L'Erps et du Cavalet et une imprévue, le vallon de Vallière, dévasté par l'avalanche..."

 

Il ne reste plus qu'à regagner St. Martin Vésubie et nos trois hôtels pour un rafraîchissement, une bonne douche et un agréable dîner auquel participeront quarante convives.

 

 

Merci Jean pour cette belle rando avec les pièges que dame nature est capable de nous tendre.

 

Merci aux photographes, Jean BELLACHES, Jean BOREL,Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY,Claude LALANDE, André TUPIN. (et encore bravo pour les photos des chamois mais pardon pour toutes celles qui n'ont pas été publiées)


Quelques bonus (avec 6 photographes, il y a le choix):

Le chemin des cytises


















Progression le long du torrent


















Courageuses !


















Le lac du Boréon


















Mais il y a aussi des courageux !


















Rhododindrons dans l'avalanche : eux ne risquaient rien


















Ce joli papillon ne voulait pas quitter la main de Gérard : collé par la résine ?





































Mélange de neige, de bois, de pierres : joli travail pour la pelleteuse


















Enfin, quelques photos de notre artiste-photographe  












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