AMPUS ou le Chemin de l'eau.
Après la pluie et la boue de la semaine passée, qu'allaient nous réserver les conditions climatiques dont nous dépendons tant pour notre activité ? Il fait beau, le temps est clair mais la météo nous annonçait des pluies verglaçantes et Jean BOREL ne manqua pas de recommander la prudence aux chauffeurs lorsque ils aborderont la montée vers Ampus.
C'est effectivement autour de ce petit village de la Dracénie qu'il nous a invité à randonner sur 19 km et 380 m de dénivelée, un parcours facile sur le plateau, à la limite du camp de Canjuers. Et c'est 25 marcheurs et marcheuses qui se retrouvent sur le parking de ce charmant petit village. Il fait très beau, un peu frais et la montée s'est déroulée sans incident sur une bonne route.
C'est Thierry Vanweddingen, de l'Office de Tourisme, qui nous accueille pour nous faire découvrir le "Chemin de l'eau", une des particularités de ce village. L'eau y parvient à partir d'une source que nous aurons l'occasion de voir en fin de randonnée à 7 km d'Ampus : la source de FONTIGNON. Elle alimentait les moulins à farine, les lavoirs, les fontaines et même les habitants. De 1906 à 1960, elle faisait tourner une petite turbine qui produisait de l'électricité pour le village. Au début, il y avait une ampoule par maison, et la petite histoire dit que la sœur du maire n'avait jamais allumé la sienne tant elle en avait peur.
Un réservoir permettait de pallier les variations du débit et une conduite forcée alimentait la turbine qui s'avéra insuffisante et du être complétée par un groupe thermique jusqu'à ce que Compagnie d'Electricité raccorde le village.
Depuis 15 ans la source avait cessé de couler à cause de la sécheresse. Mais l'année 2008, et ses nombreuses pluies, ont redonné son débit à la source ce qui permet de revoir l'eau couler dans le village. Et effectivement elle coule, d'abord au lavoir intermédiaire après avoir alimenté le moulin à farine dont une meule subsiste, puis au lavoir supérieur, très bien restauré où l'eau arrive par un canal cimenté. Par un jeu de "martelière", pièces d'acier permettant de diriger l'eau vers différents points d'utilisation, elle alimente le "Tournaou", meule collective qui servait à l'affûtage des différents outils des habitants (couteaux, serpes, faux et autres faucilles) et le réservoir par l'intermédiaire d'un aqueduc sous lequel le groupe va, sagement (!!!) écouter Thierry.
Il est (déjà) 10 h 15 quand Jean remercie Thierry et l'invite à nous retrouver pour le pot habituel à la fin de notre randonnée. Il nous entraîne ensuite vers le Chemin de Croix, aménagé par le curé italien de la paroisse, Adonis VOLPATO, curé maçon et restaurateur de nombreux édifices de la région dont l'église St Michel à Ampus. Taillant à la dynamite directement dans le rocher, avec quelques conséquences pour certains habitants (voitures, vitres et même quelques blessures dus aux projections), il mit à disposition ce parcours qui fut décoré de céramiques très modernes réalisées par GEOFF, un artiste britannique habitant le village.
Du haut du chemin de croix, très belle vue sur le village et les environs. C'est de là que part notre rando que Jean nous présente.
Après avoir traversé la Naturby, encore toute jeune, nous attaquons notre parcours par une grimpette très raide mais, heureusement assez courte. Cependant, elle est plein sud, le soleil commence à chauffer et il faut procéder au premier "effeuillage" et à la première pause de la matinée. Notre prochain rendez-vous est à 11 h30, nous sommes dans les temps. Aujourd'hui, il y a tant de choses à voir que Jean nous a préparé un horaire précis.
Quittant la piste principale nous nous dirigeons par un petit sentier vers le Dolmen de Marencq. Les traces de neige sont déjà importantes sur ce petit sentier à l'ombre. Jean va nous expliquer que ce dolmen atteste de la présence d'une communauté vivant sur le plateau de Canjuers il y a 4500 ans et dont on trouve d'autres traces similaires à Draguignan, Figanières et Flayosc. Il servait de sépulture commune.
Reprenant notre chemin, nous nous dirigeons vers la limite du camp de Canjuers et, si aujourd'hui il n'y a pas le son du canon, nous entendons parfaitement le tac-tac-tac d'un fusil mitrailleur identifié par nos ex-militaires comme un A-52. Personne ne contredit...
Les aboiements d'un "patou" nous signale un troupeau de moutons accompagné d'un joli âne qui avait revêtu sa tenue d'hiver.
Sur notre gauche s'étend une grande surface plate, surprenante dans ces collines. Nous atteignons le hameau de la Treille où nous obliquons vers la chapelle ND de Speluque où nous devons retrouver Sœur Marie du St.Esprit. Elle va nous faire visiter cette Chapelle qui date de 1090, alors qu'une partie, aujourd'hui sacristie, est datée de 990 après JC. Construite à la suite d'une bataille contre les Sarrasins, elle accueilli un prieur et 4 moines. Sœur Marie nous expliquera tout le processus qui a permis de sauver cette chapelle, vendue comme "Bien National"en 1793 et restaurée en 1848 par la famille JERPHANION qui la rendit au culte. C'est encore Madame de JERHANION qui, souhaitant la rendre à sa destination première, y installa une Moniale Dominicaine de Paray-le-Monial. La chapelle, classée monument historique, et la ferme proche constituent la Fraternité Saint Charbel. Actuellement la messe y est dite deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Son autel, un des trois plus anciens du Var, est constitué d'une table soutenue par 5 piliers.
Nous, gens d’Ampus, ne disions pas “Spéluque” (c’est pour les érudits..), nous disions simplement Notre-Dame du Plan. Chaque Ampusian portait cette chapelle dans son cœur et n’aurait manqué pour rien au monde La Fête du Plan le 8 septembre. Messe à la chapelle. Procession à l’issue de la messe, avec chants en provençal et promenade de la statue de la Vierge dans ses beaux atours et ses bijoux, Vierge obligatoirement portée par quatre jeunes filles, vierges évidemment ! A la dernière procession en septembre, non seulement on n’a plus trouvé quatre jeunes filles, mais pas même quatre femmes, il a fallu le secours d’un homme pour faire le quatuor!! Après la procession, c’était l’achat du fameux et traditionnel nougat Vassal. Ensuite le pique-nique au moulin-vieux, lequel pique-nique s’est déplacé à l’Aire de la Jale avant de se fixer aux Vergelins, il y a quatre ou cinq ans. Puis jeux de boules, jeux de cartes, baletti, etc..
http://villageampus83.blog.lemonde.fr/2006/04/page/2/
Après avoir remercié Sœur Marie, et jeté un coup d'œil aux tombes qui sont adossées à la chapelle, dont une de la famille JERPHANION, nous reprenons notre chemin, en lisière du Camp de Canjuers, longeant des plantations de chênes truffiers, bien protégées par de hauts grillages, n'importe comment personne n'a assez de flair dans le groupe pour repérer la précieuse "Tuber Melanosporum"… Puis vers 12 h 50 Jean nous invite pour le pique nique, au bord d'un petit bois, au soleil et face à une jeune plantation de chênes truffiers.
Pas de joueurs de cartes, nous repartons vers 13 h 45. Nous sommes à une altitude de 675 m et les traces de neige sont de plus en plus présentes en particulier sur les chemins à l'ombre.
Lorsque nous atteignons la route, aux Vergelins, Jean s'engage résolument sur un chemin qui se dit privé. La propriétaire des lieux rouspète un peu mais finalement nous laisse passer… en tout état de cause, il n'y a pas de barrière pour nous en empêcher, toujours ces problèmes d'annexion des chemins ruraux par les particuliers.
Puis nous bifurquons dans les restes d'une coupe de bois où la progression est assez difficile entre les restes de neige, les racines et les branches abandonnées au sol : prudence. Ce petit détour nous a conduit à la source de Fontignon qui alimente le village d'Ampuis à 7 km. Captée en 1497 (non il n'y a pas de décalage de siècles !) mais tarie depuis 15 ans, elle coule maintenant en alimentant le canal désormais bétonné. Deux de nos compagnes veulent rendre gloire à ce renouveau en se roulant dans la neige !!! Enfin, c'est la supposition du rédacteur, d'autres hypothèses plus scabreuses sont évoquées…
Nous repartons sur cette vaste plaine, occupée par un important élevage de chevaux, après avoir découvert la source de la Naturby , traversée ce matin, sur le pont d'Ampus.
Il ne nous reste plus qu'à redescendre vers le village en suivant le canal. Pas de difficulté particulière sauf la neige dans les chemins sur ce versant Nord-Est, à l'ombre. Mais il y a un petit aqueduc à franchir et Jean va devoir aider certains d'entre nous à passer l'obstacle en marchant sur la margelle étroite de canal.
Finalement, c'est peu avant d'arriver au village que nous ferons notre photo de groupe…dans la neige. Après avoir passé la chapelle de la Glione devant laquelle vont parader nos "serre-files", nous retrouvons le lavoir "d'en haut", la rue Rompecul et notre parking. Il faudra remonter pour aller prendre notre pot en "tirant les rois", avec un peu de retard, mais la semaine passée, il n'y aurait eu vraiment pas assez de participants. Thierry Vanweddingen nous y retrouvera et aura droit à sa part de galette. Vive nos rois et reines !
Merci Jean pour cette superbe ballade, très riche en découverte et particulièrement bien organisée.
Merci aux photographes, Gérard CHARPY, Claude LALANDE et Jean-Marie CHABANNE(notre petit nouveau n'a pas pratiqué car il ne voulait pas se laisser distraire dans sa conduite de la rando).
Prochaine sortie : Jeudi 22 Janvier à 8 h –
La randonnée prévue dans l'Esterel a été annulée à cause de l'indisponibilité temporaire de Bruno GUERIN. C'est Jean-Marie CHABANNE qui nous accompagnera sur un parcours dans la vallée du Haut-Argens à partir de BRAS. Déjà annulée pour cause d'intempérie, cette randonnée en boucle nous permettra à plusieurs reprises de découvrir quelques sites remarquables sur l'Argens : la Cascade du Tombereau et le Pont Romain de St SUMMIAN ainsi que les Gours Bénis et la chapelle St Etienne, ces deux dernières curiosités hors de la vallée. Selon le temps disponible, nous pourrons visiter la chapelle des Templiers - Repas et boisson à sortir du sac.
Longueur : 18 km - Durée : 5 h – Difficulté : aucune
Bons chemins et bitume sur de petites routes peu fréquentées.
Dénivellation : B 251 m – H 347 m- Moyen / Moderato
Merci de bien noter que l'heure de départ n'a pas été modifiéeQuelques photos en Bonus :
Le curé batisseur-Adonis VOLPATO
Belle céramique du Chemin de Croix
Sur les chemins enneigés.
Progression dans la forêt coupée
Qu'est-ce qui fait rigoler ces trois gaillards à la fontaine de Fontignon ?
L'autel de la chapelle ND de Speluque.
Les gourmandes!
La photo de groupe.