2018-05-24 - N° 886 - Les Sources de l'Huveaune - G1/G2
Il fait beau ce jeudi, l’heure de départ est tardive et les deux groupes de marche sont réunis : nous sommes donc nombreux à nous retrouver sur le petit parking du Pont Coulomb, sur la D 560, a proximité de St Zacharie. Mais à la descente de voiture Jean Be constate qu’il a égaré sa pochette contenant papiers et téléphone. Il décide donc de repartir…Tout va bien se terminer car un voisin l’aura récupérée sur le parking de sa résidence.
Nous sommes donc 37 à écouter les explications de nos 2 animateurs, Joël pour le G2 et Alain pour le G1. Quand, au moment de prendre le départ, surgissent en courant Béatrice et Jean–Pierre qui nous attendaient en fait, un peu plus haut en prenant un café au restaurant Le Sambuc.
En définitif, 39 randonneurs se mettent en marche à 10h15 dont, selon Joël, 28 G1 qui exploreront la Grotte, seule différence de parcours entre les deux groupes.
En effet le parcours du jour est un aller-retour aux sources de l’Huveaune où nous déjeunerons (soit pour le G2, 12,6 km et 190 m de dénivelée) et un aller-retour supplémentaire à la Grotte de la Castelette (soit pour le G1, 14,2 km et 294 m de dénivelée).
Les serres files du jour Jean-Claude et Patrice auront fort à faire avec ce long groupe qui s'étirera et le sifflet résonnera, sans parfois être entendu par la tête.
Rapidement nous apercevons le fleuve Huveaune (et oui ce petit ru est bien un fleuve puisqu’il se jette à la mer).
Si vous n’aimez ni l’eau, ni les promenades bucoliques, ne poursuivez pas la lecture car l’Huveaune est et sera notre seul fil conducteur, rive gauche à l’aller, rive droite au retour.
D’une longueur de 48,4 km, ce fleuve provençal a un bassin versant de 373 km2. Sa source ou plutôt ses sources, multiples et variables selon les saisons, se situent autour de la grotte de la Castellette, dans la Commune de Nans-les-Pins (83), à 590 m d’altitude, en versant nord du Massif de la Sainte-Baume. Après avoir reçu l’eau de 18 affluents il se jette en Méditerranée à Marseille (13)
Continuons par un peu d’histoire avec quelques repères, paragraphe issu de la toile :
"Le cours de l’Huveaune a considérablement varié avec l’histoire
v. – 20.000 ans. La Méditerranée est à environ à 120 m sous son niveau actuel. L’Huveaune se jette dans la Méditerranée vers Carry-le-Rouet après avoir traversé l’actuelle rade de Marseille.
– 8500. Des fouilles archéologiques mettent à jour une très forte consommation d’escargots sur ce territoire de la vallée de l’Huveaune.
v. – 8000 ans. Le cours de l’Huveaune, comme ceux du Rhône et de l’Argens, se stabilise avec le niveau de la mer.
3000 dernières années. L’histoire de fleuve est particulièrement agitée:
Les Celtes le nomment Ubelka (dévastatrice, capricieuse, outrancière mais aussi sacrée) en raison de sautes d’humeur et de ses crues brutales
Antiquité. L’Huveaune joue un rôle historique considérable avec sa vallée entourée de collines élevées....et les Grecs et les Romains ont su en faire bon usage...Les Romains développent une voie de passage (via) pour rejoindre Toulon (Telo Martius) et surtout la Voie aurélienne (Via Aurelia) entre l’Espagne et l’Italie). Le Pont Romain de Saint-Marcel est construit pour passer de la rive droite (Marseille) à la rive gauche où la voie romaine est établie.
1er s. Marie-Madeleine se serait installée non loin des sources de l’Huveaune. D’où la légende de ses pleurs comme origine du fleuve.
La vallée de l’Huveaune reste très humide pendant une très longue période avec des méandres actifs ou morts et des marais. La plaine constitue un milieu instable et paludéen avec ses moustiques.Le travail des moines de l’Abbaye de Saint-Victor combiné avec celui de nombreux propriétaires permet une certaine domestication de l’Huveaune, la stabilisation de son cours et de ses rives.
995. Le nom du fleuve Ubelka devient l’Uvelne.1536. Charles Quint fait passer ses troupes par la vallée de l’Huveaune. Il fait un double siège de Roquevaire dont il finit par raser le château mais il échoue devant Marseille
1834, 1892, 1907, 1973, 1978, 1994 : Grandes crues de l’Huveaune.
A partir des années 80 la pollution des eaux devient intense
1986. Le fleuve voit la majorité de son cours déviée vers la station d’épuration des Eaux de Marseille afin de ne plus polluer les plages de la ville... Ses eaux sont également rejetées dans la calanque de Cortiou et, en cas de trop fortes précipitations, le trop plein est évacué par son ancien lit naturel."
Nous marchons sur un beau sentier ombragé et confortable, le GR9 ou « piste S39 de l’Huveaune le Sambuc » selon Alain.
Mais de face, nous sommes plus beaux...
Après une heure environ de marche le premier gué est devant nous. Une lame d’eau d’une bonne dizaine de centimètres s’écoule et doit être franchie. Diverses techniques sont mises en place par les randonneurs et les sacs poubelles sont bien efficaces compte tenu du sol plat et de l’absence de pierres.
Le deuxième gué est atteint après une dizaine de minutes de marche.
La pause banane s’impose après tant d’efforts !
Les deux derniers gués se succèdent rapidement et sont également sources d’attractions divertissantes.
L'ensemble des passages de ces gués
Nous repassons l’Huveaune grâce à un petit pont de bois.
Au détour du chemin le massif de la Sainte Baume se dresse devant nous.
Dans le vallon de la Castelette, par un petit sentier, nous redescendons vers le fleuve dont le débit est important pour la saison.
Nous atteignons les fameux escaliers mais les vasques en forme de bénitier, appelées gours, ne sont pas vraiment observables, la lame d’eau étant trop importante et les recouvrant. La couleur turquoise annoncée n’est pas là non plus : le débit actuel ne permet pas le développement massif des Cyanobactéries .
Comment se forment ces structures particulières ? « L’eau de pluie ruisselant sur le massif calcaire dissout la roche en s’infiltrant au niveau des diaclases et des failles, déposant dans de vastes salles, de l'argile résiduelle propice par la suite, à l’installation des végétaux. Les sécrétions acides végétales et le gaz carbonique (CO2) se combinent à l'eau pour former de l'acide carbonique, qui acidifie le milieu aquatique et qui accélère la dissolution de la roche calcaire en contribuant au creusement de cavités et à la formation d'un cirque, par éboulements et écroulements de ces grottes. Les particules les plus fines sont entraînées, vers l'aval, par le flux hydraulique.
Au contact de l'air, au niveau des résurgences des sources, la réaction chimique se déclenche en sens inverse à partir d'une eau très minéralisée et provoque au fil de l'eau le dégazage du CO2 et la précipitation du carbonate de calcium (CaCO3), grâce à la présence de cyanobactéries. A partir de ce cheminement, la rivière va traverser une zone boisée, particulièrement dense et sauvage, où vont se succéder des vasques ou des gours, en forme de bénitiers blanchâtres formés par le dépôt de cet élément chimique minéralisé, qui recouvre par endroits, bois morts, feuilles, blocs, cailloux, plus ou moins encroûtés. Les reflets bleu-vert et turquoise opalescents de l'eau, qui s'écoule lentement sur ces concrétions, sont dûs à la présence de colonies gélatineuses d'algues bleues, la plus ancienne forme de vie apparue sur terre, capable de transformer l'énergie lumineuse en énergie chimique. Ces bactéries, contenant un pigment bleu-verdâtre, la phycocyanine, contribuent à rendre féerique le lit mineur de l’Huveaune, et à le recouvrir de calcaire blanc (travertin). »
Ce pouvoir d’encroûtement, de fossilisation et de colmatage des supports a été utilisé au siècle dernier dans l’artisanat de l’osier : les paniers étaient déposés dans les gours du fleuve pour y être superficiellement pétrifiés, les rendant ainsi imperméables et imputrescibles.
Nous passons à côté de deux cuves métalliques, restes de l’activité charbonnière. En effet il s’agit des parties haute de forme tronconique (à gauche) et basse (à droite) d’un chaudron servant à la fabrication de charbon de bois.
Le couvercle manque mais des modèles similaires sont retrouvés en forêt :
« Le four à charbon de bois de type Magnien a été développé entre les deux guerres. Les producteurs de charbon de bois recherchaient un appareil mobile, d'une conduite facile et demandant moins de technicité que la meule traditionnelle. Le cycle de carbonisation était rapide : en moyenne 48 heures pour 8 m3. L'élément bas cylindrique était préalablement installé sur un bourrelet de terre, dans lequel, seront pratiqués les cheminées d'évacuation de gaz et les entrées d'air (fonctionnement en tirage inversé). Les éléments étaient ensuite chargés en bois rangés horizontalement, tout en laissant le centre de la meule libre. Ceci permettait le chargement en braise et petit bois lors de l'allumage. Rendement estimé : entre 20 et 25% du poids de bois. »
Nous arrivons dans la zone des sources. L’eau sort de terre entre les éboulis et coule sur les pierres couvertes de mousse.
Plusieurs groupes se sont déjà installés pour déjeuner, mais nous trouvons quelques rochers pour nous poser à proximité du chemin plus aval. Jean-Marie commence à nous servir le vin d’orange (Yvette ta production de cette année est un régal ! consolide ton pied et reviens nous vite…)
Quand une chorale s’avance vers lui pour lui souhaiter un bon anniversaire : 83 ans ce jour et toujours vert, sur les pistes et à l’ordinateur pour la préparation des tracés et profils et aussi pour la rédaction des blogs…. Grand respect, félicitations et encore de nombreuses années de marche avec nous. Pour revivre ce beau moment cliquer sur le lien
Plusieurs bouteilles de vin sont débouchées… Mais Jean Ma boit de l’eau...(photo à l’appui Monique !!!)
La collation terminée, les randonneurs courageux G1 du jour passent un petit pont et prennent un petit chemin qui monte et laisse voir une nouvelle résurgence.
Nous sommes en dessous de la barre de la Cayre.
La pente est un peu raide et le sol devient pierreux. Mais rapidement nous atteignons l’entrée principale de la Grotte de la Castelette.
Munis de nos lampes nous pénétrons dans la chambre et pouvons observer les concrétions calcaires en plafond.
Au fond, la nappe apparaît sous la voûte.
Nous pouvons ressortir par une deuxième ouverture qui donne sur le vallon rocheux et humide et regagnons un peu plus haut le chemin.
Nous redescendons pour retrouver nos amis G2 et réalisons la photo de groupe.
Il nous faut maintenant effectuer le retour vers les voitures. Nous allons marcher en rive droite, tout au moins au départ et nous éloigner de l'Huveaune.
12 randonneurs de fin de peloton feront une trace légèrement différente de celle de la tête, plus près de l’Huveaune.
Ils retrouveront le groupe sur la rive gauche avant de repasser les 4 gués de l’aller.
Nous prendrons notre habituel pot de fin de randonnée à St Zacharie.
Merci à Alain et Joël pour cette randonnée inédite au Cercle mais bien prisée par les randonneurs locaux et marseillais.
Merci également aux photographes du jour, Claude C., Nicole, Rolande et Jean-Marie.
La semaine prochaine , Jeudi 31 mai 2018 :
G1 Départ: 7h30 Jack 785-2 - Ste Agnès- Siricocca- Mt OURS Moyen*** 9,1 km Dh :695 m
La Pointe de Siricocca, sommet panoramique, tour de guet idéale, domine Sainte-Agnès, village littoral le plus haut d’Europe . Panoramas sur la Riviéra et le Mercantour Parking : 06500 Sainte-Agnès
G2 Départ: 8h30 Rolande 883 - Notre Dame D’Afrique et les 3 cols Moyen* 10,5 km Dh : 400m
Randonnée dans l’Estérel à la découverte d’une végétation variée avec de magnifiques points de vue. Première partie du circuit inédite
Parking : Rue J.B . Pastor