Il vaut mieux ajouter une date à cette rando car depuis 2007 nous avons eu plusieurs fois l'occasion de retrouver ce superbe petit lac, de près ou de loin.
Car c'est sur une grande "classique" du Mercantour que Jean nous a proposé de randonner aujourd'hui. Ce sont donc dix marcheuses et dix marcheurs qui se retrouvèrent sur le parking supérieur du Boréon, au-dessus de Saint Martin Vésubie.
La route pour arriver jusque là n'a pas été facile vu le nombre de travaux en cours dans la vallée de la Vésubie et les dernières voitures arrivèrent vers 9 h 30. A l'arrivée des premiers vers 9 h, la température était de 10 ° environ et le soleil n'ayant pas encore dépassé la cime des arbres…ça caillait! Certaines dames regrettaient déjà d'être venues en short. Mais à 9 h 30, le soleil est enfin venu leur redonner le sourire.
Jean nous présente la randonnée : "aujourd'hui c'est une randonnée facile (on en reparlera plus tard …ndlr) de 9 km avec une dénivelée de 550m. Nous monterons directement jusqu'au refuge de la Cougourde à 2090m. Tout est en montée, facile, sauf la fin plus difficile pendant environ ¼ d' heure. Ensuite nous gagnerons le lac de Trecolpas où nous prendrons notre repas tiré du sac. Enfin, nous redescendrons par une autre piste rejoignant la première partie de la montée."
Après la photo de groupe, Jean donne le signal du départ : il est 9 h 45.
Au travers d'une dense forêt d'épicéas et de pins , le groupe attaque tranquillement la montée. Très rapidement Jean nous montrera un chemin qui part vers la droite : "Voici le départ pour le sommet de Pisset où Roland avait accompagné un groupe de 12 audacieux randonneurs en Octobre 2009, rando sportive sans comparaison avec ce que nous allons faire aujourd'hui."
Nous continuons notre montée dans les bois. Il fait plutôt frais. Jean nous a promis la pause banane dès que nous aurons retrouvé le soleil.
Par une trouée dans les arbres, Jean nous montre la Cougourde qui culmine à 2901 m. C'est là que nous allons, tout du moins au pied, rassurez-vous, nous précise t'il.
Le chemin est par endroit parfaitement empierré, caladé est le terme technique. Des pierres levées le coupe de temps en temps pour canaliser l'eau. Du beau travail, il est vrai que les pierres plates ne manquent pas par ici !
En dehors des zones caladées, le chemin est assez "rugueux" et certains s'inquiètent déjà de la descente lors du retour. D'ailleurs, l'état des chemins sera le fil rouge de la journée. Nous en parlerons sans cesse, avançant de difficultés en difficultés.
Enfin la pause vers 1900 m , dans un joli coin, au bord du ruisseau que nous avons longé depuis quelques temps et franchi de nombreuses fois sur des passerelles de bois en fort bon état. Bien installé sur une souche, Jean-Louis à l'aide de ses jumelles (7.90 € chez Lidl) observe des aigles qui évoluent tout en haut de la montagne sur notre gauche.
Nous avons maintenant atteint une assez grande altitude pour retrouver les mélèzes et quelques pins cimbro (aroles).
Puis nous reprenons nos sacs pour progresser jusqu'à la bifurcation directe qui monte soit vers le refuge, soit vers le lac de Trécolpas. Au passage, Alice va déguster une myrtille attardée et une mini-framboise : attention à l'urine de renard !
Avant de grimper vers le refuge, Jean nous propose de nous donner quelques détails sur la faune locale car nous pourrons rencontrer des bouquetins au refuge. A partir d'un texte de Bruno auquel nous adressons une amicale pensée, il nous explique que le bouquetin , ongulé puissant atteignant 100 kg, paré de magnifiques cornes annelées est un rescapé de la chasse. A la fin du 19ème siècle, il n'en restait que quelques uns dans le massif du Gand Paradis. En 1920, le Roi d'Italie décida d'en réintroduire 24 sujets dans le massif de l'Argentera. Aujourd'hui, on en compte dix neuf mille dans les Alpes et environ 400 dans le Mercantour où il fut réintroduit en 1987.
Le bouquetin vit en hardes, jeunes et étagnes (femelles) d'un côté et mâles adultes de l'autre.
Autre habitant de ce massif, le "casse-noix moucheté"(Nucifraga caryocatactes). A l'automne ce bruyant oiseau organise des réseaux de garde-manger dans lesquels il enterre son régal, les graines de pin Cimbro. Comme c'est un étourdi, il oublie parfois où il a caché ses graines et on voit souvent les pins Cimbro pousser en groupe de quatre ou cinq.
Comme nous n'avons pas de photo du casse -noix, vous aurez une deuxième photo du bouquetin -Non je blaque, c'est une erreur technique
Nous attaquons la montée vers le refuge, doublés par un rapide marcheur portant un lourd chargement : le ravitaillement du refuge. Sa lourde charge ne l'empêche pas de grimper à une vitesse qui est loin d'être la notre.
Aujourd'hui pas de petites fleurs mais par contre beaucoup de carlines (carlina acaulis) superbes.
La pente est moins raide que nous le pensions. Jean nous avait bien conditionnés au départ et c'est sans problème que nous atteignons le refuge à 11 h 50, altitude 2090m. C'est un bâtiment important, n'imaginez pas une petite cabane comme nous en avons rencontrée parfois. Le site est superbe. C'est un large cirque ouvert seulement vers le sud par le vallon qui nous a conduit jusqu'ici. Bien sur , c'est le rocher de la Cougourde (Cougourde = gourde en patois, issue d'une courge) qui est le plus remarquable mais le plus imposant est la cime de l'Agnelière au sud-est. Notre objectif, le lac de Trecolpas se trouve au pied de ce massif. Nous n'en sommes qu'a environ 1,5 km, pratiquement à la même altitude.
Il fait toujours très beau et, profitant de la pause nécessaire après notre montée assez rapide, Jean va compléter notre savoir (doux euphémisme) sur les lacs du Mercantour. Le massif étant essentiellement cristallin, très peu de roches sédimentaires permettant la dissolution du calcaire comme dans d'autres massifs, les lacs, ici, ont tous, à deux exceptions près, pour origine une érosion glaciaire. On les rencontre, en effet, dans des cuvettes que les glaciers ont creusé voici 20.000 ans lorsqu'ils rencontraient un obstacle plus dur sur leur chemins, les verrous. En se retirant, ils ont libéré ces creux qui se sont immédiatement remplis d'eau. Ce phénomène se poursuit toujours : lac Pagari il y a 50 ans, lac Blanc il y a 30 ans et lac Muraion en 1985, signe d'un réchauffement climatique. Photos à l'appui : impressionnant.
A partir de mi-octobre et jusqu'à fin juin, selon l'altitude et l'exposition ces lacs sont gelés et disparaissent souvent sous une couche de neige.(cf notre rando d'Allos en juillet 2010)
En tout cas, pas de bouquetins ici. Peut-être aurons plus de chance vers le lac de Trécolpas.
Pour gagner le lac, nous suivrons pratiquement une courbe de niveau jusqu'au "verrou" ce qui devrait être facile. Mais nous avons à franchir un long pierrier très inconfortables à nos genoux et à nos chevilles . Une de nos amies, fatiguée peut-être par l'altitude a du mal à progresser dans des pierres branlantes. Heureusement nos deux serre-files, Daniel et Jacky vont l'aider à passer cet obstacle.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car le "Clapier" suit de peu. C'est la même chose mais en plus chaotique. Il se termine par une série de cairn très travaillés. Nous en profitons pour faire une petite pause permettant à notre amie de reprendre son souffle.
Dûment autorisé par notre meneur, Jacky est déjà parti pour commencer à pêcher. Ne rêvons pas trop sur notre repas de tout à l'heure, d'ailleurs il est limité par la reglémentation quant au nombre de prises… il n'y en aura pas pour tout le monde.
Le "verrou" est à trois cent mètres. C'est la dernière difficulté que chacun passera joyeusement, le lac est là, un peu en contrebas.
Enfin une fleur, juste en haut du "verrou" un joli lupin (lupinus augustifolius) complètement égaré en ces lieux et à cette saison. Jean-Marie ne ratera pas la photo.
Superbe ce petit lac et son environnement. Là encore il se trouve au fond d'un grand cirque dominé par la cime de l'Agnelière et par la cime de Fenestre. Le "Pas des Ladres" entre les deux cimes est parfaitement reconnaissable. C'est de là en Juin 2007 que nous avions pu admirer ce lac, petit bijou enchâssé dans des montagnes arides.
Il est 13 h 15, et alors que chacun s'installe pour pique-niquer au soleil, Jean-Louis s'est rapidement déshabillé et va goutter la fraîcheur de l'eau. Son bain sera bref, la température étant selon lui de 14/15°. Jean confirmera après une mesure précise, 14° tout au bord, donc certainement moins un peu plus au large.
Quelques vaches paissent tranquillement derrière nous mais elles-aussi ont soif. Nous sommes installés juste dans leur passage habituel vers le lac et si certains se déplacent pour leur faciliter l'accès, d'autres vont rester en place, stoïquement.
Il fait très bon au soleil, nous sommes bien installés et pas trop pressés de rentrer car jusqu'à 16 h 30, la circulation sur la route de la Vésubie est sérieusement perturbée par les travaux.
Ce petit lac est une pure merveille, aussi bien par sa couleur que par son cadre, nous ne regrettons ni les éboulis, ni les mauvais chemins qui nous ont conduit jusqu' à lui.
Notre pêcheur est bredouille, il aurait mieux fait de faire la sieste comme Ginou, Beps ou Jean-Marie ou bien aller " taper le carton" avec ses partenaires habituels.
Jean donne le signal du départ et à 14 h 45 nous reprenons la route. Le soleil s'est caché et la température a bien fraîchi : très bonne prévisions de la météo.
Dans la descente du "verrou", Beps qui marchait sur le bord supérieur glisse sur une pierre. Selon ses suivants immédiats, il a tenté à plusieurs reprise de retrouver son équilibre, mais finalement il termina en contrebas, entraîné par son sac. Une petite écorchure au genou et une plus sérieuse au coude, qu'il refusera de soigner sur le champ. Jean en prendra une photo en gros plan que votre rédacteur se refusera de publier…
Nous poursuivons la descente vers l'embranchement du refuge. Descente difficile, aux pierres de ce matin, se sont ajoutées des racines traîtresses, alors prudence. Nous retrouvons notre chemin de ce matin et … si, aujourd'hui nous n'avons pas eu droit au point G, Jean nous fait découvrir une nouvelle marque, un point de nivellement général qui n'indique que l'altitude.
Le nivellement général de la France (NGF) constitue un réseau de repères altimétriques disséminés sur le territoire français métropolitain continental, ainsi qu'en Corse, dont l'IGN a aujourd'hui la charge. Ce réseau est actuellement le réseau de nivellement officiel en France métropolitaine.
On distingue cependant deux réseaux :
NGF - IGN69 pour la France métropolitaine, le « niveau zéro » étant déterminé par le marégraphe de Marseille ;
NGF - IGN78 pour la Corse, le « niveau zéro » étant déterminé par le marégraphe d'Ajaccio.
L'accès aux fiches signalétiques de chaque point peut se faire depuis début 2007 via le site géoportail (surcouche "repères de nivellement").
Il ne reste plus qu'a descendre jusqu'au parking, maudissant toujours ce mauvais chemin agrémenté par le ruisseau qui cascade joyeusement alternativement à gauche et à droite. Dans un passage qu'il qualifiera de "Défilé de Roncevaux" Jean s'est embusqué pour nous photographier un à un.
Finalement cette rando n'était pas aussi facile que cela. Ce n'était ni la dénivelée ni la longueur ayant posé problème, mais plutôt la qualité des chemins.
Rendez-vous est pris à Plan du Var, au café-restaurant des Deux Vallées, cher à notre guide qui doit y préparer notre venue pour une rando-restaurant dans ce coin. C'est là que nous prendrons notre pot de l'amitié.
Merci Jean, cette grande classique méritait bien quelques efforts et bravo pour ta documentation.
Merci aux photographes, Jean, Jean-Marie, Jean-Louis.
La semaine prochaine, Jeudi 23 Septembre à 7 H 00 : Les Balcons de La Vionène – ROURE ( 06 )
Magnifique circuit en moyenne Tinée entre les villages de Roure et de Roubion parcourant, en suivant les courbes de niveau, la profonde vallée de La Vionène .
Nous suivrons à l’aller un sentier facile qui offre une très intéressante vue panoramique sur les villages perchés, le Lauvet d’Illonse, le Col de La Couillole et le célèbre Mont Mounier .
Après un passage un peu plus technique mais très court dans un couloir d’avalanche et un impressionnant glissement de terrain dans les pélites rouges, le pique-nique sera sorti du sac sur les berges de la Vionène .
Deux groupes seront constitués. Les plus téméraires pourront traverser le torrent ( il n’y a plus de passerelle depuis l’avalanche ) selon le niveau de l'eau et rejoindre rapidement le village de Roubion par le G R 52 A ( compter 1 H 15 aller-retour ).
Le retour se fera en empruntant un astucieux petit sentier qui longe un « béal » jusqu’au village de Roure.
C’est une randonnée moyenne ne présentant aucune difficulté particulière .
L. : 10 Km 800 – Dh : 360 m – D :4 H 00 . Niveau : Moyen Médio . Option village de Roubion : + 3 Km 600
Responsable : Jean et Joël
Quelques photos en bonus
Le chef en tête de sa petite troupe
Les aigles sont la-haut mais Jean-Louis veille
Autour du refuge
Le Clapier
Elles arrivent en haut du verrou : ravies !
Le groupe s'installe pour le pique-nique
La vache !
Qu'il est beau ce lac !
Le vallon de retour
Honneur à nos serre-files : merci messieurs
Sur le pont : la même photo a été faite en 2007
Dans le "Défilé de Roncevaux"