Bras : vallées du Haut Argens
Aujourd’hui Bruno est indisponible, Jean-Marie se dévoue donc pour le remplacer « au pied levé ». Il nous propose un parcours dans les vallées du Haut Argens à partir de BRAS. C’est cette même rando qui fut programmée en décembre dernier, dans des circonstances similaires, puis annulée pour cause de mauvais temps. Nous avons rendez-vous sur le parking de Bras. Les premiers arrivés aperçoivent une dame qui semble attendre le bus. Mais renseignements pris, ce n’est pas le bus qu’elle attend, mais un groupe de randonneurs. Eh bien voilà c’est nous ! Mme APARICIO donc, elle-même grande randonneuse devant l’Eternel, va nous faire visiter la chapelle Notre-Dame de Bethléem, dite « chapelle des Templiers ».
Toutes les voitures à Bras étant arrivées, nous suivons notre guide dans les rues de la ville, avant de pénétrer dans la chapelle. La chapelle romane Notre-Dame de Bethléem était au centre de l’ancienne commanderie templière de BRAS. Installés au XIIIe siècle, les Templiers vont alors participer à la croissance du bourg. Cette Commanderie était en fait une exploitation agricole qui assurait le ravitaillement des établissements templiers d’Orient via le port de Marseille. La chapelle récemment restaurée se compose d’une nef unique à deux travées, d’une abside en cul de four, et d’un clocher-pignon.
Mais il est temps à présent de randonner. Cela nous fera le plus grand bien. Car certes le ciel est bleu, le soleil brille, mais le thermomètre indiquait –3° à notre arrivée. Bref on se gèle ! Mais Jean réclame une photo de groupe, photo remarquable, car il réussit à faire tenir dans le cadre les 29 randonneurs et randonneuses, y compris lui-même ! Nous sortons de Bras en suivant un chemin goudronné. « Aujourd’hui, nous dit Jean-Marie, nous marcherons souvent sur le macadam. Cela nous changera des sentiers boueux de la semaine dernière ! » « Dieu merci, nous n’y étions pas ! » pensent la plupart d’entre nous. Autre point positif, la randonnée est super facile, malgré ses 18 km : aucune difficulté, profil raplapla, dénivelé négligeable. Certes nous commençons par une côte (tout juste une côtelette), mais ce sera la seule de la matinée. Cette rando est baptisée ABC (Argens, Bras, Cauron), car partant de Bras, nous suivrons le Cauron, jusqu’à ce qu’il se jette dans l’Argens. Nous longeons donc la vallée du Cauron, entre champs et vignes. Avant d’aborder une zone plus ombragée où les chênes dominent.
Puis nous atteignons la cascade du Tombereau, une chute de 10 mètres de haut sur l’Argens peu avant sa confluence avec le Cauron. « Site frais et ombragé », dit le guide. Sans doute très apprécié quand il fait plus chaud. Un peu plus loin, un pont sur l’Argens permet aux amateurs d’admirer les poissons. Car l’Argens, tout comme le Cauron et les nombreux ruisseaux qui traversent la commune de Bras font le bonheur des pêcheurs. Et nous avons de la chance, car après ces derniers mois pluvieux, « que d’eau, que d’eau ! » - comme aurait dit Noé. Puis nous reprenons notre route à travers champs. Nous avons quitté le macadam mais heureusement le sol est bien sec. A présent nous abordons un sous-bois où un petit raidillon nous conduit à l’Argens. A nouveau un paysage d’eau s’offre à nous, au milieu d’une végétation luxuriante. Puis apparaît une entrée de grotte. Il s’agit d’un tunnel – bas de plafond – dans lequel Jean-Marie nous invite à pénétrer. Afin d’admirer, pour ceux qui le souhaitent, le pont romain de San Sumian, où l'Argens a creusé un pont naturel dans le calcaire. Gérard, soucieux de ne pas salir son pantalon tout propre, reste prudemment à l’entrée du tunnel. D’où ressortent bientôt des randonneuses émerveillées par tant de beauté (voir galerie de portraits plus loin).
Il est déjà midi et nous n’avons pas encore atteint la moitié du parcours. N’empêche, il ferait bon se restaurer un peu. Quelques minutes plus tard, nous nous arrêtons dans une clairière pour y pique-niquer. Dommage, nous ne profiterons pas des rayons du soleil, car le ciel se voile. Après leur repas, certains se réchauffent comme ils peuvent, par exemple avec l’excellente verveine de Paulette, venant après la non moins excellente Turlutte de Daniel Royer. Il est à peine 13 heures quand nous reprenons notre marche. Très vite la piste que nous suivons se transforme. Le terrain, d’abord souple, devient carrément lourd. La boue colle à nos semelles, notre démarche s’alourdit et nous risquons à chaque pas de glisser dans la gadoue. Certains profitent d’une belle flaque d’eau pour nettoyer leurs chaussures. Déjà ? C’est sans compter sur le prochain passage boueux qui ne tarde pas à venir. Mais quand on aime la propreté, on ne craint pas de laver, relaver … et re-relaver. Un peu plus loin le bruit court : « Jean-Marie propose de nettoyer nos chaussures à l’arrivée ! » On peut rêver, l’espoir nous fait marcher ! Par endroits, une immense flaque de boue nous oblige à chercher un contournement. Sur la gauche, un champ à la terre bien grasse. Sur la droite, le sol détrempé à peine recouvert de feuilles mortes. « Quelle galère ! Si j’aurais su .. ! » Camille a vite fait de rebaptiser la rando : « ABC = Argens, Boue, Cauron ». Apercevant une grande flaque encore gelée, Jean Borel veut nous faire le coup de Jésus marchant sur les eaux. Mais la glace craque et Jean se retrouve les deux pieds dans la gadoue. Ses pieds, les voici, ou serait-ce ceux d’un autre ? « Ca va Jean ? Pas trop mouillés les pieds ? » Mais Jean prétend qu’il reste bien au sec dans ses chaussures. Après une heure de marche dans ces conditions difficiles, nous atteignons un pont sur l’Argens et - ô merveille ! - voici une route goudronnée. C’en est fini de cette galère !
Jean-Marie nous conte alors l’histoire de San Sumian. Plus exactement l’histoire de sa statue. Statue priapique, dont l’érection remonte à … beaucoup plus que ça ! Sur cette statue, les deux mains du saint se rejoignent à la hauteur du nombril. Juste au-dessous se creuse une cupule polie par des siècles de dévotion. Car à cet endroit précis (*), les jeunes filles et les femmes stériles venaient poser leurs lèvres, dans l’espoir d’obtenir un mari ou un enfant. Cette statue se trouvait dans l’église de Bras. Mais l’Eglise a interdit ce culte et mis la statue priapique au musée. Dommage, nous n’irons pas célébrer ce saint sympathique.
Nous repartons en évitant la route directe vers Bras. Car Jean-Marie nous dit : « Nous ne sommes pas pressés : le café (qui reste notre objectif principal) n’ouvre qu’à 16 heures ». Nous grimpons donc (il s’agit de la grimpette de l’après-midi) sur une colline, où se dresse la Chapelle Saint-Étienne, lieu de pèlerinage. Puis en redescendant vers Bras, nous découvrons les Gours Bénits, lacs et gouffres d'origine volcanique. Ce sont de petits étangs profonds et limpides ; lors du tremblement de terre qui détruisit Lisbonne en 1755, leurs eaux seraient devenues rouges. Enfin nous parvenons à Bras. A l’entrée du village, Jean-Marie voudrait nous faire admirer le vieux lavoir. Mais le groupe passe devant, sans le moindre regard. Direction le café ! Où nous prendrons une boisson réconfortante bien méritée. Car marcher dans la neige, ça use, mais marcher dans la boue, ça use encore bien plus !
Merci Jean-Marie pour cette très belle randonnée conduite au pied levé, mais de main de maître.
(*) « que rigoureusement ma mère m’a défendu d’ nommer ici »
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY.
Encore quelques photos :
Groupe de randonneuses
Le groupe des « petites jambes »
Que d’eau, que d'eau !
Au sortir du tunnel Sortie de tunnel (suite)
Prochaine sortie : Jeudi 29 janvier - 8 h 00 - Le RAYOL (83) Les hauts du Rayol
Golfe de St TROPEZ / Pays des MAURES… Tous les bonheurs sont dans la nature.
L'église du PATEK et son escalier monumental, les cols de l'ÉTOILE et du CANADEL, les plages de PRAMOUSQUIER et du RAYOL seront les points d'orgue de ce magnifique parcours empruntant dans son final le sentier de l'ancienne voie de chemin de fer de TOULON à St RAPHAËL.
Durée : 4,30 h - Longueur : 14,5 km- Dénivelée : 424 m - Niveau : Moyen MEDIO
Responsable : Jean BOREL