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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 17:00

LA CROIX DE PROVENCE-
Montagne Ste Victoire.

 

Après un raté en 2007 pour mauvaises conditions climatiques, Bruno GUERIN avait besoin d'une revanche et, en ce début d'octobre, il nous proposa une nouvelle tentative (avec cependant une option de repli au cas ou…). Il faut savoir que les conditions d'accès y sont particulières et qu'en cas de fort vent, les sentiers sont fermés autour de la Sainte Victoire ( risques incendie et chutes) et que la pluie, même la veille de la rando, rend les accès trop glissants. Aujourd'hui tout semble OK, il fait beau, température 8 ° au départ, vent du nord-ouest faible.   Ce sont 13 marcheuses et 12 marcheurs qui se sont retrouvés sur le parking du lac BIMONT après un petit parcours bien accidenté pour éviter la traversée d'Aix-en-Provence : 14,5 km à parcourir avec une dénivelée de 800 m, avec possibilité, pour les petites jambes, de s'arrêter à la cote  686, réduisant la dénivelée de 200m.

Deux nouveaux sont apparus dans le groupe, HENRI et JOCELYNE. Nous leur souhaitons la bienvenue.


La montagne Ste Victoire, orgueil des Aixois, est un mythe pour tous les randonneurs. Son nom viendrait de VENTURI, nom celto-ligure du dieu de la montagne et non d'une hypothétique victoire. Elle culmine à 945 m, à la Croix de Provence.

Il est 9 h. quand le groupe s'engage sur le barrage du BIMONT barrant la vallée de Vauvenargues et terminus du Canal de Provence. C'est une réserve d'eau pour les villes de Marseille, Toulon et Aix-en Provence. Nous attaquons directement une montée avec, déjà , en perspective la Croix de Provence.

Bigre, elle semble bien loin et surtout bien haut perchée !



Végétation caractéristique de la garrigue avec ce petit arbrisseau très désagréable au contact, le chêne kermes, extrêmement inflammable. Bien sûr, nous rencontrons du thym  car nous sommes sur une montagne calcaire, quelques colchiques et des asters, c'est de saison. Premier topo de Bruno, au cours d'un arrêt permettant d'adapter nos vêtements à la montée.. Nous sommes sur le sentier IMOUCHA, nom du créateur de l'Association des Amis de la Sainte Victoire.

Petit à petit, la pente devient plus accentuée et le chemin plus caillouteux. Nous marchons sur une arête ( qui n'est pas encore sommitale, n'est-ce pas Jean), les Costes Chaudes, et il faut commencer à bien regarder où l'on met les pieds.

Le vent est de plus en plus sensible…et un peu frais. Mais chacun réagit selon son tempérament du tee-shirt à la polaire.
"Pause banane" à l'abri du vent, un peu serrés au bord du précipice ( n'en rajoute pas trop quand même !). Sur notre droite, vers le sud, le paysage est un peu gâté par l'usine de Gardanne qui, nous expliquera Camille, produit de l'électricité tout en incinérant des ordures.




Mais, heureusement, en premier plan, juste en dessous de nous le paysage est superbe. Une épine rocheuse, sorte de dorsale d'un monstre gigantesque, s'étale vers l'ouest, gris blanc sur le fond vert clair des jeunes pins. Les couleurs sont lumineuses, le vent ayant chassé toute trace de brume, c'est extraordinaire. Le paysage est d'une netteté inouie. Quelques petits cumulus de beau-temps sont là, juste pour faire joli.

Nous atteignons la cote 686 et nous allons laisser cinq de nos "Petites jambes" au Pas de l'Escalettes. Nous en profitons pour leur laisser nos sacs : chic ! chic ! la montée finale sera plus facile, ainsi allégés. Mais ne vont-elles pas en profiter pour manger notre repas ? Prenons le risque.

Bon, ça grimpe un peu plus mais, si ce n'était le vent qui devient désagréable, la montée serait un plaisir. Nous traversons une zone de vinaigriers( Sumac de Virginie-Rhus typhina -pour notre ami Daniel R). Ils portent leurs fruits veloutés rouge amarante. La Croix s'est bien rapprochée, ( en fait c'est nous qui avons progressé vers elle, ballot…)et nous découvrons maintenant le prieuré.

Nous n'avons pas l'habitude de voir autant de monde sur nos sentiers habituels. Là, il faut parfois s'arrêter pour laisser passer des marcheurs : c'est bien un lieu mythique !

Le prieuré a été construit sur l'emplacement d'un ermitage qui existait au 13 ème siècle. En 1654, l'Abbé AUBERT, aidé d'un groupe de donateurs entrepris la construction d'un monastère et d'une chapelle. L'ensemble devint un prieuré qui attira beaucoup de fidèles de la région. Mais les conditions de vie difficiles sur ce piton rocheux conduisirent les moines à abandonner le site qui ne fut plus fréquenté que par quelques ermites. Le dernier fut le frère Elzeard à la fin du 19 ème siècle. Puis ce fut l'abandon et le vandalisme. En 1955, Henri IMOUCHA créa l'Association des Amis de la Sainte Victoire qui a entrepris de restaurer les lieux.

A part la chapelle Sainte Venture, c'est actuellement un chantier. Raymond CADELIS nous y accueille et nous conte l'histoire de ce lieu ainsi que l'évolution des travaux. Grâce à lui, nous pouvons pénétrer dans la chapelle où, selon lui un baptème et un mariage ont été célébrés il y a peu de temps. Courageux les mariés !!!

Je vous invite à découvrir toute cette histoire sur :

http://www.amisdesaintevictoire.asso.fr/ZOOM/chapventure.html

Lorsque la chapelle est ouverte, vous pouvez y acheter de la documentation, des cartes postales et des tee-shirts, ce que ferons plusieurs d'entre nous .

Contournant la chapelle nous poursuivons notre montée vers la croix. Elle est en fer et  mesure 10 m de haut sur socle de 11 m. Elle fut érigée en 1871 pour remercier Dieu d'avoir évité à la Provence l'occupation prussienne. Le vent est maintenant très fort et il faut faire très attention pour faire le tour du socle et bien accrocher les casquettes. Nos compagnes sont un peu décoiffées. Encore un brushing en perspectice ... 
Le groupe s'est un peu disséminé et impossible de le rassembler pour la photo, c'est donc seulement quelques marcheurs qui poseront pour témoigner.

Bruno nous conduit ensuite un peu en contrebas de la croix pour découvrir le "Gouffre". Il faut savoir que le sommet de la montagne est truffé d'immenses cavités provenant de l'infiltration de l'eau dans ce calcaire tendre : les "GARAGAÏS". Là encore, je vous incite à aller sur le lien suivant, très complet sur le sujet :

http://www.amisdesaintevictoire.asso.fr/ZOOM/garagai.html

Nous profiterons de ce regroupement pour faire la photo des 20 randonneurs, heureux d'avoir atteint leur objectif. Il ne reste plus qu'à redescendre, face au vent. Les gentils cumulus de ce matin ont grossi, dommage.

Nous redescendons pratiquement à notre vitesse de montée vu le relief du chemin. Les nombreux passages de randonneurs ont poli le calcaire le rendant glissant comme des savonnettes. Heureusement en quelques endroits la roche a été guillochée pour la rendre plus adhérente.   Quelques fous audacieux s'arrangeront pour atteindre le Pas de l'Escalette bien avant les autres, histoire de vider la bouteille de rosé. Bien installés versant sud, à l'abri du vent et face à ce paysage superbe décrit plus haut que nous nous restaurons. Bien sûr avec un tel effectif il n'était pas difficile de trouver des joueurs de cartes malgré l'absence de notre ami Daniel MANGIN à qui nous dédierons ce petit moment de détente. Il doit bouillir avec son tendon d'Achille douloureux !

Nous avons encore une difficulté à franchir, le début de la descente qui nous conduira au refuge Cezanne. On ne pouvait éviter de parler de lui !





La pente est raide et c'est sur une alternance de grandes dalles de calcaire et de petits passages caillouteux que chacun s'engage, selon son style et son équilibre. Voilà pourquoi il vaut mieux éviter cette rando quand il a plu.

Malgré les difficultés de la descente, on peut admirer, vers l'est, quelques beaux paysages.

Enfin tout le monde arrive en bas sans casse sinon sans efforts et frayeurs pour certains. Du refuge nous apercevons la croix où nous étions tout à l'heure. Les cumulus sont maintenant gris mais ce ne sera qu'un passage, le ciel se dégagera pour la fin de la randonnée.

Nous poursuivons sur une large piste sans difficulté jusqu'à une petite source au pied des "Roques Hautes" où Monique va nous lire un petit texte sur les œufs fossilisés et les ossements de dinosaures qui ont été retrouvés dans ce massif. C'était il y a 70 à 50 millions d'années avant notre ère, alors…

Depuis la fin de notre descente et jusqu'au retour aux voitures, nous aurons de superbes points de vue sur l'extémité ouest de la Montagne Ste Victoire. Nous atteignons maintenant le vallon du Marbre où se trouve une ancienne carrière désaffectée. C'est une immense falaise rouge qui a été creusée depuis la crête. Le marbre, de mauvaise qualité semble t'il, se trouvait à la partie inférieure. Le site, bien tagué, ne semble pas inspirer le groupe qui ne s'y attarde pas. Nous retrouverons ce marbre, taillé pour faire le dessus des tables et des sièges du coin pique-nique situé un peu au-dessus du barrage du Bimont. Elles ne risquent pas d'être cassées ni volées…Comme souvent dans nos randonnées, la fin des parcours se fait à vive allure, les marcheurs ne semblant avoir qu'un seul objectif, retrouver leur voiture. Quelques-uns, cependant, traînent calmement et en profitent pour aller jeter un coup d'œil sur l'entrée de l'eau du Canal de Provence qui sort de la montagne.

Chaussures changées, nous irons prendre notre pot à Vauvenargues, étrange village tout en longueur, avec une seule rue en sens unique mais possèdant un très beau chateau.

Merci BRUNO, tu as parfaitement réussi cette journée en nous offrant cette balade superbe.

 

Merci aux photographes, Bruno GUERIN, André TUPIN, Yvette et Jean-Marie CHABANNE (Ils se sont régalés, le rédacteur nettement moins pour sélectionner celles à publier)

 

La semaine prochaine, le jeudi 9, Jean BOREL nous conduira sur les sentiers autour du BOURGUET avec deux parcours dont un pour les "Petites Jambes" et un restaurant.

Quelques photos en bonus.

Sacrée Croix, elle est vraiment très loin !





















De vrais randonneurs !




Qu'il est bien ordonné ce champ d'olivier s !















Qu'elles sont mignonnes nos gourmandes  ( et partageuses)!


Le chantier du prieuré, nous y reviendrons dans quelques années pour refaire la photo


La preuve que nous y étions
Juste en-dessous de la Croix : cratère ou érosion ?



















La Sainte Victoire, face ouest, sous tous ses aspects.

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