Rocher de Roquebrune : 26 novembre 2009
Rocher de Roquebrune : les 4 sommets
Aujourd’hui Bruno Guérin nous emmène à deux pas de
chez nous. Nous allons gravir le Rocher de Roquebrune. Ou plus précisément les quatre sommets du Rocher. Il est 8h30. Nous voici 20 randonneurs au pied du Rocher. Vingt randonneurs prêts à nous
lancer à l’escalade de ces quatre sommets. Nous serons 21 lorsque Françoise – qui s’est trompée d’heure – nous rejoindra. En l’attendant, Bruno nous présente la randonnée.
« Nous allons monter d’abord au sommet n° 1 (373 mètres), par un sentier assez raide, avec une petite escalade sur la fin. Ensuite on redescendra avant de grimper au sommet n° 2 (369 mètres). Il y aura là quelques passages délicats. Après on redescendra pour grimper à nouveau jusqu’au sommet n° 3. On redescendra au pied de la muraille pour pique-niquer. Et l’après-midi nous monterons au sommet n° 4, parmi les plaques et les rochers ».
Quel
programme ! Et dire que certains croyaient que ce serait une petite rando facile d’à
peine 10 km ! Mais avec son profil en dents de scie, le dénivelé frisera les 800 mètres. C’est clair : nous allons en baver ! Mais le temps passe et toujours pas de
Françoise ! Qui plus est, la communication entre elle et nous est coupée. Bruno meuble un peu le temps mort en nous parlant d’un sujet qui le passionne : la géologie.
« Le Rocher constitue un
énorme bourrelet de roche sédimentaire au pied des Maures. Roche appelée arkose et composée d’un conglomérat de roches diverses : gneiss, embréchite, granit, galets
de rhyolite ». Bruno tente encore de nous faire patienter, en nous parlant du circaète Jean-le-Blanc, du merle bleu ou du blaireau. Mais il faut se rendre à
l’évidence : Françoise ne viendra plus. D’ailleurs il fait frais et nous avons besoin de nous dégourdir les jambes.
Nous nous élançons en direction du sommet n° 1 : le Rocher des
trois croix. Nous montons par un sentier assez raide, à travers un bois de chênes-lièges. Sentier vite encombré de rochers qui forment de hautes marches. Rien de tel pour nous
réchauffer. A la première halte, nous nous allégeons de quelques vêtements superflus. Nous empruntons à présent un chemin à découvert, en direction d’une belle dent rocheuse. La végétation se
fait moins dense. Nous pénétrons dans le monde des rochers. Yvette demande : « C’est l’heure du casse-croûte ? » La réponse est
N
ON. Ce n’est pas l’heure. Nous poursuivons notre grimpette en direction des trois croix. Nous en apercevons deux, juste au-dessus de nous. Encore un peu
d’escalade et nous atteignons le sommet n° 1. Jean scrute le bas du Rocher : « J’ai beau chercher. Je ne vois pas Françoise. » Puis tout
à coup « Regardez là-bas, le renard ! » Un renard grimpe en effet dans les rochers. « Il monte mieux que
nous ! » remarque Martine. Le ci
el est couvert. Malgré la brume, la vue est magnifique. Ici la mer, puis le massif des Maures. Et de l’autre côté, la vallée de
l’Argens et l’Estérel. Pendant la pause, Bruno nous conte l’histoire des trois croix. « Le Rocher des Trois Croix, nom véritable du rocher de Roquebrune, a toujours fasciné les
hommes qui y dressèrent jadis trois croix aujourd’hui disparues. Celles que l’on voit à pré
sent sont
l’œuvre du sculpteur Bernar Venet, établi au Muy depuis plusieurs années. Sensible à la beauté du lieu, Bernar Venet souhaita « signer » ce paysage grandiose et mystique à la
fois. Pour chacune de ces croix le sculpteur a choisi de rendre hommage à trois artistes majeurs de l’histoire de l’art. Il s’est inspiré de célèbres
crucifixions peintes au 14ème, 15ème et 16ème siècles ». Le randonneur averti aura bien sûr reconnu aisément la référence aux
œuvres de Giotto, Grunewald et Le Greco !
« On reprend la
marche » nous dit Bruno. « On va passer sous une croix ». Nous abordons un passage très étroit. A droite, c’est le
rocher. A gauche, c’est le vide. « Ne vous approchez pas du bord ! » Ce pourrait être le leitmotiv de la journée ! Heureusement des
câbles ont été installés en début de descente. Il suffit de bien s’accrocher ! Après le passage câblé, nous poursuivons notre descente dans ce que Bruno appelle « un chaos
cyclopéen », c’est-à-dire un amoncellement colossal de rochers. Nous poursuivons notre parcours d’escalade ou plutôt de désescalade. A ch
acun sa méthode :
face au vide ou face au rocher. L’important est de trouver les bons points d’appui et de ne pas se bousculer ! « T’es content d’être
venu ? » demande Bruno à Jacky. Qui semble apprécier cette descente le long de la corniche rocheuse.
Puis nous apercevons
d’en bas le sommet n° 2. Encore quelques minutes de grimpette. Soudain Jean nous dit « J’entends Françoise. Elle arrive ! » Est-ce une
blague ? Mais non, on entend une voix au loin. C’est Françoise qui s’approche. Arrivée au sommet elle nous expliquera qu’elle n’a ni trouvé notre parking ni suivi notre itinéraire. Peu
importe puisque la voici. La grimpette n’est pas tout à fait terminée. Il nous faut encore contourner puis escalader d’énormes rochers. Et nous voici au sommet n°
2. A
présent le soleil brille et de partout la vue est magnifique. Il est 10h40. Nous prenons enfin le temps d’une pause casse-croûte. Puis il nous faut redescendre, dans les rochers d’abord, dans la
caillasse ensuite. Quelques minutes plus tard, Bruno nous annonce : « A partir d’ici, vous pouvez ressortir vos bâtons ! » Car ces
fi
chus bâtons étaient bien encombrants dans les passages d’escalade. Nous poursuivons notre descente jusqu’au pied du Rocher. Nous marchons à présent sur une
large piste, facile, agréable. Pas besoin de regarder ses pieds ! On peut en profiter pour admirer le Rocher de Roquebrune vu d’en bas. « Ce
rocher, nous dira Bruno, est à cheval sur les communes de Roquebrune-sur-Argens et du Muy. L'érosion y a sculpté et cre
usé des grottes,
agrandi les failles et modelé des colonnes en forme de champignons, comme les Deux Frères ». Les Deux Frères, justement les voici, se détachant sur fond d’azur.
« On dirait un paysage phallique » remarque fort à-propos Daniel. Nous nous arrêtons pour contempler ce paysage à la fois sauvage et colossal
par sa taille. Impressionnant ! Brun
o se met à l’écart et nous raconte : « Le sommet n° 3 dresse sa fière silhouette postée en
avant-garde des Maures et domine la vallée de l’Argens de ses grès rouges déchiquetés qui annoncent l’Estérel. Dans ce paysage sauvage, ont été mis à jour des vestiges mégalithiques et des oppida de
l’âge de fer, camps retranchés dans leurs enceintes de pierres sèches. Des petites chapelles, un vieux four à tuiles ou d’anciens moulins à huile témoignent de l’importante activité humaine
qui régnait sur les flancs du rocher ».
« En montant vers le sommet n° 3,
nous verrons les vestiges de l’ancien village et de sa chapelle ». Nous attaquons la grimpette et pénétrons bientôt dans un bois de chênes-lièges. « Serrez les rangs pour ne pas vous perdre ! » Nous grimpons donc en nous serrant les uns aux autres.
Bientôt nous pouvons admirer sur notre gauche, une vue splendide sur le sommet n° 4, bien éclairé par le soleil. On distingue nettement la grotte de l’ermite et sa chapelle.
« Nous ne monterons pas à la grotte de l’ermite. D’ailleurs il n’est pas là. On passera en bas et on montera sur la droite ». Mais nous n’en
sommes pas là ! Chaque sommet en son temps. Grimpons d’abord le n° 3 !
Le sentier se faufile entre les sommets 3 et 4.
C’est le Pas du Facteur. Puis nous prenons sur la droite un sentier très raide qui monte à travers parmi les chênes-lièges, arbousiers et bruyères arborescentes. Nous atteignons les
vestiges du village médiéval. Un petit tour près des ruines et nous reprenons notre grimpette. Nous voici maintenant sur la ligne de crête, au droit d’une belle plate-forme rocheuse. Nous
apercevons le sommet, c
onstitué d’énormes blocs, posés les uns sur les autres. Pour atteindre le sommet, il nous faut encore escalader un étroit passage. Bruno et Jean nous aident
à franchir ce passage délicat en nous indiquant les bonnes prises, en nous tenant la main ou en nous tirant. A la descente, Jean offrira même son genou comme point d’appui !
Nous voici enfin au sommet n° 3. Là encore, la vue est magnifique. Le
temps d’une photo – tiens ! sur celle-ci on peut voir les deux photographes ! – et nous descendons au pied des rochers. Il est 13 heures. C’est l’heure du pique-nique.
Le ciel est dégagé, le soleil brille. Nous dévorons notre repas avec appétit. Car l’escalade, ça creuse ! Mais ne nous attardons pas : il nous reste encore un sommet à gravir. Nous
revenons sur nos pas puis bifurquons sur la droite. Nous poursuivons notre descente à l’ombre. Sans trop nous presser, car les marches sont bien hautes. Puis nous parvenons au pied du massif
rocheu
x où se dresse le sommet n° 4. C’est le dernier sommet ! Mais certains commencent à en avoir plein les bottes. Un petit groupe de 4, conduit par
Jean, décide d’en rester là. Ils iront nous attendre aux voitures.
Nous grimpons à flanc de rocher. Sur sa croupe dénudée, dirait Bruno.
La paroi rocheuse comporte de nombreuses excavations, certaines étant
de véritables grottes. On aperçoit au-dessus de nous, la grotte aménagée par « Frère Antoine » qui vit là depuis de nombreuses
années. Nous marchons à flanc de massif et passons
au pied d’une petite grotte transformée en chapelle. Nous grimpons à même le rocher. Bruno entraîne une partie du groupe sur la
droite : la pente y est moins raide. Les derniers préfèrent escalader le rocher en voie directe. La grimpette devient très raide. On avance comme on peut, debout ou à quatre pattes. A mesure
que nous nous élevons, nous découvrons la vue superbe sur la vallée de l’Argens. M
ais certains n’en
profitent guère, occupés à s’accrocher à la paroi des pieds et des mains. Arrivée sur la crête, Cathy semble vouloir prendre son envol. « Est-ce qu’on
arrive ? » On n’arrive pas encore, mais on approche ! Voici à nouveau un passage délicat. Jacky et Camille nous aident à franchir un passage resserré entre deux parois
rocheuses. Il no
us faut prendre appui sur le tronc d’un arbre pour se sortir de ce goulet. Et nous atteignons le sommet. La
vue est magnifique de tous côtés. Nous immortalisons notre victoire par une photo de groupe.
Camille semble épuisé. Mais n’a-t-il pas dit : « C’est fatigant à la longue, toutes ces dames ! » Ces dames qu’il faut tirer, retenir ou pousser dans les passages délicats. Epuisé peut-être, mais ravi sans doute. Danièle tâte son sac. Les champignons qu’elle a ramassés tout à l’heure doivent être en bouillie ! « A présent nous allons suivre la crête, nous dit Bruno. Puis nous descendrons par un bon sentier ».
Nous continuons sur la crête. Le terrain est vraiment très
accidenté : partout des rochers, des trous, des bosses, parmi lesquels il faut trouver son chemin. Mieux vaut regarder où l’on met les pieds ! Mais rien ne presse. Nous sommes parvenus
jusqu’ici sans chute notable. Avec juste quelques égratignures. Prenons notre temps ! Voici enfin le sentier, parsemé de rochers. Nous en avons fini avec notre parcours
d’escalade. Puis nous pénétrons dans un sous-bois, le sentier devient très agréable. Quelques minutes plus tard nous rejoignons nos voitures et nos 4 compagnons de randonnée. Pour fêter cette
grande journée, nous allons à Roquebrune, prendre un pot bien mérité et partager une délicieuse tarte, aimablement offerte par Françoise pour se faire pardonner son retard.
Nous sommes un peu fatigués mais heureux. Heureux d’avoir gravi ces 4 sommets du Rocher de Roquebrune. Mais certains jurent, mais un peu tard, qu’on ne les y prendra plus !
Merci Bruno pour cette magnifique randonnée dans les rochers. Merci aussi à Camille, Jacky et Jean pour leur aide efficace et très appréciée.
Merci également aux 2 photographes : Jean BELLACHES, Gérard CHARPY.
Encore quelques
photos :
Cathy prend son envol
Galerie de Portraits
Randonneurs
Le Rocher sous toutes ses coutures





Prochaine randonnée : Jeudi 3 Décembre à 7 h 30 : Utelle (06)

Nous dominerons tout au long du parcours la profonde entaille des gorges
de la Vésubie.
Nous admirerons la cime de Rocca Sierra et les villages environnants.
En cours de route nous visiterons la Chapelle St Antoine à l'heure de la
pause "banane".
Nous déjeunerons à Utelle, avec visite des ruelles typiques, la place du
village, son église et ses chapelles.
Puis retour par le cayon du Riou et le village en ruine du Villars. Le
sentier montant est taillé dans la roche, mais tout de même très facile.
Durée : 5 h 30 – 17 km- Dénivelé : 700m – Moyen/Alto
Plateau de Caussols-19 novembre 2009
Après les gros efforts de la Cime de PISSET, de ROCASERRA et de la Cime de BAUDON, les marcheurs du Cercle de
Boulouris avaient bien mérité une rando facile…et même un restaurant. C'est ce que Jean BOREL avait préparé pour ce 19 novembre, sur le Plateau de Caussols,
faisant, de plus, ouvrir l'auberge dont c'était jour de repos !
42 randonneurs étaient au rendez-vous aux Claps à la côte 1134 pour une randonnée de 16 km avec une dénivelée de 480 m. Jean nous présente la randonnée nous désignant le radar de l'aviation civile, bien visible de notre
parking de départ, comme sommet de cette marche à 1335m. Il précise que cette rando, avec restaurant avait déjà été faite en 2004. Pour aujourd'hui,
il a réduit la deuxième partie, après le déjeuner, en supprimant une montée, peu appréciée la dernière fois. Il est chaleureusement applaudi pour cette initiative.
C'est exceptionnel, mais nous sommes très nombreux, nous aurons trois guides : Jean qui mènera en tête,
Bruno qui sera serre-file et Roland, au milieu du groupe comme "voltigeur".
Un groupe de "petites jambes" constitué de Grand Pierre et de Jacqueline rejoindra directement le restaurant. Jacqueline précisera : "dans ce groupe il y aura seulement un guide et un serre-file. Ceci méritera bien une photo".
Il est 8 h 45, il fait beau, un peu frais (6-8°) mais pas de vent. Après la traditionnelle photo de groupe, nous partons plein sud sur le GR4, en légère montée puisqu'il nous permettra d'atteindre le col du Clapier à 1257 m.
Déjà nos voitures semblent minuscules.
Le plateau que nous allons désormais parcourir a été décrit comme suit par des élèves de 5ème du collège du ROURET :
- des roches calcaires, plus ou moins sculptées par le ruissellement des eaux
- une végétation d’herbe rase et aromatique (thym, lavande,...) ainsi que des petites forêts de sapins et arbustes (aubépine,...).
- des "dollines". L’herbe au creux de la doline est beaucoup plus riche, plus verte, plus abondante que l’herbe qui entoure la doline. Pourquoi ? Parce qu’au creux de la doline, il y a un sol d’argile, alors qu’ailleurs, on a des roches calcaires avec un sol très fin. Comme l’argile garde l’eau (elle est imperméable), c’est une terre plus humide, plus riche, et l’herbe qui y pousse est plus dense que sur le sol voisin. Le calcaire garde moins l’eau (il est perméable), donc l’herbe y est plus sèche, moins abondante.
- Les
lapiez sont des fissures superficielles du relief et résultent de l’érosion des roches calcaires par le ruissellement des eaux qui les dissout, les ronge. L’hiver, l’eau peut geler dans les
fissures et faire éclater la roche (gélifraction).
Extraits de : http://cds06.free.fr/actions/college/geol_caussols.html
Bon voilà, tout est dit. C'est précisément devant une de ces dollines, sorte de dépression déjà
rencontrées à d'autres occasions que Jean va nous présenter Caussols et son environnement.
A 23 km de la Méditerranée à vol d'oiseau (40 km par
la route), le centre du village se trouve à 1130 mètres d'altitude. Au dernier recensement, la population était de 219 habitants. Il se situe sur un plateau karstique creusé de nombreux avens et grottes . Le plateau est surplombé au sud par la Colle des Maçons
(1417 mètres) et le Haut-Montet (1335 mètres), lui-même surmonté par le radar de l'aviation civile visible depuis le bord de mer. Au nord se situe le plateau de Calern (1458 mètres au Signal de
Calern) sur lequel se trouve l'Observatoire de Calern (où nous étions
en Avril dernier : très jolie rando) et à l'ouest le vallon de Nans où
se situe le point bas de la commune (895 mètres). Le plateau de Caussols en lui-même est constitué d'une plaine de rochers au Sud (les Claps) et d'une plaine de prairies et de cultures au
centre, traversée par un réseau de ruisseaux se déversant dans l'Embut de Caussols.
Le premier peuplement de Caussols daterait de la préhistoire. On compte une dizaine d'enceintes en pierre sèche que la tradition locale considère comme oppidums et fait remonter à l'âge du bronze. L'on trouve des traces d'occupation d'époque romaine dans certaines de ces enceinte, comme au camp des Laves, au collet de l'Adrech.
Les premiers écrits mentionnant Caussols
remontent au XIIe siècle, époque où le village dépendait des Comtes de
Provence. Le village est ensuite resté regroupé autour de l'église jusqu'en 1640, époque où il fut incendié. L'habitat s'est ensuite éparpillé sur
le plateau en petites exploitations agricoles. Cet habitat dispersé prévaut encore aujourd'hui; les seuls regroupements d'habitations se situent dans un petit centre du village autour de
l'église, l'école, la mairie et l'auberge et dans le hameau des Claps à l'Ouest du village.
L'agriculture et l'élevage, qui prévalaient largement jusqu'en 1950 ont fortement régressé depuis, et il ne reste que quelques élevages d'ovins et de caprins, qui limitent la recolonisation du plateau par les pins.
(Extraits de Wikipédia )
La Dolline devant laquelle nous sommes arrêtés est bordée au sud par une très jolie borie, en très bon état. Après les explications de Jean tout le groupe va se diriger vers elle pour la visiter.
Les bories ne servaient pas
d'habitations, même si
quelques témoignages évoquent que des gens s'en sont servi de refuge lors de la grande Peste de 1720 ou durant d'autres époques troublées.
La borie avait presque exclusivement une vocation agricole. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont des périodes de grands défrichements où de nombreuses terres étaient données à des paysans qui, à
condition de la travailler avec assiduité, en devenaient propriétaires au bout de quelques années. Du coup, ces paysans et bergers faisant leur labeur souvent loin de chez eux avaient besoin d'un
endroit où déposer leur matériel ou abriter leur bétail par gros temps. Ce sont eux les constructeurs des bories.
Puis nous reprenons notre cheminement vers le
fameux radar. Sous ce radôme se cache un radar permettant de réguler l'approche des avions pour les aéroports de Nice et de Cannes Mandelieu. Il fait partie du
nouveau dispositif de circulation aérienne mis en place depuis le 14 avril 2005.
NB : Nous, habitants de Boulouris, pouvons attester que ce dispositif est mal appliqué...
Ayant atteint le point culminant de la journée, le Haut Montet à 1335 m, ce sera l'occasion de faire "la pause banane" et de suivre le tour d'horizon que va nous faire Jean à 400 gr. (D'autres auraient dit 360 ° mais ces Messieurs les géomètres qui multiplient, divisent et additionnent les angles préfèrent des unités, certes plus rationnelles mais moins poétiques…)
"Les conditions anticycloniques actuelles
génératrices d'un brume tenace vont limiter notre zone d'observations. Wallou ( expression très borélienne!) pour le Mounier (zut, alors), l'Argentière et le Gelas. Pas de Mercantour aujourd'hui. Nous nous contenterons,
à l'ouest de l'Audibergue-Signal d'Andon (1642 m) à 12 km (Ah !
Huguette), la montagne de Thorenc-Pic de l'Aigle (1644m) à 13 km, et un peu plus au sud, notre Mt.Vinaigre (614m) à 25 km, au nord, la cime du Chéron –Gréollières
( 1778 m) à 11,5 km, à l'est, le Puy de Tourettes (1267m) à 8 km, le Pic de Gourmettes( 1267m) à 7,5 km, le village de Gourdon sur son promontoire, au sud, les villes de Grasse à 6 km, Cannes à
19 km et Nice à 25 km.
Par un chemin en descente longeant la falaise,
nous atteignons l'aire de départ des parapentes et autres parachutes ascentionnels. Trois audacieux se préparent à prendre l'air. La vue sur Gourdon et les vallées qui l'entourent est
superbe.
Petit changement d'itinéraire pour aller visiter
une curiosité du plateau. C'est une première pour Jean mais il va trouver sans difficulté ce qu'il voulait nous montrer. C'est l'Aven des Charognes, immense trou,
résultant de l'effondrement de structures de calcaire tendre, fragilisées par l'érosion des eaux de pluies
chargées de gaz carbonique. Le plateau est truffé de ce type d'Aven que nous avions aussi rencontré sur le plateau de Calern.
"Approchez-vous les charognes !" nous propose Jean. Pas trop près quand même, ça a l'air très profond.
Les photographes seront les plus audacieux.
Puis nous repartons hors piste dans des terrains où les taupinières se partagent l'espace avec les cailloux. Remarquable le travail de ces jolies petites bêtes (jolies chez le voisin !) qui
s'acharnent à creuser des galeries dans ce sol peu profond . Et la terre des taupinières est si fine qu'elle fait rêver plus d'un jardinier, mais pas question d'en remplir le
sac.
Autre trace animale, c'est Roland qui va trouver
la défense d'un petit cervidé. Il en profitera pour donner quelques détails sur ces superbes animaux, aux quelques marcheurs qui l'entouraient.
Nouvelle borie, moins bien conservée, mais équipée d'un joli puits où l'eau affleure, transparente : incroyable sur ce plateau.
Nous nous dirigeons maintenant vers Caussols, mais
tout d'abord Jean fait un petit détour pour visiter l'entrée d'un embut, sorte d'aven horizontal, véritable petit canyon souterrain où l'eau, une fois de plus, a façonné un décor
incroyable…selon les spécialistes.
Enfin c'est l'Auberge de Caussols où nous attendent nos 42 couverts. Voici le menu : pâté de campagne avec sa motte de beurre (tiens tiens, c'est nouveau ça, une vraie motte de beurre dans une cagette en bois),
joues de bœuf en
daube (succulent), agneau grillé, tarte au pommes chaude avec chantilly (délicieuse), café et eau de vie.
Nous profitons du repas pour souhaiter un bon anniversaire à Joël.
C'est l'estomac bien calé que nous sortons de table. Heureusement que Jean a réduit le chemin du retour !
Les "petites jambes", dont le groupe s'est enrichi de quelques marcheurs, rejoindront directement les voitures alors que reste de la troupe effectuera un retour tranquille évitant la montée finale comme Jean l'avait prévu.
Merci Jean pour cette balade relaxe sur ce plateau de Caussols toujours agréable à nos jambes, nos yeux et nos palais.
Grimpette


Ah ! les filles-Ah ! les filles


Juste à ta taille, n'est-ce pas Monique !

Le fameux radar

L'Aven de la
Charogne
Brrr!

Chiffons, recettes de cuisine ,
mecs...
En tout cas ça tchatche!

Que complotent ces trois-là ?

Tout est simple à l'Auberge de Caussols !
C'est encore l'automne

Gorbio - Cime de Baudon : 12 novembre 2009
Gorbio - Cime de Baudon
Aujourd’hui Roland Collomb nous emmène à
Gorbio, village perché au-dessus de Menton. Nous allons grimper au sommet du mont Baudon (1264 m). Certains se souviennent avoir gravi ce sommet il y a deux ans, au départ de Peille. Nous
voici arrivés à Gorbio. Nous sommes 26 randonneurs et
randonneuses. Le ciel est dégagé, la température est douce. Que demander de plus ? Aujourd’hui nous accueillons parmi
nous Joël, déjà connu des habitués du lundi. Roland nous présente la rando. « Nous allons partir en descente.
Ensuite c’est plat. Puis
on remonte jusqu’à Ste Agnès. Là nous formerons deux groupes. Le premier grimpera sur la Cime de Baudon, ce qui nous fera un dénivelé de près de 900 m. Quant aux « petites jambes » ils
suivront un chemin parallèle, à flanc de coteau, jusqu’à la Madone de Gorbio. Ce qui ramène le dénivelé à 667 m. Quand même ! » Et Roland ajoute :
« Je ne vous parle pas de Gorbio. Nous aurons le temps cet après-midi, car j’ai prévu de visiter le village avec le maire de
Gorbio ».
Nous démarrons par une courte descente, suivie d’un court plat. Puis la
route se met à grimper. Nous ne tardons pas à atteindre la chapelle St Lazare, avec son joli porche à arcades. « Cette chapelle a été construite à la suite d’une
épidémie de peste qui sévissait vers la fin du moyen Âge. Lorsque Menton fut ravagé par l’épidémie, les habitants de Gorbio firent le serment d’édifier une chapelle si la peste n’atteignait pas
le village. La légende ajoute qu’un pestiféré arrivé de Menton vint mourir ici. On éleva donc la chapelle sur le lieu précis où il est mort ». Après une courte
pause, nous
continuons notre grimpette vers Sainte-Agnès. Nous suivons à présent un sentier qui longe une immense falaise. Roland nous avait dit : « Sur le sentier on
verra le village de Gorbio ». Eh bien le voici, sur notre droite. No
us commençons
aussi à apercevoir la mer qui brille au soleil. La température est douce mais lorsque nous traversons un sous-bois, la fraîcheur nous gagne vite.
Et voici au détour
d’un virage, le village de Sainte-Agnès qui se détache sur un piton rocheux. La vue est magnifique. Les photographes sont ravis. Mais le chemin est encore long. Dieu merci nous ne grimperons pas
jusqu’au sommet du piton rocheux. Nous marquons l’arrêt au pied du village. Il est 10 h 30. C’est l’heure de la pause casse-croûte. Roland nous parle de Sainte-Agnès. « A 800 mètres d’altitude, c’est le village littoral le plus haut d’Europe. Des fouilles ont mis à jour une église dédiée à Sainte Agnès, jeune romaine martyrisée sous Dioclétien en
303 ». Et Bruno de préciser : « On lui a coupé les seins ! » Quelle
horreur ! Après Ste Agnè
s, Roland nous parle d’André Maginot, qui fut ministre de la Guerre, entre la Grande et la dernière. « La position stratégique exceptionnelle de Sainte-Agnès
favorisa dès 1932 la construction de forts militaires pour protéger Roquebrune-Cap-Martin. Ils font partie de la fameuse Ligne Maginot. » Et pour finir, Roland ajoute : « De
Sainte-Agnès, par beau temps, on voit la Corse ! ». Faut-il le croire ? « Simple mirage ! » prétendent certains.
C’est aussi à Sainte-Agnès que nos deux circuits se séparent. « Les petites jambes ont fait la moitié de la montée. Et le premier groupe en a fait le tiers. Qui vient avec moi dans le premier groupe ? » Egalité parfaite : nous voici 13 dans chaque groupe. Jean prend en main les « petites jambes ». « Rendez-vous à 13 h pour pique-niquer ! »
Il est 10 h 30. Nous (les
grandes jambes) commençons à grimper. Pour nous allécher sans doute, Roland nous a promis : « On verra le
Mounier, le Gelas et tous les sommets du Mercantour ! » Nous grimpons parmi les pins. En nous retournant nous jetons un dernier regard sur Sainte-Agnès. Roland nous fait remarquer
que le village, planqué derrière son éperon, est invisible depuis la mer. On aperçoit une tour Maginot. « La cloche permettait l’observation directe et
périscopique » nous dit Roland. « A présent on va cheminer à plat dans les bois ! » A plat ? Aurait-on trouvé plus
menteur que Jean ? En fait de plat ça grimpe ! Nous marchons à un rythme très soutenu. Le
blogueur voudrait bien
prendre des notes, voire une petite photo du paysage… Mais pas question de regarder autre chose que nos pieds. D’autant que nous avons été précédés sans doute par un régiment de cavalerie, à en
juger par les monceaux de crottin qui couvrent le sentier. Attention à ne pas glisser!
La pente, d’abord régulière, devient plus raide. Nous atteignons le Pas
de la Piastre. Roland nous propose une petite pause, très appréciée. « Nous avons fait le deuxième tiers de la montée. Le troisième tiers nous
amènera au sommet ». « C’est la partie la plus difficile. Pour monter n’hésitez pas à vous servir de vos mains ! ». Pour se tenir aux
rochers ou aux arbres ? Ou pour s’accrocher à son voisin ou sa voisine ? Joël s’enquiert des pratiques du groupe : « Où peut-on mettre les
mains ? » A chacun selon ses goûts.
« Nous allons passer sur le versant
Nord-Est. On ne verra plus l’Italie, mais le Mercantour. Dans la première partie nous grimperons dans les rochers. Puis ce sera de la forêt ». Nous reprenons notre sentier qui grimpe à
présent à découvert. La pente est raide. Les rochers forment des marches le plus souvent hautes et irrégulières. Attention à ne
pas
glisser ! (bis). Si l’on prend le temps de s’arrêter quelques secondes, un paysage splendide s’offre à nos yeux émerveillés : les cimes enneigées du Mercantour ! Après
les rochers, voici la forêt. Avec des rochers partout ! Encore un dernier
coup de collier et nous atteignons le sommet. Hélas la brume nous a suivi dans notre ascension. Elle
s’accroche aux sommets. On
aperçoit quand même le mont Mounier (2817 m), le mont Gelas (3143 m), et bien d’autres. « Nous sommes
ici sur un sol calcaire, comme dans tout le massif des Préalpes » nous dit Roland. Le ciel se couvre de nuages et la fraîcheur nous gagne. Le temps pour certains d’enfiler un vêtement
sec et de se couvrir, il nous faut redescendre. « Nous allon
s manger dans le
creux là-bas, sur les cailloux. Dans 20 minutes nous allons retrouver les petites jambes ». Et Roland ajoute : « Attention ça glisse ! (ter) On descend cool !! » Car le sentier, toujours parsemé de rochers, est humide. Par endroits le sol
est boueux. « ON ASSURE !! » nous crie Roland. Assur
ément, le blogueur, en
position de serre-file, n’a pas suffisamment assuré. Personne ne l’a vu tomber. Mais à l’arrivée tout le monde lui fera remarquer qu’il n’a pas les fesses propres. Sympa ! La descente se
poursuit sur terrain toujours très accidenté. Après quelques petites chutes sans gravité, nous apercevons en contrebas le Col de la Madone de Gorbio. Et nous retrouvons les petites jambes. Mais que sont-ils devenus depuis que nous les avons quittés à Sainte-Agnès ? Jean-Marie nous le raconte :
« Après le départ du 1er groupe, Jean BOREL entraîne ses 13 participants sur le chemin du
col de la Madone, celui qui évite la cime de Baudon. Photo de groupe puis nous commençons à monter. Jean nous rassure, "ça monte fort au début mais ça ne va pas durer"…mon œil ! Joli
point de vue sur
Ste.Agnès. Bruno nous demande si nous avons observé que tous ces villages perchés, proches du littoral, ne sont pas tournés vers la mer ? Personne ne sait répondre. "C'est pour ne pas être vu des barbaresques qui arrivaient en bateau". Merci Bruno, nous aurons au moins appris quelque chose
aujourd'hui. Sur le sentier nous remarquons, sur plusieurs centaines de mètres, quelques gouttes de sang frais. Comme personne n'est blessé dans le groupe et que nous ne pouvons analyser l'ADN,
nous émettrons l'hypothèse du renard qui aurait capturé une proie et l'emporterait dans son terrier.
Nous atteignons le col de Bausson à 921 m et découvrons la cime de Baudon vers laquelle nos valeureux amis sont en train de crapahuter.
Nous commençons à descendre par un petit sentier et nous rencontrons un autre groupe qui retourne à Gorbio. Ils viennent de Cagnes-sur-Mer. Après échange de politesse, nous les laissons passer, priorité à la montée.
Nous atteignons la route qui va nous conduire jusqu'au col de la Madone où nous devions pique-niquer mais Jean nous annonce une mauvaise nouvelle, nous devrons rajouter 50 m de dénivelée positive car Rolland a fixé un autre lieu, idyllique paraît-il. Grognements (de principe) dans le groupe.
Nous apercevons maintenant le premier groupe qui se détache sur la cime de Baudon : une silhouette, puis, deux, puis…
etc.
Très rapidement nous atteignons le lieu du pique-nique : Rolland avait raison, c'est super, de l'herbe et de rochers. Très vite nous pouvons voir nos amis en pleine descente qui nous rejoignent rapidement. Bravo, bon timing ».
Après avoir savouré notre pique-nique, Roland nous parle de Gorbio.
« Le fief de Gorbio
dépendait des comtes de Vintimille avant d’être cédé en 1258 au Comte de Provence. Puis rattaché en 1388 au Comté de Savoie. A la révolution française, Gorbio devient français et fait partie du
premier département des Alpes-Maritimes. Puis en 1814, il est à
nouveau rattaché à la Maison de Savoie. Avant de dire OUI en 1860, au rattachement du Comté de Nice à la France ».
Mais il est temps de repartir, nous avons rendez-vous avec Monsieur le
Maire de Gorbio. La descente est rapide, mais le sentier n’est guère facile, avec ses rochers glissants et son sol humide recouvert de feuilles mortes. Une trouée dans les arbres nous permet
d’apercevoir Menton. Après cette descente un peu longuette – que certains n’hésitent pas à rallonger un peu, pour le plaisir ! -, nous parvenons enfin à Gorbio.
Nous voici maintenant avec M. Isnard, Maire de Gorbio, qui nous fait découvrir son village. « Gorbio compte 1.300 habitants. Ce petit village est, de l'avis des amateurs, resté un des plus
authentiques de la Région. Au pied d'un cirque de montagnes, c'est le premier village perché que l'on découvre en venant d'Italie et la grande façade du château des Malaussène
lui confère l'aspect d'un véritable "nid d'aigle" ».
Sur la place du village, nous admi
rons un orme, planté en 1713; il est classé parmi les 100 arbres les plus remarquables de France !
Puis voici la Chapelle des Pénitents Blancs de Gorbio. « Les pénitents jouent un rôle social, sanitaire, ensevelissant les morts. Aujourd’hui, toujours
actifs, ils entretiennent les traditions religieuses et notamment la "Fête des Limaces". La
Procession des Limaces est appelée ainsi parce qu’elle se déroule à la nuit tombée, le village étant éclairé par de petites lampes à huile, placées dans des coquilles
d’escargots. ». Nous
pénétrons à présent dans l’Eglise St Barthélemy, construite en 1683.
« On retrouve dans cette
église des œuvres des peintres de la basilique St Michel de Menton, construite peu avant ». Puis nous passons devant le château des comtes de Malaussène.
« Ces comtes sont parents
avec les comtes Lascaris de Vintimille qui construisirent la première place forte de Gorbio ». Voici dans une rue
lle, le vieux four
à pain communal (XVIIè). Nous arrivons enfin devant le vieux Château des Lascaris. « La Tour a perdu ses créneaux lors du tremblement de terre de 1887. En 2008, le "vieux château"
est devenu un lieu de mémoire et de culture. Il accueille la collection du peintre Raza, artiste indien mondialement reconnu ». Nous grimpons au sommet de la tour. Vu
e superbe sur Gorbio
et les montagnes qui l’entourent.
Après ce survol rapide, si vous souhaitez en savoir plus sur Gorbio et ses trésors, allez faire un tour sur le site http://www.gorbio.fr/.
Les visites, c’est bien connu, ça donne soif ! Aussi est-ce avec joie que nous allons prendre un pot … bien mérité.
Merci Roland pour cette très belle randonnée et pour la visite d’un très beau village. Et merci à Jean, de la part des petites jambes.
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Roland COLLOMB, Francis OUDARD.
Encore quelques photos :
Les petites
jambes
Randonneurs
et randonneuses
Les grandes jambes
Vers le sommet
Sainte-Agnès
Vues de Gorbio
Prochaine randonnée : Jeudi 19 Novembre à 7 h
00 : Caussols (06)
Déjeuner à l’auberge de Caussols : terrine de campagne, joue de bœuf ou agneau rôti, raviolis, ratatouille. Tarte aux pommes, vin, café. Prix du repas : 25 Euros.
Responsable : Jean Borel - 04.94.95.87.73 - 06.68.98.13.62
Bauduen-Lac de Sainte-Croix- 5 Novembre 2009
BAUDUEN- Le lac de Ste.Croix
Depuis quelques jours, la météo sur le Haut-Var était fort changeante. Le nord de notre département était à la limite du mauvais temps. Mais la dernière
prévision était plus optimiste : soleil et nuage le matin, couvert sans pluie l'après-midi.
C'est pourquoi 20 marcheuses et marcheurs se sont retrouvés autour de Jean BOREL qui nous avait organisé une belle rando au bord du lac de Ste.Croix avec 18 km et
400 m de dénivelé. En ce matin du 5 Novmembre, à 8 h30, la
température est de 2° (ouille-ouille !) malgé un soleil radieux.
Il nous manque deux marcheurs, Nicole et Francis qui se sont trompés d'heure : 7 h 30 au lieu de 7 h.
Non Francis, pour un départ de 18 trous, tu ne nous aurait pas fait
ça.
Ils ne savent pas où est le départ et ne possèdent pas la carte de la randonnée. Par téléphone Jean leur a donné quelques détails mais aujourd'hui nous ne partons pas d'un village, mais
d'un bord de route en pleine campagne, pas facile à trouver.
Nous les attendons un petit peu en prenant quelques photos du groupe et en écoutant notre guide présenter notre itinéraire. Jean en profite aussi pour présenter un
nouveau couple qui nous avait déjà accompagné la semaine dernière, ALICE et JEAN-LOUIS. Nous leur souhaitons la bienvenue.
Mais il faut quand même penser à partir car la rando est longue et le jour baisse vite à cette saison. Bruno se propose de les attendre mais le groupe proteste car nous ne sommes pas
certains qu'ils retrouveront nos voitures. Sur ce plateau, le téléphone ne "passe pas", impossible de les contacter. Finalement Jean colle une carte sur sa vitre arrière, au cas où (!) et
Bruno nous rejoint, sage solution : nous avons déjà deux marcheurs dans la nature ce n'est pas nécessaire d'en rajouter un troisième.
A 8 h 50 nous attaquons notre rando par une piste facile. Pour une fois, nous commençons par 3 km de plat, bonne façon de s'échauffer…car il ne fait vraiment pas
chaud, n'est-ce pas Claude !
Nous cheminons dans une forêt de petits chênes ayant déjà pris de belles couleurs automnales.
Changement brutal de direction, Jean BELLACHES et Françoise qui s’étaient échappés et avaient dépassé le guide doivent faire demi-tour, Jean BOREL les ayant laissé
poursuivre tout droit, petite plaisanterie qu'il apprécie beaucoup et sait utiliser comme "pédagogie douce". Aussi, brutal changement de type de chemin. Nous abordons une descente
assez raide, caillouteuse et rendue glissante par la terre mouillée : il a plu hier comme l'attestaient les grandes flaques du chemin précédent.
Face à nous, premiers aperçus sur les falaises des Gorges du Verdon et le village d'Aiguines d'où certains d'entre nous ont gardés quelques souvenirs épiques, mais
nous en reparlerons. Nous poursuivons notre descente sans une chute. Au cours de la pause banane, faite à l'issue de la descente, Jean parvient à contacter Francis et
Nicolle. Ils sont à Salles-en-Verdon et nous rejoindront à Bauduen pour le pique-nique. Heureusement que Bruno ne les avait pas attendus.
Nous arrivons au bord du lac. Premier ravissement des yeux et bien sûr nombreuses photos ( au soir de cette randonnée j'en aurai d'ailleurs 178 "en
portefeuille" : que l'embarras du choix !).
Ce lac, nous le connaissons tous mais souvent à une saison où il est très fréquenté. Aujourd'hui, nous l'avons pour nous, rien que pour nous.
Et nous allons cheminer ainsi sur une large piste, très "confortable". Le lac est à notre droite, d'un bleu vert, caractéristique des eaux du Verdon à cette saison.
Il fait la limite entre le Var où nous sommes et les Alpes de Haute Provence. En face de nous le plateau de Valensole et ses champs de lavande. Le niveau de l'eau est très bas
découvrant de larges plages caillouteuses . A cette période de l'année, EDF peut turbiner sans retenue, les touristes ne sont plus là.
Jean nous rappelle que la mise en eau du Lac de Sainte Croix, commencée en 1973, s'est achevée en 1975 en atteignant
la cote 482. Les flots, en submergeant la vallée, engloutissaient également l'ancien village des Salles sur Verdon, reconstruit sur un plateau proche. Mais avec lui disparaissaient également dans les eaux de jade, la source de
Fontaine l'Evêque et des grottes du paléolithique, ainsi que le pont d'Aiguines datant du Moyen-Âge...
L'idée du barrage est déjà présente en 1930, et un syndicat de défense se créée alors dans le village. A l’époque, le projet émane de la société Schneider. Les Sallois s’opposent énergiquement à
cette construction qui va les chasser de leurs terres, de leurs habitations, de leurs racines. Le temps passe, les enquêtes et les réunions s’enchaînent, sans que rien n’aboutisse vraiment. Alors
au village, la vie va son train, entre espoir et fatalisme, incertitude ou angoisse.
Puis EDF reprend à son compte le projet Schneider, et les choses alors s’accélèrent. En 1967, le 16 janvier, l’enquête parcellaire est déclarée. En mars 1969, un canal de dérivation est creusé
dans la vallée. Pendant ce temps, les tractations entre EDF et les habitants se poursuivent, avec les divergences, les cris, la douleur de l’inéluctable pour les habitants… et l’épineux problème
des truffières, implantées dans des terres réputées pauvres, mais à la valeur inestimable pour les propriétaires.
Le projet initial prévoit de faire monter l’eau jusqu’à la cote 500, ce qui engloutirait Les Salles sur Verdon et l’île de Costebelle, mais également les villages de Bauduen et de Sainte-Croix, qui sont autant d’opposants à la construction du
barrage. Mais une modification intervient et ramène la cote à 482, et Les Salles sur Verdon se retrouve seul pour lutter contre le projet puisqu’il épargne désormais les autres villages.
EDF finit bien entendu par gagner la partie, mais la reconstruction des Salles, initialement prévue sur la commune d’Aiguines, sera en fait mise en œuvre sur le plateau de Bocouenne, plus proche du village d’origine.
En juillet 1970, la première pierre du nouveau village est posée.
En novembre 1973, le barrage est mis en eau. Devant la montée lente des flots, l’exode du village commence, et en janvier 1974, les deux derniers habitants des Salles sur Verdon, dont le
curé, sont évacués par la gendarmerie.
Nous pouvons imaginer l’émotion qui étreint alors les Sallois. Les terres noyées peu à peu, la maison natale rasée par les engins de chantiers puis submergée inexorablement, qui disparaît dans
les eaux émeraudes.
Les morts sont transportés dans le nouveau cimetière, chassés de leur lieu de repos. L’église est dynamitée.
Cette retenue est la troisième de France métropolitaine par sa superficie après le lac du Der-Chantecoq et le lac de Serre-Ponçon. Le lac est devenu un centre de tourisme estival ; il est très fréquenté pour les loisirs aquatiques.
La navigation des bateaux à moteur à essence est interdite. Seul les moteurs électriques et les voiles sont autorisés. On y rencontre beaucoup de pédalos
et de barques diverses de juin à septembre. Ce lac artificiel est également utilisé pour les écopages des Canadairs lors des incendies dans la région.
Trois villages se trouvent le long de ses berges :
Sainte-Croix-du-Verdon, Bauduen, Les Salles-sur-Verdon (nouveau village)
Le plus grand des lacs du Verdon couvre une superficie de 2200 ha (10 km de long pour 3 km de large), limitée au sud par le barrage hydroélectrique de Sainte Croix et au nord par le pont de Galetas, lieu où le Verdon vient alimenter le lac. Le barrage (de type voûte mince), construit à l'entrée des gorges de Baudinard, retient 760 millions de mètres cubes d'eau et produit sur une année plus de 150 millions de KW/H. Il alimente ainsi en électricité plusieurs des villes situées à sa proximité.(Extraits de différents sites Web)
Mais revenons à nos 20 marcheurs qui s'émerveillent du paysage. Jean nous montre le Grand Marges, montagne qui domine Aiguines et où 13 randonneurs se sont distingués dans une des
marches les plus difficiles de ces dernières années alors que le second groupe guidé par Daniel allait se "goberger" au restaurant à Ste-Croix-du-Verdon.
Jean nous précise: " la grande piste est finie, nous allons devoir effectuer un passage plus difficile dans des rochers, soyez vigilants d'autant plus qu'aujourd'hui ils sont glissants".
Plus de plage au bord du lac. L'eau vient directement lécher une grande falaise en-dessous de nous. Nous commençons à grimper parmi les rochers. C'est
assez facile car il y a de nombreuses prises pour les mains. Par contre les descentes sont plus délicates et les fonds de pantalon en porteront la trace car personne n'hésite à se laisser glisser
sur les fesses car effectivement …ça glisse.
Mais tout ceci avec le sourire et la bonne humeur !
Comme toujours en pareilles circonstances , le groupe s'est effiloché et Jean revient sur ses pas donner un coup de main aux plus hésitants et surtout prendre toute une série de photos bien
caractéristiques.
Enfin tout le monde se retrouve sur la grande piste, heureux d'avoir franchi ce passage difficile.
Le nouveau village de Salles est maintenant juste en face de nous sur l'autre rive et on voit maintenant le pont sur le Verdon à sa sortie du lac.
Encore un kilomètre et nous arrivons à Bauduen où nous attendent Nicole et Francis. Ils ont eu le temps de parcourir ce très joli village et de nous en rapporter
des photos. BAUDUEN est un charmant village dont les quais sont à la côte 484 m, deux mètres au-dessus du niveau maximum du lac : il était temps.
Le pique-nique s'organise, qui sur des tables, qui sur des bancs. Trois "misanthropes " comme les qualifiera Jean, ont préféré le bord de l'eau.
Il fait toujours beau mais le ciel se couvre de plus en plus vers le sud-ouest.
Nous repartons pour remonter sur le plateau. Nicole et Francis ont renoncé à nous accompagner afin de nous éviter de les ramener au village récupérer
leur voiture. Un petit arrêt sur un rocher, au bord de la route, nous permet d'admirer le village vu d'en haut et de faire quelques photos. Au passage, un admirable épouvantail entraîne quelques
commentaires irrespectueux de certains, que je ne nommerai pas, au sujet de notre Présidente (non, pas Carla...).
N'oublions pas que nous sommes en automne, les feuillages ont pris de chaudes couleurs, ne serait-ce que pour nous le rappeler. A un moment la
couleur des rochers et celle de la végétation se confondent presque.
Empruntant les Gorges de Calletis nous poursuivons une montée facile. Le chemin a été creusé dans une roche stratifiée très spectaculaire. Il fait toujours doux, bien que le ciel soit de plus en
plus couvert et une pause effeuillage s'avère nécessaire. Très rapidement nous nous retrouvons à la cote 660, sur le plateau où nous allons cheminer tranquillement jusqu'au hameau de Bounias. Ce
hameau, proche de la route, est habité par trois familles et comporte un gite paysan pour 6 à 8 personnes. Jean nous a organisé un arrêt à l'élevage caprin de M. et Mme CHAFFARD.
Cette ferme fait partie des structures d'accueil homologuées par les réseaux " Bienvenue à la ferme " et " Accueil paysan " . C'est Mme qui nous accueille
et nous explique que l'exploitation comprend 36 chèvres , actuellement dans les bois, cheptel insuffisant pour satisfaire à la demande. L'objectif serai de passer à 50 bêtes. Tous les fromages
produits sont vendus à la ferme. Le troupeau est de race locale, bien adaptée à la région. Les chèvres sont actuellement pleines et vont mettre bas vers Février. La période de traite va s'arrêter
dans quelques jours. Les chèvres vivent en liberté mais rentrent chaque soir pour la traite.
A côté de la bergerie, une passerelle nous intrigue beaucoup. Elle est équipée de fauteuils de style, d'un lampdaire, d'un miroir,
de deux mannequins et d'une peau (identifiée comme du blaireau par Claude, notre chasseur). Un autochtone nous explique que c'est la cabine téléphonique... seul endroit où les téléphones
portables passent. S'est-il payé notre tête ?
Après avoir fait quelques achats de fromage, le groupe repart, rejoint la route et après un petit cheminement sur le bas-côté, nous retrouvons les voitures.
C'est à Aups que nous allons prendre notre pot de l'amitié avant de rentrer, de nuit à St.Raphaël. Ce sera, hélas toujours comme ça pendant quelques mois.
Merci Jean pour ce joli passage sur les rives de ce superbe lac. Nous avons bien compris que l'intérêt général passe avant de celui des particuliers, même si les Sallois ne partagent pas notre opinion.
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Claude LALANDE et Francis OUDART.
La semaine prochaine, nous irons à Gorbio avec deux circuits.
Jeudi 12 Novembre à 7 h 00 : Gorbio (06) – Repas tiré du sac - 2 parcours

Quelques photos en bonus (Il y en a tellement en réserve)
Avec le chef Ah! la propreté



Au-dessus dulac



Avec le serre-file

Enfin la piste


Bauduen


A la fromagerie

Jolie girouette


Allons,allons, Denise !

Le groupe devant le lavoir de Bauduen
