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Castillon - Le Mont Razet - 26 février 2009

28 Février 2009 , Rédigé par Gérard Publié dans #Loisirs

Castillon – Le Mont Razet

Aujourd’hui Jean Borel nous emmène à Castillon, dans l’arrière-pays de Menton. « Nous découvrirons les vestiges de l'architecture militaire qui truffent littéralement le site de la "Pierre Pointue" et surtout la baie de Menton qui monopolise le regard tout au long du parcours ». Nous atteindrons le Mont Razet (alt. 1281 m), au cours d’une randonnée de 10,25 km pour un dénivelé de 740 m. Pour les « petites jambes », Jean a prévu un parcours réduit de 7,8 km et 500 m de dénivelé. Nous voici 23 randonneurs sur le parking du col de Castillon. Jean constitue ses deux groupes. « Ceux qui vont dans le premier groupe, venez vers moi. Attention ça va aller vite ! » prévient Jean. Nous voici 12 courageux – ou téméraires ? - devant l’église du vieux Castillon.
Les 11 autres rejoignent Daniel Royer qui conduira le deuxième groupe. Notre groupe démarre sans perdre de temps. Nous suivons une petite route qui grimpe vers le Nord.
Nous attaquons cette première côte à vive allure. « 
Tiens, les deux blogueurs sont dans le même groupe » constate Jean. Mais le problème (si c’en est un) est vite réglé. Jean-Marie trouvant la cadence trop élevée, décide d’attendre les petites jambes. Presque aussitôt, la pente s’adoucit … et notre cadence aussi ! Bientôt notre route oblique vers l’Est puis se prolonge par un sentier de crête. « Qu’est-ce que ça grimpe ! » « Ca va être pire ! » répond Bruno. Petite pause, pour une photo de groupe avec Castillon en arrière-plan. Jean nous parle de ce village. « Entièrement détruit lors du séisme de 1887 puis reconstruit. Ruiné à nouveau lors des terribles bombardements de 1944, il a été reconstruit en contrebas du col de Castillon et a su attirer de nombreux artistes et artisans créateurs ».  Nous reprenons notre grimpette. Le ciel est dégagé, le soleil brille, c’est le bonheur ! D’autant que voici le moment tant attendu : la pause casse-croûte. Jean en profite pour nous conter l’histoire du viaduc du Caramel.

« Le viaduc reste un des derniers vestiges de la ligne de train qui reliait Menton à Sospel. Depuis longtemps des projets avaient envisagé cette ligne. Le viaduc est construit en 1910 et la ligne inaugurée en 1912. Mais elle est concurrencée par la ligne Nice-Sospel-Cuneo. Et moins de 20 ans plus tard, son exploitation est arrêtée ».

Nous poursuivons par un chemin en lacets qui court dans des éboulis au pied de barres calcaires. Au-dessus de nous se dresse un éperon rocheux à la forme étrange. C’est le site de « la Pierre Pointue » où nous pique-niquerons tout à l’heure. Encore quelques lacets et nous rejoignons un chemin qui mène à la Pierre Pointue. (Ce site, ancien poste de la ligne Maginot, est encore truffé de blockhaus, galeries, casemates ou autres tourelles.) Jean nous montre le Mont Grammont (alt. 1378 m), situé juste à la frontière italienne. Il envisage d’en faire un but de randonnée. Avis aux amateurs ! Puisque c’est ici que nous allons retrouver le 2ème groupe, ayons une pensée pour eux. Que deviennent les « petites jambes »?
Jean-Marie nous raconte : « Après avoir absorbé Jean-Marie, le groupe continue sa progression. A une bifurcation Daniel part à droite sur un chemin en restanques … qui ne débouche nulle part ! Le GPS indique que nous sommes trop à droite. Daniel essaie de corriger le tir mais la restanque nous conduit encore plus à droite. Un point GPS indique qu’il faut remonter carrément à gauche. Daniel et Jean-Marie partent à travers les broussailles, laissant le groupe faire la pause matinale. Après avoir durement crapahuté, Daniel parvient au chemin. Il laisse Jean-Marie et repart chercher le groupe. Le sifflet de Jean-Marie permet au groupe de se diriger et les 11 rescapés retrouvent le chemin et Jean-Marie qui les attend. Le groupe repart mais Jean-Marie est très essoufflé. Après deux arrêts où il tente de récupérer, il décide de redescendre avec Yvette. » Que deviendront les Petites Jambes ? Les retrouverons-nous pour pique-niquer ? A suivre…
« 
Au fait, puisque nous allons revenir ici, ne peut-on pas laisser nos sacs ? suggère Dominique. « Non, ce n’est pas prudent. D’ailleurs, dit Jean, je dois garder le mien, car je transporte la trousse à pharmacie. C’est vrai, je ne m’en suis jamais servi… » Mais on ne sait jamais ! Nous abandonnons le sentier pour suivre la crête (ou arête sommitale) qui conduit au mont Razet. Nous grimpons parmi les rochers avec en point de mire le sommet. Comme le montre cette photo. Pas exceptionnelle la photo, sauf que Gérard, qui s’est écarté du sentier pour la prendre, trébuche et se heurte le tibia sur un rocher. « Plus de peur que de mal » pense-t-il en se relevant. Mais sous son pantalon, il découvre une jolie plaie béante. Aussitôt les secouristes l’entourent : Bruno, Roland et Jean qui accourt avec sa trousse à pharmacie. Saluons ici le sang-froid avec lequel ils le soignent, malgré la vision de la plaie sanguinolente, bien ouverte jusqu’à l’os. Roland prépare les strips, Gérard serre les lèvres (de la plaie), Bruno pose les strips. Et pour finir Jean emmaillote le tibia dans un superbe bandage. Ca y est, l’intermède est fini ! Reprenons un peu de hauteur ! Direction le mont Razet ! que nous atteignons rapidement. Un superbe panorama nous attend. Les photographes (très nombreux aujourd’hui) mitraillent dans tous les sens : voici le groupe, les pieds dans la neige, le groupe sur fond de montagnes enneigées, le pansement de Gérard en premier plan. Nous savourons notre victoire. Nous atteignons ensuite le deuxième sommet du mont Razet (alt. 1287 m). A la descente, Jean cherche en vain le chemin, sans doute masqué par la neige. C’est donc une séance de hors piste qu’il nous propose. Sur une pente couverte de grandes herbes bien glissantes, parmi « les taillis de charmes houblons et les bosquets d’alisiers qui couvrent les flancs escarpés du mont Razet » (*). Autrement dit dans un fouillis de branches d’arbustes qui nous fouettent, nous agrippent. Chacun cherche son chemin comme il peut. Soudain Monique glisse et exécute un double roulé-boulé arrière (double salto raté selon certains) avec sortie à plat ventre dans l’herbe. Heureusement elle se relève sans bobo. Après ce passage périlleux, nous retrouvons un sentier praticable. Il nous mène à la baisse de Scubion. Devant nous un champ de neige et à l’horizon le Mercantour.
Nous prenons sur la droite un sentier qui descend par le flanc nord du Mont Razet. Nous avons un bon kilomètre à parcourir le long de ce versant. Versant nord = versant froid. De fait le sentier est enneigé. La neige est bien dure, gelée par endroits, glissante de partout. Et en cas de glissade, on irait tout droit dans le ravin ! Francis et Nicole ouvrent la marche. Nicole se fabrique une paire de bâtons pour assurer sa stabilité. Après quoi, il suffit d’avancer à petits pas, en essayant de conserver son équilibre sur cette piste damée (damnée piste, oui !). «
Nous aurions dû prendre des crampons » dit Jean. A jouer ainsi les équilibristes, ce kilomètre nous semble un peu long. Enfin le sentier tourne à droite. Voici le col de Roulabre (alt. 1094 m). Voici le flanc Est ensoleillé du mont Razet. Et la fin de nos ennuis ! Nous descendons jusqu’à la Pierre Pointue où nous retrouvons le deuxième groupe (réduit à 10). Voici le temps du repos et du pique-nique. Nous sommes confortablement installés au soleil, quel rêve ! Mais le chemin est encore long. Nous repartons d’abord à flanc de coteau sur le flanc Sud et Ouest du Mont Razet, puis en descente plus rapide jusqu’au col de Castillon. Rien à signaler si ce n’est quelques chutes sans intérêt. A l’arrivée nous retrouvons Yvette et Jean-Marie, qui a eu le temps d’écrire le blog des « petites jambes ». Et pour finir cette belle journée, allons prendre un pot à Monti, sur la route du retour.

 

Merci Jean pour cette très belle randonnée aux multiples péripéties. Merci à Daniel pour l’attention qu’il porte à ses « petites jambes ».

Enfin un grand MERCI à mes secouristes : Bruno, Jean et Roland. Le soir même, le médecin urgentiste examinant mon tibia, dira en voyant les strips posés par Bruno: « C’est du bon boulot. Il n’y a rien de plus à faire. Vous pouvez les féliciter de ma part ! »  Ce qui est fait. Gérard.

 

Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Bruno GUERIN, Claude LALANDE, Francis OUDARD, André TUPIN.

 

(*) Extrait du site http://randoxygene.org/

 

Encore quelques photos : Dans la neige














Descente dans la neige


















Au pique-nique













Rochers et falaises

 










Prochaine sortie :
Jeudi 05 mars - De MALPASSET (Les Arcs Escoffier) à l'Aire de l'ESTEREL

Randonnée classique sur sentiers, chemins et pistes en passant par le lac et les gorges de l'AVELLAN.

Pique-nique.

Durée : 4 h45 - Longueur : 19,4 km - Dénivelée : 687 m- Niveau : Moyen /MEDIO

Responsable : Bruno GUERIN
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Le Lac de St.CASSIEN-19 Février 2009

21 Février 2009 , Rédigé par Jean-Marie Publié dans #Loisirs

Lac de St.CASSIEN

 

Non, je ne me suis pas trompé de titre ! La rando prévue à Belgentier  a été annulée, Bruno GUERIN étant, au dernier moment, indisponible. Mercredi soir, Jean BOREL a donc improvisé une rando de dépannage au Lac de St.CASSIEN, une grande classique dans la région :  18,5 km et 450 m de dénivelée. Par contre il a innové en faisant tourner la boucle à l'envers de la théorie. Pourquoi pas ! En fait, elle est ainsi plus facile car une fois franchie la grande côte de l'Ubac de Peillon ( environ 2 km) il ne reste plus que de la descente et du plat. Bravo pour cette initiative.

7 marcheuses et 15 marcheurs se retrouvèrent sur le parking de Fondurame à 8 h 30  et là Mesdames vous n'avez pas fait fort,  mais il paraît qu'il y avait la qualité à défaut de quantité : à voir !   Un record, nous ne sommes jamais partis si tôt. ( Le départ de Boulouris avait eu lieu à 7 h30, heure ô combien matinale mais nécessaire pour aller à Belgentier).

Jean  BOREL a accueilli ROLAND, un "petit nouveau" en préparation d'un diplôme d'accompagnateur de randos (FFRP). Il a sorti le grand jeu avec présentation de toute l'équipe, sans aller jusqu'à indiquer les adresses mail et les numéros de téléphone, trop compliqué, et nous avons évité de justesse …les âges.

Il fait bien gris et les photographes ne vont pas être à la fête. Il ne fait pas bien chaud, environ 5 à 6 °. Pourvu qu'il ne pleuve pas !

C'est parti et je ne sais vraiment pas quoi vous raconter car les trains qui arrivent à l'heure ne passionnent personne. Et là, notre train, s'il n'était pas de sénateur, grâce à Françoise et aux deux Dominique qui ont foncé comme d'habitude, n'a pas posé de problèmes aux marcheurs.

Lorsque nous arrivons en haut de la côte, l'espace est envahi de crottes de mouton. La pause matinale eu lieu auprès d'un point géodésique  que Gérard a gardé consciencieusement pendant toute la durée de l'arrêt. ( ces machins-là plaisent beaucoup à Jean : réminiscence de son ancien métier)

Après la grande descente , où deux patous sont venus nous renifler, nous traversons les Esterets du lac, petit village-dortoir dépendant de la commune de Montauroux et nous rejoignons la grande piste qui longe toute la rive occidentale du lac. Jean profite d'une pause pour nous renseigner sur le lac de St Cassien.

*Situé plus au nord que le barrage de Malpasset, et construit après sa rupture tragique, entre 1962 et 1965, il fut mis en service en 1966, créant un lac artificiel. À l'origine, la retenue de Saint-Cassien alimentée par un canal de dérivation de la Siagne dans sa partie moyenne, et accessoirement le Riou Blanc (Biançon), devait suppléer les insuffisances de celle de Malpasset, alimenté par le Reyran, et garantir l'alimentation en eau des cités du sud-est du Var et de l'extrême sud-ouest des Alpes-Maritimes. Volume d'eau normal 60.000.000 m3-Superficie 430 ha.

Le barrage est de type digue (en terre). Il culmine à la cote 158.50m NGF. Sa cote nominale de retenue est à 117,35 m et sa cote minimale de réserve utile à 138,50 m. Le 16/09/2006, du fait de la sécheresse, il a atteint sa cote la plus basse : 139,92 m. Outre sa fonction de réserve d'eau, il sert aujourd'hui à alimenter une usine hydroélectrique gérée par EDF .

Comme la retenue de Malpasset auparavant, il recouvre dans ses flancs sur 7 kilomètres l'aqueduc romain de Mons à Fréjus dans lequel fut installé en 1894 une conduite moderne en ciment. En 1988, dans sa partie Ouest, fut créée la réserve Ornithologique de Fondurane de 43 hectares gérée depuis par le C.E.E.P (Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence).

L'eau du lac de St-Cassien, comme celle des autres lacs de la région est très trouble en surface, et très froide et sans oxygène ni faune ni flore après 10 mètres de fond. Jean BELLACHES la qualifie "d'épaisse". La faune y est riche en poissons, en oiseaux sédentaires ou migrateurs, en écrevisses, en coquillages (anodontes), en batraciens, en insectes (cigales), en poissons : le lac de Saint-Cassien est devenu un haut-lieu de la pèche à la carpe, tandis que de très gros silures viennent à l'affût se cacher à l'ombre des vestiges romains engloutis (Et dont les photos impressionnantes décorent le restaurant "Le bois de CALLIAN" sur l'autre rive). 

Mais c'est l'heure de se restaurer et nous rejoignons le bord du lac pour trouver notre coin pique-nique. Pas évident.

Tout un vol de mouettes (ou de goélands) faisant un vacarme caractéristique s'est posé un peu au nord  de notre installation pendant que deux esquifs à 4 rameurs, accompagnés d'un canot à moteur fendent l'eau lisse, un vrai miroir.

Le temps est toujours couvert mais Jacqueline va nous offrir un délicieux vin d'orange réconfortant, merci beaucoup. Le repas sera vite expédié car, à l'arrêt, il ne fait pas très chaud. Jean s'attarde pour donner des infos à son "stagiaire" alors que le groupe s'impatiente, "chambrant" un peu Jean qui doit respecter son temps d'arrêt obligatoire de milieu de journée, comme un vrai routier (où est son disque de contrôle). Il ne reste plus que 5 km environ pour retrouver nos voitures. Pourtant ils paraîtront un peu long à certains tant le chemin épouse la rive du lac, très découpée à cet endroit.

Miracle, le soleil réapparaît alors que le chemin, sur ce versant nord est encore recouvert de glace.

Enfin, voici le meilleur moment de la journée, celui où on retire les chaussures.

Aujourd'hui, il n'y aura pas de pot de l'amitié car tous les "troquets" du bord du lac, même le Bois de Callian sont fermés.




Merci Jean d'avoir organisé ce dépannage de dernière minute. Finalement cette rando, soi-disant classique, était inconnue de la majorité des marcheurs et... encore bravo de l'avoir faite dans ce sens.

Un petit salut à Bruno : reviens vite ! 

 

Merci aux photographes    Gérard CHARPY, Daniel MANGIN et  Jean-Marie CHABANNE,

 

 *http://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Saint-Cassien#Toponymie-Topographie_du_lac_de_retenue_E.D.F._de_Saint-Cassien

 La semaine prochaine, Jeudi 26 février à 7 h 30 Jean BOREL, assisté de Daniel ROYER, nous conduira à CASTILLON (06)- Le Mont RAZET(1286)

Nous découvrirons les vestiges de l'architecture militaire qui truffent littéralement le site de la "Pierre-Pointue" et surtout la baie de MENTON qui monopolise le regard tout au long du parcours. Deux parcours seront proposés (pique-nique au même lieu et à la même heure pour les deux groupes).

Repas et boisson à sortir du sac

 

Parcours n°1 :  Longueur : 10,25 km-Dénivelée : 740 m- Niveau : Moyen ALTO 

Parcours n°2 :  Longueur : 7,8 km-Dénivelée : 500 m- Niveau : Moyen MEDIO

 



Quelques images en bonus


Roland, un futur guide-accompagnateur















Les oiseaux



















Joli reflet sous un ciel bien gris



















Fin de rando sur un sentier qui n'en finit pas (avec le sourire)











Les trois "Chaperons rouges", où est le vilain méchant loup ?
Le meilleur moment de la rando !
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Eze - Le Mont Bastide - 12 février 2009

14 Février 2009 , Rédigé par Gérard Publié dans #Loisirs

Eze – Le Mont Bastide

Ce matin, au clair de la lune, notre petit groupe se presse sur le quai de la gare de Boulouris. Le train de 7h14, dans lequel certains ont pris place depuis Saint Raphaël, nous emmène à Eze-sur-Mer. Nous serons 26 dans le train. Jean nous prévient : « Nicole nous quittera en cours de trajet, car elle est dispensée de marche » (dispense en bonne et due forme, accordée par qui de droit). « Elle nous rejoindra au resto ». Car Jean nous propose aujourd’hui une randonnée-restaurant. Nous partons donc le cœur léger et le sac de même. Il est 9 heures quand nous débarquons à la gare d’ Eze-sur-Mer. Jean nous précise le programme : « Nous allons grimper au-dessus d’Eze jusqu’à atteindre la route de la Moyenne Corniche. Là, ceux qui le souhaitent (j’en connais déjà une !) pourront rejoindre Eze-Village où nous déjeunerons. Les autres feront un détour par le plateau sommital du Mont Bastide (alt. 566 m)». Dès la gare, nous attaquons les premières marches, avec en ligne de mire les sommets qu’il nous faut atteindre. Très vite nous comprenons ce que sera cette journée. Jean nous a d’ailleurs prévenu : « Ce sera une rando très courte ! Mais ce ne sera pas un faux plat montant ! C’est une rando toujours en pente ! Pente montante ce matin et descendante cet après-midi ! ». Mais pour une journée de marche, ce sera une journée de marches ! Hautes, moyennes, irrégulières, plus ou moins stables, que de marches ! Malgré l’air frisquet, nous avons vite fait de nous alléger de quelques vêtements. Profitons-en pour admirer la vue sur la mer et la station d’Eze Bord de Mer. Jean nous conte son histoire : « Déjà sous l'Antiquité, les riches familles patriciennes y prenaient les eaux et les caboteurs romains y trouvaient un abri salutaire. Mais c’est à la fin du 19ème siècle qu’Eze Bord de Mer renaîtra sous la forme d'une station balnéaire. Eze attire et devient le point de chute favori des promeneurs niçois. Eze sur Mer devient internationale en accueillant une colonie russe désirant échapper aux massacres de la révolution de 1917. Un des plus importants témoignages de leur installation est sans nul doute Le Cap Estel, romantique demeure d'un Prince russe. Aujourd'hui, avec ses villas aux façades rehaussées de frises peintes, Eze Bord de Mer a su conserver le charme de la Belle Epoque». (*)

Nous reprenons notre sentier – eh oui, c’en est fini des marches … pour l’instant ! – qui grimpe parmi les chênes verts. Encore quelques lacets et nous atteignons la route de la Moyenne Corniche. « Vous ferez bien  attention à la  traversée ! » nous a prévenu Jean. Mais le silence règne. Pas une seule voiture sur la route ! Nous n’en verrons que deux ou trois, le temps de notre pause casse-croûte. Peut-être la circulation est-elle bloquée, pour cause d’éboulements ou de travaux ? « Nous voici à peu près à mi-côte » nous dit Jean. « Qui choisit de rejoindre directement Eze-Village ? » Ils sont quatre à opter pour le circuit court. Le reste du groupe (nous ne sommes plus que 21) traverse la route désertée. Puis nous reprenons notre grimpette sur un sentier caillouteux, bien ensoleillé. Au milieu des genets et des cistes cotonneux. Nous approchons à présent de la route de la Haute Corniche. Nouvelle petite pause. Jean nous parle de l’Esplanade du Mont Bastide : « Sur cet emplacement exceptionnel se trouve un amphithéâtre rappelant le site archéologique du Mont Bastide qui le surplombe. Pour certains il fut occupé dès le néolithique. Transformé en éperon barré, face à la mer, il était difficilement prenable. Vers 200 avant JC, les ligures y élevèrent un castellaras, ensemble de cases en pierre sèches entourées d'une enceinte continue, servant de refuge pour les pasteurs et leurs troupeaux. Au 1er siècle de notre ère, il est transformé en oppidum, pour surveiller la voie héracléenne reliant Rome à L'Espagne. Le mont Bastide sera occupé jusqu'à la fin du 3ème siècle après JC par les garnisons romaines qui l'abandonneront au profit de Cimiez dans l'actuelle Nice. » (*)

Quelques mètres plus loin, nous découvrons les montagnes du Mercantour et ses sommets enneigés. Et Jean nous montre … devinez quoi ! Le Mont Mounier, le petit et le grand Mounier, sommet mythique ! Certes un peu moins mythique depuis que nous l’escaladâmes en juin dernier. Encore quelques mètres à grimper et nous atteignons la cime du Mont Bastide, « apothéose de cette randonnée, dont le plateau sommital offre un panorama grandiose sur la mer et les sommets du Mercantour ». Quel paysage magnifique ! D’un côté, vue plongeante sur Eze Bord de Mer, avec plus loin la presqu’île de St Jean Cap Ferrat. De l’autre côté, vue sur l’arrière-pays avec au loin le Mercantour. Bien sûr une photo de groupe s’impose !
Il est 11h30, nous redescendons en direction d’Eze-Village. Soudain, au détour du sentier, nous apercevons le village et son église ocre clair. Perché en nid d'aigle au sommet d'une imposante et superbe falaise. La descente est raide par endroits et notre sentier très accidenté. Nous croisons un groupe d’Anglais, dont Jean nous dira qu’ils rebroussent chemin, car … il n’y a plus de chemin ! Par suite d’éboulements le passage est impossible. Mais impossible n’est pas français !!  Et Jean cherche une solution … et la trouve ! Par un passage un peu sportif (mais nous le savions : aujourd’hui c’est une rando « sportive » !), nous rejoignons le sentier. La descente se poursuit juste au-dessus de la Moyenne Corniche. Nous atteignons enfin la route. Avant de la traverser, Jean photographie le groupe, aligné en rang d’oignons. Et nous arrivons au restaurant où nous nous installons. Nous voici 27 à table. Eh oui, 21 + 4 (ceux du raccourci) + 2 (Nicole et sa fille), cela fait bien 27 ! Il n’y a pas à dire, la marche,… les marches, ça creuse. C’est avec appétit que nous savourons salade niçoise, blanquette de veau, fromage et tarte. Après cet excellent repas, rien ne nous presse. « 
Ceux qui le souhaitent peuvent visiter le village. Vous avez une bonne demi-heure. «  Par petits groupes, nous allons faire un tour dans la vieille ville. « Petites ruelles de pierres, passages voûtés, maisons de pierres superbement restaurées, placettes ombragées, fontaines anciennes rafraîchissantes, vous irez d'émerveillements en émerveillements. Tel un décor de théâtre, le village vous semblera presque faux tellement il est beau... ! » (**) Si l’on veut voir le Château, le jardin Exotique, Eze-Village mérite beaucoup plus qu’une demi-heure de visite ! Mais le sentier de Nietzsche nous attend. Peu avant le déjeuner, Jean nous a parlé des personnages illustres d’Eze : Frédéric Nietzsche séjourna à Eze où il termina « Ainsi parlait Zarathoustra ». Plus proche de nous peut-être, Francis Blanche repose à Eze. Jean nous en a lu un très joli poème, dont les derniers vers "Laissez-moi dormir, j'étais fait pour ça…" sont inscrits sur sa tombe. Mais revenons à Frédéric, car il a donné son nom au sentier qui nous ramène à la  gare d'Eze-sur-Mer. Ici à Eze, Nietzsche a écrit : « Ici je croîs au soleil, comme la plante y croît ». Et il ajoute : "Cette magnifique plénitude de lumière a sur moi (…) une action quasi miraculeuse."  Action miraculeuse pour nous aussi, qui nous fait crapahuter chaque jeudi, par monts et par vaux. Et dévaler cette longue descente, pleine de marches douloureuses pour nos articulations. Combien en aurons-nous grimpées ou descendues aujourd’hui : des centaines,… un millier peut-être ! Sommes nous pressés par le temps ? Par le mauvais temps peut-être, car le ciel se couvre. Mais pas par les horaires de train. Nous avons largement le temps de prendre un pot avant d’attraper le train de 16h28. Et nous arrivons à Boulouris sous un ciel d’encre. Fatigués mais heureux !

 

Merci Jean pour cette très belle randonnée aux paysages splendides.

 

 

(*) Extrait du site http://www.eze-riviera.com/

(**) Extrait du site http://www.provenceweb.fr/   

 

Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Gérard CHARPY, Bruno GUERIN, Daniel MANGIN, Jean-François ZISSEL.

 

Encore quelques photos :

Falaises au-dessus d'Eze














Au-dessus de la Moyenne Corniche














Vue sur le Mercantour













Au-dessus de la Moyenne Corniche
Eglise d’Eze















Au restaurant

 










Prochaine sortie :
Jeudi 19 février – BELGENTIER (83) - Les Dolomies

Départ des véhicules pour une journée-rando en boucle dans la Forêt Domaniale de Montrieux (83). Le GR suit un moment la courbe de niveau et vient sortir au milieu d'un chaos de rochers dolomitiques aux formes étranges. Ravinée et caillouteuse par endroit en fin de parcours. Nous ferons une visite à la coopérative "La Belgentièroise" pour ses olives de table dites de confiserie.

Repas et boisson à sortir du sac.

Durée : 4 h - Longueur : 11,1 km - Dénivelée : 600 m - Niveau : Moyen MEDIO

Responsable : Bruno GUERIN

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