Rocbaron - 27 mai 2010
Rocbaron
Aujourd’hui Jean nous emmène randonner à Rocbaron sur le Circuit des Crêtes. Nous quittons Boulouris sous de gros nuages noirs menaçants. Mais lorsque nous
arrivons à Rocbaron, le ciel est bleu et le soleil brille. La journée promet d’être belle … et chaude !
Nous sommes 26. Jean nous présente le profil de la randonnée.
Mais parlons un peu de Jean. Il nous est arrivé ce matin, couvert de pansements. Il nous raconte : « Avant-hier, je faisais avec Bruno la reconnaissance de notre prochaine rando, à Thorenc. Et, pendant que Bruno faisait une pause technique, j’ai été attaqué par un chevreuil ». Et Jean nous raconte comment il s’est battu de toutes ses forces avec l’animal déchaîné. Chacun essayant d’étrangler l’autre !! Jusqu’à ce que le chevreuil finisse par s’enfuir après le retour de Bruno. Bruno qui, pour comble de malheur, n’avait pas pris son appareil photo !
Mais revenons à notre rando. « On est ici à Rocbaron, à 383 mètres d’altitude. Je passe sous silence cette petite montée. Puis nous aurons une descente très facile sur Puget-Ville. Ce sera notre point le plus bas.
Puis nous monterons à la Tour du Défends. Après un replat, nous aurons une deuxième montée, assez raide, jusqu’au Pas de la Foux (alt. 458 m). Suivie d’une montée régulière jusqu’au sommet à 592
mètres. Et nous finirons par une descente régulière jusqu’à Rocbaron. C’est une rando de 16 km et 600 m de dénivelé ».
Après la traditionnelle photo de groupe, nous quittons Rocbaron. Nous attaquons la petite montée. Qui ne mérite même pas le nom de grimpette ! Nous traversons un petit bois de chênes. Puis nous voici au col du Gros Clapier (alt. 433 m). Il fait déjà chaud. Heureusement nous sommes partis en tenue légère.
« On marche sur la route sur
une centaine de mètres » nous dit Jean. « Soyez
prudents ! » Puis un peu plus loin « Attention ! Mettez vous bien sur le côté droit ! » Nous nous
rangeons sur le côté. Car voici une cavalière. Et chacun sait qu’un cheval peut être dangereux. Aujourd’hui Jean est prudent, très prudent ! Etonnant !
A présent nous longeons des vignes. Nous marchons en plein soleil, il
commence à faire très chaud.
« Le petit village sur la gauche, c’est Le Canadel » nous dit Jean. Et voici à nouveau des vignes et sur notre droite, un magnifique champ d’oliviers.
Avant d’entrer dans Puget-Ville, nous marquons une pause près du cimetière. Jean nous parle de l’église paroissiale que nous allons visiter : « Le 10 Novembre 1753, Mgr l’Intendant ordonne de transférer l’église, de la campagne où elle était
au Bourg des Crottes. Mais ce n’est que 106 ans plus tard, en 1859, que la nouvelle église est consacrée. Et le Conseil Municipal ne se résigne qu’en 1874 à ordonner la démolition de l’ancienne
église, devenue dangereuse.
L’église de 1859, construite avec les deniers municipaux, est une église de style néo-roman, à trois nefs, avec fausses croisées d’ogives, orientée sud-nord (et non ouest-est), à
cause de la configuration du terrain et de l’obligation d’avoir le porche en face de la place. Le tympan porte en belles lettres noires, la devise républicaine "Liberté, Egalité, Fraternité", qu’on y peignit après la loi de la
Séparation de l’Eglise et de l’Etat (Décembre 1905) ».
Il est 10 heures. Jean nous invite à faire la pause casse-croûte. Là-haut dans les bois, on aperçoit une tour en ruines. « C’est la tour sarrasine. On y passera tout à l’heure ».
Puis nous pénétrons dans Puget-Ville. « Ils vont faire du ski » dit un gamin en nous voyant passer. Sans doute trompé par notre allure sportive. Mais des skis, nous n’avons pris que les
bâtons !
Après une rapide visite de l’église, nous quittons Puget-Ville.
« On va attaquer la première montée … significative » nous annonce Jean. La montée est douce pour l’instant. Nous longeons une énorme canalisation. Puis nous la franchissons. Attention, la marche est haute !
A présent la pente se fait plus raide. Chacun monte à son rythme. La chaleur commence à nous atteindre. A l’arrière, Bruno siffle. Ce n’est pourtant pas le moment de s’arrêter, en pleine
côte ! Et en plein soleil ! Un peu plus loin, nous marquons une pause. Bruno nous rejoint. Yvette a abandonné. Elle redescend avec Jacqueline. Nous ne les reverrons qu’à Rocbaron. Jean
est désolé, lui qui avait prévu une boucle réduite pour les Petites Jambes. Nicole semble désemparée. Courage, Nicole ! Te voici avec les Grandes
Jambes. Nous ne te laisserons pas tomber !
Nous reprenons notre grimpette. « Elle est raide, mais pas longue » comme dit Jean. Tout est relatif !
Nous atteignons la Tour sarrasine (alt. 320 m). Nous
marquons une pause. Jean nous raconte : « Cette tour, appelée Tour de Faucon, Tour sarrasine ou encore Tour du Défends, remonterait au XIIè
siècle. L’appellation Tour de Faucon viendrait de la famille des Faucon Glandeves qui possédait au 14ème siècle 30% de la seigneurie. Elle est aussi dénommée Tour du Défends, car située sur une colline où la coupe du bois était due au propriétaire et dans lequel il était interdit de faire
entrer des bestiaux. Enfin on a longtemps cru qu’elle avait été édifiée par les Sarrasins, d’où la mention sur certaines cartes de Tour Sarrasine. Cependant sa construction
est postérieure à l’invasion de la Provence.
C’est une tour de guet de forme pentagonale. Elle assurait la liaison entre Bormes-les-Mimosas et Signes. En interdisant à l’ennemi toute possibilité de surprise, elle permettait d’organiser la
défense.
Les tours pentagonales (5 côtés), ayant un bec tourné vers le secteur de l’attaque sont assez rares. Dans les Alpes Maritimes et le Var, on n’en compte que cinq ».
Nous reprenons notre grimpette. Toujours aussi raide. A présent nous
dominons la plaine et découvrons une vue magnifique sur notre gauche. Avec en premier plan le Massif des Maures et tout au fond la mer et les sommets qui dominent la rade de Toulon.
« Attendez ! On va se regrouper à l’ombre ». Jean nous annonce : « On a fini la première montée ».
Après la montée, voici la descente. La piste est facile. Mais toujours en plein soleil ! Enfin nous arrivons en bas, au lieu-dit La Maire des Eaux (alt. 232 m).
« A présent, on va attaquer la
deuxième montée. Nous allons grimper 200 mètres avant de parvenir sur le chemin de crête ». Nous attaquons cette deuxième
grimpette. Elle mérite bien son nom, celle-ci. Le soleil est toujours de la partie. Jean nous accorde une pause. A l’ombre. En bas nous apercevons Puget-Ville.
Puis nous reprenons notre grimpette. Notre sentier, très étroit à
présent, se faufile à travers les genêts (Attention, ça pique !) et les bruyères. Sous les chênes et les pins qui nous procurent un peu d’ombre. La pente est raide, très raide.
« Nous arrivons à la résurgence » nous annonce Jean. Nous quittons le sentier sur une vingtaine de mètres et découvrons le ruisseau qui
sort de la résurgence. Un maigre filet d’eau court dans les rochers avant de descendre dans le vallon. (Ce ruisseau proviendrait de la même nappe phréatique que le Trou du Bœuf situé sur le plateau derrière le col de la Foux).
« Attention à ne pas glisser
sur les rochers ! » prévient Jean. Seuls quelques-uns s’y risquent. Alice se rafraîchit dans l’eau claire. Et en profite pour éclabousser ses voisins. Gérard et Tony
s’aventurent jusqu’à la falaise, d’où jaillissent les flots bouillonnants du ruisseau (après un gros orage peut-être !)
Nous revenons sur nos pas et reprenons notre grimpette. Pour nous encourager, Jean annonce : « Dans dix minutes on va manger ». Nous passons au-dessus de la résurgence. Encore quelques mètres et nous voici sur le chemin de crête. « Nous allons suivre le GR 9 ».
Un magnifique panorama s’offre à nos yeux émerveillés : la forêt,
la plaine, la mer, que c’est beau !
Nous cheminons parmi les cistes, les chênes verts, les myrtes, dans un maquis illuminé de ci de là par les bouquets d’or des genêts. Splendide !
A l’arrière, les botanistes (Jean-Louis, Jean-Marie, Nicole, Bruno)
prennent le temps d’admirer les fleurettes. Pa
rmi les quelles de superbes coquelicots et valérianes, des chèvrefeuilles. Et plus rares, des nigelles (Nigella
arvensis, sans doute).
Enfin nous nous arrêtons pour pique-niquer. Notre groupe se disperse, chacun s’installant à l’ombre d’un bosquet. Un peu d’ombre, une légère brise et du soleil, quel temps merveilleux !
Nous savourons notre déjeuner. Mais après le rosé, le café et le
gingembre, il nous faut repartir. Nicole réclame une photo de groupe. La voici.
Nous reprenons notre chemin de crête. Le plus souvent en plein soleil. Seuls quelques arbustes nous procurent une ombre bien maigrichonne.
Accablés de soleil et de chaleur, nous marchons en silence. Le
chemin longe la falaise, avec par endroits des à-pic impressionnants. Et toujours le même panorama magnifique sur notre
gauche.
Jean nous arrête pour une petite pause à l’ombre. « Ici, il y a deux possibilités » nous dit-il. « Soit nous continuons le parcours sur la crête. Il y a 100 mètres à monter jusqu’au sommet. Soit ceux qui le souhaitent peuvent contourner le sommet. Je resterai avec le deuxième groupe ».
Nous nous répartissons en deux groupes : 12 dans chacun.
Joël emmène le premier groupe vers le sommet. Nous suivons un petit sentier qui se faufile à travers un bois de chênes verts. Il fait toujours aussi chaud et nous faisons de temps en temps une petite halte à l’ombre. Nous
atteignons le point géodésique qui signale le sommet des Terres Blanches (alt. 592 m) puis attaquons la descente. Quelques minutes plus tard nous
rejoignons le reste du groupe.
Les habitués de la belote ont attaqué une partie. Les autres sont assis à l’ombre. Jean nous accorde à tous un repos de quelques minutes. Serions-nous tous éprouvés par la chaleur ?
Puis nous entamons la descente « régulière » vers Rocbaron. Descente sur un sol caillouteux par endroits et toujours sous un soleil de plomb. Aussi sommes-nous très heureux de regagner nos voitures, d’abandonner nos chaussures de marche.
Et d’aller prendre un pot bien mérité à Rocbaron. Une très belle journée s’achève …
Merci Jean pour cette très belle randonnée, sur le Circuit des Crêtes.
Merci aux photographes : Jean, Jean-Marie, Gérard, Bruno.
Encore quelques photos :
Tony et Jean
Pause avant Puget-Ville
Quel tuyau !
Alice se rafraîchit
Il fait chaud !
Pause à l’ombre
Encore des fleurs
Retour par le même itinéraire qu'à l'aller avec visite du village de Thorenc.
L : 11 Km 778, Dh : 580 m, D : 4 H 30. Niveau : Moyen Medio.
Repas sorti du sac
Responsable : Jean Borel : 06.68.98.13.62
Coût du trajet A. R. : 156 Km x 0 € 20 = 31 € 20 + 4 € 80 (péage autoroutier) = 36 € 00
Saint Cezaire sur Siagne-20 mai 2010
Aujourd'hui Roland nous conduira à St Cezaire pour
une rando classique…et facile. Une quinzaine de kilomètres et une dénivelée de 600 m, visite du village comprise. Oui Marie, je n'ai pas oublié la remontée des Puits de la
Vierge!
Roland avait retenu le parking du café du pont de la Siagne, heureuse précaution car il n'est pas facile de stationner dans cette boucle de la D 562, à l'entrée dans les Alpes Maritimes.
26 marcheuses et marcheurs se rassemblent autour de Roland pour sa présentation de la rando.
Après avoir remercié tous les participants qui avaient pris des nouvelles de sa santé, il
nous explique "nous allons monter tranquillement jusqu'au village que nous prendrons le temps de visiter et où nous aurons notre pique-nique. Nous parlerons beaucoup de l'eau, nous en verrons beaucoup et…j'espère que vous avez prévu le shampoing pour la douche de cet après-midi.
D'autre part, nous allons aussi rencontrer de nombreuses fleurs tout au long de la montée. Enfin, nous sommes près de la Bambouseraie du Mandarin que nous pourrons visiter, si vous le souhaitez,
bien qu'elle soit fermée, nous en reparlerons à midi".
L'histoire de la douche en laisse plus d'un(e) perplexe, la météo est bonne, le temps est superbe, il n'y a aucun risque de pluie !
Après la photo de groupe, à 9 h tapante, nous commençons cette progression par une montée un peu raide sur 500 m, en contournant les quelques habitations autour du
café. Première surprise, My God !, une cabine téléphonique rouge, made in England dans un potager.
Très vite, nous allons rencontrer notre premier ruisseau qui
cascade sous la végétation. Puis ce seront les premières fleurs, bleues, très fines, garnissant les bas côtés du chemin, des Aphyllante de Montpellier. Pas encore très ouvertes, nous en rencontrerons d'autres dans l'après-midi, plus épanouies.
Un petit lavoir bien caché dans la végétation permet à Roland
de nous préciser que nous aurons l'occasion d'en voir d'autres, plus près du village mais néanmoins pas facile d'accès aux ménagères de jadis. Nous descendons maintenant vers la chapelle
St.Saturnin, restaurée il y a quelques années. C'est une chapelle du 12ème siècle, dédiée à St. Saturnin, martyr chrétien du
4ème siècle. Les pénitents y font pèlerinage le lundi de la Pentecôte. A cinq jours près, nous étions pèlerins.
C'est une chapelle en berceau plein cintre. Elle est précédée d'un porche à voûtes d'arêtes soutenu par un pilier central ce qui le rend très particulier : manque de confiance des bâtisseurs dans la solidité de la
voûte ?
Il est 10 h,
nous profitons de cet arrêt pour faire la "pause banane".
Nous reprenons notre progression par une montée facile, à
l'ombre, jusqu'au canal de la Siagne qui alimente en eau potable les pays grassois et cannois. L'eau a toujours manqué dans ces régions méditerranéennes et après plusieurs études, ce canal fut
construit entre 1862 et 1868. C'est un ouvrage important en maçonnerie de 50 km environ. Dans sa partie supérieure il est découvert et de nombreux petits ponts permettent de le
traverser.
Petit arrêt à la fontaine d'Amic qui approvisionne un lavoir. Celui-ci était l'unique lavoir du village avant que l'eau n'y parvienne. Situé à 100 m plus bas et à une distance de 1 km environ, imaginez-vous Mesdames, aller laver les chemises de vos hommes au 19ème siècle !
A la cote 281, nous quittons notre chemin pour monter au village. 200 m de dénivelée sur un petit kilomètre, ce n'est pas un exploit mais il ne faudra pas trop foncer, d'autant plus que nous sommes en plein soleil et qu'il chauffe maintenant, le bougre.
En queue de peloton, Jean-Louis, Bruno et Jean-Marie vont
prendre leur temps en herborisant. Jean-Louis va nous faire découvrir la rue , plante abortive à odeur très désagréable (il fallait beaucoup de motivation aux filles qui avaient pêché pour l'utiliser) et une fleur assez commune que nous n'aurions jamais citée dans le blog mais dont le nom a lui seul mérite le détour :
urosperme de Daléchamps. La
graine ou plutôt le fruit, se termine par une sorte de queue, long bec creux et
élargi ce qui est l'origine de son nom.
Nous y découvrirons aussi plusieurs variétés
d'orchidées sauvages : toujours difficiles à identifier vu la richesse de cette famille de plantes mais assurément pour l'une d'elle Orphis ciliata. Toutes ces orchidées
sont de petite taille et difficiles à photographier.
Enfin après la classique Lavater nous tombons sur une fleur inconnue que Jean-Marie qualifiera de glaïeul et que
Jean-Louis
identifiera définitivement comme le Gladiolus illyricus Koch, le glaïeul d'illyris.
Merci Internet que ferions-nous sans toi !
Nous poursuivons notre
" chemin montant, caillouteux, malaisé,
Et de tous les côtés au Soleil exposé,"
comme aurait dit M. de La Fontaine (un peu retouché…et sans mouche) et nous apercevons enfin le village. Il reste encore 75 m de dénivelée à franchir. Il est impressionnant vu d'ici avec ses maisons accrochées à la falaise et dont on
ne voit que la première rangée. Encore un effort.
Juste avant d'arriver au village, Roland nous arrête
devant une grosse touffe de Compagnon blanc, variété de silène (Silene latifolia) .
Ses fleurs blanches qui peuvent être jusqu'à dix par pieds, sont très odorantes le soir. Il a une particularité pour se reproduire en évitant la "consanguinité" : plante dioïque.
Ouf ! nous sommes arrivés et Roland nous conduit d'abord sur l'esplanade de la table d'orientation. Vue superbe sur la Siagne qui serpente 370 m plus bas et ses gorges recouvertes de forêts. On distingue parfaitement le Mont
Vinaigre et le pic de l'Ours dans l'Esterel.
Roland nous précise : " La Siagne est un
fleuve côtier arrosant les départements du Var et des Alpes Maritimes, frontière entre les deux départements. Longue de 44 km, elle prend sa source sur la commune d'Escragnolles à 1435 m
d'altitude et rejoint la Méditerranée à Mandelieu. Une partie de ses eaux, outre le Canal rencontré précédemment alimente le lac de St.Cassien. Son débit est important et assez
constant.
Concernant l'histoire du village, elle remonte à une période se situant entre le néolithique et l'âge de Bronze.
D'après une tradition locale et non fondée, en 49 avant J.-C., Jules César aurait établi un poste
d’observation à l'emplacement du village de Saint-Cézaire ainsi qu’une enceinte fortifiée et des granges à blé pour ravitailler troupes et
populations. De cette époque daterait le pont des Gabres ou des Tuves. C'est par le premier que nous allons traverser la Siagne cet après-midi et le chemin que nous emprunterons permettait de
commercer avec les villes de la côte.
Césaire fut abbé de Saint-Honorat avant d’être promu archevêque d’Arles au VIe siècle. Une étymologie controversée fait remonter le nom du village aux greniers de César. Au IXe siècle, les moines de Lérins acquièrent les terres du village qui prend alors son nom définitif. Organisés en prieuré, ils poursuivent l’action des
Romains : la culture, l’éducation, et les soins portés à la population. La chapelle Notre-Dame de Sardaigne, construite sans doute
sur les restes d’une ancienne abbaye devient l’église du village.
Au début du XIVe siècle, devant la menace des bandes armées, les habitants dispersés dans les hameaux préférèrent se replier sur le village en une véritable agglomération fortifiée. De cette époque, nous pouvons encore contempler les puits de la Vierge.
Au XVIe siècle, l’économie est florissante, la population augmente (plus de 500 habitants), on construit hors les murs du village médiéval. Les moulins sur la Siagne sont très actifs : blé, huile d’olive.
Le noyau actuel a conservé sa physionomie féodale. Pendant deux siècles, 500 habitants vécurent ainsi repliés avec leurs bêtes et leurs récoltes (88 maisons). De ce fait, ils s’épargnèrent les grands fléaux de l’époque : les guerres et la peste.
Des troupes de tous ordres, alliées ou ennemies y logèrent sans trop de dégâts.
Au milieu du XVIIIe siècle, la population dépasse le millier d’habitants et le cheptel compte plus de 2 000 moutons (des battues sont organisées contre les loups). Les hameaux se sont reconstitués : certains comprennent une soixantaine d’habitants.
cf Wikipédia..
Passage devant le nouveau lavoir alimenté depuis 1868 par un système de siphon à partir du canal, quel progrès ! Pourtant
nos compagnes font un peu la moue, manifestement elles préfèrent leur lave-linge.
Nous rejoignons le jardin public
où nous allons squatter tous les bancs, sauf un, occupé par les vieilles du pays, pour pique-niquer. Les jardiniers sont partis mais ils ont bien remué la terre des massifs et selon les sautes du vent, nous allons, par le nez,
nous sentir vraiment à la campagne.
Alors que les joueurs de carte s'installent, Roland nous propose d'aller visiter les curiosités du village quand un grand bruit nous attire sur le trottoir. Un fourgonnette sans chauffeur, vient brutalement de s'arrêter contre un poteau indicateur, fauchant au passage une borne encastrée dans le sol. Frein à main oublié, la voiture a parcouru 50 m. Heureusement qu'il y avait un poteau ! Le pare-choc est complètement détruit. Après que la propriétaire soit venue retirer son véhicule, Gérard, précautionneusement remettra la borne en place…mais il faudra à nouveau la sceller. Bravo pour ce geste civique !
"Qui veut visiter la bambouseraie" demande Roland ? Seulement cinq bras se lèvent. Pas assez de participants, il téléphone pour annuler.
Commençant notre tour nous nous rendons près des Puits de la Vierge, au nombre de 9. Ils sont alimentés par une nappe phréatique dont le niveau ne baisse que d'un mètre en été. Puis nous remontons vers la
chapelle romane dédiée à Notre Dame de Sardaigne ( que vient faire ici cette Vierge ?). C'est un bel édifice à nef unique divisée en trois travées. A l'origine, elle faisait
partie d'une abbaye construite sur le cimetière actuel.
Une urne funéraire découverte au 19ème siècle, utilisée comme abreuvoir
pendant un temps, y fut déposée. Elle contenait les cendres de Marcus Octavius Népos qui mourut le jour de ses 18 ans ainsi que le précisent les inscriptions sur l'urne.
Quelques participants jetteront un coup d'œil sur l'église Saint Cézaire datant du
18ème
Siècle. Elle possède un joli retable doré à la feuille. Vandalisé il y a
quelques années, on ne peut s'en approcher hors des offices.
Quelques fresques et cadrans solaires complètent les éléments remarquables de ce village que nous allons quitter en empruntant le même chemin jusqu'à la cote 281 mais nous prendront une direction nord pour rejoindre la Siagne.
Ultimes recommandations de Roland : "rallongez vos bâtons et n'utilisez pas les dragonnes" Descente en lacets, assez raide. Au
passage nous découvrons les ruines d'un ancien moulin et de son bief. Il ne reste que l'emplacement de sa roue : gigantesque.
Lorsque nous arrivons en bas et que la Siagne d'une belle couleur verte
apparaît entre les arbres, nous comprenons les allusions à la douche. En effet, si nous avons l'habitude de traverser des ruisseaux à gué en nous mouillant plus ou moins les pieds , ici l'eau
passe au-dessus du chemin…et de l'eau, aujourd'hui il y en a. Pour traverser ce passage, différentes solutions seront envisagées par chacun, selon son équipement. Du torse nu d'Henri au poncho d'Yvette en passant par le parapluie de Jacky, vous pouvez imaginer toutes les
variantes.
Bien entendu le résultat ne fut pas le même à
l'arrivé. Le moins favorisé dans cette opération fut Roland qui dû rester pendant la traversée de tout le groupe, un peu à l'abri sous le rocher mais, trempé jusqu'aux os, il dut se changer complètement.
Sortant de la cascade, nous débouchons sur le pont des Gabres ou des Tuves,
charmant pont romain dans un délicieux environnement. Chacun se remet de sa traversée "aquatique" et nous repartons plein sud en
bordure de rivière. Superbe couleur. Jacky, notre spécialiste de la truite, recherche ses petites bêtes préférées. En vain.
Le chemin est facile et nous arrivons rapidement au barrage. Celui-ci est assez
important pour une petite rivière. Son rôle, outre de régulariser le débit, est principalement de détourner une partie de l'eau ver le lac de St.Cassien. Pour cela, un énorme canal, complètement
fermé sort du barrage. Nous allons le longer pendant près d'un kilomètre jusqu'à ce qu'il disparaisse pour traverser des collines.
Il ne nous reste plus que 2 kilomètres à parcourir mais le sentier étroit a été tracé sur une terre glaiseuse et nous avons à contourner d'énormes flaques boueuses. Bon, les chaussures et les bas de pantalon auront droit ce soir à un bon nettoyage.
Nous commençons à entendre les bruits de la civilisation et en particulier celui de la route. Voilà, nous sommes arrivés.
Le pot est pris au café dont le parking a accueilli nos voitures ce matin. Alice nous avait confectionné des petits panés au raisin, recette de sa belle-mère. Délicieux. Merci, nous avons vidé toute la boîte.
Merci Roland pour cette belle balade, bien documentée comme d'habitude. Quant à la douche, pour la prochaine fois, fais la chauffer s'il te plait.
Merci aux photographes : Jean, Jean-Marie, Gérard, Bruno, Claude.
La semaine prochaine,
-Jeudi 27 Mai à 7 H 00 : ROCBARON ( 83 ) – Le Circuit des Crêtes .
Agréable parcours au départ de Rocbaron, en
visitant le village de Puget-Ville ( notamment son église paroissiale de 1859 et sa devise républicaine inscrite sur le tympan ) nous permettra de découvrir la Tour Sarrasine du Défends, datant du 12 ème siècle, et d’atteindre par un sentier quelque peu pentu et escarpé le G R 9 sur le chemin des crêtes ménageant
de magnifiques points de vue sur le Massif des Maures et les différents reliefs dominant la rade de Toulon .
L :15 Km 491 , Dh :590 m ,D : 4 H 30 . Niveau : Moyen Alto
Repas sorti du sac .
Responsable : Jean Borel
Quelques photos en bonus :
La chapelle St.Saturnin
Ouf ! on arrive.
Massif le château d'eau !
En pleine nature
Passage humide
Ces deux-là ont besoin de se faire sécher le dos. Pourquoi ?
Quelle couleur !
Notre-Dame des Maures : 13 mai 2010
Notre-Dame des Maures
Aujourd’hui Bruno nous emmène randonner à Notre-Dame des
Maures près de La Londe-les-Maures.
Cette randonnée nous fera découvrir « un géant du fond des âges », le dolmen de Gaoutabry.
Nous nous retrouvons 22 randonneurs au hameau de Notre-Dame des Maures.
Il fait un peu frais pour l’instant mais la météo nous promet un temps plutôt ensoleillé. Gérard a adopté la tenue d’été : le bermuda. Il est le seul. A-t-il eu raison ?
Avec l’aide de Tony, Bruno nous présente le profil de la rando. C’est
un parcours de près de 19 km et 670 m de dénivelé qui nous attend. Pour les Petites Jambes, il a prévu un parcours réduit : 5 km et 200 m de
dénivelé en moins.
Nous démarrons. Une minute plus tard, nous passons près d’une propriété. « Tiens, regardez les poulets ! » s’exclame Daniel. Aussitôt le voici qui part en glissade, exécutant un splendide salto avant (selon un amateur de chute artistique). Mais, trêve de plaisanterie, Daniel a trois phalanges bien endommagées. Bruno se porte à son secours et lui prodigue les meilleurs soins. Toujours efficace comme d’habitude.
La « pause infirmerie » étant terminée, nous empruntons la
piste qui conduit au dolmen de Gaoutabry. La pente est douce et régulière. N’empêche, nous commençons vite à avoir chaud. Une « pause effeuillage » s’impose. Bruno en profite pour nous parler de Notre-Dame des Maures :
« Ne cherchez pas la chapelle Notre-Dame des Maures, construite au Xème siècle. Il n’en reste rien ! Si ce n’est le nom donné à ce charmant
hameau ». Voilà. La chapelle, c’est fait. A
llons voir maintenant le
dolmen !
Chemin faisant, Bruno nous fait remarquer le balisage placé sur certains arbres et symbolisant un dolmen.
Nous continuons notre grimpette. « Nous étions à 122 mètres au carrefour » nous précise Bruno. Nous marchons parmi les fleurs : bouquets de cistes, asphodèles, buissons de genêts. La nature est en fête en ce joli mois de mai !
Nous marchons à présent en plein soleil. C’est le moment de faire la
« pause photo de groupe » (pause n°
3).
Nous reprenons la montée jusqu’à un embranchement. « Ici, il y a deux solutions » nous dit Bruno. « A droite vous avez ce chemin caillouteux. Et à gauche ce petit sentier ». Pas assez bucolique le petit sentier ! Nous lui préférons le large chemin bien ensoleillé. Après le temps humide que nous avons eu ces derniers jours, profitons du soleil.
Enfin nous atteignons le dolmen. Juché sur un bloc rocheux, Bruno nous en conte l’histoire : « Nul besoin d’aller en Bretagne pour voir des dolmens
et des menhirs. Bien au contraire : c’est en Midi méditerranéen qu’on en trouve le plus. Le dolmen de Gaoutabry fut découvert en 1876. Plus petit que ses
homologues celtiques, il présente une chambre sépulcrale de 6 mètres de long pour 1,50 mètre de large. Cette tombe a été creusée sous un tumulus rocheux, ses parois étant composées de 24 dalles
de schiste dressées et de murets de pierre sèche. Comme dans tout dolmen, elle avait pour fonction d’abriter les défunts de la tribu. On a retrouvé ici 34 squelettes. Ainsi que
de véritables trésors, comme des perles en pierre de serpentine et en cristal de roche ».
Après la « pause culture », nous enchaînons sur la « pause banane ». Nourritures de l’esprit, nourritures du corps….
Nous reprenons notre chemin qui grimpe gentiment. Sur notre gauche nous
découvrons une vue magnifique sur la mer et les îles d’Hyères. Dommage, l’horizon est un peu brumeux.
Puis nous atteignons un carrefour de cinq chemins. « Nous sommes à 208 mètres ». Grâce à Bruno, il n’est pas besoin de carte ou de GPS pour suivre la progression de notre Ascension. Ascension ? Eh oui, c’est en grimpant que nous la célébrons. Parmi les cinq chemins nous choisissons celui qui grimpe le plus. Nous progressons à présent à flanc de colline sur une large piste. Le soleil brille de tous ses feux.
C’est alors que Bruno nous arrête pour la « pause séparation » (n° 6). « Ceux qui veulent faire le grand parcours, groupez vous près de
Daniel ! » Les autres, baptisés aujourd’hui « Moyennes Jambes », vont avec Jacqueline. Nous sommes 11 dans chaque
groupe. Quelle belle répartition ! Par contre, une seule randonneuse (Françoise) dans le premier groupe, c’est peu. Mais … quelle randonneuse !
Jacqueline prend la tête des Moyennes Jambes. Bruno lui décrit le parcours et lui indique le lieu de rendez-vous. Est-ce bien clair, Jacqueline ? Apparemment, oui. « Surtout, ne vous pressez pas ! » ajoute Bruno. Et de préciser : « Attendez nous pour manger ! ».
Les deux groupes se séparent. Nous attaquons une large piste. Un engin
de travaux publics est resté là, au repos en ce jour d’Ascension. En effet la piste vient d’être élargie, afin de mieux lutter contre les incendies.
« Nous sommes sur la piste de l’Anguille » nous dit Bruno. Pourquoi Anguille ? Peut-être parce que la piste ondule à flanc de coteau, telle une anguille.
Pour une belle piste, c’est une belle piste ! On dirait un tracé d’autoroute. On en vient à regretter les petits sentiers resserrés, les draïouns chers à Bruno.
Enfin nous quittons l’autoroute. Nous descendons sur la droite à travers le talus. Puis nous rejoignons une piste de taille plus
modeste. A présent le sol est caillouteux et la pente devient raide. Nous passons par des hauts et des bas. Puis la côte se fait encore plus raide.
Bruno nous accorde une courte pause à l’ombre, dite « pause boisson ». « Il ne reste plus que quatre courbes de niveau à franchir » nous dit Jean-Marie. Traduction : il nous reste encore 40 mètres à gravir.
Nous reprenons notre raidillon caillouteux et toujours bien ensoleillé. Nous apercevons sur la droite le sommet rocheux. La vue est
belle mais nous n’avons plus le temps de nous arrêter pour admirer le paysage.
Nous attaquons à présent la descente, plein Sud, sur la piste de
Notre-Dame des Maures que nous avons retrouvée.
Nous descendons à vive allure. Certes, nous commençons à avoir faim.
Mais est-il besoin de cavaler ainsi ? Les Moyennes Jambes sont raisonnables. Elles nous attendront bien pour manger. Nous progressons au milieu des fleurs. Encore faut-il avoir le temps de las admirer : cistes à feuilles de sauge, aux fleurs blanches
tâchées de jau
ne, cistes cotonneux aux fleurs roses, cistes de Montpellier aux fleurs blanches en bouqu
ets. Sans oublier les asphodèles, les genêts, les lupins bleus, les
fleurs d’ail sauvage et les chèvrefeuilles.
Nous voici parvenus en bas de la descente. Quand tout à coup nous parviennent des voix, là-bas sur la droite. Seraient-ce les Moyennes Jambes ? « Ce n’est pourtant pas le lieu de rendez-vous que je leur avais indiqué ! » s’étonne Bruno. Puis il leur crie : « Reprenez la route ! Le rendez-vous est plus loin ! »
Et il nous précise : « Il nous faut franchir encore deux gués ». Nous poursuivons notre chemin, suivis à distance par les Moyennes Jambes. Nous voici au lieu-dit « Maupas ». Puis sur la droite, nous découvrons un emplacement ombragé. Il fera bien l’affaire pour notre pique-nique.
Nous nous installons et sommes très vite rejoints par les Moyennes Jambes.
« Comment s’est passée votre randonnée ? » leur demandons-nous. La réponse est : « Cela fait près de deux heures que nous vous attendons ! » Nous n’en saurons guère plus. Si ce n’est que Jacqueline a bien respecté les consignes de
Bruno : elle n’a pas mangé. C’est bien la seule ! Les autres s’excusent platement : « On voyait venir de gros nuages noirs. On a préféré
manger tout de suite ». Pour ce qui est du parcours, « il était court, il é
tait facile ».
Enfin, Nicole nous dévoile le meilleur : « Tout à coup sur le bord du chemin, que vois-je ? Une tortue ! La fameuse Tortue des Maures ! » Nous apprenons que Claude n’hésita pas à empoigner la tortue, pour mieux l’observer. « Attention, ça mord ! » lui dit Marcel. Dommage que Bruno ne soit pas présent. Il aurait décrété une « pause tortue » et nous aurait conté son histoire : « La tortue d'Hermann (Testudo hermanni) est l'unique tortue terrestre en France. La tortue d'Hermann atteint 20 cm. Sa longévité est importante : 80 ans. C'est une espèce diurne qui s'expose au soleil le matin, se cache aux heures les plus chaudes et reprend son activité en soirée. Et elle est herbivore ». Ne crains donc rien, Marcel.
Après notre déjeuner, qu’il serait agréable de faire une petite sieste
au soleil ! Malheureusement la route est encore longue. Il nous faut repartir. Nous descendons le vallon de Tamary. Le chemin est agréable, nous longeons un vignoble. Tout à coup Jean-Marie et son GPS nous disent : « On a raté le chemin, là sur la droite ». Bruno remonte voir. Tandis que Rémy, notre serre-file, est d’avis que le chemin part un peu plus bas sur la droite.
Mais Bruno nous appelle, il a trouvé le départ du sentier. Nous remontons et attaquons ce nouveau sentier.
Un peu plus loin, Bruno nous arrête. Pour une « pause orientation ». Le Comité des Sages (Daniel, Jean-Marie, Marcel) se réunit autour de lui, sous le regard amusé de Michel. Après examen des cartes, GPS et autres boussoles, le Comité nous annonce sa décision : Nous allons redescendre. Pour mieux remonter ! Direction Nord-Ouest !
Nous attaquons à présent une belle montée en plein soleil. Il fait chaud. Gérard apprécie sa tenue d’été. Il n’empêche que tout le m
onde a le sourire. Nous sentons sans doute que l’arrivée est proche. En effet, après cette longue grimpette, il ne nous reste plus
qu’une longue descente suivie d’un long chemin au milieu des vignes.
Voici enfin nos voitures. Après avoir quitté avec bonheur nos chaussures de marche, nous partons pour La Londe, prendre un pot bien mérité.
Une belle journée s’achève …
Merci Bruno pour cette belle randonnée, dans le cadre sauvage des Maures.
Merci aux photographes : Jean-Marie, Gérard, Bruno.
Encore quelques photos :
Grimpette
Vue du dolmen
Blogueur et serre-file
Descente
Sommet rocheux
Il fait chaud !
Et encore des fleurs
Prochaine randonnée : Jeudi 20mai à 8h00 : Autour de la Siagne et St Césaire
Bormes les mimosas-Brégançon
BORMES les MIMOSAS- Bregançon
Après nos efforts de la semaine passée sur le Verdon, Jean nous
avait préparé une petite détente au bord de la mer à Bormes-les-Mimosas. Encore que, d'une façon générale, les sentiers du littoral ne soient pas trop appréciés par… nos genoux. A cette période
de l'année , nos gentils guides-accompagnateurs nous programment toujours une petite balade en bord de mer avec une perspective de baignade, mais chut, on n'en parle pas. Aujourd'hui, nous ne
risquons pas, même seulement de tremper un orteil dans l'eau, car au départ de Boulouris, la température était de 7 ° . La météo est un peu morose,
mais sans risque marqué de pluie.
C'est donc 21 marcheuses et marcheurs qui se retrouvèrent à 8 h30 sur un minuscule parking au sud du hameau du Pas de la Griotte. Nos cinq voitures l'occupent en totalité. Il fait frais, le temps est couvert. Pauvres photographes et merci aux logiciels de retouche ! Avec beaucoup de joie nous retrouvons Claudie qui ne faisait plus que les marches du Lundi.
A 8 h 45, après la photo de groupe, puis une seconde avec nos voitures, nous empruntons la
piste du Barrage et nous voyons très rapidement quel sera le fil rouge de la journée : les fleurs. Aujourd'hui, nous aurions pu rebaptiser Bormes-les-Mimosas en Bormes-les Asphodèles car tout au
long de notre rando, nous allons en rencontrer un peu partout, même au bord de mer, dans les rochers et
en bordure des plages. Certaines d'entre elles dépasserons le mètre( Asphodelus aestivus). Extraordinaire
le développement de cette plante dans notre région. Vivant dans des terres incultes, elle occupe de plus en plus d'espace.
Mais nous serons aussi entourés de la fameuse lavande (lavandula stoechas), qualifiée des
Maures, des Iles d'Hyères, papillon, …et autres et moins agréablement par les argéras en fleurs ( genet épineux ou collichotum spinosa), à ne pas s'y
frotter. Votre rédacteur passera beaucoup de temps dans les recherches botaniques !
Mais arrêtons là notre parcours botanique pour
écouter Jean nous présenter sa rando. Nous aurons l'occasion de reparler des "petites fleurs". " Un petit mot d'abord sur le parking. Comme vous avez pu le voir, il est
petit mais…gratuit. Car s'il existe trois grands parkings en bord de mer, ils sont payants : 8 € la journée. D'autre part, celui-ci nous permet de découvrir autre chose que le bord de
mer. Nous avons aujourd'hui deux parcours, le plus long de 16, 2 km avec 300 m de dénivelée et pour les "petites jambes "seulement de 8.9 km et 198 m de dénivelée classé
"modérato" . Nous partirons tous ensemble jusqu'au pique-nique puis les "petites jambes" retrouveront le premier groupe sur le chemin du retour."
Après une petite montée nous commençons à descendre vers un charmant petit lac, dit du Barrage, et découvrons en contrebas une belle bâtisse, le Château de Brégançon, à ne pas confondre avec le fort du même nom.
C’est au centre de
l’aire de production des Côtes de Provence, au sein d’un site classé qu’est implanté le Château de Brégançon sur 350 hectares; vaste demeure du 17ème siècle et ancienne
ferme du Marquisat de Brégançon dont le fief était le Fort (actuellement résidence présidentielle).

Cité médiévale, référencée parmi les plus beaux sites de France, le village de Bormes les Mimosas constitue une étape de découverte incontournable pour les amoureux des vieilles pierres et les passionnés d'histoire. Outre le charme de ses ruelles tortueuses, de ses fontaines, d'une architecture très bien conservée, on aime y flâner et apprécier la richesse de sa flore (700 variétés de plantes et de fleurs, 60 variétés de mimosa).
Sa particularité (les mimosas) lui vaut le titre de capitale du Mimosa dans le Var et est depuis 2000 le "Kilomètre O" de la Route du Mimosa, une route touristique à découvrir de janvier à mars de Bormes à Grasse (130 km).

Une forteresse existe sur cet îlot rocheux depuis l'arrivée des Ligures de la tribu des Bormani, en
118 av. J.-C. Le site s'appelle d'abord Pergantium, puis Briganconia[2], dérivé du celte Briga signifiant
« hauteur »[3].
Au Moyen Âge, une seigneurie (ou châtellenie) de Brégançon est créée à la fin du IXe siècle, après l'expulsion des Sarrasins du Fraxinet en 972, au profit des vicomtes de Marseille, vassaux des comtes de Provence. En 1140, la seigneurie de Brégançon et d'autres fiefs, dont Hyères, sont concédés en apanage par le vicomte Geoffroi II de Marseille à l'un de ses fils, Pons, marquis de Fos.
Brégançon devient une forteresse royale en même temps que le comté de Provence
est légué au roi Louis XI par son dernier titulaire
Charles
III en 1481. Le roi charge alors Palamède de
Forbin, nommé gouverneur de Provence, et le gouverneur de Bourgogne Jean de Baudricourt de prendre possession de ce nouveau territoire et de le sécuriser : c'est ainsi que Jean de Baudricourt fait réarmer le fort de Brégançon en 1483. Il est assiégé en 1524 par l'ancien connétable disgracié Charles III de
Bourbon, passé au service de Charles Quint en 1523, et la forteresse ne résiste que quelques jours.
Durant la Révolution française, la garnison du fort intervient d'abord en 1789 pour protéger les possessions de la marquise de Ricard qui sont attaquées par les paysans. Plus tard, en 1791, les armes de la garnison sont prises par le Club des Jacobins d'Hyères. Le fort attire à partir de 1793 l'attention de Bonaparte, nommé inspecteur des côtes après la prise de Toulon aux royalistes le 18 décembre 1793 (il y séjourne d'ailleurs durant l'hiver 1793-1794). Ainsi, une fois devenu premier consul en 1799, il le fait réparer et doter d'une importante artillerie, puis, après son sacre comme empereur, il fait renforcer sa garnison en 1805 par l'installation d'une compagnie de vétérans impériaux.
Il est encore occupé par une petite garnison durant la Première Guerre
mondiale, avant d'être déclassé en 1919. Il est classé comme site pittoresque
en décembre
1924. Resté propriété de l'État, il est néanmoins loué entre 1924 et 1963 à des particuliers, dont le dernier fut Robert Bellanger, ancien député, ancien
sénateur d'Ille-et-Vilaine et ancien sous-secrétaire d'État à la Marine en 1930. À l'issue du bail de ce dernier, l'État récupére le bâtiment dans un état de délabrement important, celui-ci entreprend de le restaurer et de l'aménager tout en
conservant son aspect extérieur primitif.
Finalement, le général de Gaulle y réside le
25 août 1964 lorsqu'il vient assister aux cérémonies
commémorant le vingtième anniversaire du débarquement de Provence. S'il n'est pas séduit par le lieu, il est convaincu de l'utilité du fort par le député-maire de Saint-Raphaël René-Georges
Laurin, et le fait réaménager, pour un coût de 3 millions de francs. Un arrêté du 5 janvier 1968 affecte Brégançon à titre définitif
au ministère des Affaires culturelles afin qu'il serve de résidence officielle au président de la République française, notamment en lieu de villégiature. C'est Pierre-Jean
Guth, architecte de la Marine nationale et lauréat du prix de Rome qui aménagea le fort en
résidence tout en préservant ce qui restait de la forteresse originelle. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_de_Br%C3%A9gan%C3%A7on)
Pour les amateurs de statistiques, Jean ajoutera que c'est François MITTERAND qui utilisera le moins cette résidence puisqu'il y dormit seulement une nuit.
Maintenant nous partons plein Ouest en longeant la côte,
alternant plages et rochers avec de belles vues sur la mer et les nombreux îlots : celui du Jardin et ceux de l'Estagnol . Hélas, la mer est souvent grise, car même avec le mistral, le ciel
n'arrive pas à se dégager et la principale difficulté de la randonnée aura été d'adapter nos vêtements à la température : entre les zones à l'ombre et au vent et celles au soleil, sans vent, ce
sera une succession d'effeuillages et de rhabillages. Les photographes jouent un peu avec les rayons de soleil afin de vous rapporter de beaux
clichés de cette superbe côte.
Quelques passages glissants sur les rochers mouillés requièrent un peu plus de vigilance mais tout le monde passe ces passages difficiles sans problème. Une plage naturiste,
complètement déserte n'inspire pas notre groupe. Personne n'a envie de mettre un brin de peau à l'air.
Suite au mauvais temps des jours précédents, les plages sont envahies de posidonies et
d'étranges boulettes végétales, les aegagropiles, qui seront utilisées par Nicole
pour bombarder notre guide, attention à la bagarre générale, et par des artistes comme thème de création.
Selon Wikipédia, du grec aigos (egagre, chèvre sauvage), agros (champ) et pilos (laine, feutre - Latin pilus, poil)[1], un aegagropile ou égagropile (nom masculin) est une boule feutrée légère constituée de poils enchevêtrés et de substances organiques indigestibles que l'on rencontre dans l'estomac de certains animaux, notamment les ruminants. Les animaux qui ont la manie de se lécher (les chats en particulier) et de lécher leurs congénères sont sujets aux égagropiles[2].
Par analogie, on utilise le terme aegagropiles pour désigner les pelotes de couleur brune, de texture fibreuse, formées des restes de Posidonia oceanica qui s'accumulent sur les plages, sous l'action des vagues [3]. Les aegagropiles, communément connues sous le nom de pelotes de mer, résultent de l'effilochage des fibres des feuilles mortes de la plante et leur agglomération sous l'effet des mouvements de la mer.
On y trouvera aussi de nombreux morceau de bois flottés qui ont parfois d'étranges formes :
à faire peur!
A la pointe de la Vignasse la mer a bien sculpté la roche lui donnant un aspect un peu diabolique.
A la pointe de l'Estagnol, très beau point de vue sur le Fort de Brégançon d'un côté, l'île
de Porquerolles et la presqu'île de Giens de l'autre. Le soleil en profite pour faire une apparition. La mer redevient verte et les rochers retrouvent leur couleur naturelle. Nous y croisons un autre groupe qui effectue le même parcours…dans l'autre sens. Un peu embouteillé le sentier
!
Arrêt autour d'une nouvelle petite plante jaune qu'Annie identifiera comme le champignon Anthurus apporté par les australiens pendant la guerre de 14.Vérification faite, Jean-Marie pencherait plutôt pour une Cytinelle (Cytinus hypocystis). Alors ? Encore une question aux spécialistes.
Enfin, nous retrouvons la fameuse Barbe de Jupiter(Anthyllis barba-jovis), en fleurs cette fois.
Il est midi pile lorsque nous débouchons sur la plage de l'Estagnol et Jean va nous guider vers un emplacement protégé du vent pour notre pique-nique. Le ciel est bien gris, la mer aussi et la température n'a rien de méditerranéen. Notre Madeleine est toute recroquevillée.
Nous sommes installés près du parking, assez désert à cette saison, mais on imagine ce que
doit être le même lieu au mois d'Août. Selon Jean-Louis, le propriétaire des lieux a préféré installer cet onéreux parking et une gargote afin de préserver cet environnement remarquable qui devait fortement intéresser les promoteurs.
Nos joueurs de cartes se sont installés, debout, autour d'une sorte de tablette. Pas mal !
Jean donne le signal du départ et constitue les deux groupes. Huit petites jambes avec
Marcel comme seul représentant du sexe fort, auront à parcourir un kilomètre pour se rendre au point de rendez-vous : en principe, c'est tout droit. Mais les mauvaises langues, dont votre rédacteur, vont rappeler que le même Marcel s'était égaré du côté des Molières il y a quelques années avec un petit groupe comme
celui-ci.
Les treize autres marcheurs vont continuer en bord de mer jusqu'à plage du Pellegrin. Le
soleil réapparaît et, semble t'il bien décidé à nous accompagner jusqu'à la fin. Très rapidement nous atteignons le Cap de Léoube où nous poursuivons notre chemin dans les cistes et les argeras . Des chevrefeuilles rouges viennent se joindre à ce bouquet multicolore. Parmi elles une magnifique ciste rose avec de
grosses fleurs marquées de pourpre qui devrait être une Cystus purpurens, moins commune. Cette partie du parcours est finalement assez facile. Nous distinguons maintenant très bien la ville de La Londe des Maures, toujours la presqu'île de Giens et le
Mont Faron au-dessus de Toulon.
Jean nous explique qu'il a cherché en vain des chemins pour traverser toute la zone boisée en arrière-plan de la plage mais
il s'est heurté à des propriétés privées . En particulier, de la plage des Estagnols où nous avons pique-niqué jusqu'à la plage du Pellegrin , tout
appartient au Domaine de la Léoube, entreprise vinicole faisant partie d'un groupe anglais. Tant pis pour la rando, mais au moins le littoral est protégé. Encore
un îlot, celui de Léoube et nous descendons sur la plage du Pellegrin, fin de notre pérégrination littorale.
Par un mauvais escalier démoli par les tempêtes successives,
nous quittons la plage et rejoignons la route qui va nous ramener vers nos amis de l'autre groupe. Bien sagement alignés à gauche de la chaussée, nous avançons d'un bon pas (entre cinq et six
km/h) mais Jean s'est échappé, de manière, nous dira t'il, à signaler notre présence aux voitures qui nous croisent. Madeleine et Joël se sont lancés à sa poursuite mais en vain. Nous quittons la
route de temps en temps pour marcher en bordure de vignes superbement entretenues.
Voilà la jonction est faite avec l'autre groupe arrivé depuis 1/2 heure. Ils ont pris le temps d'aller au bar du restaurant déguster café, chocolat et pour les plus gourmandes, gâteaux. Mais à quel prix !
C'est maintenant le groupe des 21 qui se dirige vers le Château de Brégançon. Jean propose
de revenir avec les voitures pour d'éventuels achats. Nous reprenons le sentier du barrage et très vite, après une petite montée, la seule vraiment significative
de la journée, nous rejoignons nos voitures. Tout le monde est d'accord pour revenir au château. Il ne se visite pas hélas et Jean-Marie s'étant aventuré dans la cour se fera "virer" aimablement
mais fermement, le chien du logis ayant alerté les propriétaires du lieu.
Quelques marcheurs-dégustateurs testerons le rosé mais le prix ou la qualité ne les conduirons pas à acheter.
Rendez-vous est pris aux Issambres pour notre pot de fin de rando. Mais la route étant bien
embouteillée avant St Maxime nous sommes en retard et l'aide du cafetier est parti. Comme d'habitude, il est débordé et quelques dames vont se dévouer pour le service.
Merci Jean pour cette jolie balade au bord de mer. Dommage que le soleil se soit abstenu de paraître une partie de la journée…mais tu n'y étais pour rien.
Merci aux photographes, Claudie, Jean (il fait tout) et Jean-Marie.
La semaine prochaine, Jeudi 13 Mai à 7 h 00- Notre-Dame des Maures (83) - Deux parcours – Pour ceux qui aiment marcher et qui sait éprouver, à leur ombre, ce frisson magique qui rôde au bord du précipice des âges, cette randonnée à rebrousse-temps au pays des populations du néolithique, nous fera découvrir un des « géants » du fond des âges, le plus significatif et le plus incontournable dolmen : le Gaoutabry au hameau de Notre-Dame des Maures (83) - Trajet s’effectuant sur pistes et chemins – Deux parcours – 1er parcours : 18 kms 800 – Déniv. 670 m - 5 h 15 – Moyen / Alto – Repas tiré du sac
1er parcours : 18 kms 800 – Déniv. 670 m - 5 h 15 – Moyen / Alto – Repas tiré du sac
2ème parcours : 13 kms 600 – Déniv. 477 m – 4 h 00 - Moyen / Medio – Repas tiré du sac
Responsable : Bruno
Encore quelques photos en vrac:
Les 21
Un peu frigorifiées mais elles y vont !
Pause banane
Sentier du
littoral
Plage des nudistes
Les rochers de la pointe de la Vignasse
C'est ça le littoral
Lui, il s'accroche
La barbe de Jupiter
Ah ! les femmes de Jean
Mini-falaise de posidonies
Gorges du Verdon - L'Imbut : 29 avril 2010
Gorges du Verdon – L’Imbut
Aujourd’hui Bruno nous propose de randonner dans un site
sublime : les Gorges du Verdon. Nous y ferons un parcours à fond de canyon, l’une des plus belles randonnées des Gorges : Le Sentier de
l’Imbut.
Après une longue route, nous voici arrivés près de l’Auberge des Cavaliers.
Jean nous donne des nouvelles de Roland, victime d’un "gros coup de
fatigue", après un semi-marathon. Nous espérons, Roland, que tu vas vite retrouver la forme. Et nous guider à nouveau dans de belles randonnées.
Puis Bruno nous présente le parcours : « On va descendre de 350 mètres pour atteindre les rives du Verdon. Nous longerons la rive gauche de la rivière jusqu’à l’Imbut. C’est là que nous pique-niquerons. Au retour on ne fera pas la montée au sentier Vidal, qui est difficile voire dangereuse. Et impossible avec un groupe aussi important ». Car nous sommes aujourd’hui 22 randonneurs. Pleins de courage pour affronter cette rando qui promet d’être difficile. « Il y aura des passages délicats, des roches glissantes. Tenez vous bien à la main courante » nous dit Bruno.
Puis il nous parle de la flore, notamment d’un genévrier de 2500
ans, qui pousse la tête en bas. Quant à la faune, les gorges regorgent d’oiseaux dont les chants mélodieux nous accompagneront toute
la journée. Et pour finir, les demoiselles. « Mais je vous en parlerai plus loin » ajoute Bruno.
« Mais l’Imbut, c’est quoi ? » demande une randonneuse. « L’Imbut, c’est un chaos de rochers sous lequel disparaît le Verdon ».
Aujourd’hui nous accueillons Daniel, un ami de Marie. Bienvenue parmi
nous.
Après une photo de groupe, nous attaquons la descente dans les gorges profondes. Nous voici très vite dans les rochers. « Faites attention où vous mettez les pieds » nous dit Bruno. Il ne le répétera plus. Mais le conseil vaut pour toute la journée !
Bruno nous prévient : « Voici le premier passage délicat ». Ce
sont quelques rochers qui forment des marches très hautes. La pierre est patinée et glissante comme une savonnette.
Gare à la chute ! Heureusement une main courante nous permet de franchir ce passage en toute sécurité. Au retour, nous pourrons dire que ce passage
« délicat » n’était que de la gnognotte, comparé à ceux qui vont suivre.
Nous poursuivons notre descente, précautionneusement. L’allure est modérée. Bruno arrête fréquemment le groupe de tête pour attendre les derniers. Nous commençons à apercevoir les falaises vertigineuses qui dominent le Verdon.
Puis voici le Verdon et son eau d’un beau vert pâle. Nous nous arrêtons
au bord de la rivière, sur une jolie plage. Il est 10 heures. C’est l’heure de la pause casse-croûte.
Bruno nous parle du Verdon : « Le Verdon, affluent de la Durance, prend sa source près du col d’Allos à 2150 mètres d’altitude. Il a creusé une entaille dans le plateau calcaire et formé des gorges magnifiques dont les plus célèbres forment le Grand Canyon. Long de 20 km, il enserre le torrent entre des falaises atteignant jusqu’à 700 mètres de surplomb. Le débit est maintenant faible, de 8 à 30 m3 par seconde. Avant la construction des barrages de Castillon et Castellane, il atteignait 800 m3 par seconde !
La coloration de l’eau est due à sa richesse
en fluor. Les premiers occupants appelaient cette rivière « le Dieu des Eaux Vertes ». C’est sa couleur émeraude très particulière qui lui a donné son nom :
Le Verdon ».
Nous reprenons notre route. Au son assourdissant des flots tumultueux du Verdon, dont le bruit ne nous quittera pas de toute la journée. Le sentier longe la falaise à travers la forêt de chênes, de pins et de buis. Nous arrivons à présent sur une plage de galets. Devant nous se dresse la Passerelle de l’Estellié qui enjambe le Verdon.
Arrivés à la passerelle, nous marquons une pause. Bruno nous parle.
Mais sa voix est couverte par le bruit de la rivière. Seuls les premiers peuvent l’entendre : « Cette nouvelle arche en structure métallique, ultra
moderne, permet de franchir le Verdon et de rejoindre le chalet de la Maline, départ du Sentier Martel. Cette passerelle, officiellement ouverte depuis 2004,
remplace l’ancienne, qui a été emportée par les fortes crues du Verdon en novembre 1994. Entre temps, pompiers et randonneurs traversaient la gorge avec des tyroliennes de
fortune, en fil de fer ! ».
Puis Bruno nous invite à emprunter la passerelle, pour admirer la vue
sur le Verdon. Il nous répartit en deux groupes pour éviter de surcharger la passerelle. Chaque groupe grimpe à son tour. La passerelle bouge et se balance sous nos pas. Quelle délicieuse
sensation !
Nous reprenons notre chemin le long de la rivière. Le sentier monte puis redescend près de l’eau. Nous traversons un bois avec des hêtres de belle taille. Deux jeunes gens nous doublent. Ce sont sans doute des amateurs d’escalade, comme nous en verrons plus loin. Nous les suivons.
A présent nous devons monter sur une planche, disposée pour permettre l’escalade d’un
rocher. Nous passons sans difficulté. Puis soudain devant nous, le sentier disparaît. Jean
arrive à la rescousse et constate que ce passage est plus que délicat. Il faudrait pour le franchir, enjamber le vide et sauter sur des rochers. Il faut se rendre à l’évidence : nous nous
sommes fourvoyés. Nous croyions suivre Bruno et la tête du groupe. Mais ils ne sont pas passés par ici.
Nous rebroussons chemin. Voici de nouveau la planche. Cette fois-ci nous la descendons. Excellent exercice pour nous aider à conserver notre équilibre.
Qui veut refaire un tour de planche ?
Puis nous prenons le sentier qui longe la rive du Verdon. Et nous
rejoignons Bruno et son groupe de tête. Même pas inquiets ! Tout juste étonnés de notre lenteur.
Nous poursuivons notre chemin dans les bois. Le sentier se fraye un passage parmi les rochers, toujours aussi patinés et glissants.
Heureusement des arbres nous permettent de nous hisser ou de nous
retenir en franchissant les passages les plus difficiles. Leurs troncs sont doux au toucher. Seraient-ils polis par les mains des randonneurs qui s’y accrochent ?
Puis le sentier remonte à une vingtaine de mètres au dessus du Verdon. Nous longeons la falaise. La vue sur le torrent est magnifique. Puis le sentier redescend ensuite sur une roche bien glissante. Heureusement une main courante nous permet de nous accrocher.
Nous arrivons maintenant au «Styx». Cet endroit est un mini canyon, à l’intérieur du Grand Canyon. Avec des vasques et des marmites creusées dans la roche calcaire. Il a été baptisé ainsi par
le spéléologue français Édouard Alfred Martel, lors de son exploration du Verdon, avec une équipée d’hommes et de matériel, en 1905. Le «
Styx » étant l’un des fleuves menant aux Enfers.
Puis nous atteignons le «
passage du mauvais gué » ou « Maugé ». Cet endroit est un chaos de blocs de rochers, sous une grande voûte.
Puis, voici à présent « la Grande Vire », le passage le plus vertigineux de notre randonnée. Nous
dominons la rivière d’une vingtaine de mètres. Le sol est glissant. Nous gardons en permanence une main sur le câble tenu par des anneaux fixés dans la falaise. Sans cette main courante, le
passage serait vraiment trop risqué. Attention aussi à ne pas heurter de la tête quelques
rochers en surplomb !
Ce passage vertigineux se termine au niveau de l’eau. A tel point que
les rochers sont humides et glissants sous nos pas. Et qui plus est, la main courante est trop courte d’un bon mètre. Avec l’aide de Joël, nous passons tous avec beaucoup de précaution. Ca y est,
nous en avons fini avec ce dernier passage délicat. Une stèle à la mémoire d’un jeune homme de trente ans
nous rappelle - si besoin est -, qu’il faut être très prudent.
Encore quelques minutes et nous apercevons la plage sur laquelle nous
devons pique-niquer. A mesure que nous descendons, nous constatons que la place est déjà prise par d’autres randonneurs. Nous nous installons donc tant bien que mal dans la pente qui domine la petite plage. Devant nous s’étend une vue magnifique sur le Verdon qui dévale en
contrebas.
Après notre déjeuner bien mérité, Bruno propose : « Que diriez-vous d’une petite promenade digestive ? » Et d’ajouter : « Il serait dommage de se priver d’une petite escalade sur le chaos de l’Imbut ».
Bruno entraîne ainsi avec lui une dizaine de randonneurs. Le sentier
aboutit au fameux chaos de rochers de l’Imbut, sous
lequel disparaît le Verdon. Et sur lequel on peut tenter de s’aventurer. Nous pourrions peut-être sauter de rochers en rochers. Avec agilité, bien sûr.
Mais nous préférons la sécurité, en marchant à quatre pattes.
La progression n’est pas facile, mais nous atteignons des cheminées par lesquelles on aperçoit « le flot
bouillonnant du Verdon sous les blocs ». Un spectacle magnifique qui à coup sûr valait le déplacement ! (Note du blogueur : J’en parle avec d’autant plus d’objectivité que je n’y étais
pas !)
Car les moins audacieux (ou les plus raisonnables) ont préféré attendre
Bruno et son petit groupe aventureux. Nous sommes assis à l’ombre. Une petite brise nous rafraîchit agréablement. Certains ont attaqué une belote. D’autres font la sieste, bercés par le bruit de la rivière. Mais que devient Bruno ? Ils en mettent un temps pour leur petit crapahut dans les rochers !
Enfin les voici. Nous reprenons le chemin du retour.
Puisque nous n’allons pas rentrer par le sentier Vidal, le chemin du
retour n’est autre que celui de ce matin. Ceux qui ont apprécié la Grande Vire et le sentier au-dessus du vide, sont heureux. Ils ont gagné un deuxième passage !
Le sentier grimpe et domine à nouveau le Verdon d’une vingtaine de
mètres. A présent nous marchons à l’ombre. Il fait un peu moins chaud. Nous retrouvons les mêmes rochers polis et glissants. Avec par endroits d’énormes racines. Tout semble prévu pour nous faire
trébucher. Et à regarder ses pieds, on en oublierait les branches basses !
Sur la droite, nous apercevons quelques randonneurs qui attaquent la fameuse grimpette à flanc de falaise, vers le sentier Vidal. Mais nous restons sagement près de la rivière.
Et revoici la Grande Vire. Nous retrouvons avec bonheur les mêmes sensations : la main courante à droite, le vide à gauche et le sol glissant. Puis nous voici dans les bois. Rochers,
racines, nous connaissons bien tous les pièges. Nous progressons rapidement.
Une heure plus tard … « Au
fait, on n’a pas encore vu la passerelle ! » lance Joël. C’est vrai, nous l’avions oubliée cette passerelle. Décidément, le chemin nous paraît plus long cet
après-midi !
Enfin nous approchons de la passerelle. Bruno marque une pause pour porter secours à Dominique. Qui s’est blessé au tibia. (Bienvenue au club, Dominique !) Encore une fois, grâce aux bons soins de Bruno, on évitera l’amputation.
Puis nous reprenons notre chemin. Voici bientôt la petite plage où nous avions cassé la croûte ce matin. C’est enfin le moment pour Bruno de nous parler des demoiselles. « Ce royaume naturel des Gorges du Verdon, où le minéral prime si souvent le végétal, est le paradis des demoiselles. On en compte une soixantaine d’espèces qui hantent les falaises de 400 mètres formant l’Etroit des Cavaliers. Autrefois ces demoiselles étaient baptisées de prénoms féminins : Françoise, Marie, Nicole, Geneviève … Cette charmante appellation disparut avec Carl von Linné, le grand naturaliste suédois qui les baptisa "libellules". Pourquoi libellules ? Parce qu'un naturaliste de Montpellier, Guillaume Rondelet (1505-1566), avait noté une similitude entre ces demoiselles et le "Libella", poisson marin bien connu ».
La pause « demoiselles » est terminée. Il ne nous reste qu’à remonter vers nos voitures. Ce matin, nous sommes descendus de 350 mètres. Il nous faut donc les
remonter. En grimpant le plus souvent au soleil. Dès les premiers mètres, la chaleur nous accable. Certains ont épuisé leur provision d’eau. Cette dernière grimpette va leur paraître
longue !
« Je ne reconnais pas la
descente de ce matin » déclare Jean-Marie. Pourtant ce sont bien les mêmes rochers, les mêmes hautes marches, le même passage délicat avec sa main courante, la même petite
échelle. Mais c’est plus long que ce matin ! Certain(e)s souffrent. En silence. Ou alors on ne les entend pas, car ils (ou elles) sont loin derrière.
Tandis que Bruno caracole en tête, le groupe s’étire terriblement. Heureusement, nos deux valeureux serre-files, Daniel et Jacky, toujours aussi efficaces, se chargent de ramener toutes leurs brebis au bercail. Seule Cathy manque à l'appel. Restée à l'arrière du groupe de tête, elle a très gentiment attendu les retardataires. Les dits retardataires ont pris un raccourci – à moins que ce ne soit Bruno ? – et n'ont pas vu Cathy. « Sûr qu’on ne m’y reprendra plus ! » nous dira-t-elle.
Après une boisson rafraîchissante prise à l’auberge des Cavaliers, tous nos petits malheurs sont vite oubliés. Nous sommes fatigués. Mais heureux d'avoir fait cette grande randonnée. Que Bruno décrit dans ses notes personnelles, comme "un véritable parcours du combattant où alternent roches glissantes, passerelles, passages de câbles, échelles,…"
Merci Bruno pour cette magnifique randonnée, dans ce site sublime aux panoramas grandioses.
Merci aux photographes : Jean, Jean, Jean-Marie, Gérard.
Encore quelques photos :
Devant la passerelle
Sous les rochers
Le long de la falaise
La Grande Vire
Le chaos de l'Imbut
Et toujours le Verdon
Alternance de pointes rocheuses, de petits îlots et de baies magnifiques où se trouve une partie des plus belles plages de la côte, cet
itinéraire vous enchantera.
L’arrivée sur la plage de Cabasson vous offrira une vue imprenable sur le Fort de Brégançon, datant du XI ème siècle, qui est la résidence officielle mais surtout de villégiature des Présidents de la République Française.
Nous traverserons des domaines viticoles exceptionnels, le domaine de Léoubé et celui du château de Brégançon.
Caractéristiques techniques :
Parcours N ° 1 : Longueur : 16 Kms 218, Dénivelée : 300 m, Niveau : Moyen Médio.
Parcours N ° 2 : Longueur : 10 Kms 875, Dénivelée : 198 m, Niveau : Moyen Moderato.
Responsable : Jean 06.68.98.13.62