Bauduen-Lac de Sainte-Croix- 5 Novembre 2009
BAUDUEN- Le lac de Ste.Croix
Depuis quelques jours, la météo sur le Haut-Var était fort changeante. Le nord de notre département était à la limite du mauvais temps. Mais la dernière
prévision était plus optimiste : soleil et nuage le matin, couvert sans pluie l'après-midi.
C'est pourquoi 20 marcheuses et marcheurs se sont retrouvés autour de Jean BOREL qui nous avait organisé une belle rando au bord du lac de Ste.Croix avec 18 km et
400 m de dénivelé.
En ce matin du 5 Novmembre, à 8 h30, la
température est de 2° (ouille-ouille !) malgé un soleil radieux.
Il nous manque deux marcheurs, Nicole et Francis qui se sont trompés d'heure : 7 h 30 au lieu de 7 h.
Non Francis, pour un départ de 18 trous, tu ne nous aurait pas fait
ça.
Ils ne savent pas où est le départ et ne possèdent pas la carte de la randonnée. Par téléphone Jean leur a donné quelques détails mais aujourd'hui nous ne partons pas d'un village, mais
d'un bord de route en pleine campagne, pas facile à trouver.
Nous les attendons un petit peu en prenant quelques photos du groupe et en écoutant notre guide présenter notre itinéraire. Jean en profite aussi pour présenter un
nouveau couple qui nous avait déjà accompagné la semaine dernière, ALICE et JEAN-LOUIS.
Nous leur souhaitons la bienvenue.
Mais il faut quand même penser à partir car la rando est longue et le jour baisse vite à cette saison. Bruno se propose de les attendre mais le groupe proteste car nous ne sommes pas
certains qu'ils retrouveront nos voitures. Sur ce plateau, le téléphone ne "passe pas", impossible de les contacter. Finalement Jean colle une carte sur sa vitre arrière, au cas où (!) et
Bruno nous rejoint, sage solution : nous avons déjà deux marcheurs dans la nature ce n'est pas nécessaire d'en rajouter un troisième.
A 8 h 50 nous attaquons notre rando par une piste facile. Pour une fois, nous commençons par 3 km de plat, bonne façon de s'échauffer…car il ne fait vraiment pas
chaud, n'est-ce pas Claude !
Nous cheminons dans une forêt de petits chênes ayant déjà pris de belles couleurs automnales.
Changement brutal de direction, Jean BELLACHES et Françoise qui s’étaient échappés et avaient dépassé le guide doivent faire demi-tour, Jean BOREL les ayant laissé
poursuivre tout droit, petite plaisanterie qu'il apprécie beaucoup et sait utiliser comme "pédagogie douce". Aussi, brutal changement de type de chemin.
Nous abordons une descente
assez raide, caillouteuse et rendue glissante par la terre mouillée : il a plu hier comme l'attestaient les grandes flaques du chemin précédent.
Face à nous, premiers aperçus sur les falaises des Gorges du Verdon et le village d'Aiguines d'où certains d'entre nous ont gardés quelques souvenirs épiques, mais
nous en reparlerons.
Nous poursuivons notre descente sans une chute. Au cours de la pause banane, faite à l'issue de la descente, Jean parvient à contacter Francis et
Nicolle. Ils sont à Salles-en-Verdon et nous rejoindront à Bauduen pour le pique-nique. Heureusement que Bruno ne les avait pas attendus.
Nous arrivons au bord du lac. Premier ravissement des yeux et bien sûr nombreuses photos ( au soir de cette randonnée j'en aurai d'ailleurs 178 "en
portefeuille" : que l'embarras du choix !).
Ce lac, nous le connaissons tous mais souvent à une saison où il est très fréquenté. Aujourd'hui, nous l'avons pour nous, rien que pour nous.
Et nous allons cheminer ainsi sur une large piste, très "confortable". Le lac est à notre droite, d'un bleu vert, caractéristique des eaux du Verdon à cette saison.
Il fait la limite entre le Var où nous sommes et les Alpes de Haute Provence. En face de nous le plateau de Valensole et ses champs de lavande. Le niveau de l'eau est très bas
découvrant de larges plages caillouteuses . A cette période de l'année, EDF peut turbiner sans retenue, les touristes ne sont plus là.
Jean nous rappelle que la mise en eau du Lac de Sainte Croix, commencée en 1973, s'est achevée en 1975 en atteignant
la cote 482. Les flots, en submergeant la vallée, engloutissaient également l'ancien village des Salles sur Verdon, reconstruit sur un plateau proche. Mais avec lui disparaissaient également dans les eaux de jade, la source de
Fontaine l'Evêque et des grottes du paléolithique, ainsi que le pont d'Aiguines datant du Moyen-Âge...
L'idée du barrage est déjà présente en 1930, et un syndicat de défense se créée alors dans le village. A l’époque, le projet émane de la société Schneider. Les Sallois s’opposent énergiquement à
cette construction qui va les chasser de leurs terres, de leurs habitations, de leurs racines. Le temps passe, les enquêtes et les réunions s’enchaînent, sans que rien n’aboutisse vraiment. Alors
au village, la vie va son train, entre espoir et fatalisme, incertitude ou angoisse.
Puis EDF reprend à son compte le projet Schneider, et les choses alors s’accélèrent. En 1967, le 16 janvier, l’enquête parcellaire est déclarée. En mars 1969, un canal de dérivation est creusé
dans la vallée. Pendant ce temps, les tractations entre EDF et les habitants se poursuivent, avec les divergences, les cris, la douleur de l’inéluctable pour les habitants… et l’épineux problème
des truffières, implantées dans des terres réputées pauvres, mais à la valeur inestimable pour les propriétaires.
Le projet initial prévoit de faire monter l’eau jusqu’à la cote 500, ce qui engloutirait Les Salles sur Verdon et l’île de Costebelle, mais également les villages de Bauduen et de Sainte-Croix, qui sont autant d’opposants à la construction du
barrage. Mais une modification intervient et ramène la cote à 482, et Les Salles sur Verdon se retrouve seul pour lutter contre le projet puisqu’il épargne désormais les autres villages.
EDF finit bien entendu par gagner la partie, mais la reconstruction des Salles, initialement prévue sur la commune d’Aiguines, sera en fait mise en œuvre sur le plateau de Bocouenne, plus proche du village d’origine.
En juillet 1970, la première pierre du nouveau village est posée.
En novembre 1973, le barrage est mis en eau. Devant la montée lente des flots, l’exode du village commence, et en janvier 1974, les deux derniers habitants des Salles sur Verdon, dont le
curé, sont évacués par la gendarmerie.
Nous pouvons imaginer l’émotion qui étreint alors les Sallois. Les terres noyées peu à peu, la maison natale rasée par les engins de chantiers puis submergée inexorablement, qui disparaît dans
les eaux émeraudes.
Les morts sont transportés dans le nouveau cimetière, chassés de leur lieu de repos. L’église est dynamitée.
Cette retenue est la troisième de France métropolitaine par sa superficie après le lac du Der-Chantecoq et le lac de Serre-Ponçon. Le lac est devenu un centre de tourisme estival ; il est très fréquenté pour les loisirs aquatiques.
La navigation des bateaux à moteur à essence est interdite. Seul les moteurs électriques et les voiles sont autorisés. On y rencontre beaucoup de pédalos
et de barques diverses de juin à septembre. Ce lac artificiel est également utilisé pour les écopages des Canadairs lors des incendies dans la région.
Trois villages se trouvent le long de ses berges :
Sainte-Croix-du-Verdon, Bauduen, Les Salles-sur-Verdon (nouveau village)
Le plus grand des lacs du Verdon couvre une superficie de 2200 ha (10 km de long pour 3 km de large), limitée au sud par le barrage hydroélectrique de Sainte Croix et au nord par le pont de Galetas, lieu où le Verdon vient alimenter le lac. Le barrage (de type voûte mince), construit à l'entrée des gorges de Baudinard, retient 760 millions de mètres cubes d'eau et produit sur une année plus de 150 millions de KW/H. Il alimente ainsi en électricité plusieurs des villes situées à sa proximité.(Extraits de différents sites Web)
Mais revenons à nos 20 marcheurs qui s'émerveillent du paysage.
Jean nous montre le Grand Marges, montagne qui domine Aiguines et où 13 randonneurs se sont distingués dans une des
marches les plus difficiles de ces dernières années alors que le second groupe guidé par Daniel allait se "goberger" au restaurant à Ste-Croix-du-Verdon.
Jean nous précise: " la grande piste est finie, nous allons devoir effectuer un passage plus difficile dans des rochers, soyez vigilants d'autant plus qu'aujourd'hui ils sont glissants".
Plus de plage au bord du lac. L'eau vient directement
lécher une grande falaise en-dessous de nous. Nous commençons à grimper parmi les rochers. C'est
assez facile car il y a de nombreuses prises pour les mains. Par contre les descentes sont plus délicates et les fonds de pantalon en porteront la trace car personne n'hésite à se laisser glisser
sur les fesses car effectivement …ça glisse.
Mais tout ceci avec le sourire et la bonne humeur !
Comme toujours en pareilles circonstances , le groupe s'est effiloché et Jean revient sur ses pas donner un coup de main aux plus hésitants et surtout prendre toute une série de photos bien
caractéristiques.
Enfin tout le monde se retrouve sur la grande piste, heureux d'avoir franchi ce passage difficile.
Le nouveau village de Salles est maintenant juste en face de nous sur l'autre rive et on voit maintenant le pont sur le Verdon à sa sortie du lac.
Encore un kilomètre et nous arrivons à Bauduen où nous attendent Nicole et Francis. Ils ont eu le temps de parcourir ce très joli village et de nous en rapporter
des photos.
BAUDUEN est un charmant village dont les quais sont à la côte 484 m, deux mètres au-dessus du niveau maximum du lac : il était temps.
Le pique-nique s'organise, qui sur des tables, qui sur des bancs. Trois "misanthropes " comme les qualifiera Jean, ont préféré le bord de l'eau.
Il fait toujours beau mais le ciel se couvre de plus en plus vers le sud-ouest.
Nous repartons pour remonter sur le plateau. Nicole et Francis ont renoncé à nous accompagner afin de nous éviter de les ramener au village récupérer
leur voiture. Un petit arrêt sur un rocher, au bord de la route, nous permet d'admirer le village vu d'en haut et de faire quelques photos. Au passage, un admirable épouvantail entraîne quelques
commentaires irrespectueux de certains, que je ne nommerai pas, au sujet de notre Présidente (non, pas Carla...).
N'oublions pas que nous sommes en automne,
les feuillages ont pris de chaudes couleurs, ne serait-ce que pour nous le rappeler. A un moment la
couleur des rochers et celle de la végétation se confondent presque.
Empruntant les Gorges de Calletis nous poursuivons une montée facile. Le chemin a été creusé dans une roche stratifiée très spectaculaire. Il fait toujours doux, bien que le ciel soit de plus en
plus couvert et une pause effeuillage s'avère nécessaire. Très rapidement nous nous retrouvons à la cote 660, sur le plateau où nous allons cheminer tranquillement jusqu'au hameau de Bounias. Ce
hameau, proche de la route, est habité par trois familles et comporte un gite paysan pour 6 à 8 personnes. Jean nous a organisé un arrêt à l'élevage caprin de M. et Mme CHAFFARD.
Cette ferme fait partie des structures d'accueil homologuées par les réseaux " Bienvenue à la ferme " et " Accueil paysan " .
C'est Mme qui nous accueille
et nous explique que l'exploitation comprend 36 chèvres , actuellement dans les bois, cheptel insuffisant pour satisfaire à la demande. L'objectif serai de passer à 50 bêtes. Tous les fromages
produits sont vendus à la ferme. Le troupeau est de race locale, bien adaptée à la région. Les chèvres sont actuellement pleines et vont mettre bas vers Février. La période de traite va s'arrêter
dans quelques jours. Les chèvres vivent en liberté mais rentrent chaque soir pour la traite.
A côté de la bergerie, une passerelle nous intrigue beaucoup. Elle est équipée de fauteuils de style,
d'un lampdaire, d'un miroir,
de deux mannequins et d'une peau (identifiée comme du blaireau par Claude, notre chasseur). Un autochtone nous explique que c'est la cabine téléphonique... seul endroit où les téléphones
portables passent. S'est-il payé notre tête ?
Après avoir fait quelques achats de fromage, le groupe repart, rejoint la route et après un petit cheminement sur le bas-côté, nous retrouvons les voitures.
C'est à Aups que nous allons prendre notre pot de l'amitié avant de rentrer, de nuit à St.Raphaël. Ce sera, hélas toujours comme ça pendant quelques mois.
Merci Jean pour ce joli passage sur les rives de ce superbe lac. Nous avons bien compris que l'intérêt général passe avant de celui des particuliers, même si les Sallois ne partagent pas notre opinion.
Merci aux photographes : Jean BELLACHES, Jean BOREL, Jean-Marie CHABANNE, Gérard CHARPY, Claude LALANDE et Francis OUDART.
La semaine prochaine, nous irons à Gorbio avec deux circuits.
Jeudi 12 Novembre à 7 h 00 : Gorbio (06) – Repas tiré du sac - 2 parcours
2ème
parcours : Col de la Madone – 4 h – 10 kms 104 – Déniv. 667 m – Moyen / Medio - Belles vues sur la mer, l’Italie et le Mercantour – Visite du village de Gorbio
Quelques photos en bonus (Il y en a tellement en réserve)
Avec le chef Ah! la propreté
Au-dessus dulac

Avec le sourire
Avec le serre-file

Enfin la piste


Bauduen

Le pique-nique du chefA la fromagerie

Jolie girouette


Allons,allons, Denise !

Le groupe devant le lavoir de Bauduen
C'est l'automne