2019-04-04 – 911 - LE LAVANDOU LES BALCONS DE CAVALIERE – G1
La météo à l’est des Alpes-Maritimes, n’étant pas favorable pour aller à la Cime de Baudon, Alain a modifié le programme pour nous emmener vers le soleil, du côté de Cavalière.
Une belle boucle de 14 km, avec une dénivelée de l’ordre de 500m, sur les collines des Maures va nous permettre d’observer de belles vues sur les Iles d’Or. Un petit extra, en aller-retour, est prévu pour le site du temple d'Hercule.
Je dédie ce blog à Jean Ma qui, ce jour, a savouré quelques madeleines de Proust, en partageant avec nous ses émotions et ses souvenirs.
Sur le parking du marché de Cavalière, nous sommes 20 randonneurs, heureux du soleil retrouvé.
Nos deux « patous » du jour sont Patrice et Patrick.
Partant du niveau de la mer et devant atteindre la ligne de crête, à 470 m d’altitude, nous allons monter pendant les deux premières heures.
Rapidement nous prenons une hauteur suffisante pour dominer la Cap Nègre.
Nous identifions le Château Faraghi, bâtisse surmontée de deux tours, appartenant à la famille Bruni-Tedeschi depuis 1970 et lieu de résidence de notre ex-président de la République.
Mais ce site a été crucial du Débarquement pour la libération de la Provence : « Le 14 aout 1944, sur le Prince Albert et le Princess Beatrix les Commandos d'Afrique savent qu'ils vont débarquer en Provence. Leur entrainement a été intensif le mois précédent à cet effet dans le golfe de Salerme à Agropoli
Le 15 aout à 0h10 dans un surfboat ,le capitaine Rigaud et l'enseigne de vaisseau anglais Johnson débarquent sur la plage du Rayol en avant garde avec pour mission de reconnaitre l'endroit et de guider aux signaux les détachements qui suivent au large. 20 minutes plus tard 35 hommes avec le Capitaine Ducournau escaladent le cap Nègre, promontoire rocheux et abrupt. Une escalade de 80m pour réduire au silence la batterie qui se trouve au sommet avec ses servants, est nécessaire. Combat rapide, violent, les allemands y laissent 20 hommes alors que les commandos n'ont que deux blessés.
Immédiatement sur leur droite le groupe de l'adjudant-chef Texier et du sergent-chef Bouteau du Bellocq débarque sur une plage inconnue. Escalade silencieuse, un allemand se trouve sur leur chemin, le chef tire deux rafales. Un peu plus loin, Texier et ses hommes grimpent sur la façade rocheuse dominant Pramousquier. Texier est tué par une grenade allemande.
Le sous-lieutenant Jeannerot a débarqué à Aiguebelle
Derrière ces détachements précurseurs, les 600 commandos de Bouvet approchent de leurs LCA (Landing Craft Assault). A 1h40, les vagues d'hommes sautent dans la Méditerranée et gagnent la plage du Canadel.
A l’extrême gauche le sous-lieutenant de Castelnau, chef de la 1° section de choc, débarque ; la bataille commence. Les commandos dégagent rapidement la plage, franchissent des champs de mines.....factices mais signalés comme tels.» (D'après La Société des Volontaires depuis 1870)
Les randonneurs affrontent la première vraie grimpette avec le sourire et bien regroupés.
Et c’est l’anse et la plage de Cavalière qui s’ouvrent à nos yeux.
Les Euphorbes sont magnifiques tout comme les Iris, qui eux n’ont rien de sauvages.
Les Iles d’Hyères, dites Iles d’Or, apparaissent au-delà du toit d’une villa.
Jean Ma nous fait alors observer le petit îlot de la Fourmigue (cerclé en rouge sur la photo supra), que nous verrons mieux un peu plus tard dans notre montée.
C’est un minuscule rocher perdu à quelques kilomètres de la côte. Mais c’est un spot de plongée. Jean Ma y a fait son baptême de plongée en août 1969 (il y a un demi siècle !), sous la direction de Léo Milliand, premier moniteur national de plongée, puis est descendu à 25 m pour explorer l’épave du Spahis : « Ce navire, lancé en 1864 à la Seyne, a fait naufrage le 9 octobre 1887, avec 20 hommes d'équipage et 80 passagers, par une nuit noire d'orage. Une vingtaine de passagers, environ, ont péri. L ‘épave est échouée sur des éboulis rocheux entre 18 et 25 mètres, avec une proue encore en forme, couchée sur bâbord, chaumards en place avec un gros cabestan central.»
Nous poursuivons la piste DFCI de Barban, avec une belle vue sur Le Lavendou et le port de Bormes.
Côté Maures, ce sont des éboulis de rochers dans le maquis fleuri ou entre les chênes .
Nous arrivons à une petite route goudronnée qui va nous mener au Col de Barral.
Puis nous empruntons le GR 51 en direction de Sauvaire. Nous pouvons observer le petit radome de la station météorologique de Collobrères, et les crêtes de la Verne.
Au point le plus haut de la randonnée, nous faisons la pause pique-nique, à quelques mètres du chemin. Le vent se lève et nous remettons nos manches.
Avant de quitter le GR 51 nos regards se portent sur les collines des Maures. Est-ce la neige d’hier qui couvre les sommets ?
Nous attaquons véritablement la descente par un sentier qui suit le ruisseau de La Faveirolle. Au travers les chênes-lièges, nous retrouvons des aperçus mer.
Nous passons également à côté de ruines pastorales.
Au fur et à mesure de la descente, les vues mer se précisent :
Derrière le Cap Bénat, apparait l’Ile de Porquerolles.
Canadel, Rayol–Canadel
La plage du Figuier, avant la pointe du trésor
La plage du Layet
Puis nous dominons Pramousquier et son centre de vacances. Jean Ma essaie de reconnaître la plage de ses premières vacances. Il nous conte une photo, sur laquelle Monique apparaît pour la première fois, et le début d'une belle histoire qui dure depuis plus de 50 ans…
Pour nous remettre de ces émotions, nous faisons une photo de groupe.
Avec la mer en toile de fond, c’est mieux !
A la fin de notre descente, nous cherchons à voir le Temple d’Hercule, que nous identifions bien grâce au zoom.
Nous quittons le chemin DFCI du Castel Maou pour rejoindre, au travers le sous-bois et les fougères la route du camping.
Nous passons devant le Château de Cavalière, ancienne demeure d’ Arthur Engelfred.
« Dans l'Antiquité, les Grecs établirent la station d'Alconis (Alcône), que la plupart des auteurs et archéologues reconnaissent comme étant la baie de Cavalière. Mais aucun vestige n’a été découvert. Dans les années 1930, Arthur Engelfred, riche industriel passionné par la Grèce antique, crut retrouver les fondations d'un temple. Il rebâtit un édifice, en schiste et béton, consacré à Melkart, dieu phénicien assimilé à Hercule. La façade du temple est une copie parfaite et reconstituée du Trésor de Siphnos à Delphes… Les vestiges d'une citerne mitoyenne, à l'est, laisse penser que le temple pouvait être habité. »
Ce site est situé au milieu de la colline, juste au-dessus du toit du château.
Quelques randonneurs s'aventurent à la découverte du site. Nous ne trouvons pas le chemin d’accès, envahi par la végétation. Nous cheminons au travers le maquis, rampons sous les ronces pour accéder au site. Seuls des murs et la façade restent visible. Le site est en très mauvais état et des risques d’éboulis étant patents, nous ne nous y attardons pas.
Nous redescendons plus facilement. Les mimosas "pompons"sont encore bien en fleurs.
Nous retrouvons le reste de la troupe pour rejoindre le parking.
Le pot traditionnel est pris sur la terrasse d’un bar tabac, le long de la plage.
Un grand merci à Alain pour cette très agréable randonnée ensoleillée. Nos remerciements vont aussi aux photographes du jour, Claude C, Gilbert, Jean Ma et Patrick.
La semaine prochaine, jeudi 11 avril :