06-06-2024-629-1Castellaras-Thorenc Village-G1
Quatre randonneuses et sept randonneurs se retrouvent au Pont du Loup entre Andon et Thorenc.
La fermeture de la D5 après Saint Vallier de Thiey a nécessité un détour de 17 km et un bon retard sur l’horaire prévu.
Il fait très beau, le ciel est limpide, et le soleil darde de ses rayons. La crème solaire est indispensable. La température est douce en revanche. Il fait 19°, nous sommes à 1079 mètres d’altitude.
Thierry, l’animateur du jour présente rapidement cette randonnée classée Moyen *** qui fera 16 km et non 14,7. Le tracé est ancien, dessiné à la hache à coup de lignes droites, alors que les pistes serpentent. Le dénivelé annoncé en revanche est exact, 640m environ.
Nous sommes dans le Parc Naturel des Préalpes du Sud et notre circuit nous mènera aux ruines de Castellaras puis au village de Thorenc à travers la forêt domaniale de Bas Thorenc.
Comme nous sommes dans la commune d’Andon, Thierry propose de raccourcir le parcours et d’aller tous déjeuner chez Huguette. Tout le monde apprécie la proposition, mais NON, c’est une plaisanterie, nous ferons le parcours prévu.
Les muscles sont encore froids et c’est une montée de 250m sur 2 km qui attend le petit groupe. Heureusement une grande partie se fera en sous-bois.
Pause boisson à la croisée des chemins. En effet au col de la Baïsse ce ne sont pas moins de cinq pistes qui se rejoignent.
Nous poursuivons notre chemin sur un faux-plat descendant dans une belle forêt de résineux, le chemin jonché d’aiguilles de sapin est particulièrement agréable sous nos semelles. Cela change des pistes de l’Esterel.
Une petite montée nous amène à la lisière de la forêt avec un superbe panorama. Au nord le village de Thorenc avec des champs de lavande et de panneaux solaires, ce que l’on nomme la « Petite Suisse Provencale.
La vallée de la Lane avec la réserve biologique des Monts Azur et …
en face de nous, plein Est, un piton nous domine.
Une question fuse : « C’est là que nous allons ? »
-Réponse de l’animateur : « OUI ! ». C’est juste une grimpette de 105m de dénivelé en moins de 500m. C’est là que se trouve le Castellaras qui culmine à 1400m. Nous y ferons la pause banane vers 11h30 compte tenu du retard pris au départ. Le déjeuner est annoncé pour 13h. Malheureusement la piste n’est pas ombragée et le sol est caillouteux.
« Le sommet du Castellaras est formé d'une vaste plate-forme ceinturée d'à-pic ou de barres rocheuses. Ce lieu, naturellement défendu, a été renforcé aux points faibles par une muraille aujourd'hui ruinée qui, par endroits, a encore plus de 5 mètres de hauteur. Le site couvre une surface d'environ 7 500 m2 occupée par les ruines d'une grande bâtisse dite le Château, dont les murailles semblent dater du XIVe siècle, d'un bâtiment rectangulaire (écurie ou bergerie), d'une citerne et d'une chapelle romane du XIIe siècle. Au pied des murs, en bas de la pente et le long du chemin de viguerie, des paysans s'étaient regroupés dans un hameau. Situé sur un ancien oppidum celto-ligure en bordure de la voie Ventiane qui reliait Cemelenum (Cimiez) à Castellane en passant par Vintium (Vence) ainsi que d'un grand chemin reliant Grasse à Entrevaux alors connu sous le nom de viguerie. Le premier document relatif au site date de 1200 et mentionne "le castrum de Thorenc". En 1263, un autre texte fait état de 18 feux (foyers) sur le castrum. La vie locale est alors essentiellement pastorale. De nombreuses grottes barrées situées dans une falaise au sud-ouest du site ont pu servir de bergeries ou d'habitations. Le hameau a été ruiné en 1391 au cours des luttes entre les successeurs de la Reine Jeanne. Le relief escarpé du site a favorisé son abandon pour la vallée voisine de la Lane, dans les Haut et Bas Thorenc. Le 2 janvier 1837, le cadastre de la commune d'Andon comprenant le lieu-dit Castellaras y fait état de 135 hectares répartis en 92 ha de bois, 2 ha de terres cultivées, 35 ha de pâture et 6 ha de ruines, dont celles d'une église, d'un ancien château et d'une chapelle.
Le site des ruines de Castellaras est inscrit à l'inventaire des sites pittoresques par arrêté du 28 mars 1969. Le site archéologique du château, emplacement, ruines, maçonneries enterrées et vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 28 mars 1913. »
Il fait frais et une petite laine est la bienvenue. Le groupe pose les sacs à côté d’une statue de la vierge
A l’origine celle-ci était en pierre mais les anticléricaux de la révolution l’ont détruite. Elle a été remplacée par une autre statue en bois qui s’est abimée avec le temps et a été remplacée par une nouvelle en bois également en 2021. Cette dernière est l’œuvre d’un artiste local, Pascal Baume.
Juste à côté de la statue, un point géodésique.
D’où nous sommes une vue à 360° s’offre à nous. A l’Ouest, le Seranon, au Nord la montagne de Bleine, puis la montagne de Thorenc. A l’Est, le Cheiron. Au Sud-Est, le plateau de Calern et plus au loin celui de Caussols. Au Sud, la montagne de Thiey et enfin l’Ubac de l’Audibergue avec la fameuse piste de skis qui a été emprunté lors de la dernière randonnée restaurant.
Une belle descente de plus de 200m nous permettra de rejoindre la D2 après avoir traversé une sorte de Colorado Provençal blanc.
La présence de nombreuses clôtures nous imposera 800m de marche sur le bitume. Nous retrouvons vite un beau chemin en pente douce qui sera bientôt suivi par une simple trace dans les herbes folles avec un petit gué.
Les randonneurs découvrent les « faubourgs » de Thorenc avec l’original château des Quatre Tours.
(Le groupe à l’ombre est attentif aux explications de l’animateur)
https://grassemat.info/culture/2021-03-09/a-la-decouverte-de-thorenc :
« L'hygiénisme du XIXe siècle va créer la mode de séjour à Thorenc comme station climatique en été à partir des années 1880 pour l'aristocratie française, russe et britannique qui séjournait alors sur la Côte d'Azur. Surnommée « la Suisse Provençale », la vallée de Thorenc et le village sont dotés au tournant du XXe siècle de grands hôtels, d'un casino, d'un hippodrome, de tennis drainant une richissime clientèle cosmopolite, d’où cette architecture d’influence anglo-russe qui se retrouve dans quelques résidences qui ont été conservées. À partir de 1903, Thorenc est l'une des premières stations de pratique des sports d'hiver : luge, bobsleigh, patinage sur le lac et ski de fond sont alors pratiqués. À partir des années 1920, ce tourisme de luxe décline et la station s'enfonce peu à peu dans l'oubli, déclin accentué après la Seconde Guerre mondiale. Le sanatorium du clergé de France a été construit à l'emplacement du château des abbés de Lérins et a ouvert en 1928 après rachat du domaine de 20 hectares en 1926. Racheté par le Centre Hospitalier de Grasse, en 1968, ce bâtiment devient la maison de retraite de l'hôpital. La bibliothèque s’est alors accrue d’ouvrages de divertissement, romans policiers, livres de poche, textes romanesques, tout en conservant le fonds religieux initial. Le bâtiment a été abandonné en 1978 et l’intégralité de la bibliothèque donnée à la bibliothèque municipale de Grasse en 1981. «
La traversée du village laisse deviner ce qu’a été Thorenc à la fin du XIXe et au début du XXe avec ses hôtels d’influence russe, suisse ou anglaise, son casino, un sanatorium, un hippodrome, une patinoire.
Les hôtels sont devenus des copropriétés. L’un des châteaux est devenu un centre de remise en forme et de séminaires. De nombreuses activités sportives y sont possibles.
Une descente, toujours à travers les bois, nous ramène à la D2 et un grand parking après avoir rencontré un magnifique équidé.
Il est un peu plus de 13h lorsque nous arrivons au lac artificiel construit à l’époque de gloire du village, pour la pêche et le canotage en été et le patinage à glace en hiver.
Des tables et des bancs permettent de nous restaurer confortablement.
Après le repas il faut à nouveau traverser la Lane dont le débit en aval du lac est assez fort. Heureusement une passerelle nous offre son assistance, bien cachée sur le côté de la piste.
Après avoir traversé une aire de stockage de bois de coupe, nous attaquons la dernière difficulté du jour, une montée de 200m de dénivelé sur 2 km.
La boucle est bouclée au col de la Baïsse où nous prenons une photo de groupe.
Le retour aux voitures se fait par la piste empruntée le matin mais cette fois-ci en descente. C’est l’occasion d’une dernière photo de groupe avec en arrière-plan l’Audibergue.
Le traditionnel pot était prévu à Saint Vallier de Thiey mais avec les travaux nous optons pour Mons.
Un premier arrêt à Andon se soldera par un échec, tout est fermé. A Mons c’est la même chose, tout est fermé.
Nous décidons de tenter notre chance à Montauroux, mais un GPS facétieux enverra une des voitures vers Fayence. Si bien que nous prendrons notre verre sur deux lieux différents.
Photos : Françoise, Claude et Thierry
Texte : Thierry
Mise en forme : Claudette et Jacques
La semaine prochaine :
Jeudi 13 juin :
G1 : Cogolin le Val d'Astier 837 par Joël :
G2 : St Vallier-Arches de Ponadieu-Court 512-2 par Thierry:
NB : la nature ayant repris ses droits, certains chemins ont disparu ou sont devenus impraticables. Thierry a choisi de réduire le parcours à 8,3 km pour 247 m de dénivelé (il subsiste une descente raide courte, ainsi qu'une montée) et de terminer la randonnée par la visitée la grotte de Baume Obscure. Cette visite dure environ une heure pour 60 m de dénivelé négatif en 200 marches, et autant en positif.
Cette visite est proposée au tarif de groupe, soit 8,55 €.
Toutes les personnes intéressées par cette randonnée et cette visite voudront bien le signaler à l'animateur par SMS au 06 59 62 95 00 et disposer de la somme exacte le jour de la randonnée.