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26 octobre 2024 6 26 /10 /octobre /2024 08:13

2024-10-24-912-2-Vence-Baou des Noirs-G2

 

 

Il est 9h30 quand nous nous retrouvons sur le parking de "Plan des Noves", peu avant le Col de Vence, au sud du Parc National des Préalpes d'Azur.

Nous sommes 15, dont 6 randonneuses. Le ciel est légèrement nuageux, l'atmosphère humide et il fait 15 degrés.

Thierry nous décrit la randonnée, classée moyen xx, de 12,3 km pour une Dh de 425 m, avec pour difficulté une piste rocailleuse (karst), parfois technique :

"Le Bau des Noirs, avec le Bau des Blancs, celui de Saint-Jeannet et celui de la Gaude constituent la limite sud de l'arc de Castellane. Le Bau des Noirs surplombe la vallée de la Cagne, la ville de Saint-Jeannet et son Bau éponyme. Vous passerez entre les paysages karstiques et une flore de garrigue. Les panoramas de mer et de montagne sont à couper le souffle ".

Il nous présente le profil montrant une alternance de descentes et de montées. Nous ferons une boucle par le Grand Plan des Noves à l'aller et le Petit Plan des Noves au retour, et des parties communes à l'aller et au retour via les Blaquières, le point culminant de la randonnée.

Pierre accepte d'être notre serre-file.

 

 

Au moment de nous engager sur le GR51 Thierry nous conseille d'être attentifs car l'humidité a pu rendre les roches glissantes. Les prévisions météo ne sont pas excellentes mais si nous maintenons un bon rythme nous devrions pouvoir être de retour sur le parking avant la pluie, annoncée pour 15 heures.  

 

 

 

Nous abordons avec prudence la descente en direction du Grand Plan des Noves.

 

 

 

 

En arrivant sur le plateau, première pause boisson, que Thierry met à profit pour nous parler du Parc Naturel Départemental du Plan des Noves :

"C'est un plateau de 896 hectares acquis en 1987. Cette mosaïque biologique offre une vue grandiose sur l’arrière-pays, le Cap d’Antibes et la chaîne du Mercantour.

Ponctuellement, des bosquets de chênes majestueux attirent le regard. Les taillis d'églantiers ou de prunelliers abritent une multitude de passereaux. Dans certaines cuvettes, il existe encore des noyers, qui seraient à l’origine du nom du site…

Tel un désert fait de roches. Cet ancien “grenier” du pays vençois, évoque ce passé agricole par sa toponymie (Autre origine du nom “Noves” vient du latin «terrae novae» = « terres nouvelles »). Des terres clairsemées de tumulus de 4 à 15 mètres de diamètre qui datent de l’Age de Bronze et autres anciennes constructions en pierre (petits abris et murs) qui rappellent que ces vastes espaces abritaient autrefois une population de paysans sédentaires, et ce malgré l’absence totale de ruisseaux et de sources. Entre les XVIIIème et XIXème siècle, lorsque les cultures de céréales y abondaient, les cultivateurs empilaient des pierres pour former des restanques. Quant aux bergers ils se fabriquaient des bories, de drôles de cabanes en pierre, qui évoquent des igloos méridionaux. Ils y trouvaient un toit, un abri contre le vent et le froid, tout en restant aux côtés de leur troupeau. De cette époque, le pastoralisme hivernal a subsisté. Un pastoralisme qui contribue à la sauvegarde de la biodiversité, et grâce auquel le Plan de Noves retrouve son visage d’antan lorsque les cultures de céréales abondaient".

 

 

 

Après cette parenthèse culturelle nous reprenons la route, en empruntant cette fois un sentier confortable, 

 

 

et la bonne humeur règne au sein du groupe.

 

 

 

Une pause "effeuillage" s'impose bientôt, avant d'amorcer la montée vers les Blaquières, point culminant de la randonnée.

 

 

Le paysage sauvage, de garrigue, caractéristique de ce plateau, s'étend à perte de vue, sous un ciel qui s'assombrit progressivement.

"Seules quelques graminées et des plantes résistantes, comme le calycotome épineux ou les genêts cendrés, subsistent aux longs mois de sécheresse estivale et hivernale. 55 espèces végétales sont protégées.

Ces milieux ouverts attirent reptiles et insectes, le cortège des oiseaux y est particulièrement riche: les 125 espèces comptabilisées ont permis le classement en zone d’intérêt communautaire Natura 2000.

Le climat, les spécificités géologiques et les pratiques agricoles ancestrales confèrent à ce lieu une identité particulière, dont l’aménagement a été limité pour accueillir les promeneurs".

 

 

 

 

A la hauteur de la Combe Martine, rencontre avec un autre groupe de randonneurs : nous sommes à la fin de notre première boucle. Nous allons poursuivre vers la gauche en direction des Blaquières. Au retour c'est à cette jonction que nous prendrons la direction du Petit Plan des Noves en passant par "Mangia Pau".

 

 

Nous voici bientôt au point culminant de la randonnée, à une altitude de 809 m.

C'est l'heure, bienvenue, de la pause banane.

 

 

 

Thierry nous indique la direction du Mercantour, visible d'ici par beau temps, mais que nous ne verrons pas aujourd'hui.

 

 

Nous passons en surplomb d'une doline.

"Les dolines résultent d'une forme caractéristique d'érosion des calcaires en contexte karstique. Ce sont des dépressions fermées, généralement de forme circulaire ou elliptique, de dimensions petites ou modérées (quelques mètres à 50 m) et généralement moins profondes que larges".

 

 

Nous longeons ces amoncellements de roches et aurons aussi à traverser une zone de lapiaz en étant attentifs à ne pas mettre le pied dans les fissures qui séparent les roches. 

 

 

Nous atteignons le point de bifurcation vers le Baou des Noirs.

 

 

L' horizon est bien sombre.

 

 

Nous arrivons à proximité d'un panneau indiquant la présence d'un dolmen : sans vouloir mettre en doute cette information nous aurons bien du mal à en distinguer les contours.

 

 

Nous ne sommes plus très loin du Baou des Noirs. On distingue à gauche ce qui fait l’originalité du site, la crête panoramique qui ouvre sur le baou de Saint-Jeannet et le canyon de la Cagne qui coule en contrebas. En certaines circonstances on peut, en s'en approchant, entendre le bruissement de ses eaux généreuses.

 

 

La vue vers le littoral, entre le Cap d'Antibes et Nice est malheureusement très voilée.

Nous regretterons bien sûr que les conditions météorologiques ne nous permettent pas de profiter pleinement des superbes panoramas annoncés, et que les photos réalisées n'aient pas la qualité qu'on aurait pu espérer.

 

 

 

Une éclaircie, à l'approche de Saint-Jeannet et du Baou éponyme nous permet tout de même d'avoir une visibilité vers le baou et la ville qui s'étend à ses pieds.

La Cagne qui coule en contrebas n'est pas visible depuis notre position.

 

 

 

Nous atteignons bientôt le Baou des Noirs, surmonté de sa croix et nous nous installons pour notre pique-nique,

 

 

au cours duquel Thierry nous dira quelques mots du Baou des Noirs : 

"Le Baou-des-Noirs est le second d'Ouest en Est des quatre caps rocheux qui dominent Vence et Saint-Jeannet. Son altitude est de 680 m. Il surplombe les gorges de la Cagne 460 m plus bas. Il fait face au Baou de Saint- Jeannet (807 m), éperon barré totalement dénudé par l'érosion. Adossé au plateau des Blaquières et au Plan de Noves, il est limité, à l'Est et au Sud, par des falaises et, à l'Ouest, par le vallon encaissé de l'Abey. Au Nord, une simple dépression autrefois aménagée en terrasses de cultures le sépare des Blaquières

Historique : L'habitat perché et fortifié du Baou-des-Noirs près de Vence couvre une superficie d'environ 1,5 ha. Il a été exploré entre 1972 et 1976, ce qui a permis la reconnaissance générale du site ainsi que celle des principaux murs de défense. Plusieurs sondages établissent des séquences stratigraphiques de la fin de l'Age du bronze au IIème s. av. J.-C. C'est très certainement à la fin du VIème siècle, ou peu après, qu'il faut rapporter la principale fortification ; elle parait être tombée en désuétude au moment de l'abandon du site. Au IIIème s. ou au début du IIème siècle, le secteur sommital est réaménagé, avec la création d'une tour monumentale, quadrangulaire, dont une partie de l'élévation peut se reconstituer en blocs de tuf, soigneusement taillés. Le rapprochement avec la tour de Mauressip (Gard) s'impose à l'esprit".

 

 

Nous profiterons de ce cadre pour réaliser deux photos de groupe,

 

 

 

avant de revenir sur nos pas en direction des Blaquières, sous quelques gouttes de pluie qui nous conduiront, à plusieurs reprises sur le chemin du retour, à enfiler puis à retirer alternativement nos vêtements de pluie.

 

 

 

 

 

La visibilité ne s'améliore pas. Nous nous consolons en admirant les dernières petites fleurs encore visibles en cette saison, et notamment les pâquerettes qui bordent le chemin.

 

 

Nous laisserons sur notre gauche l'aven, que nous renoncerons à rejoindre d'un commun d'accord pour ne pas nous retarder compte tenu de la menace de pluie, et, au-delà, le baou des Blancs, non prévu aujourd'hui au programme de cette G2.

Comme le rappelait Thierry :

"Le Baou dit « des Blancs », que l'on voit de Vence, culmine à 673 m d'altitude. Il est ainsi nommé parce que la confrérie vençoise des Pénitents Blancs y montait annuellement en procession.

L’homme du néolithique occupait déjà la place, on a retrouvé des traces dans les grottes. Le sommet est devenu un oppidum dès l’âge du Bronze de 1350 avant JC jusque vers 750 avant JC. C’était là sans doute la capitale du peuple ligure des Nerusii avant la fondation de Vintium (Vence).

Au Moyen Age, le site devient le Castrum Saint Laurent, une place fortifiée dont on peut découvrir encore aujourd’hui les nombreuses ruines, les murs d’enceintes avec ses tours semi-circulaires. Cette bastide servira de refuge lors des invasions entre le VIéme et le Xéme siècle.
Pendant les guerres de religion, le castrum sert de camps retranché pour les protestants. Sa démolition est ordonnée en 1591 mais sera effective plus tard sous l’administration de Richelieu".

 

Malgré une météo défavorable le plateau conserve une beauté sauvage et dépaysante dont on ne se lasse pas.

 

 

Nous abordons une nouvelle montée,

 

 

en ayant en ligne de mire ce chêne caractéristique qui pourrait servir d'abri si d'aventure la pluie s'intensifiait.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais nous bénéficions pour le moment d'une accalmie et nous poursuivons notre chemin en direction du Petit Plan des Noves, en passant par le site de "Mangia Pau", référence au passé céréalier du Parc.

 

Un regard en arrière sur le chemin parcouru,

 

 

 avant d'aborder une nouvelle montée,

 

 

qui nous donnera l'occasion de surplomber une des rares parcelles encore cultivées. 

 

 

Après avoir retrouvé le GR51 pour rejoindre le parking, c'est dans le vieux Vence que nous prendrons le traditionnel pot de l'amitié, en ayant été finalement assez épargnés par la pluie.

 

 

Un grand merci à Thierry pour cette belle randonnée, sous une météo qui ne nous aura malheureusement pas permis de profiter pleinement de la beauté des panoramas rencontrés, mais qui nous aura donné l'occasion de découvrir, ou de redécouvrir des paysages singuliers et attachants. Nous aurons finalement parcouru 12,830 km pour une Dh de 430 m.

​​​​​​​Merci également à Pierre notre serre-file. 

(Les photos sont de Alain W., Claudette et Jacques).

 

La semaine prochaine :

lundi 28 octobre :

GL1-GL2-38-2-Arcs Sénéquier par Denis

 

 

jeudi 31 octobre :

G1-G2-855-2-Ravin de la petite Maurette par Pierre

 

 

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