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13 novembre 2020 5 13 /11 /novembre /2020 10:31

 2020/11/19-Le Massif des Aravis - 2ème confinement - semaine 3 -

Aujourd'hui je vous propose une balade virtuelle en Haute-Savoie et plus particulièrement au cœur des Aravis où se situent les villages de La Clusaz, Le Grand-Bornand, St Jean de Sixt et Manigod.

La chaîne des Aravis d’environ 25 kms comprenant une vingtaine de sommets est une barrière rocheuse se dressant face au massif du Mont Blanc et culminant  à la pointe Percée, à 2 750 m d’altitude. De nombreux sommets sont visibles depuis le Grand Bornand, sommets qui sont allumés par des guides simultanément le soir du 14 juillet.

Du nord au sud, la tête de la Sallaz, 2 026 m, la pointe d'Areu, 2 478 m, la pointe de Bella Cha, 2 511 m, la pointe Percée, 2 750 m, point culminant de la c haîne, le mont Charvet, 2 538 m, le mont Fleuri, 2 511 m, le Tardevant, 2 501 m, la tête de Paccaly, 2 467 m, la roche Perfia, 2 499 m, La Miaz, 2 336 m, la tête Pelouse, 2 537 m, la Roualle, 2 589 m, la Grande Balmaz, 2 616 m, la pointe des Verres, 2 532 m, les Parrossaz, 2 556 m, l'aiguille de Borderan, 2 492 m.

La chaîne est ici coupée par le col des Aravis (1 486 m) qui relie La Clusaz à Flumet dans le val d'Arly. la pointe de Merdassier, 2 313 m, les pointes de la Blonnière, 2 369 m, l'Étale, 2 484 m, la pointe de Mandallaz, 2 277 m, la tête de l'Aulp, 2 129 m, le mont Charvin, 2 407 m, les aiguilles du Mont, 2 133 m

Le col des Aravis à 1486 m. d’altitude est la frontière entre la Savoie et la Haute-Savoie, reliant La Clusaz à la Giettaz. Au col se trouve une petite chapelle comme vous pourrez en découvrir plus d’une dizaine dans les divers hameaux des villages.

Au-dessus de celle-ci vous pourrez admirer la Porte des Aravis, imposante percée au milieu de la ligne de crête, dont l'aspect pourrait se comparer à un trou dans une dentition. Cette curiosité géologique est associée à la légende de Gargantua, ce sympathique géant de Rabelais qui, outre sa passion pour la bonne chaire, aimait beaucoup voyager.


"Or donc, l'illustre et bon géant Gargantua, badaudant, bavardant, badinant, bafouillant, barbouillant, bambochant, barattant, ballotant, barbotant et regardant les mites voler, s'en vint dans le pays de Savoie, portant sa botte et le nez en l'air, ce qui n'est point recommandé dans ces régions ......
Quand il parvint en un lieu hérissé nommé Aravis, toujours baguenaudant et regardant de tous côtés sauf où il était bon de le faire, il s'en vînt donner en plein du pied droit dans une montagne fort épaisse ; et cependant, tant étaient grandes la farce et puissance du bon géant, ne sy fit à lui-même aucun mal, mais seulement un fort grand trou à travers la dite montagne dont le morceau vola en éclats parmi les airs, et s'alla planter avec un épouvantable fracas et gros tourbillon de poussière à plies de dix lieues vers le sud, dans une terre nommée Beaufortain, où il écrasa, en tombant, trois sauterelles et un rat.
Ce gros morceau de roche y est toujours demeuré depuis, planté tout  droit comme un piquet, et fort inaccessible, auquel les bergers du lieu donnent à présent le nom de Pierre Menta". Rabelais.

Du col vous pourrez admirer au loin le massif du Mont-Blanc et en contrebas le village de La Giettaz.

Au gré des promenades  vous trouverez le long de votre chemin, chapelles, croix, oratoires,.... A chaque édifice ses différentes œuvres à ne pas manquer : statues, vitraux, tableaux, retables...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                        Chapelles des Confins et de la Duche

 

Autrefois les villages étaient particulièrement pauvres. Le climat de la région permettait uniquement des cultures rustiques telles que l'orge et le seigle pour le pain, l'avoine pour les animaux, le lin et le chanvre pour les habits et la pomme de terre pour la consommation personnelle. Les deux ressources principales étaient l'agriculture, avec la fabrication du reblochon, et l'exploitation des forêts et c’est avec l’ouverture du col du col que le mouvement touristique tout d’abord d’été démarra en 1902.

De nos jours le col des Aravis est  bien connu des cyclistes y compris des coureurs du tour de France qui le franchissent très souvent tout comme le col de la Croix Fry qui lui permet de relier Manigod à La Clusaz ainsi que le col de la Colombière au-dessus du Chinaillon. A diverses reprises les coureurs ont fait étape au Grand Bornand.

Dans les vallées on peut voir des fermes parfois très anciennes où dans certaines on fabrique le reblochon.

Le hameau des Alpes, ancienne ferme déplacée a été transformée en musée du ski et du reblochon. Sur le site vous pourrez également visiter d'anciens bâtiments : grenier, four à pain et scierie.

Mais savez-vous d’où vient le mot reblochon. «  Au 13ème siècle, les fermiers du massif des Aravis payaient la location de leur alpage en proportion de la production de lait. Lorsque le propriétaire venait mesurer celle-ci, le fermier pratiquait une traite incomplète. Dès son départ, le fermier reblochait, c'est-à-dire achevait de traire les vaches. Ce lait de seconde traite, plus gras, donnait un fromage onctueux : le Reblochon  qu’il gardait pour lui! Fidèle descendant de cette tradition, le Reblochon fermier est un fromage au lait cru, fabriqué à la main, à la ferme et deux fois par jour après la traite. Le lait provient du seul troupeau de l'exploitation, principalement de la race Abondance. Les Aravis, berceau historique de sa saveur, concentrent l’essentiel de la production. »   Le reblochon a sa fête chaque année en août. Depuis la grande messe en costumes d’époque, jusqu’au repas du soir, de nombreuses animations rythment la journée.

Défilé de troupeaux et de chars, danses folkloriques, traite des vaches et des chèvres, tiercé d’ânes, fabrication traditionnelle du pain dans un four banal à bois, tableaux vivants des métiers d’autrefois et fabrication du reblochon en fin d’après-midi dans un immense chaudron de cuivre.

De nombreuses randonnées de toutes difficultés passent en particulier par le plateau de Beauregard ou par les Confins.

(carte IGN La Clusaz- Le Grand Bornand 3430 ET)

Le plateau de Beauregard ne trahit pas son nom. La vue s’y déploie sur Manigod, la vallée du Fier naissant, le Parmelan, le mont Lachat, la chaîne des Aravis dans son intégralité avec au loin le Mont Blanc...

Le paysage est grandiose depuis la Croix de Colomban où nous avons une vue à 360 °. Droit devant se dresse le mont Charvin à 2 409 mètres d’altitude (randonnée au départ de Manigod).

Sur le plateau se trouvent des troupeaux en estive à la ferme de Lorette.

La flore y est particulièrement riche grâce à ses nombreuses tourbières, gentianes pourpres, orchidées sauvages, lauriers de Saint Antoine, chardons entre autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En contrebas du plateau au niveau du col de la Croix Fry vous rencontrerez peut-être le chef étoilé Marc Veyrat reconnaissable à son chapeau, propriétaire du restaurant gastronomique " La maison des bois" à la recherche de plantes sauvages pour de nouvelles expériences culinaires.

                                                     photo le champ.ch

A 5 kms du centre de la Clusaz se trouve les Confins, avec sa chapelle et son petit lac avec le départ d’autres randonnées,

en direction du Trou de la Mouche, du lac de Tardevant, du Mont Charvet en passant par le refuge de la Bombardellaz, puis celui de Gramusset, terminus pour nombreux. Le sommet de la Pointe Percée étant réservé aux plus aguerris. Domaine de haute montagne où piolet, corde et crampons sont nécessaires, selon les années des névés pentus pouvant subsister. La vue sur la Pointe Percée, rocher percé juché sur un immense champ de lapiaz, est absolument magnifique.

En dehors de la randonnée visiter le massif des Aravis est possible à pied, à cheval, à velo, à ski à roulettes  et en parapente en été et à ski (piste, randonnée, fond, surf), avec des raquettes, à cheval (ski joering) et parapente en hiver.

De nombreuses autres activités attirent également les visiteurs : escalade, espaces aquatiques (ouvert aussi en hiver à La Clusaz), patinoires (ouverte aussi en été à La Clusaz), tennis, tir à l’arc, équitation, golf, tyroliennes, parc aventure… et plusieurs fois dans l'année vous pourrez lors de fêtes, repas champêtres ou dans la salle des fêtes assister à des spectacles présentés par les différentes troupes folkloriques présentes dans chacun des villages pour le maintien des traditions. Ci-dessous le groupe des plus jeunes de la Clusaz, le groupe "Lou Socali"

Pour les plus aguerris il y a 2 via ferrata : celle  de La Clusaz, ouverte en 1998 a été nommée Yves Pollet-Villard en hommage au grand alpiniste natif de La Clusaz. Elle parcourt la paroi de Borderan tout en dominant la vallée qui mène au célèbre col des Aravis et avec un peu de chance vous croiserez le chemin d'animaux sauvages : chamois, bouquetins, marmottes, grands rapaces... 
          Photo argentique numérisée prise le 1er mai 1999 non loin de la via ferrata du Grand Bornand
La Via Ferrata de La Clusaz est côtée D, c'est à dire difficile tout comme celle du Chinaillon (Grand Bornand) - La Tour du Jalouvre à proximité du col de la Colombière, côtée D à D+.

Les villages et les montagnes alentour ont leur charme également en hiver.

Le ski se développa dans les années 1960 où Guy Perillat, l'enfant du pays, fut Médaillé d'or du Combiné aux Jeux Olympiques de Squaw Valley en 1960. Son palmarès est éloquent : Médaille d'or au Slalom Géant et Médaille d'argent au Slalom aux championnats du monde de Portillo en 1966 – 88 places de 1er en épreuves internationales.

Bien qu'il ne s'agisse pas de ski mais d'alpinisme, un autre champion natif de La Clusaz, Yves Pollet-Villard, Professeur à l'Ecole Nationale de Ski et d'Alpinisme a réalisé de nombreuses expéditions et sauvetages dans le massif du Mont Blanc et dans l'Himalaya : Jannu, Dhaulagiri, Pumori.
Yves Pollet-Villard fut, de plus, maire de La Clusaz de 1959 à 1981.

Et depuis de nombreux champions tant de France que du monde ou olympique font la fierté des villages des Aravis.

Parmi ceux-ci entre autres : Au Grand Bornand - Tessa WORLEY  - Steve MISSILIER (ski alpin) - Jonathan MIDOL - Bastien MIDOL (skicross)  -Nelly MOENNE-LOCCOZ (snowboard cross) - Benjamin DAVIET : 6 fois médaillé aux JO Paralympiques de Sotchi 2014 et de Pyeongchang 2018,

et à la Clusaz – Candide THOVEX(Friride/Freestyle ski de bosse) – Edgar GROSPIRON (ski acrobatique) – Guy PERILLAT (descente) – Loïc COLLOMB-PATON (ski de bosses et halfpipe) – Régine CAVAGNOUD (super G –décédée en 2001 lors d’un entraînement à Innsbruck) - Raphaëlle MONOD SJOSTRÖM (ski acrobatique) – Vincent VITTOZ (ski de fond) .

En espérant que ce survol du massif des Aravis un peu plus côté La Clusaz que je connais mieux vous donnera l’envie à votre tour de venir le découvrir et de goûter à la tartiflette ou à la croziflette (la seule différence c'est le remplacement des pommes de terre par des crozets, petites pâtes de préférence au sarrazin). En attendant de pouvoir se retrouver sur des chemins de randonnée protégez-vous bien !

 

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 17:44

 

 

Une bonne nouvelle pour ce deuxième blog du deuxième confinement : un nouvel animateur prend la plume, après Jean Ma. C'est Alain, qui va nous parler de ses passions, la randonnée et la peinture, au travers d’une reconnaissance. Merci Alain pour cette belle entreprise.

 

VAUVENARGUES ET LA MONTAGNE SAINTE VICTOIRE :
La randonnée à la rencontre de l'art 

 

 

Dès le début de l’année prochaine et si les conditions sanitaires le permettent, je mettrais au programme du Cercle de Boulouris, cette magnifique randonnée G1 et une version adaptée, pour nos amis du G2.

Je ne peux pas parler de la Sainte Victoire sans parler de Paul Cézanne et, je ne peux pas parler de Vauvenargues sans parler de Picasso.
Tels seront donc mes propos dans ce blog.

 

Chapitre 1 - La Reconnaissance

 

En avant-première, découvrez maintenant la reconnaissance de cette randonnée faite avec Claude, Nadine et Jack, sur un circuit de 15 kms pour 750 m de dénivelée, au départ du charmant village de Vauvenargues.

 

 

Il fait frisquet (-1 degré), ce samedi 17 octobre 2020, sur le parking de Vauvenargues, face au Château de Vauvenargues, propriété de la famille de Picasso, perché sur un monumental rocher baptisé la tête du Marquis ...

Luc de Clapiers, Marquis de Vauvenargues, y vécut ses derniers jours, en 1747, après une carrière littéraire trop vite interrompue par une mort due aux séquelles d'une blessure de guerre. Ami de Voltaire, ce jeune homme d'une modeste famille noble aixoise, respecté pour sa noblesse de cœur et son courage, aura marqué ses contemporains par la justesse de ses cinglantes analyses du comportement humain, telles "les hommes ont de grandes prétentions et de petits projets" ou encore "on promet beaucoup pour se dispenser de donner peu"...
Beaucoup plus tard, Pablo Picasso, créateur génial et acharné, acheta en 1958 le superbe château qui, par le passé, avait été tour à tour propriété d'Hugues des Baux qui en fit don au Roy René avant qu'il ne devînt l'un des nombreux biens des puissants Comtes de Provence
.

La randonnée se présente en quatre parties, la montée aux crêtes de la Sainte Victoire par le sentier des Plaideurs, la balade en sommet jusqu’à la Croix de Provence, la redescente par le chemin des Venturiers et le retour vers Vauvenargues.

Le sentier des Plaideurs, qui  permet d'atteindre la crête de la montagne par la face Nord, traverse des milieux naturels variés (bois, garrigue, landes, pelouses de crêtes). Les habitants de Puyloubier utilisaient déjà cet itinéraire, au XVIIIe siècle, pour se rendre chez le Juge de Paix qui siégeait à Vauvenargues ! Les deux tiers du trajet se font donc en sous-bois, ce qui rend la montée particulièrement agréable ; mais, sur certains secteurs rocailleux, il y a quelques endroits escarpés qui méritent un peu d'attention.

Très rapidement on s'élève dans la forêt et, en se retournant, on découvre alors le village de Vauvenargues dans le fond de la vallée et sur la gauche, le lac du Bimont.

A l'arrivée au Col de Suberoque, après presque deux heures de montée, les vues sont superbes et  vertigineuses sur le côté Sud, abrupt : devant nous se dresse le Bau des Vespres (1010 m), plus haut sommet de la Sainte-Victoire avec le Pic des Mouches (1011m) situé derrière nous à l’Est.

Le bau des Vespres
Le pic des Mouches
Grâce au zoom, les sommets enneigés apparaissent!

En contre bas nous observons la barre circulaire du Cengle.

Nous  nous dirigeons plein Ouest, vers la Croix de Provence en suivant le GR9 qui se rapproche plus ou moins du bord des crêtes, en les contournant, avec des montées, des descentes et des cailloux. C'est la traversée du plan de la Crau parsemé de buis, avec ses lapiaz fissurés pas très agréables.

Le temps est idéal pour les nombreux parapentistes qui colorent un superbe ciel bleu.

On arrive alors à un cairn permettant de repérer le sentier du pas du Clapier réservé aux randonneurs qui n’ont pas le vertige !

Nous choisissons un promontoire proche du sommet du Signal pour notre pause pique-nique et admirons tous les massifs alentours, au Nord le mont Ventoux et les premiers sommets des Alpes avec le Massif des Ecrins, au Sud la Sainte Baume, le Mont Aurélien, le massif de l’Etoile …

 

Peu avant d'arriver à la Croix de Provence, nous découvrons un tunnel qui semble avoir été creusé sous cette Croix. En fait il ne s'agit que du Garagaï ... le départ (ou l’arrivée) de 2 sentiers (difficile et très difficile avec équipement obligatoire). Là encore, ce n’est pas pour nous !

 

 

 

Nous sommes à la Croix de Provence.

En se retournant, au pied de la Croix, d'un coup d'œil, on mesure le long chemin parcouru sur la crête qui nous a offert de si beaux panoramas !

 

 

 

Il ne nous reste plus qu'à faire une petite halte au Prieuré avant de redescendre, vers la droite en suivant le GR 9, par le chemin des Venturiers  jusqu'à une barrière, aux Cabassols.

Ce sentier très agréable, sans difficulté, bien bordé par des murets de pierre se transforme en piste nivelée et partiellement bétonnée jusqu’à la barrière.

Une dernière vue sur la Croix et le Prieuré

 

La dernière partie de notre retour passe par un petit sentier bucolique, à proximité d’un champ de lavande, qui longe un ru à sec et remonte jusqu’à un portail ouvert, à proximité des terrains de tennis, jusqu'au centre de Vauvenargues.

Nous admirons une nouvelle fois, avec une belle lumière de fin d’après-midi, toute cette face nord de la Sainte Victoire.

 

Nous rejoignons le parking, heureux de cette belle journée.

 

En souvenir une photo que j’ai prise le 2 mars 2017, lors de la randonnée de Jean-Louis à la Croix de Provence par le sentier Imoucha au départ du lac du Bimont.

 

 

 

*****

 

On ne peut pas crapahuter sur la Sainte Victoire sans évoquer les chefs d’œuvres de Cézanne et ceux de Picasso à Vauvenargues.

Chapitre 2- L'obsession de Paul Cézanne pour la Sainte-Victoire.

 

Auto-portrait

C’est essentiellement dans la dernière partie de sa vie, entre 1882 et 1906 (année de sa mort) que Paul Cézanne se prit de passion pour la montagne Sainte-Victoire.

Durant cette période, le massif rocailleux servit de fil rouge à sa peinture.

Aix-en-Provence, la ville-musée, la cité comtale, ne l'intéresse pas. C'est vers la nature qu'il s'évade, comme pendant ses années collège où avec ses Inséparables, quand le temps ne leur était pas mesuré, ils s'aventuraient sur les contreforts de la Sainte-Victoire.

 "Longtemps je suis resté sans pouvoir, sans savoir peindre la Sainte-Victoire" écrivait-il, "parce que je l’imaginais l’ombre concave, comme les autres qui ne regardent pas, tandis que, tenez, regardez, elle est convexe, elle fuit de son centre. Au lieu de se tasser, elle s’évapore, se fluidise. Elle participe toute bleutée à la respiration ambiante de l’air."
 

 

La Sainte Victoire vue du secteur de Gardanne
La Sainte Victoire et le viaduc de l'Arc

 

Il place la Sainte Victoire d'abord à l'arrière-plan de ses tableaux, comme si elle l'intimidait. Puis, il s'en rapproche, l'apprivoise et finit par la placer au centre de ses toiles.

Grâce à elle, sa façon de peindre évolue, les formes se simplifient, ce qu'il dessinait autrefois avec précision devient suggéré par son pinceau.

 

Le face à face entre la Sainte Victoire et sa palette se métamorphose en épopée sublime. Pour capter sa lumière sans cesse changeante, sa palette de couleurs infinie allant de l'ocre au bleu ciel, il l'a représenté sur 87 tableaux, 44 huiles et 43 aquarelles.

 

S'aventurant sans cesse sur les chemins, principalement celui des Venturiers au Prieuré du sommet, comme nous l’avons fait ce jour, Paul Cézanne écrira "Là, je suis bien, je vois clair, il y a de l'air".

Il révolutionne la peinture et préfigure l'Art abstrait. Entre la Sainte-Victoire peinte en 1887 et celle réalisée vingt ans plus tard, il y a des années de recherche autour des volumes, de la lumière. Ce qui était dessiné avec une certaine précision devient suggéré par le pinceau de l’artiste qui voulait rendre l’émotion de la lumière.

Paul Cézanne - Montagne Sainte-Victoire (1887) - Courtauld Institute of Art - Londres

 

 

Paul Cézanne - Sainte-Victoire vue des Lauves (1904-1906) - Kunstmuseum Bâle

 

Paul Cézanne - Sainte Victoire (1905)  Zurich

 

Notons que Cézanne a toujours peint la Sainte-Victoire depuis l'ouest, à l'exception des toiles de Gardanne au sud. Ainsi ses toiles nous montrent toujours sur la gauche la crête de Costes Chaudes, puis la pointe de la Croix de Provence (qu'il n'a jamais représentée !) et le Signal, de forme étonnamment arrondie à sa droite et plus ou moins écarté suivant l'angle où on se trouve, avec sur le bas à droite l'oppidum de Saint-Antonin. Le 15 octobre 1906, il est surpris par un orage violent alors qu'il est en train de peindre. Continuant son œuvre sous la pluie, il fait une syncope et mourra d'une pneumonie, huit jours plus tard à 67 ans, au pied de son adorée Montagne. Une fin comme il l'avait imaginé, puisqu'il souhaitait mourir en peignant. Deux destins liés qui se sont mutuellement enrichis dans cet affrontement. Elle est devenue ce qu'il lui a confié. Une place pour l'éternel, Cézanne et Sainte-Victoire unis.

 

Chapitre 3 - Vauvenargues et Pablo Picasso

 

Auto-portrait
Pablo Picasso en 1962

Pablo Ruiz Picasso, né à Malaga, en Espagne, le 25 octobre 1881 est mort le 8 avril 1973, à l’âge de 91 ans, à Mougins. Il a produit près de 50 000 œuvres dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes…

Considéré comme un des plus grands peintres de l'histoire, Pablo Picasso a laissé multitude de chefs d'œuvres  dont ceux de Vauvenargues.

Alors qu'il vit dans sa villa «La Californie» de Cannes sur la Côte d'Azur, avec vue panoramique sur la baie de Cannes, Pablo Picasso a un coup de cœur pour ce château de Vauvenargues, qu'il achète en septembre 1958, avec 1 110 hectares de la montagne Sainte-Victoire (tout le versant nord) voisin de hauts lieux d'inspirations de la vie et œuvres de Paul Cézanne.

Il y installe entre 1959 et 1962, son atelier d'artiste, avec sa muse des lieux et dernière épouse Jacqueline Picasso, et son importante collection d'art personnelle (des Cézanne, Matisse, Renoir, Degas, Miró, Modigliani, Vuillard, Le Nain...).

 

On s'est éloigné des mondanités cannoises. On déballe. On est heureux. On le sera tout le temps, finalement assez court, que durera cette nouvelle vie avec Jacqueline. Car il ne s'agit pas d'un simple séjour mais d'une installation que le couple veut définitif.

 

 

En juin 1961, c'est la peur de la maladie qui contraindra le peintre à se rapprocher des médecins de la Côte d'Azur en allant habiter à Mougins.

Les paysages de la Sainte Victoire lui rappellent des souvenirs nostalgiques de son Espagne andalouse natale qui lui inspire une série d'œuvres peintes à Vauvenargues.

 

 

 

 

 

Picasso est très influencé par l'œuvre artistique locale de Cézanne, qu'il considère comme son maître.

Il cite à son ami Brassaï « Il était notre père à tous », et « J'habite chez Cézanne ».

Lorsque Picasso téléphone à son marchand d'art Daniel-Henry Kahnweiler en lui disant « J'ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne. », celui-ci lui demande laquelle, pensant à un tableau, « L’originale » lui répond Picasso.

A 80 ans, il dédie le domaine à sa jeune épouse Jacqueline, en peignant le portrait Jacqueline de Vauvenargues, nouvelle maîtresse des lieux.

C’est d’abord un énorme buffet noir acheté par le peintre qui va devenir un élément essentiel de cet univers de Vauvenargues, pas moins de sept versions, dont de grands formats. "Une cochonnerie Henri II, rien de plus. Mais comme c’est beau !" dira Picasso. Ce buffet est encore en place dans le château. Les tableaux qu’il peint durant cette période sont empreints de la nostalgie de son pays. Les rouges, les jaunes, les verts, couleurs caractéristiques de l’Espagne, dominent ses toiles, notamment la série des natures mortes avec pour objet principal une mandoline achetée à Arles puis son interprétation du Déjeuner sur l’herbe de Edouard Manet.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est sur la terrasse au pied de l’escalier principal du château de Vauvenargues, que reposent Pablo Picasso, décédé en 1973 et Jacqueline Picasso qui s’est suicidée en 1986.
Actuellement propriété de Catherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline, héritière de Picasso, le château n’est plus visitable.

*****

Merci à Claude, qui a monté le  blog de cette belle randonnée, comme je les aime et comme j’aime à vous les faire partager.

 

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 11:04

2eme Confinement
 

A nouveau plus de randos et plus de blogs, saleté de Coronavirus ! Ce n'est pas très grave par rapport au risque sanitaire.

Ayons une pensée et tout notre soutien moral aux marcheurs qui ont été contaminés.
 

Bon, c'est comme ça, il va falloir vivre avec. A l'image de ce que nous avions fait en Mars dernier, nous allons nous efforcer de garder le contact avec tous nos lecteurs. Ces lecteurs, dans la semaine du 17 au 23 octobre ils étaient 555 à se connecter sur Randoboulouris 2 ! C'est pour eux, pour vous que nous allons continuer de tapoter sur nos claviers.
 Nous avons déjà des sujets intéressants proposés par certains d'entre nous. Pour ce premier article, nous resterons dans la technique. Oh, elle ne sera pas trop barbare, elle ne prétend que vous éclairer sur certaines particularités du blog Randosboulouris2 ...et vous incitez à mieux partager avec les blogueuses et les blogueurs. Et quant aux marcheurs du Cercle de Boulouris,nous leur rappelons que nous sommes toujours en chasse pour recruter les bonnes volontés.
Vous savez tous que notre cher blog a vu le jour en 2006 et en 14 ans il a évolué aussi bien pour le confort des lecteurs que pour le travail des rédact(rices)eurs. Mais, connaissez-vous bien toutes ses possibilités ?

 

Ouvrons un blog et détaillons-le :
 

Colonne de gauche-
Recherche- en rentrant une information (date ou nom complet ou partiel) vous retrouverez les 3 ou 4 randos correspondantes. Il vous suffira de cliquer sur celle qui vous convient.Si elle ne figure pas, elle se trouve certainement dans les petits chiffres en haut, au centre.


Archives- les 20 derniers mois. Entre parenthèse, le nombre de randos publiées. En cliquant sur un mois vous atteindrez les 3 dernières randos. Pour les précédentes vous utiliserez les petits chiffres 1,2,3… en haut et au centre.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liste des articles-les 10 derniers articles publiés. Vous pouvez les revoir en cliquant sur celui qui vous intéresse. 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme- C'est la copie du programme que vous a communiqué Joël, au cas où vous l'auriez perdu. Il est publié en début du bimestre et il restera afficher jusqu'à la fin de la période.
 

 

 

Newsletter- C'est là que vous vous inscrirez pour recevoir la Newsletter qui vous prévient qu'un nouvel article vient d'être publié. Elle vous permet d'accéder directement au blog.
 

Liens- Parfaitement explicite il vous permet d'accéder aux randos de 2006 et 2007…et de quelques autres perdues  dans cette rubrique.
Voila, vous savez tout sur la colonne de gauche.
 

Signature du blog- tous les rédacteurs signent de leur prénom. La signature se trouve tout en bas, à droite, en tout petit caractère-les blogueurs sont  modestes !!!


NB-comme le blog est public, nous utilisons uniquement les prénoms aussi bien pour la signature que dans les textes. Ceci nous conduit parfois à compléter par la première ou les deux premières lettres du patronyme en particulier avec les Jean et les Monique. 
 

Commentaires- Vous avez toujours la possibilité d'écrire un commentaire en allant sur  le lien sous la signature. Anonyme ou pas. Bien sur nous préférons la deuxième option. Mais ce qui nous importe c'est connaitre votre sentiment. C'est grâce à cela que nous progresserons

Un cartouche est à votre disposition. Le commentaire ne sera disponible qu'après "modération" pour empêcher des interventions hors de propos ou insultantes.

Le commentaire apparaîtra alors en cliquant sur un nouveau lien, toujours sous la signature, toujours en très petit caractère.


Publicité-Une pub apparaît en tout début de blog. C'est le prix de la gratuité !
 

Photos- Si vous avez envie de récupérer une photo qui vous intéresse, il suffit de faire un clic droit sur la photo et d'utiliser la boite de dialogue qui s'ouvre.
 

Impression-Un jour peut-être vous aurez envie d'imprimer un blog, n'essayez pas de sélectionner tout ou partie puis d'imprimer, les photos risquent d'être à cheval sur deux pages. Maintenant regardez tout en bas, à la hauteur de la signature, il y  a une petite imprimante.

Cliquez dessus, vous accèderez à un encadré classique d'impression.
 

Enfin, le dernier gadget en date-Si vous utilisez EDGE, le nouveau navigateur de Microsoft, ou si en disposez, faites un clic droit sur une partie quelconque du texte, un encadré vous proposera une lecture à voix haute. Très intéressant car il y a parfois des interprétations surprenantes.
 

Voilà ce petit tour d'horizon est terminé. Ai-je oublié un point restant obscur pour vous, n'hésitez pas à me contacter à chab01@gmail.com ?
 

Bon confinement, protégez-vous.

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