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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 13:40

CONFINEMENT 8 – MEGALITHES DU VAR ET DES ALPES MARITIMES

 

 

Les menhirs et dolmens que nous avons observés lors de nos diverses randonnées sont plus généralement appelés mégalithes : ce sont des constructions monumentales, constituées d’une ou de plusieurs pierres brutes de grandes dimensions, associées sans mortier ni ciment.

Dans le sud de la France la période la plus active de construction mégalithique se situe entre 3500 et 2900/2800 avant JC (période du Néolithique final, Chalcolithique). Ensuite les édifications se raréfient  avant de disparaître entre 2100 et 1500 avant JC (Age du bronze). Les mégalithes ont pu être réutilisés par les romains.

Les mégalithes observables aujourd’hui, ne sont certainement qu'une infime partie de ceux qui ont été érigés. En effet, l’érosion, le vandalisme et l’agriculture sont des causes principales de destruction. Environ 70 mégalithes ont été répertoriés dans le Var et une trentaine dans les Alpes Maritimes. Mais beaucoup ne sont pas (ou plus) significatifs et ne méritent pas d’être visités.

Hélène Barge a dirigé de nombreuses fouilles et a initié et coordonné, dès 1987, un programme de restauration et de mise en valeur des mégalithes du Var. Les informations descriptives infra sont souvent reprises de son ouvrage « Les Mégalithes du Var ».

Nous avons visité 20 Mégalithes au cours de nos randonnées. 

Les mégalithes observés par les randonneurs du Cercle de Boulouris

 

Il faut distinguer les simples pierres dressées (menhirs) des pierres multiples associées avec une architecture plus ou moins complexe (dolmens, allées couvertes, alignements, cercles de pierres…).

 

LES MENHIRS

 

Ils sont difficilement interprétables et datables, car les fouilles ont rarement livré des objets ou ossements à leur pied. Diverses significations ont été émises : bornage d’un territoire, indicateur de chemin ou d’un lieu de rassemblement, culte d'un personnage, d'une famille, d’une divinité ou d’une idole, célébration d'un événement …. Beaucoup de légendes entourent ces monuments.

  • St Raphaël - Menhir de l'aire de Peyronne (Classé Monument Historique en 1910) 

 

 

 

Cette pierre levée de 1m60 de haut environ, s'enfoncerait d'un petit mètre dans la terre. Elle est ornée de plus de deux cents cupules (petits creux) et d'un serpent à tête couronnée sur sa partie haute. Surnommé Pierre Guérisseuse on lui a attribué la collecte d’ondes magnétiques souterraines aux effets bienfaisants.

 

 

 

  •  St Raphaël - Menhirs  des Veyssières (Classés Monument Historique en 1938 pour le nos 1 et 2 et en 1969 pour le no 3)

Il s’agit d’un groupe de 5 menhirs dont seuls 3 ont été découvert dressés : Le menhirs no 1 mesure 1,65 m de haut pour 0,50 m de large. Le menhir no 2, déplacé au Rond Point des Veyssières mesure 2 m de haut pour 0,50 m de large. Ces deux menhirs, Photographiés par Marc L. sont en arkose (grès grossier).
Le menhir no 3, a été déplacé dans la cour du musée archéologique de Saint-Raphaël. Il comporte une gravure serpentiforme surmontée d'une représentation humaine sur l'une de ses faces.

 

  • St Raphaël - Menhirs de Belle Barbe : le défi 

En fouillant les inventaires des Mégalithes Varois nous avons découvert la description d’un alignement de menhirs couchés au Col de Belle Barbe. Ils nous ont bien échappés ! Voici le lien source descriptif : http://pons.robert.free.fr/DolmensMenhirs/Les%20Menhirs/Men-BelleBarbe/BelleBarbe.html.

Quel animateur partira le premier à leur recherche et nous mènera à leur découverte ?

 

  •  Collobrières - Menhirs de Saint Lambert (Classés Monument Historique en 1988)

Ces deux menhirs, en gneiss taillé, sont les plus hauts du Var (2m82 et 3m15). Leur origine locale s’explique par un affleurement situé à une centaine de mètres au sud du site, et présentant des traces de « plusieurs excavations de la taille des menhirs ». Ils sont distants d’environ 8 m. Le menhir le plus haut a été découvert quelques années après le premier (1886), en position couché et à demi enterré, par le propriétaire du terrain qui l’a redressé.

Selon la légende locale, ces menhirs marqueraient l'entrée d'un souterrain creusé par les moines et conduisant à la Chartreuse de la Verne, pourtant distante d’environ 4 km.

  •  Les Arcs-sur-Argens - Menhirs des terriers

Découvert en 1993, cet édifice regroupait un ensemble de pierres levées alignées pour former une enceinte : il s’agit donc d’un cromlech. Celui-ci était composé 6 stèles de petites tailles (2 m x 0,15 m) et 3 stèles plus imposantes (3 m x 0,2 m).

Le site a été nettoyé et réaménagé en 2002. Mais les pierres se sont détériorées et des restes de casse et chutes sont visibles lors de nos passages.

  • Tourrettes  - Menhirs du jas de la Maure

 

Jack a découvert ce site lors de la reconnaissance de la randonnée Adrech du Bataillon et l'a fait découvert aux randonneurs du G2 en septembre 2018. Il est constitué par deux pierres levées d’environ de 1,30 m de haut. L’une se dresse sans doute à son emplacement d’origine ; la seconde qui gisait à proximité aurait été redressée ce qui aurait occasionné une cassure et lui donne un air penché. Les trous visibles sur les pierres ne seraient pas préhistoriques.

 

Nous n’avons trouvé trace que d’un seul menhir dans les Alpes Maritimes, celui de Tiecs, situé en pleine forêt, sur la commune de Roure, près de la Chapelle Sainte Anne et de la Tinée. Il nous reste à le découvrir.

 

LES DOLMENS

 

Un dolmen (en breton, de dol « table » et men « pierre ») est généralement un monument funéraire : les fouilles y ont retrouvé des restes humains et, souvent un mobilier funéraire varié permettant la datation. Il semble que les dolmens soient devenus des sépultures collectives dans un deuxième temps. Cela signifie que l’on y a pratiqué plusieurs inhumations successives (et non simultanées) au cours d’une période plus ou moins longue.  Toutefois certains dolmens ont été découverts vide de tout reste humain, ce qui pourrait laisser penser alors à une sanctuarisation du mégalithe. 

Le dolmen est constitué d'une dalle en pierre reposant sur des piliers, appelés orthostates également en pierre. Les formes architecturales sont variées mais possèdent toujours : une chambre funéraire (ou sépulcrale), un couloir d’accès et un tumulus englobant, à l'origine, l’ensemble de la structure et la protégeant. Mais le couloir peut être inexistant, la chambre débouchant directement vers l’extérieur.

Selon Hélène Barge, « l’architecture des dolmens de Var est à base de dalles et de murets en pierres sèches. La plupart des monuments sont des dolmens simples, à petite chambre sépulcrale carrée. Quelques monuments, situés sur la frange côtière sont de type différent : à chambre allongée et antichambre »
 

 

Dolmens du Centre Var

 

  • Ampus - Dolmen de Marenq

 

Vue latérale
Vue de l'entrée

Découvert en 1922 et restauré en 1990, cet édifice en calcaire a conservé sa volumineuse table de couverture. La chambre sépulcrale, de forme rectangulaire (2 m x1,50 m) est délimitée par deux murs latéraux en pierres sèches, une dalle de chevet et deux piliers (orthostates) qui ouvrent sur un court couloir.

  • Draguignan - Dolmen de la Pierre de la Fée (Classé Monument Historique en 1887)  

Ce dolmen est un des plus imposants de Provence. Il a été fouillé en 1844 et restauré en 1951 puis après son dynamitage en 1975.
Il est daté du début du chalcolithique (2500/2000 avant JC.) et a été utilisé comme sépulture collective.

Nous observons, dressés verticalement la dalle de chevet et les deux piliers latéraux en calcaire (de 2,20 à 2,40 m de haut) et reposant dessus l'énorme table de couverture ( 6m x 4,7 m x 0,5 m ) d'un poids avoisinant les 20 tonnes.
Ce dolmen est la source de nombreuses légendes, dont celle de la fée Estérelle, qui en fait un lieu de fécondité.

 

  • Les Arcs-sur-Argens – Dolmen des terriers

Découvert à la suite de l'incendie de 1993, il est constitué par des dalles de schiste.

La chambre funéraire est de forme ovoïde (4m x 3m) et s’ouvre comme à l’habitude par un couloir à l’ouest. Il n’y a plus de dalle de couverture.

 

  • Cabasse  - Dolmen  de la Gastée (Inscrit  aux Monuments Historiques en 1988)

Quatre dalles et un muret de pierres sèches circonscrivent la chambre, à peu près carrée et séparée en deux, dans le sens N-S, par une dalle verticale aujourd'hui cassée. La dalle de couverture a été remise en place lors de la restauration.

Le mobilier trouvé a permis une datation au Chalcolithique et les fouilles ont mis en évidence une sépulture multiple sur deux niveaux : l’étude des 1 600 dents indiquerait la présence de 70 à 80 individus.

 

  • Cabasse – Dolmen du Pont Neuf

Ce dolmen, initialement trouvé sur le plateau calcaire dolomitique au-dessus du confluent de l’Issole et de la Caramy, a été déplacé après sa fouille et restauré en 1990.

La chambre sépulcrale n’est pas très grande (1,5 m x 1 m) et s'ouvre à l'ouest par un couloir fermé à son extrémité par une pierre dressée qui a pu être interprétée comme une stèle. Le couloir est borné par un muret en pierres sèches côté nord et par une dalle côté sud. La chambre et le couloir comportent un dallage au sol.

Six ou sept individus furent inhumés dans le dolmen au cours de deux périodes d'utilisation successives :  4 à 5 au Chalcolithique, période d'édification du dolmen et 2 à l’âge de Bronze.

 

  • Figanières – Dolmens de la Cabre d’Or

Il s’agit de deux dolmens distants de 300m, découverts en 1958.

Lors de la randonnée de septembre 2010, un seul a été observé, celui également dénommé dolmen de San Vas. A l'état de ruines, seuls sont visibles  deux orthostates et la dalle de chevet, en calcaire.

 

Dolmen du Var côtier

 

  • La Lande des Maures - Dolmen de Gaoutabry (Inscrit aux Monuments Historiques en 1988)

Ce monument , découvert en 1876 a été daté du Néolithique final et utilisé jusqu'au Chalcolithique récent comme tombe collective (au moins 34 individus). Avec  ses 6 à 7 m de long, c'est le plus long du Var. Il est constitué d'une chambre funéraire à peu près rectangulaire, d'une courte antichambre  et d'un couloir allongé se rétrécissant vers l'entrée. La dalle de chevet est entourée de deux murets en pierre sèche.

 

  • Ramatuelle – Dolmen de Briande

Fouillé en 1935 et restauré en 1995, il présente une chambre rectangulaire avec une imposante dalle de chevet et une dalle latérale en granit. Les autres dalles, en gneiss, sont séparées par des pierres sèches.

 

  • Roquebrune – Dolmen de l’Agriotier

Découvert en 1978 et daté du Chalcolithique, il a été endommagé par un engin de chantier lors du tracé d’une piste.

La chambre, orientée sud-ouest, est délimitée par cinq dalles reliées par des murets en pierre sèche.

 

  • Dolmen de la Gaillarde (Classé Monument Historique en 1910)

A l’origine il s’agissait d’un groupe de 3 monuments. Mais rien n’arrête la promotion immobilière, qui n’a pas hésité à détruire deux de ces édifices classés, lors de la création d’un lotissement.

Le dolmen sauvé a été restauré en 1990. Il est en schistes et gneiss et présente une chambre (2,5m x 2m) donnant sur un couloir ouvert vers l’ouest. La dalle de couverture est bien trop petite pour être d’origine.

 

Dolmens du Var oriental et des Alpes Maritimes

 

 Mons - Dolmen de Riens (Inscrit aux Monuments Historiques en 1988)

La chambre funéraire

 

Vue du couloir

Cet édifice, restauré en  1990 est en calcaire. Il est constitué de cinq grandes dalles réunies par des murettes en pierres sèches, formant une chambre rectangulaire (2m x 1,5m). Le couloir est fermé par une « porte » ovale entre les deux piliers.

  • Mons - Dolmen de la Brainée

C’est un grand dolmen en calcaire qui a été restauré en 1990. La chambre sépulcrale est rectangulaire (2,5mx1,6m) et délimitée par une imposante pierre de chevet et deux dalles dressées latérales. Deux piliers perpendiculaires le séparent du long couloir, ouvert vers l’ouest et constitué d’une dalle et de pierres sèches.

  • Mons - Dolmen de la Colle

A un peu moins d'un kilomètre au sud-ouest du dolmen de la Brainée, celui de la Colle est visible dans les restes de pierrailles du tumulus. Il a également été restauré en 1990. C'est un dolmen de petite dimension en calcaire local. La chambre sépulcrale (2,10 m x 1,60 m) est délimitée par deux grands orthostates latéraux et une grande dalle de chevet séparés par une rangée de dallettes. Elle ouvre à l'ouest sur un petit couloir dont il ne demeure qu'une grande dalle (1,70 m de long) au sud-est.

 

  • St Vallier de Thiey – Dolmen de Verdoline

Ce dolmen est l’un des mieux conservés de la région. Il possède encore trois dalles et deux piliers. Le poids de chacune des deux dalles latérales dépasserait 1,2 tonne. La dalle de chevet montre de nombreuses cupules  et des croix (christianisation ultérieure).Les fouilles qui ont été entreprises ont permis de mettre à jour des squelettes, en position semi-fléchie, disposés en deux rangées séparées, quelques perles et un objet en bronze.

 

Pour conclure ce blog je lance un deuxième défi à nos animateurs. En effet, les inventaires indiquent la présence d’un groupe de dolmens à Brignoles. Les photos disponibles révèlent des beaux édifices. Ils sont accessibles dès le déconfinement et je donne un lien donnant toutes les explications utiles.

https://www.archeoprovence.com/archeo/index.php?option=com_content&view=article&id=79%3Adolmens-des-adrets-brignoles-var&catid=46&Itemid=1

Quel animateur partira le premier à leur recherche et nous mènera à leur découverte ? 

 

 

Merci aux animateurs, aux blogueurs et aux photographes, sans qui ce blog n’aurait pas vu le jour.

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1 mai 2020 5 01 /05 /mai /2020 12:00

Confinement n°7 : les Maisons Forestières de l'Estérel - 2020-05-01

 

Nos randonnées du jeudi nous amènent parfois à proximité de certaines maisons forestières du Massif de l'Estérel. Ce fut notamment le cas en mars 2018 à l'occasion d'une randonnée G2 organisée par Rolande sur ce thème,  "Maisons forestières et lacs¨ (2018-03-22-878),

 

 

qui conduisit le groupe aux abords de la maison forestière de la baisse des Charretiers, aujourd'hui en ruine, dont les derniers occupants ont été les chantiers de jeunesse pendant la deuxième guerre mondiale,

 

 

 

puis de celle de Malavalette, également en ruine, qui a servi de refuge aux habitants pendant les bombardements d'Agay et de Camp Long.

 

 

 

Une troisième maison forestière était au programme de cette même randonnée, celle du Roussivau, dont la situation, en grande partie cachée par les arbres qui bordent le sentier, la rend difficile à photographier

 

 

"Symbolique, c'est une réussite de reconversion, de remise en état où viennent transhumer avant le Mercantour l'été, près de 200 moutons mérinos et leur bergère. Elle est adossée aux coulées de rhyolite amarante des barres du Roussivau, et plus loin du Perthus, des sites d'escalade fréquentés depuis près de 50 ans" (http://www.esterel-pour-tous.fr/maisons-forestieres).

 

Plus récemment encore, en décembre 2019, une randonnée G1 organisée par Louis, dont le blogueur était Gilbert (2019-12-12-N°684-Mont Vinaigre depuis le Testanier) était l'occasion pour un groupe de 13 randonneurs d'approcher la maison forestière de la Duchesse :

 

 

 

 

 

La maison forestière de la Duchesse est "une mémoire de l'Estérel" selon Christian C. du Club Alpin Français de l'Estérel (http://www.esterel-pour-tous.fr).

Occupée par un garde de l'administration des Eaux et Forêts jusqu'en 1980, puis par un particulier jusqu'en 1988, elle était restée en bon état.

 

 

Depuis plusieurs années, en accord avec l' ONF, un bénévole s'investit dans sa réhabilitation

 

 

 

Cette maison forestière avait l'avantage de bénéficier d'un bon approvisionnement en eau, même pendant les périodes de sécheresse, grâce à son puits. Du fait de son emplacement dans le Massif elle servait aussi de poste de secours principal.

Son nom est lié à la pose de la première pierre à la demande de Napoléon III, par la Duchesse de VALLOMBROSA, figure de la haute société cannoise dans les années 1860.

 

Il semble qu'il y ait peu d'informations disponibles sur internet concernant l'histoire de ces maisons forestières de l'Estérel. La littérature à ce sujet s'accorde toutefois à souligner le rôle prépondérant joué par Auguste MUTERSE (1851 - 1922).

 

Ingénieur des  Eaux et Forêts, "garde général, il a dirigé la construction de la tour de surveillance du Mont Vinaigre et des Maisons Forestières, reliées par le télégraphe et servant au logement des gardes et de leurs familles" http://www.esterel-pour-tous.fr

Une stèle lui est dédiée dans l'Estérel. Elle a été évoquée à plusieurs reprises dans nos blogs et notamment dans celui réalisé par Rolande le 3 décembre 2015 à l'occasion d'une randonnée au Mont Vinaigre

 

 

Parmi les photos prises à l'occasion de cette randonnée, une vue de la tour de guet du Mont Vinaigre citée plus haut et la traditionnelle photo du groupe faite ce même jour

 

 

 

Mais pourquoi ces maisons forestières, dans quel contexte ont-elles été mises en place, dans quel environnement économique?

La forêt méditerranéenne n'est plus, depuis longtemps, un espace naturel. "Paysage modulable, elle change progressivement, mais elle peut également subir des transformations brutales. L'homme et la nature combinent ainsi leurs effets pour fabriquer une histoire de la forêt qui n'est pas exempte de retours en arrière et de récurrences (gel, tempête, déforestation, reboisement, incendie...)". http://www.foret-mediterraneenne.org

Trois grandes étapes sont repérées :

  • l'âge villageois, jusqu'à la fin du XIX° siècle
  • l'abandon de la forêt méditerranéenne (milieu du XIX° siècle - milieu du XX° siècle)
  • depuis le milieu du XX° siècle : le retour à la forêt

A l'âge villageois la forêt enregistre de grandes fluctuations en sens contraire, au rythme des contraintes naturelles (gel, épidémies végétales) et de la pression humaine plus ou moins marquée (peste, guerres, puis multiplication des hommes depuis le XVIII° siècle suivi de l'engorgement des campagnes au milieu du siècle suivant).

Dès lors "la forêt, toujours plus réduite, se voit attribuer trois types de vocations concurrentes" : http://www.foret-mediterraneenne.org

  • pour les communautés elle doit permettre l'exercice de droits vitaux pour l'économie domestique (bois de chauffage), l'artisanat (menuiserie, bois pour les fours à chaux, les tuileries), et pour l'agriculture enfin (défrichements temporaires ou non), véritables usages de survie qui intègrent complètement la forêt à l'économie villageoise.
  • pour les propriétaires privés, la forêt doit être gérée dans un but lucratif individuel. La demande industrielle (manufactures textiles, savonneries, tuileries, poteaux pour les mines, traverses de voies ferrées, etc.), celle du bâtiment, des villes, s'accroît. les prix du bois à brûler s'envolent. L'exploitation de l'écorce du chêne vert pour les tanneries et surtout du liège pour la bouchonnerie qui révolutionne l'économie de l'Estérel explose. Pour les propriétaires, les profits croissants de leur forêt ne peuvent plus être hypothéqués par les pratiques collectives
  • l'état enfin, doit être présent en qualité de conservateur éminent d'un patrimoine naturel menacé.

Un équilibre difficile à trouver entre des besoins et des revendications contradictoires.

Du fait du surpâturage et du défrichement excessif "la forêt se morcèle, les grands massifs se réduisent, le taillis et le déboisement progressent. Au début du XIXème siècle le code forestier encourage l'orientation vers une nouvelle forêt plus durable ((chênes-lièges, pins d'Alep, pins maritimes)". http://www.foret-mediterraneenne.org

Après le grand incendie de 1868 (11 000 ha ravagés dans les Maures et l'Estérel), le feu passe au premier rang des préoccupations.

La loi de juillet 1870, spécifique aux Maures et à l'Estérel, prévoit un quadrillage des massifs par des routes forestières, facilitant la prévention (surveillance) et la lutte contre le feu.

C'est dans ce contexte qu'Auguste MUTERSE va diriger la construction dans le Massif de l'Estérel d'un réseau de Maisons Forestières, reliées par le télégraphe et par un maillage de pistes et de sentiers.

Outre les quatre citées plus haut, celle des Charretiers et celle de Malavalette aujourd'hui en ruine, celle de la Duchesse en cours de rénovation, et celle du Roussivau reconvertie, il semblerait qu'un dizaine d'autres aient été construites.

Certaines sont encore habitées par des agents de l'ONF (la Louve et Gratadis)

 


 

 

La maison forestière des Trois Termes se trouve au col éponyme. C'est la frontière entre le Var et les Alpes Maritimes.

 

 

Au col se rejoignent trois communes, Fréjus, St Raphaël et Mandelieu. Jusqu'en 2000 on pouvait traverser l'Estérel en passant par le col Notre Dame et le col des Trois Termes, d'Agay à St Jean de Cannes.

 

 

Le week-end il y avait affluence au col car c'était un départ de rando très intéressant. Mais ceci générait aussi une circulation automobile importante incompatible avec l'état de la route, étroitesse, virages et revêtement. Dans un premier temps le passage entre les deux départements fut interrompu. On pouvait accéder au col par les deux côtés. Puis, l'état de la chaussée se dégradant, l'accès au col fut interdit en fermant la route au col Notre Dame, côté Var, et au niveau du cimetière de St Jean de Cannes, côté Alpes Maritimes.

 

 

La particularité de cette maison forestière était son potager en restanques.

 

 

Elle a abrité les chevaux des gardes forestiers tant qu'elle fut en activité.

 

 

Maintenant occupée par un retraité, les chevaux ont été remplacés par une femelle wallaby qui a eu un petit.

Emotion le jour où elle a fugué. Grosse battue pour retrouver la fugitive...

 

 

D'autres maisons forestières seraient réservées aux retraités ou aux familles de l'ONF (le PoussaÏ, pas de photo la concernant, et la Maison Forestière des Cantonniers)

 

 

Certaines conserveraient une activité (miel au Rastel d'Agay, agriculture aux Ferrières) - pas de photos disponibles pour ces deux maisons.

 

La maison forestière du Porfait serait mise à la disposition des chasseurs. Les deux photos qui suivent ont été prises à l'occasion d'une randonnée du 29/10/2015 "cantine du Porfait - Petites Jambes" organisée par Camille

 

 

 

Et il y a, pour terminer, celle du Malpey, dont on dit que l'agent des Eaux et Forêts en poste au moment du débarquement de Provence, en août 1944, aurait permis la capture par les anglais des soldats allemands qui gardaient le Mont Vinaigre

 

 

Cette maison forestière devrait être aménagée pour devenir une des portes d'entrée dans le Parc de l'Estérel dans le cadre des projets portés par le S.I.P.M.E. (Syndicat Intercommunal pour la Protection du Massif de l'Estérel) - (Var Matin 03/10/2015).

 

Il est difficile de prévoir ce qu'il adviendra dans un futur proche des réalisations d'Auguste MUTERSE, maisons forestières et réseaux de pistes et de sentiers.

Avant de renvoyer vers les projets en cours et les structures qui les portent, un bref rappel de l'évolution de la forêt méditerranéenne au cours des 150 dernières années : http://www.foret-mediterraneenne.org

 

L'abandon de la forêt méditerranéenne (milieu du XIX° siècle - milieu du XX° siècle) :

"L'essor d'une agriculture de marché (la viticulture, mais aussi sur la côte les cultures florales et maraîchères), la décompression humaine, née de l'exode rural, réduisent jusqu'à l'effacer l'intérêt économique des bois pour les communautés villageoises" laissant le champ libre à l'Etat et au privé.

En fait, assez rapidement, le profit forestier, aléatoire et déclinant, décourage les propriétaires privés laissant l'Etat face à des communes peu motivées.

Malgré les efforts des forestiers (cf. Auguste MUTERSE), la forêt dont ils reprennent la gestion est dégradée et vit sous la menace permanente de l'incendie, favorisée par un enrésinement accru.

Depuis le milieu du XX° siècle : le retour à la forêt :

Le développement du tourisme revalorise la forêt. C'est d'abord la qualité du cadre de vie qui est perçue, puis plus massivement la notion d'écologie :

  • "la forêt, écosystème fragile, est vitale pour tous
  • il faut donc la protéger par une politique de lutte et d'aménagement fortement mobilisatrice"

 

L'avenir du Massif de l'Estérel et de sa forêt :

C'est dans la dynamique ci-dessus que parait s'inscrire le S.I.P.M.E., structure porteuse de la Charte Forestière de Territoire du massif Grand Estérel (CFTGE) et de l'Opération Grand Site (OGS) de l'Estérel :

"Le diagnostic réalisé dans le cadre de la CFTGE a mis en évidence que les fonctions paysagères, écologiques et sociales de ce massif périurbain sont essentielles. L'amélioration de l'accueil du public dans le massif et la gestion de la fréquentation, dans un souci de préservation environnementale, a donc été identifiée par la CFTGE comme un des principaux enjeux à traiter. La démarche OGS est alors apparue particulièrement pertinente pour relever ce défi".

 

Le site de la charte forestière est une source de renseignements d'une grande richesse sur l'Estérel, les données actuelles et les projets à l'étude. Il propose en outre de magnifiques photos. http://www.charte-forestiere-esterel.com 

NB : selon les fonctionnalités internet dont vous disposez il est possible que ce site ne soit pas accessible depuis le blog. Il faudra alors insérer directement le lien dans votre navigateur.

 

"La phase de diagnostic permettant d'établir un état des lieux et d'identifier les enjeux s'est terminée fin 2019...Dans un second temps est développée une phase de stratégie où...des choix d'aménagement du territoire en termes d'accueil du public et d'interprétation du patrimoine sont proposées."

 

Dans ce contexte il est permis d'espérer que certaines des maisons forestières de l'Estérel puissent bénéficier de mesures de réhabilitation et de reconversion. Cela devrait au moins être le cas pour celle du Malpey...

 

 

Merci aux blogueurs et aux photographes qui ont permis d'illustrer ce blog, ainsi qu"à Jean-Marie pour ses recherches et son apport (photos du Porfait, texte et photos concernant la maison forestière des Trois Termes).

Nous avons également puisé, pour nourrir ce blog, dans la documentation proposée par les sites "esterel-pour-tous.fr", "foret-mediterraneenne.org" et "charte-forestiere-esterel.com" dont les liens figurent plus haut.

 

A suivre : nous espérons que la fin du confinement va se confirmer et que nous aurons dans les semaines qui viennent l'opportunité de nous réunir à nouveau sur les sentiers de notre belle région, en respectant les barrières sanitaires, bien entendu.

Bon 1er mai à toutes et à tous.

 

La semaine prochaine => confinement 8 :

Les mégalithes  du Var et des Alpes Maritimes  par Claude C.

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 14:08

Confinement n°6 - La Réunion – Paradis des randonneurs

En cette 6ème semaine de confinement  je vous invite aujourd’hui à imaginer que vous êtes à près de 10 000 kilomètres de la métropole en plein milieu de l’Océan Indien prêts à atterrir pour découvrir ou redécouvrir pour certains ce qui enchante les randonneurs.

                                                carte Didier Mercadal - Webside

La Réunion d’environ 2500 km2  (moins de la moitié du département du Var) est une île volcanique qui a seulement 3 millions d’années. Elle a été créée par un point chaud culminant à 3 070 m au Piton des Neiges. Son relief est escarpé et travaillé par une forte érosion qui forme en son centre trois vastes cirques : Salazie, Mafate et Cilaos. Les pentes de l'île sont sillonnées par de nombreux cours d'eau creusant des ravines plus ou moins profondes.  Le cœur de la Réunion est appelée les Hauts de l’île en opposition à la frange du littoral jusqu’à 500-600 m d’altitude dénommée les Bas de l’île. Les cirques  avec leurs pitons et remparts sont inscrits au parc mondial de l’Unesco et avec le volcan le Piton de la Fournaise ils font partie du Parc National de la Réunion créé en 2007.

Le cirque de Cilaos, caldeira arborée et sauvage est accessible en une trentaine de kilomètres du littoral par une route étroite et sinueuse , célèbre route aux  400 virages. La ville de Cilaos, connue pour ses sources thermales, ses lentilles et son vin  est localisée à 1200 m. d’altitude au pied du Piton des Neiges, volcan escarpé et inactif. Le nom Cilaos dériverait du mot malgache, "tsilaosa", qui signifie qu'on ne quitte pas.

Vues du cirque et de la route depuis la Fenêtre des Makes.

Pour accéder au sommet du Piton des Neiges vous devrez monter en continu (le départ est à un peu plus de 1300 m.) en empruntant de nombreuses marches dans la forêt qui, en un 1er temps vous conduiront au gîte situé à 2400 m. de la Caverne Dufour où vous pourrez bivouaquer si vous souhaitez monter au sommet à 3070 m. par un chemin en partie fait de gratons et pierres volcaniques, tôt et assister au lever du soleil.

Il est à noter que nombreux sont les randonneurs qui partent du bas entre minuit et deux heures du matin avec la frontale pour faire l’aller-retour dans la journée.

Salazie se situe à l’Est sur la côte au vent et bénéficie d’un climat plus humide.

C’est le plus accessible des 3 cirques, et le plus verdoyant. Ici la nature se donne en spectacle, et l’eau omniprésente y jaillit en d’innombrables cascades dont le célèbre  « Voile de la Mariée » ou encore le « pisse en l’air » qui tombe directement sur la route.

L’eau est ici omniprésente et si on ne la voit pas, on l’entend souvent ruisseler le long des falaises ou sous la végétation. Le cirque abrite sur son territoire des trésors du patrimoine naturel réunionnais, comme la forêt primaire de Bélouve et celle de Bébour limitrophe avec ses fougères arborescentes et ses ravenales (arbres du voyageur).

Accessible uniquement par les airs, même si un sentier permet d’accéder à son point de vue, le Trou de Fer constitue un des sites les plus majestueux et spectaculaires de l’île.

A Salazie vous verrez de nombreuses plantations de bananiers et « chouchoux », nom local des chayotes ou christophines. Le nom  de "Salazie" viendrait de "Soalazy" (terme malgache désignant une marmite à trois pieds dont on se sert pour cuisiner), en référence aux trois rochers situés entre les Cirques de Salazie et de Cilaos.

Cœur d’un volcan délabré, le cirque de Mafate est un monde à part (700 habitants). C’est un écrin géologique dessiné par des remparts abrupts d’où on a une vue plongeante depuis quelques crêtes environnantes. Des sentiers abrupts depuis entre autres Le Maïdo (ouest de l’île),

le Col des Bœufs (Salazie), le Col du Taïbit (Cilaos) permettent de s’y rendre. Seule  la marche à pied par des petits sentiers de montagne ou en hélicoptère permet d’accéder à un des 10 ilets (hameaux sur petits plateaux). Mafate est originellement le nom d'un chef de clan d'esclaves « marrons » (l’abolition de l’esclavage à la Réunion date du 20 décembre 1848). Celui dont le nom signifie « Celui qui tue » en malgache devint le chef d'une communauté traquée par des chasseurs d'esclaves, qui s’enfuirent dans le cirque.

Les habitants restent plus que jamais attachés à leur terre  et perpétuent leurs traditions. Ils pratiquent la polyculture vivrière et accueillent les randonneurs dans une cinquantaine de gîtes d’étapes.  8 écoles  accueillent les enfants du cirque qui doivent regagner le littoral en internat pour le collège et le lycée. Le ravitaillement qui était autrefois porté à dos ou sur la tête par les hommes et les femmes ou qui était acheminé avec des bœufs est désormais assuré par des rotations d'hélicoptères. Les secours et un service médical périodique sont également assurés par voie aérienne. Il en est de même pour l'évacuation des déchets. En revanche, les tournées des facteurs se font à pied.

 

Le climat de La Réunion est tropical humide. Mais il se singularise surtout par de grandes variabilités liées à la géographie de l'île. Il existe deux saisons marquées à La Réunion : la saison "des pluies" entre janvier et mars et principalement la saison "sèche", plus longue, qui débute au mois de mai pour s'achever au mois de novembre. Mais en saison sèche, les précipitations restent importantes sur la partie Est de l'île et notamment sur les flancs du Volcan. C’est là qu’on trouve surtout les plus belles cascades et les mares. La pluviométrie montre une grande dissymétrie entre l'Est et l'Ouest de La  Réunion. Ci-dessous les cascades de Ste Suzanne, Grand Galet , Anse aux cascades et Trou Noir.

A l'ouest, les précipitations sont peu abondantes. En revanche, plus on se décale  vers l'est, plus les cumuls de pluie augmentent, jusqu'à atteindre des valeurs dépassant 10 mètres par an.

L’île d’aujourd’hui est constituée de deux massifs volcaniques : le plus ancien, le Piton des Neiges est éteint depuis environ 12 000 ans. Il émergea de l’océan il y a 3 millions d’années environ, après une période de construction sous-marine à peu près identique. Le plus récent, le Piton de la Fournaise, s’est construit sur le flanc Sud-Est du Piton des Neiges il y a 500 000 ans environ. Il culmine au cratère du Dolomieu, et avec une éruption annuelle voire plus, le volcan du Piton de la Fournaise est un des volcans les plus actifs du monde. C’est un volcan effusif qui ne présente pas de danger immédiat pour la population, offrant ainsi un spectacle grandiose lors de ses éruptions.

Situé sur la route forestière de 24 kms de long qui mène au volcan avant d’arriver au Pas de Bellecombe à 2311 m. d’altitude, le plateau de la Plaine des Sables dévoile des paysages lunaires et désertiques et seule la piste qui la traverse nous rappelle que nous sommes encore sur terre.

En amont une petite balade de 2 kms quand l’accès y est possible vous conduira au seul lac de La Réunion : Piton de l’eau, lac de cratère à plus de 1800 m. d’altitude entouré en juillet-août d’une multitude d’arums.

Au bout de la route un spectaculaire panorama sur le Piton de la Fournaise et l’enclos Fouqué qu’il surplombe s’ouvre à nous. C’est la seule porte d’accès au volcan qui permet d’emprunter les sentiers de randonnées qui sillonnent l’enclos, et grimpent, au sommet du cratère Dolomieu à 2632 m, point culminant de La Fournaise dernière caldeira formée par le volcan.

Son ascension permet d’admirer le vaste cratère d’un diamètre de 1 km  qui s’est effondré de 350 m. en 2007. Une grande vigilance s’impose. Il faut impérativement suivre les marques blanches au sol car de nombreuses failles sont de part et d’autre et le chemin peut être instable. De plus même par grand soleil il faut prendre avec soi, en plus de l’eau et d’une trousse de secours, vêtement chaud, couverture de survie, en-cas et lampe. Le brouillard arrive très vite même quand on ne l’attend pas et il est fort recommandé, où que l’on se trouve, de s’arrêter sur place et d’attendre plusieurs heures voire la nuit entière qu’il se lève.

Lors de l’éruption de 2007 le débit des laves était estimé à 100 mètres-cubes par seconde, et le volume total des laves émises durant les 3 semaines les plus intenses a atteint 120 millions de mètres-cubes, ce qui en fait une des éruptions les plus importantes jamais enregistrées sur la planète. Les éruptions se produisant à de rares exceptions dans « l’Enclos » zone inhabitée, ne sont pas dangereuses. Elles sont de type effusif, provoquant des coulées fluides et relativement lentes.

Le risque majeur d’une éruption à La Réunion est une éruption « hors enclos » (comme en 1977 à Sainte-Rose et en 1986 au Tremblet), mais qui ne devrait provoquer que des dégâts matériels (routes, maisons ou infrastructures). Le volcan est surveillé en continu par l'Observatoire Volcanologique de La Réunion, en liaison avec la Préfecture chargée de l'annonce d'une éruption plus ou moins imminente et de la fermeture des chemins et éventuel accès possible par balisage, des milliers de personnes étant prêtes à marcher plusieurs heures, même de nuit, pour voir le spectacle.

En cas d’éruption, et même si toutes les dispositions sont prises, il faut pour autant rester très prudent à proximité des coulées, particulièrement avec l’eau (pluie, vagues…), la vapeur pouvant gravement bruler. L’éruption d’avril 2007 a recouvert la nationale sur 1.600 kms avec jusqu'à 60 mètres de hauteur de lave coupant l’île en 2 durant 7 mois jusqu'à ce qu'il soit possible d’ aménager une nouvelle route.

On se demande comment la végétation brûlée peut repartir.

Le spectacle de la lave se jetant dans l'océan est impressionnant et il n'est pas rare que l'île s'agrandisse alors de quelques hectares.

Pour avoir une idée de l’éruption de 2007 allez consulter le site : https://fournaise.info/eruption-2-avril-2007/.

Je ne vous parlerai pas des 207 kms du littoral où vous pourrez rencontrer des paysages très différents : les plages et les zones de baignade sont concentrées sur la côte Ouest où se trouvent les récifs et lagons, tandis que le reste des côtes est plus sauvage : ce sont des plages de sable noir ou de galets, des falaises et même d'anciennes coulées de lave. 

Pour information : Il existe trois sentiers principaux de Grande Randonnée : le GR R1 ou « Tour du Piton des Neiges », le GR R2 ou « Grande Traversée de l’île » et le GR R3 ou « Tour de Mafate », qui offrent de très nombreuses possibilités, et qui viennent s’ajouter à la longue liste des autres randonnées et promenades qui existent à La Réunion. Il existe 6 cartes IGN 1/25000ème qui couvrent le territoire et affichent les sentiers, et qui seront vos meilleures alliées pour préparer ou suivre votre parcours sur l’île.

carte-reunion-ign

La spécificité des sentiers réunionnais est qu’ils sont, en général, assez difficiles et techniques (hautes marches, échelles, passerelles, rochers, végétation, passage à gué / glissant / instable / vertigineux…) et avec un dénivelé important. Par ailleurs, les conditions climatiques peuvent être très variables et changer rapidement dans l’intérieur de l’île (pluie, vent, brouillard…), et être très rigoureuses en haute montagne au- dessus de 2500 mètres.

La Réunion est aussi, une terre de trail et de course en montagne. Elle accueille chaque année en octobre le mythique Grand Raid, ou Diagonale des Fous, une des plus belles mais difficiles course au monde, véritable course de l’extrême : 165 km, 10 000 mètres de dénivelé positif, en tout juste 24 h pour les premiers.

En cette période de confinement prenez le temps de regarder le film de 2018 fait par Réunion Première (26 minutes) - https://www.youtube.com/watch?v=_2Afc6tRtJM.

Il y aurait tant de choses à relater que j’espère vous avoir fait voyager et peut-être qu’un jour vous irez à votre tour découvrir cette île aux multiples couleurs où j'ai eu le plaisir de vivre durant presque 16 ans.

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