Cotignac-N.D.des Grâces-G2-2020-09-03
Cotignac-N.D.des Grâces-G2
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Nous y voilà à la reprise, quelle joie de revenir à la normalité! Jusqu'où ira cette nouvelle saison qui commence…
Allons ne soyons pas pessimistes, vivons au jour le jour nos petits bonheurs et celui d'aujourd'hui s'appelle Cotignac-N.D.des Grâces. 20 randonneurs du Cercle de Boulouris se sont donc retrouvés sur le parking de cette jolie petite ville où nous avons souvent randonné.
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Bienvenue à deux nouvelles recrues, Marie-Hélène et Marie-France.
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Avant de nous détailler le programme,Jean nous rappelle les règles sanitaires à respecter." Pour l'instant, au niveau de la FFRP, nous n'avons pas de règle limitant l'effectif du groupe mais nous allons faire comme si, avec une limite de 10, nous conduisant à constituer deux groupes qui se suivront. "Je mènerai le 1er groupe avec Rolande en serre-file et le second groupe sera conduit par Anne-Marie avec Alain comme serre-file. On peut considérer cette situation comme une expérimentation de ce qui nous arrivera peut-être, hélas.
La rando d'aujourd'hui, 10,5 km et 300m de dénivelée nous conduira d'abord à la cascade du Gouffre puis au sanctuaire N.D. des Grâces, au monastère St Joseph du Bessillon-que nous ne pourrons pas visiter, les sœurs étant en retraite spirituelle-enfin au village avec ses tufs et ses habitations troglodytes."
La météo est excellente, il fait doux ce matin mais la journée sera certainement chaude.
En route par le vallon Gai en longeant la Cassole. Le second groupe s'est mis en marche lui aussi.
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Il nous faudra un petit kilomètre pour atteindre la cascade.
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L'été est passé aussi par là et il ne reste plus qu'un filet d'eau.
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La photo d'archive jointe montre un débit normal. Avant l'installation des habitants la rivière Cassole passait par le sommet du Rocher et se déversait par une large cascade sur l'emplacement du village actuel. Vers 1032, dès la construction du château et des premières habitations, des travaux sont entrepris pour déplacer le lit de la Cassole ce qui fut effectif en 1740, permettant une meilleure utilisation de la force motrice de l'eau (moulins à huile, à blé, à papier…et usine hydro-électrique en 1897).
Photo d'archive >>
Demi-tour, nous repartons vers le village puis vers le sanctuaire. Jean nous avait promis une légère pente mais nous avons l'habitude des faux-plats montants de notre animateur et nous grimpons au soleil qui commence à bien chauffer.
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Lieu de pèlerinage religieux, il fallait aussi des oratoires. Nous n'en avons pas manqué et les photographes en ont profité.
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Avant d'arriver au sanctuaire, Jean va nous conter les circonstances de l'apparition de la Sainte Vierge à un bûcheron, Jean de la Baume, le 10 août 1519. Elle lui demanda d'aller dire aux gens du village de construire en ce lieu une église afin qu'elle y distribue ses grâces. Ce sanctuaire devint un lieu de pèlerinage en particulier pour les couples qui ne pouvaient pas avoir d'enfants. En 1637, Frère Diacre, un religieux, eu une apparition de la Vierge lui demandant de réciter 3 neuvaines en son honneur, dont une à N.D.Dame des Drâces, afin que Louis XIII et Anne-d'Autriche, sans héritiers, puissent avoir un fils. Et neuf mois plus tard naissait Louis XIV qui vint en 1660, avec sa mère, remercier la Vierge.
Puis nous gagnons le sanctuaire proprement dit et en profitons pour faire la pause banane.

Nous repartons pour le Monastère de St. Joseph, en principe sur du plat. Mais il faudra d'abord durement resolliciter (néologisme…) nos mollets

pour atteindre le plateau. La photo de groupe sera un peu spéciale avec la distanciation. Un tas de pierre nous permettra de respecter les distances en utilisant le relief.

Puis, effectivement un joli chemin, plat, sablonneux par endroit, bordé de deux murets de pierre (courageux les anciens) nous

conduira à un grand carrefour. Nous y laisseront deux de nos amies et attaquerons la dernière dénivelée avant le monastère.
En ce lieu, le 7 juin 1660, un jeune berger, Gaspard Ricard est assoiffé. St Joseph lui apparu. "Je suis Joseph, soulève ce rocher et tu boiras". Gaspard s'exécuta et une source, qui coule encore aujourd'hui, se met à jaillir.

Tout de suite les habitants du village commencèrent la construction d'une chapelle. Cette chapelle, agrandie en 1663 fut confiée aux Pères Oratoriens qui édifièrent un petit couvent. Vint la révolution et si la chapelle resta debout, le couvent, abandonné, tomba en ruine. En 1975 les Bénédictines

de Saint Benoit de Médéa (Algérie) revinrent en France et redonnèrent vie au sanctuaire.

Pour l'heure, Jean Bo va tester son charme auprès des sœurs pour permettre au groupe de visiter le monastère. Mais hélas la retraite spirituelle en cours ne permit pas de profiter de ce joyau architectural dont les plans furent gracieusement faits par l'architecte Fernand Pouillon, "œuvre d'une sobre beauté, à la fois originale et traditionnelle, harmonisant à merveille les nouveaux bâtiments à ceux du XVIIème encore debout".
Nous nous rabattons sur l'église, austère.
Puis une rencontre surprenante avec St.Joseph de la Marche !
Nous repartons rejoindre nos deux amies qui ont trouvé un bon emplacement pour un pique-nique où la distanciation fut bien respectée. Bravo les randonneu(ses)rs ! Il n'en fut pas moins arrosé…avec modération.


Nous reprenons nos sacs pour l'étape suivante, la chapelle St.Martin. Au passage nous ferons une petite pause sous les deux superbes platanes où coule la source de St.Joseph.

Quant à la chapelle, elle est fermée et sans intérêt au premier abord. C'est en repartant qu'on peut apprécier son architecture mais un certain nombre d'entre nous auront raté ce point de vue. Heureusement les photographes étaient là.


Etape suivante, les Tours sarrasines, au bord de la falaise avec un superbe panorama sur le village. La Cassole, traversée juste avant d'arriver, chutait un peu à l'ouest des tours. De là nous commençons notre descente vers le village par une série d'escaliers et nous commençons à découvrir le travertin, tuf d'origine sédimentaire et déposé par la rivière.

Le travertin se forme aux émergences de certaines sources ou cours d'eau à petites cascades, par précipitation/cristallisation de carbonates à partir d'eaux sursaturées en ions Ca2+ et HCO3-. Cette cristallisation n'est généralement pas spontanée. Elle résulte des effets conjugués
• d'une chute rapide de la pression partielle de CO2 de l'eau ;
• d'une hausse de la température ambiante ;
• d'une augmentation de l'oxygénation ;
• de la turbulence des eaux ;
• d'algues (ex : Phormidium, Schizothrix), éventuellement au milieu d'une zone de bryophytes ;
• des hépatiques, qui comme les mousses peuvent s'encrouter ;
• de champignons, sous forme de filaments mycéliens (ils sont présents dans la plupart des travertins composés à partir d'algues et - rarement - ils abritent des lichens ;
• de bactéries (cyanophycées généralement);
• de bryophytes (Les roches fabriquées par des bryophytes sont parfois dites bryolithes).
La végétation repousse de manière continue sur la structure au fur et à mesure qu'elle se calcifie et meurt. Au sein de la roche qui se forme, la nécromasse se décompose progressivement (débris végétaux tels que feuilles et branches qui fermentent puis disparaissent) pour ne pratiquement laisser que la matrice minérale. Ce cycle est entretenu tant qu'un apport d'eau sursaturée en carbonate se poursuit et que les algues et bryophytes croissent plus rapidement que le travertin ne se forme.
Le travertin est très fin quand il s'est formé en présence de biocénoses d'algues fines et/ou de bactéries encroutantes.
Il est au contraire grossier, poreux et riche en microcavités s'il est plutôt produit sur des tapis épais de mousses (bryophytes de type Brachytecium sp., Bryum sp., Cratoneuron sp., ou Gymnostonum recurvirostrum (Hedw.). Les algues peuvent coloniser des mousses et il en résulte un faciès intermédiaire. Dans les travertins grossiers, se trouvent parfois aussi des feuilles ou branches ou racines fossilisées.
Cf.Wikipédia

La descente nous permet d'admirer les toits du village et son très beau campanile.


Puis c'est le choc visuel en découvrant le rocher. Le blogueur est sans voix, heureusement il y a les photos.




Puis ce sera la traversée du village avec ses

anciennes boutiques, son ancien moulin à huile,

ses vieilles maisons avec des cariatides en hauteur (bravo pour la photo !),

ses fontaines, son église.



Enfin, nous terminerons comme d'habitude par le pot de l'amitié en respectant à nouveau la distanciation.

Merci Jean, très belle rando, bien adaptée au G2 et à une reprise. Bravo pour l'organisation anti-covid, ton test est réussi, c'est possible avec des groupes de 10…mais souhaitons ne pas y avoir recours.
Les photos sont de Rolande, Alain, Jean Be, Jean Bo, Jean-Marie-Merci
La semaine prochaine
G1
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G2
La reprise-30/08/2020
La Reprise-Coucou nous revoilà,
Il parait que jeudi prochain, le 3 septembre, nous reprendrons nos randonnées du Jeudi...OUF!
Après le confinement pendant lequel nous avons gardé le contact avec vous grâce au dévouement de quelques blogueur(se)s nous allons reprendre notre mission première qui est de vous narrer les bons moments (et même les mauvais) passés sur les pistes et chemins de notre belle région.
Nos randos seront un peu différentes comme l'a précisé Joël le 19/08 dans son mel que je me suis permis de reproduire ci-dessous. La pédagogie passe par la répétition.
"Il apparaît utile de repréciser certaines des règles -qui nous sont imposées par la situation sanitaire- qui vous ont été transmises avec l'envoi du programme, et que je vous conseille de lire.
Pour les points de départ : la règle de base est de privilégier les rendez-vous sur les parkings de départ de la marche-randonnée, en tenant compte de toutes les explications fournies sur le programme et des coordonnées GPS. Si vous ne pouvez-vous rendre directement sur place, vous pouvez toujours vous présenter au parking du Manoir à l'heure indiquée sur le programme ; l'animateur sera présent pour vous expliquer le trajet, ou vous expliquer les difficultés de la randonnée, mais il n'interviendra pas dans l'organisation du covoiturage.
Pour l'heure de départ : l'heure de départ indiquée sur le programme est indicative et concerne un éventuel départ du Parking du Manoir; pour connaitre l'heure de rendez-vous sur le point de départ de la marche-randonnée il conviendra d'y rajouter le temps de trajet indiqué sur le programme. Vous devrez toujours informer l'animateur que vous vous rendez sur place.
Pour le déroulement de la marche-randonnée : pour vous rassurer quant au respect des règles de distanciation il a été prévu de constituer des sous-groupes d'environ 10 marcheurs, menés chacun par un animateur-bis, et suivant à distance l'animateur du jour.
Précaution d'actualité : souvent en début septembre, comme en juin, les massifs forestiers environnants peuvent être interdits d'accès en fonction des risques d'incendie. Dès qu'il l'apprendra votre animateur vous enverra un message pour vous informer de l'annulation de la marche-randonnée, et de son éventuel remplacement. Pour vous éviter un loupé, et de vous rendre sur place pour rien, je vous conseille de vous informer personnellement de ce risque en consultant le site "var-adm.net/massifs83" régulièrement mis à jour vers 18H.
Nous sommes désolés de toutes ces contraintes et sommes certains que vous en comprendrez la nécessité.
Au plaisir de vous retrouver toutes et tous très bientôt.
Amicalement.
Joël"
Vous trouverez ci-dessous les programmes G1 et G2 ainsi que les profils.
Bonne reprise.
G1
G2
Déconfinement 4-RETOUR SUR LE MONT PELAT ET LE LAC D’ALLOS-01/06/2020
Une fois encore, Jean Ma va nous régaler avec son premier 3000. Une grande bouffée d'oxygène.
RETOUR SUR LE MONT PELAT ET LE LAC D’ALLOS (Juin 2011 et septembre 2015)
Il y avait eu « Allos 2010 » avec un franc succès certes, mais l’excés de neige avait rendu impossible l’ascension du Mont Pelat qui était programmée.
Il y eut donc « Allos 2011 » avec cette fois, une météo optimale et le même projet de randonnée sportive au cours de la semaine de juin.
Le Mont Pelat avec ses 3052m, est le sommet le plus haut du parc national du Mercantour. Il est réputé pour être le « 3000 » le plus facile des Alpes du Sud.
Le 28 juin 2011, à 9h un groupe de onze marcheurs sous la conduite de Jean-Louis, part du parking de la maison forestière du Laus à 2107m d’altitude. C’est le point de départ traditionnel pour le Lac d’Allos entre-autre, donc très fréquenté en saison.
Dans ce groupe, seul Daniel M a déjà gravi ce sommet. Pour tous les autres, c’est une première. Jean-Louis nous informe : 14 km, 1050 m de dénivelé ; 3 h environ de montée continue mais sans difficultés particulières. La respiration en altitude peut devenir difficile… Sympa Jean-Louis !
Quelques baroudeurs, quatre bonnes marcheuses, et moi et moi et moi comme dirait Dutronc… même pas peur et tellement envie d’y aller pour faire un premier 3000.
D’autant plus que ça commence « facile » par une jolie forêt de mélèzes puis le plateau de Méouille, (heureusement Daniel R n’est pas là…), on est sur la piste du Lac d’Allos (sentier de découverte),
On le quitte très vite à la cote 2165, pour un sentier plein nord vers la Combe du Pelat. Après une heure, nous rencontrons le sentier qui vient des cols de la Cayolle à l’est. La balise nous indique 2h de marche pour le Pelat.
Je me retourne pour voir au loin la jolie prairie du départ. Nous sommes à 2380 m.
¼ d’heure plus tard, je commence à apercevoir le Lac d’Allos. Bleu sous le ciel bleu.
C’est encore du «facile » mais déjà je sens bien que ce groupe va se scinder car un peloton de tête se forme avec ses leaders … dont Annie qui s’accroche au meneur et ne le lâchera pas jusqu’au sommet.
Devant nous, le paysage change, plus minéral et un peu plus pentu. Je réalise ce qu’il nous reste à faire. Nous sommes à mi-chemin seulement.
La rencontre avec des chamois vient nous encourager, ils étaient nombreux et très proches.
2 h 1/4 que nous marchons, c’est de plus en plus gris mais c’est de la pente régulière. Gérard est parti devant pour la photo. Il galope…en criant « photo photo photo »
Pour ma part, je me cale sur le pas de Jean-Marie. Il a le rythme qui me va bien et il se retourne pour m’encourager, on est dans le milieu du peloton.
On est maintenant à plus de 2800m. La vue du Lac, plein sud, est superbe.
Un névé à traverser et Jean-Louis est présent à l’arrière pour assurer le passage.
Le peloton de tête arrive en vue du sommet ; il ne faut pas avoir le vertige.
Je prends le temps de faire quelques photos pour les contrastes
Versant à l’ombre et celui au soleil
Fleurs et rocaille
Enfin, les « fameux » 50 derniers mètres annoncés. C’est pratiquement du « hors piste ». Jean-Marie montre le chemin à Chantal.
Et puisqu’ils ont été les plus rapides, voici les vainqueurs du jour. Pas peu fière la P’tite Annie.
Et tous les autres participants… se succèdent à quelques minutes près sous les bravos des premiers….ils les méritent
De là haut, côté nord est, nous avons une vue vers l’Italie au-delà de la vallée de la Tinée.
Et vers le sud avec un très très gros zoom, le lac d’Allos
A mi-chemin, le petit lac du Trou de L’Aigle bien glacé ; nous le verrons au retour.
Au sommet, le groupe des 11 doit se serrer faute de place mais quel bonheur, après 3h1/4 de montée, de partager un bon moment de repos à l’occasion du pique-nique. Maryse et Annie partagent un siège confortable.
Tout le monde a le sourire.
Vous l’aurez compris, sur ce piton, il y a de la place pour dix seulement et Jean Be, notre acrobate de service fait son spectacle et nous dit très sérieusement : « FASTOCHE !!! »
Grâce à l’aimable participation de 2 jeunes randonneurs Belges, qui sont montés en moins de deux heures, nous disposons d’une photo du groupe au complet au sommet.
Encore un coup d’œil vers le nord-est, vers l’Italie toute proche, avant de redescendre.
La descente est réalisée à des allures variables suivant le relief et la crainte de la chute…pour certains, la pente semble plus raide en descendant et ça roule.
Pour voir le petit lac du trou de l’Aigle, nous avons fait un petit crochet, il valait bien le détour
Nous prenons notre temps sur le chemin du retour, pour admirer la flore et la faune.
Il est prés de 16 h, le parking est en vue.
Cette journée passée sur le Mont Pelat, en petit groupe, avec des conditions idéales, nous laisse et nous laissera à tous un excellent souvenir.
Merci à Jean Bo, organisateur du séjour d’Allos, à Jean-Louis qui s’est dévoué ce jour là pour nous conduire au sommet et merci aux photographes Jean-Marie et Gérard.
Cette randonnée avait fait l’objet d’un blog (très bon comme toujours) agrémenté de nombreuses photos. Le seul intérêt de celui-ci est de nous aérer et surtout, de donner envie à d’autres d’y aller.
Supplémént 2015_____________________________
Fort de cette expérience, quatre ans plus tard, en compagnie d’un groupe d’amis de Lorraine-Alsace, nous avons passé une semaine dans cette belle région d’Allos et de son lac. C’était en septembre 2015.
J’ai donc répondu à la demande d’un petit groupe, qui souhaitait faire l’ascension du Pelat, en reprenant le parcours de 2011, avec le même enthousiasme.
Même point départ, même but à atteindre aussi lointain.
Et encore les superbes vues sur ce lac de 60 ha.
Le chrono a été respecté : arrivée vers 12h15 mais vous le constaterez, le temps a changé. Nous sommes habillés plus chaudement et la montagne Italienne et le Lac ont une autre allure dans les nuages. Toujours aussi peu de place sur le piton. Au zoom, on distingue quand même le Mont Viso, distant d’environ 55 km au nord-est. Avec ses 3841m, c’est l’un des plus hauts sommets des Alpes Italiennes.
Au retour, nos amis chamois et marmottes étaient là pour la photo.
Au retour, nous avons fait un détour pour passer par le Lac d’Allos et profiter de la terrasse du refuge bar-restaurant à 2300m d’altitude, accueil sympathique garanti...
Nous y avons appris qu’une rivière, le Chadoulin, prenait sa « source » à partir du lac.
En effet, comme l’indique le panneau,
les eaux du lac sont èvacuées par un cours d’eau souterrain sur 500 m, et resurgissent pour former une rivière qui rejoint le Verdon.
A proximité de la maison forestière du Laus, sur le plateau du même nom, la petite rivière traverse des tourbières provenant d’un ancien lac glaciaire disparu, en formant des méandres d’où le nom de SERPENTINE donné par les locaux.
Cette région d’Allos et de son lac est magnifique, les possibilités de randonnées sont nombreuses. Le Mont Pelat est accessible également depuis le col de la Cayolle en passant par celui de la petite Cayolle. Ce parcours est plus long et plus sportif que le traditionnel.
La vue sur le lac D’Allos depuis le « pas du Lausson » est très belle. Les lacs des Garrets et de la petite Cayolle sont à voir...les hameaux autour d’Allos sont superbes.
Merci Jean, c'était superbe et pour moi aussi un formidable souvenir.
Aujourd'hui nous avons retrouvé de nouveaux espaces de liberté. Vous allez pouvoir aller à la plage, au restaurant et reprendre la voiture sans limitation de distance... et donc vous n'avez plus besoin de nous. Ce blog sera donc le dernier de la série Confinement/déconfinement. Nous nous retrouverons pour la reprise en Septembre (on croise les doigts !).
Mais en attendant, protégez-vous !
Merci à tous les participants à cette série de blogs, vous avez été formidables. Jean-Marie
Déconfinement 3-Les Comités Communaux des Feux de Forêt-21/05/2020
Commencer un blog avec une telle image, quel choc ! Et pourtant combien de fois avons-nous rencontré de tels paysages lors de nos randonnées.
Déconfinement 3-Les Comités Communaux des feux de forêt.
Heureusement, il y a des hommes et des femmes sur le terrain qui se dévouent pour empêcher cela, pompiers, forestiers, patrouilleurs des Comités communaux des feux de forêt... C'est à ces derniers que nous allons rendre hommage aujourd'hui par l'intermédiaire d'un des nôtres, responsable des marches au sein du Cercle de Boulouris et patrouilleur par surcroît, Joël. Il a accepté le publication de la présentation faite aux animateurs le 19 mai 2020. Merci Joël.
Ces bénévoles, vous les avez déjà rencontrés, tout vêtu d'orange dans leurs 4x4 de la même couleur.
Les photos qui accompagnent son exposé ont été prises par Jean-Marie lors du fatal été 2003, où, entre le 18 et le 30 juillet, chaque jour, un incendie a obscurci le ciel de St.Raphaël.
Mais laissons la parole à Joël.
"Le CCFF et la prévention des feux de forêt.
Nous sommes tous, nous les randonneurs amoureux de ce magnifique Massif de l’Estérel, qui est devenu notre « terrain de jeu favori » pour nos marches du lundi et nos randonnées du jeudi. Mais ce massif est fragile, et il est notamment particulièrement sensible aux risques d’incendies.
Il existe une organisation composée de bénévoles, dont la mission est complémentaire aux pompiers, qui tout au long de l’année, et particulièrement en période d’été, sillonnent les pistes de ce massif pour le surveiller et le protéger et nous permettre ainsi de continuer à en profiter."
1-LE DÉCOUPAGE EN CAS D'ALERTE
2-LES NIVEAUX D'ALERTE
3/ LA RÉGLEMENTATION POUR LES PARTICULIERS
Exercice d'auto protection d'un camion de pompiers.
Même si le virus circule moins dans notre région, ce serait trop bête de se laisser contaminer maintenant. Alors encore une fois, protègez-vous, protégeons-nous.
DECONFINEMENT 2 : LES ROCHERS SINGULIERS
Déconfinement 2 : Les rochers singuliers
Au cours de nos randonnées nous avons observé de nombreux paysages et de magnifiques panoramas du haut des sommets que nous avons gravis. Mais avons-nous gardé en mémoire les sculptures d’érosion qui ont souvent sollicité notre imaginaire?
Les paysages se modifient graduellement car les roches et le sol subissent les effets destructeurs de l'eau, du vent, de la glace ….
Le vent peut soulever et transporter d'innombrables particules qui, projetées à grande vitesse contre les roches, vont les poncer voire les trouer. Au fil des ans, l'érosion éolienne remodèle la roche, sculptant de nouveaux paysages. Le vent érodant la roche tendre plus vite que la roche dure, d'étranges formes se dessinent, quand ne persiste que la roche la plus dure.


L'érosion par l'eau peut être violente et à l’origine de marmite et de creusement de la face externe de chaque méandre d’une rivière.

De même, les vagues et les marées entament les roches côtières, créant des baies, des caps, des falaises et des piliers.

L'eau aussi peut faire éclater les roches car, en gelant dans les fissures, elle se dilate.

L'érosion glaciaire : lors de la lente avancée des glaciers, les débris rocheux piégés dans la glace raclent la roche encaissante et la polissent. Nous en retrouvons des traces encore aujourd'hui, vestiges d'anciens glaciers.


Voici donc divers exemples de formes étranges que nous avons découvertes.
LE BESTIAIRE





Sur le plateau Saint Barnabé (COURMES), le village nègre et son champ des idoles est plein de surprises :


Et l'Estérel nous dévoile aussi ses secrets



LES MASQUES






LES AIGUILLES ET PAINS DE SUCRE




LES CHEMINEES DE FEE



LES ROCHES PERCEES - LES ARCHES





LES CUVES

LES PORTES


LES ROCHES BLANCHES - LES ROCHES NOIRES


LES EXPLOITS DES ANIMATEURS


Et pour terminer un des exploits des randonneurs, avec un clin d'œil particulier à Jean Ma. qui nous a régalés avec son blog sur l'ascension du Mont Mounier.

Déconfinement 1-Herbier des randonneurs-2-Spécial montagne- 14/05/2020
Déconfinement 1- Herbier des randonneurs 2
Spécial montagne
Le voici, le voilà, votre herbier de montagne. Ne vous impatientez pas, même déconfinés nous avons du temps avant de reprendre toutes nos activités.
En préambule je voudrai remercier particulièrement Maryse, une ancienne randonneuse qui nous accompagné pendant plusieurs années et nous a permis des identifications précises dans le Mercantour. Si un de nos lecteurs est resté en relation avec elle, merci de lui signaler ce blog. Un grand merci aussi à nos blogueuses qui ont bien "mitraillé" pendant les séjours dans le Briançonnais et à Valberg même si il n'y avait qu'un concentré de blog à l'issue de ces séjours.
Notre montagne se limitera au Mercantour et au Briançonnais, deux secteurs où nous avons randonné.Là encore, je ne serai pas exhaustif, mais toutes les plantes décrites ci-dessous ont été photographiées au cours de nos randonnées. Certaines n'ont pas été identifiées sur le champ.
Les identifications ont été encore plus difficiles car mes séjours en montagne n'ont pas été assez fréquents pour m'imprégner de cette végétation. J'ai usé et abusé d'Internet-merci Wikipédia- et de mon Guide de la Flore des Alpes maritimes du Mercantour à la Méditerranée.
Si vous trouvez des erreurs, merci de me les signaler, je corrigerai et améliorerai ainsi ma culture botanique.
Enfin, deux bonnes nouvelles:
1-Je ferai une version "light" avec uniquement des photos.
2- Anne-Marie a demandé une version PDF des blogs conditionnement et déconditionnement, donc imprimables. Je suis sûr que si vous lui demandez gentiment elle se fera un plaisir de vous faire parvenir en PJ ceux qui vous intéresse.
A ce sujet, je vous signale que tous les blogs depuis 2006 existent dans en PDF et nous pouvons toujours les mettre à votre disposition.
Vous remarquerez la fréquence des plantes toxiques. La nature n'est pas toujours sympa. Je les ai signalées en rouge.
Aconit
(Aconitum napellus) En fait, il vaudrait mieux dire aconit « du groupe napel

», car il existe plusieurs espèces ou sous-espèces proches, dont l'aconit napel et l'aconit de Corse.
Photo Briançonnais 2019

Cette espèce est certainement l'une des plantes les plus toxiques de la flore d'Europe tempérée. La racine contient de 0,5 à 1,5 % d'alcaloïdes, le principal étant l'aconitine2, mais beaucoup d'autres alcaloïdes voisins sont également présents dans la plante : aconine, capeline, hypoaconitine, jesaconitine, lycaconitine, mésaconitine, néoline, néopelline3. Dans l'Antiquité, sa grande toxicité lui a valu d'être surnommée "arsenic végétal".
Mais cette plante est aussi utilisée en homéopathie…
Ancolie
(Aquilegia alpina) L'ancolie des Alpes est une endémique des Alpes

occidentales et des Apennins. La plante porte de une à cinq très grandes fleurs d'un beau bleu, à pétales tronqués et à gros éperons un peu arqués, et à étamines un peu plus courtes que les pétales.
Pas facile de la différenciée de l'ancolie commune(Aquilegia vulgaris) . Photo Briançonnais-juin 2019.

Arnica

(Arnica Montana)Arnica des montagnes est une espèce de plantes herbacées vivace rhizomateuse. Cette plante européenne principalement montagnarde est typique des sols acides et pauvres en éléments nutritifs.
En voie de disparition, elle est protégée.
L'arnica est l'une des plantes médicinales les plus anciennement évoquées par les auteurs. On trouve des descriptions de ses vertus thérapeutiques dans les traités de médecine de la Grèce antique. Ainsi, Pedanius

Dioscoride, médecin et botaniste grec réputé du Ier siècle, la nomme "alcimos" , soit "salutaire", et l'on peut supposer qu'elle fut utilisée dès la préhistoire. Cette popularité, parmi les thérapeutes, lui permit d'être, tout au long de l'histoire de la médecine, la plante la plus communément utilisée pour le traitement des traumatismes.
2011-06-29-Col-de-la-Sestriere-13-Arnica.
Elle était juste sur le chemin et c'est un miracle qu'elle n'ait pas été piétinée.
06-2020-Briançonnais

Ce sont les nombreuses molécules synthétisées par l'arnica qui confèrent à cette plante un usage si précieux en médecine. Parmi les principaux principes actifs, on peut citer les flavonoïdes, le thymol, l'arnicine, les coumarines et les caroténoïdes.
L'arnica s'utilisera principalement en usage externe, sous les formes de pommades, d'onguents, de teintures ou d'huile de massage. Le seul usage par voie interne concerne les préparations en homéopathie, réalisées par l'industrie pharmaceutique ou en officine.
Traitement des lésions traumatiques et/ou inflammatoires ( rhumatismes, piqûres d'insectes, dermatoses, phlébites peu profondes, etc.), selon les préparations.
Ne jamais utiliser des solutions d'arnica sur des plaies ouvertes ou ulcérées et, bien sûr, ne jamais avaler des solutions ou des extraits d'arnica. En cas d'ingestion, la présence d'arnicine, d'une grande toxicité, peut provoquer un empoisonnement, pouvant mener au coma et au décès.
Il n'a pas été décrit de contre-indications en usage externe et en usage interne, en homéopathie, selon les dosages prescrits.
On trouvera des granules homéopathiques dans toutes les trousses de soin des randonneurs.
Berardie laineuse

(Berardia lanuginosa)ou (Berardia subacaulis)Cette plante très prestigieuse a été recherchée et étudiée par de nombreux botanistes. Elle est assez commune dans les Hautes-Alpes où elle se rencontre dans les éboulis calcaires et schisteux. Ses feuilles sont très caractéristiques, pétiolées à limbe très largement entier ou très faiblement denté fortement nervé, vert- grisâtre en dessus, blanc-tomenteux en dessous.
2011-06-29-Col-de-la-Sestriere-

Pousse entre 1200 et 3000m. C'est une plante protégée.
Barstie des Alpes

(Bartsia alpina) La bartsie des Alpes, aussi appelée cocrète violette ou cocrète des Alpes. Cette Orobanchacée (plante parasite) se reconnaît à la couleur pourpre-violet foncé de ses fleurs et de ses feuilles. Elle pousse soit dans les prairies humides, soit dans les combes à neige. La bartsie fait partie des plantes «artico-alpines» qui se sont implantées dans les alpes à l’ère quaternaire.
Photo 25/06/2018-Briançonnais

B. alpina est une plante hémiparasite. Elle est donc capable de photosynthèse, mais tire la partie principale de son carbone organique de son hôte. De par ce fait, son activité photosynthétique est réduite au minimum. Elle s’implante donc sur les racines de son hôte en utilisant ses rhizomes. Sa gamme d’hôtes est assez large, comprenant de nombreuses plantes herbacées.
Comme la majorité des plantes parasites, elle est nocive pour ses hôtes. Dès lors, elle modifie divers paramètres au sein des populations de ces derniers, comme la répartition dans l’espace ou la compétition pour les nutriments.
La présence de B. alpina dans une communauté n’est toutefois pas nocive à tous points de vue. En tant qu’hémiparasite, elle concentre les nutriments dans ses feuilles et les y conserve même pendant le vieillissement. La concentration de ces nutriments est alors de 1,4 à 20,6 fois supérieure à celle des plantes non-parasites.
Cette particularité fournit une couche de feuilles mortes qui se décompose plus vite et en donnant plus de nutriments une fois la partie aérienne est morte et en décomposition. Cette couche se retrouve enrichie en azote et en phosphore et appauvrie en lignine, ce qui peut s’avérer très bénéfique pour d’autres plantes ayant des besoins en nutriments que le sol ne peut fournir.
Centaurée
(Centaurea montana) La Centaurée des montagnes, Bleuet des montagnes, ou Bleuet vivace est parfois appelée Barbeau des montagnes, Bleuet de montagne, Jacée de montagne.
Photo 2018-06-27 Lac de L'Orceyrette.
Le bleuet vivace est considéré comme une plante attirant les insectes. C'est une plante mellifère possédant un pollen de haute valeur calorique et qui contient une quantité relativement importante d'amidon et de graisses. Ce facteur est même constant au sein des plantes de l’espèce. Les insectes prédominants sur les fleurs de cette centaurée sont les bourdons (77,7 % des insectes observés). On y trouve aussi, du plus au moins abondant, des abeilles communes, des abeilles solitaires, des diptères, de lépidoptères et des guêpes. La présence d'une quantité importante de bourdon par rapport aux autres types d'insectes est due à la longueur du tube corollaire. Celui-ci fait, en général, 7,2 mm ce qui est un désavantage pour les abeilles communes car elles ont une langue de 6,6 mm de long en moyenne, alors que les bourdons en possèdent une d’environ 7,8 mm8.
Photos 2018-06-27 Lac de L'Orceyrette.

Dans le genre Centaurea, beaucoup d'espèces ont longtemps été utilisées dans la médecine traditionnelle pour soigner diabètes, diarrhées, rhumatismes, hypertension, … Les fleurs contiennent des substances digestives et diurétiques . Les graines possèdent une grande quantité de flavonoïdes, de glycosides et d'indoles que l'on trouve dans beaucoup de produits pharmacologiques et médicinaux différents. La plante possède aussi, des lignines et des lignanes (comme l'artigénine) trouvables dans les parties aériennes.
Le bleuet vivace possède un indole alcaloïde dimérique, la montamine, qui a été isolé de ses graines et qui est unique à cette plante. Ce composé possède une activité cytotoxique et anti-cancer. Il aurait un effet contre le cancer du côlon. Après analyse, elle aurait une concentration inhibitrice médiane (CI 50) maximale de 43,9 µM, ce qui signifie qu’elle est plutôt efficace9. On y trouve aussi la montanoside qui a aussi des activités anti-cancers mais qui est bien moins efficace (CI 50 = 153,4 µM)
Cirse épineux
(Cirsium spinosissimum)Plante très piquante,

souvent confondue avec la carline
photo du 01/09/2011-refuge de longon
quand elle est jeune, comme sur la photo ci-contre, ou avec le chardon des Alpes quand elle fleurit.
Photo 2012-06-27-Lacs-de-Prasles-

Cityse
(Laburnum alpinum)C'est un arbre haut de 5 à 8 mètres à feuillage caduc. Les fleurs d'un jeune flamboyant sont disposées en grappe.

2013-06-25-St-martin-Vesubie

Ses fruits sont des gousses glabres virant au brun noirâtre à maturité et contenant des graines très toxiques.
Nous avons pu l'observer à St Martin Vésubie sur la route en montant à la Madone de Fenestre où il est très abondant.

Le bois du cityse était utilisé pour faire les "chambis", ces sortes de collier portant un cloche et accroché au cou des chèvres-
le lauvet d'Ilonse-18 mai 2007
Digitale
(Digitalis grandiflora) La digitale à grandes fleurs est une plante herbacée vivace ou bisannuelle. Autre variété commune


(Digitalis purpurea)
Elle est appelée parfois Doigtier, Gant-de-Notre-Dame, Gant-de-bergère, Gantelée, Gantière ou Gantillier.
En France, on peut rencontrer cette plante dans les Ardennes, les Vosges, le Jura, les Alpes, la bordure orientale du Massif central et les Pyrénées. La digitale à grandes fleurs se rencontre à l’étage montagnard, sur le bord des chemins, dans les bois clairs, les rocailles ou les prairies. Altitude : 400 à 2 000 m.
Photo Briançonnais-06-2019 (avec en prime quelques œillets)
Il existe environ vingt espèces de digitales. Les digitales sont originaires d'Europe, d'Afrique du nord-ouest et d'Asie occidentale et centrale.
Toutes les parties de la digitale sont toxiques. Elles contiennent de la digitaline, utilisée en médecine pour ralentir le rythme cardiaque. Il ne faut en aucun cas en absorber.
Gentianes
Comment ne pas s'intéresser à cette grande famille très représentée de l'Auvergne aux Alpes. Famille très diversifiée où le nom doit toujours être accompagné d'un qualificatif. Nous nous intéresserons à trois d'entre elles, la Gentiane Vera, la gentiane Acaule et la gentiane jaune.
Le terme Gentiana, fait référence à Gentius, roi d’Illyrie (actuelle Albanie) au 2ème siècle avant JC qui, selon Pline l’Ancien, découvrit les propriétés médicinales et curatives de la racine de la Gentiane jaune. Le qualificatif acaulis, ou acaule, signifie la fleur ne possède pas, ou peu de tige apparente, reposant directement sur la rosette des feuilles.
Gentiane de printemps

(Gentiana Vera) C'est l'une des gentianes les plus répandues. On la trouve sur les alpages ensoleillés de toute l'Eurasie de l'Irlande à la Russie. Elle est commune en Europe centrale et du sud, en moyenne montagne comme le Jura et les Balkans jusqu'à une altitude de 2 600 m et dans les régions montagneuses allant du haut Atlas du Maroc, les montagnes de Turquie, d'Irak et d'Iran.
Rando à Valberg-06-2017

Elle a tendance à prospérer sur les prairies sèches à sol calcaire ou siliceux. Sa rareté dans certains pays européens a entraîné sa protection comme espèce menacée
Des superstitions sont associées à la Gentiane de printemps, ainsi cueillir une Gentiane pour la mettre dans une maison porterait malchance car l'individu risquerait d'être frappé par la foudre.
Gentiane Acaule

(Gentiana acaulis) Plante vivace alpine tapissante de petites dimensions, au feuillage lustré vert moyen, en rosette
Lac Lerié-Plateau d'Amparis-25-09-2019
basale, au-dessus duquel jaillissent, sur de très courtes tiges, en mai-juin, de grandes fleurs dressées, en forme de trompette, d’un sublime bleu intense, ponctué de vert à l’intérieur de la corolle. Une espèce très proche, Gentiana Alpina, apporte un peu de confusion au niveau de l'identification. Personnellement je ne fais pas de différence.
12-2012-06-27-Lacs-de-Prasles

Gentiane Jaune

(Gentiana lutea), La gentiane jaune encore appelée grande gentiane, est une espèce originaire d'Europe méridionale et d'Asie mineure, présente notamment dans divers massifs montagneux européens, dont les Alpes, le Massif central, le Jura, les Pyrénées et les Vosges. Elle a toutefois été observée en 2013 dans les hautes Ardennes belges. La gentiane jaune est aussi appelée gentiane officinale, jouvansanne, quinquina d'Europe, quinquina des pauvres, lève-toi-et-marche, jansonna, bananier des Alpes et quinquina indigène. On considère que cette plante fait partie de la flore obsidionale de France ( plante disséminée par les armées-ndlr)
Grande herbe robuste et vivace, elle peut vivre 50 ans et met 10 ans pour fleurir la première fois. Les feuilles sont opposées et nervurées. Elles sont pétiolées à la base et sessiles embrassantes sur la tige. Les grandes fleurs jaunes sont serrées à la base des feuilles supérieures. La corolle est divisée en 5 à 9 lobes presque jusqu'à la base.
Elle est parfois confondue avec le vérâtre blanc (ou hellébore blanc), qui est

violemment toxique, mais dont les fleurs sont blanches et les feuilles alternées, alors que les fleurs de la gentiane sont jaunes et les feuilles opposées. Il pousse dans les mêmes stations que cette dernière. Il y a donc risque de confusion au moment de la récolte.
Photo 27/06/212-lac de Prasles
Plante connue depuis des temps très anciens pour ses propriétés apéritives. Sa forte racine, qui contient des glucosides amers, sert à fabriquer des boissons apéritives très réputées. Mais la gentiane est surtout utilisée dans des apéritifs comme la liqueur de gentiane (Suze, Salers, Avèze, etc.) ou l'alcool de gentiane, Bière de Fleurac, et le Picon, auxquels elle apporte son amertume.

Il faut attendre sept à dix ans avant de pouvoir les récolter. La récolte est réalisée essentiellement dans le Massif central par les « gençanaïres ». À l'aide d'une fourche spéciale appelée « fourche du diable », ils peuvent extraire plus de 200 kg de racines par jour. C'est un travail pénible qui s'effectue de mai à octobre.
Ce sont près de 1 000 à 1 500 tonnes qui sont utilisées chaque année pour satisfaire les besoins de l'artisanat et l'industrie. En volume, la gentiane est une des trois premières plantes médicinales et aromatiques utilisées en France et ses applications sont nombreuses (pharmacie et médecine humaine et vétérinaire, boissons et spiritueux, cosmétique, fabrication d'arômes et d'extraits, gastronomie…)
La gentiane jaune est utilisée :
• comme tonique digestif,
• pour stimuler l'appétit,
• pour faciliter la digestion,
• comme roborant, (redonne des forces, de l'énergie, qui stimulent la santé, l'organisme.Ndlr)
• pour traiter la dyspepsie atonique,
• pour traiter l'atonie gastro-intestinale,
• pour traiter la dyspepsie,
• comme anti-scrofuleux,
• pour diminuer la diarrhée,
• comme sialogogue,(capable de stimuler la sécrétion salivaire.Ndlr).
• comme amer digestif,
• comme antiémétique,
• pour soigner la fatigue due aux maladies chroniques,
• pour soulager l'épuisement,
• pour traiter contre les vers, comme anthelminthique,
• comme antiseptique.
• pour élaborer des liqueurs de gentiane et apéritifs amers.
Edelweiss

(Leontopodium alpinum), L'edelweiss appelé aussi pied-de-lion, étoile d'argent, immortelle des neiges ou étoile des glaciers, est la fleur emblématique de montagne qui tient son nom de l'allemand : edel (noble) et weiss (blanc).
En France, l'edelweiss est protégé à diffèrent niveaux : dans les espaces protégés (Parc National de la Vanoise, réserves naturelles, etc) et dans six communes des Hautes-Alpes où sa cueillette est interdite depuis 1993, mais ailleurs en France elle est possible dans la limite "de la contenance de la main d'une personne adulte". Malgré tout, comme sa cueillette a été excessive pendant très longtemps, l'edelweiss est devenu assez rare dans la nature où la plante pousse surtout en altitude (2000 à 3000m).
Photo du 01/09/2011- Refuge de Longon

L'edelweiss est une plante vivace très rustique qui forme une touffe avec des feuilles basales, en rosette, gris vert, linéaires, oblongues, de 2 à 4cm de long, couvertes d'un feutrage qui permet à la plante de limiter les pertes d'eau.
Des inflorescences laineuses émergent de la plante, entre juillet et septembre : les fleurs sont en forme d'étoile, mesurant entre 3 et 10cm de diamètre, avec des bractées blanches duveteuses autour de petits capitules jaunes. Les fleurs peuvent se faire sécher et former des bouquets secs pour l'hiver.
On prête à l'edelweiss des propriétés médicinales contre les maux de ventre, les affections respiratoires et la diarrhée, et depuis peu, ses vertus antioxydantes sont louées par l'industrie cosmétique, mais rien de scientifique à ce jour.
Joubarde

(Sempervivum montanum) C'est une plante grasse de montagne poussant entre 900 m et plus de 2 500 m dans les massifs du sud de l'Europe. En Provence, cette plante robuste avec des fleurs en étoiles roses qui s'épanouissent en juillet/août devient rare.
Elle est à protéger absolument du fait de sa rareté dans cette région, elle y fleurit en juillet lorsque la sécheresse et la canicule ne sont pas trop sévères, sinon les boutons floraux ne s’épanouissent pas et se dessèchent.
Elle se rencontre sur des sols siliceux. Ses feuilles sont couvertes de poils collants et glanduleux.
Photos de Valberg-06-2017

Pour pouvoir vivre sur des rochers ou des zones sèches, il faut être bien adapté. La joubarbe a adopté la stratégie des cactus : quand ses racines ont de l'eau, elle en puise pour boire mais aussi pour faire des réserves dans ses feuilles et sa tige. Ses racines n'ont pas poussé dans la roche, bien sûr ! Elles se sont glissées dans de petites fentes où s'est accumulé un peu de terre. Ainsi, elle en aura à sa disposition quand il fera chaud et sec !

C'est pour ça que ses feuilles sont épaisses et ne ressemblent guère aux feuilles des autres plantes. Si on en coupe une en deux et qu'on la presse doucement entre les doigts, il en sortira de l'eau.
Laser
(Laserpitium) Pas facile cette famille des ombellifères, 3500 espèces caractérisées notamment par leur inflorescence typique, l'ombelle, d'où leur appellation (Umbelliferae, nom alternatif). De la carotte sauvage comestible à la cigue, poison mortel, en passant par le persil et le fenouil, pas toujours de certitudes à l'identification. Avec les blogueurs de juin 2017 à Valberg, nous avons identifiée celle-ci comme étant un Laser.

Lis de Saint Bruno

(Paradisea liliastrum) Ce beau lis blanc pousse sur les sols calcaires, dans les prairies et les pâtures sub-alpines. Cette fleur parfumée aime beaucoup le soleil. A ne pas confondre avec la phalangère à fleurs de lis, bien plus courante.

Photo 2010-07-01-Les-Balcons-d-Allos
Appelé aussi Paradisie faux-lis, Lis des Alpes, Lis des Allobroges.
St.Bruno : Bruno le Chartreux, appelé aussi Bruno de Cologne, né à Cologne vers 1030, mort le 6 octobre 1101 à l'ermitage de la Torre, aujourd'hui chartreuse de Serra San Bruno en Calabre, est un saint catholique fondateur de l'ordre des Chartreux. Son culte dans l'Église universelle est autorisé le 19 juillet 1514 lorsque le pape Léon X accorde oralement sa béatification, tandis que le pape Grégoire XV introduit la fête de saint Bruno au Missel romain le 17 février 1623.
Lys martagon
(Lilium martagon) Une espèce protégée dans la nature, surtout présente dans les bois et les prairies des régions de montagne d'Europe méridionale et médiane. On le trouve en France, à l'état sauvage, dans les Alpes par exemple. Cette espèce longtemps recherchée par les collectionneurs présente des fleurs pendantes, rose violacé, ponctuées de tâches pourpres ou brunes.
2010-07-01-Les-Hameaux-d-ALLOS

Ce grand lis dont la tige peut atteindre 180 cm au maximum est emblématique des Alpes. Il pousse dans les prairies, les broussailles et les alpages. Cette plante est rare bien que ponctuellement très présente. La floraison, dégageant le soir un parfum douceâtre, a lieu en juin, juillet ou août selon le climat.

Sur chaque tige tubulaire, lisse, légèrement pourprée, s'épanouissent jusqu'à 50 fleurs comme de petites lanternes à six sépales rose violacé et moucheté de pourpre. A maturité, les sépales se recourbent vers le haut et laissent pendre six belles étamines orangées. Le feuillage, caduc, est vert clair, les feuilles sont spatulées et présentent 7 à 8 nervures longitudinales fortement marquées.
Les fleurs du lis martagon sont visitées la nuit par des papillons sphinx qui s'immobilise en vol stationnaire devant la fleur, comme le font les colibris. Son bulbe est comestible, il est formé d'écailles ovales, pointues, jaune d'or.
Juin 2019-Briançonnais
Nigritelle rose

(Gymnadenia nigra subsp corneliana) Petite orchidée des pelouses alpines calcaires, haute de 10-30 cm, endémique des Alpes du Sud, se rencontre de 1600 à 2300 m des Alpes maritimes à la Savoie. Floraison de Juin à Juillet. Odeur de vanille.
Photo 25/06/2019 Briançonnais

Panicaut
(Eryngium alpinum) Le chardon bleu est protégé au niveau national d'après l'arrêté du 20 janvier 1982, il est donc strictement interdit de ramasser ou d'arracher cette plante à son milieu naturel. Il est cependant possible de trouver des plants ou des fleurs coupées à la vente, produits par des professionnels, et il faut savoir qu'ils doivent être délivrés avec un document officiel indiquant la date et le lieu de la récolte, ainsi que le nom du cultivateur, afin de prouver que ces derniers n'ont pas été prélevés dans la nature.
La plante photographiée le 25/06/2019 dans le Briançonnais n'était pas

encore à l'état mature. Elle fleurit en juillet-août et devient alors bleue d'où son nom.
Raiponce
(Phyteuma ovatum) Ce sont des plantes aux feuilles cordiformes ou lancéolées, les basales pétiolées, aux tiges non ramifiées, portant une inflorescence en épi dense ou en tête globuleuse au-dessus d'une collerette de bractées. Les fleurs sont petites, en partie tubulaires, aux étamines libres.
Briançonnais-25/06/2019

Le genre comprend environ 45 espèces principalement en Europe et dans l'ouest de l'Asie.
Rhododendron

(Rhododendron ferrugineum), Egalement appelé Laurier-rose des Alpes, Rosage ou Rose des Alpes . Longue durée de vie (pouvant atteindre 300 ans au moins), domine et structure des landes aux versants nord à nord-ouest de l’étage subalpin (1 400 m-2 400 m). Sa floraison spectaculaire (en moyenne 300 inflorescences de 5 à 22 fleurs/m2) et sa croissance débutent simultanément environ 15 jours après la fonte des neiges et se déroulent sur à peine plus d’un mois lorsque les conditions climatiques lui sont favorables (entre fin mai et début août selon les altitudes).
Photo de Valberg-Juin 2017

Il forme des buissons de 30 à 120 cm de hauteur, épousant les formes du relief. Les feuilles sont persistantes, glabres à bord entier non cilié, de couleur vert foncé et luisantes en dessous. Les fleurs sont odorantes d'un beau rose vif, groupées par 6 à 10 à l'extrémité des rameaux. La floraison s'étale de juin à août.
Graines aéroportées et marcottage discret et efficace, en font une plante envahissante et elle n'est pas appréciée des forestiers car elle réduit l'espace disponible. Mais tellement belle !
Il renferme de l'arbutine, de l'aricoline et de rhodoxanthine. Ils sont considérés de toxicité moyenne, provoquent des vomissements, des troubles digestifs divers, des troubles nerveux, respiratoires et cardiovasculaires
Rinanthe-Crête de coq

(Rhinanthus alectorolophus)

Plante annuelle de 10-80 cm, velue ou pubescente, semi-parasite des prairies, se rencontre jusqu'à 2000 m dans les prairies d'une large partie de la France. Semi-parasite, elle vit sur les racines de graminées mais peut aussi elle-même pratiquer la photosynthèse.
Photo Briançonnais juin 2019
Saponaire de Montpellier

(Saponaria ocymoidies) Cette petite fleur rose est fréquente dans les rocailles et les pelouses sèches. Elle fait partie de la même famille que le silène ou l’œillet et affectionne les sols secs et calcaires. Son nom vient de sa faculté à produire de la mousse lorsque elle est frottée entre des mains humides. Les plantes poussant en altitude possèdent des pétales plus larges et des fleurs d’un rose plus foncé.
26-06-2017-Découverte des lacs –Col de la Cayolle.
Sauge

(Salvia pratensis) La sauge des prés était donc la sauge "officinale" en climat tempéré. Ses propriétés médicinales sont semblables à celles de la sauge officinale: digestive et antispasmodique mais avec une action moins forte.

Photo Forêt domaniale de la Clarée-25/06/2019
Toutes les sauges sont comestibles. Il est conseillé d'utiliser la plante sous forme séchée afin d'éviter toute risque avec la thuyone neurotoxique- (La thuyone est une molécule présente dans l'absinthe. Elle est très convulsivante et provoque des sensations de désinhibition et même, à fortes doses, des hallucinations)
Avant l'apparition d'aérosol pour l'asthme, les asthmatiques la fumaient en raison de ses vertus antispasmodiques et sédatives. D'autre part, fumer la plante fait entrer des composés comme les huiles essentielles qui ont une action puissante sur l'organisme à faible dose, il est donc conseillé d'être vigilant sur ce type d'utilisation.
Soladanelle

(Soldanella alpina) Une délicate petite fleur

de 5 à 15 cm de haut.Ses feuilles sont coriaces et luisantes, arrondies, situées à la base de la plante. Son nom dérive du latin solidus, « sou », en référence à la forme de leurs feuilles arrondies comme des pièces de monnaie.
Photos 2010-06-30- Allos Rochegrande-
Fleurs en cloche penchée et découpées à moitié en lanières, avec des corolles bleu violacé. Nous en avons trouvé une blanche ce qui est rare. Elle pousse dans les suintements de neige fondante de divers milieux (pelouses, pâturages, landes, rocailles, combes à neige...) entre 900 et 300m.
Trolle

(Trollius europaeus) Trol du vieil allemand qui signifie « globe », allusion à la forme globuleuse de la fleur. C'est une plante des prairies humides ou bois clairs de montagne d'Europe, de 500 jusqu'à 2 500 m. La fleur qui ne s'ouvre jamais.
2010-07-01- Les Balcons d'Allos

On la trouve en France dans tous les massifs montagneux : Vosges, Jura, Alpes, Pyrénées, Corbières où elle fleurit de mai à août. Fleurs jaune vif de 3 à 5 cm.Hauteur de la plante : jusqu'à 1 m.
Peut couvrir de grandes étendues. Trolles-Lac Lerie-Plateau d'Amparis-

Le Trolle d'Europe a la particularité d'être pollinisée par une mouche. Six espèces du genre Chiastocheta sont concernées par cette interaction mutualiste. Les mouches pondent leurs œufs qui se développent au détriment des graines, dévorées par les larves.
Son rhizome est toxique (il contient des substances révulsives). La plante est légèrement vénéneuse, car contenant un alcaloïde, la proto-anémonine.
Velar (sous toutes réserves)
(Erysimum cheiranthoides ) C'est une plante de la famille des Crucifères qui comprend la moutarde, le colza, l'œillette,… ). L'erysimum possède des effets neutralisant de douleur ainsi que des principes actifs similaires à ceux de la prométhazine
Photo 25/06/2019-Briançonnais

Voilà, c'est fini. Ce n'est pas comme la pandémie en cours. Soyez prudents, protégez vous.
Déconfinement 0-Spécial Mounier déconfiné-10/01/2020
C'est la fête du déconfinemement. Nous vous proposons de vous aérer sur le Mont Mounier-2817 m
"sans attestation".
Aujourd'hui, alors que nous sommes déconfinés depuis ce matin, une bonne surprise pour le blog, un animateur nous propose la réalisation de son rêve. Pour nous spécialement, Jean Ma a ressorti de ses fichiers des photos inédites de 2017 de plus commentées par lui. Merci Jean.
Alors pourquoi pas toi, ami lecteur, tu vois, tu as une tribune pour t'exprimer. Un texte et des photos, c'est tout, nous nous chargeons du reste.
Déconfinement 0
Spécial Mounier déconfiné
Quand en 2017, au cours des réunions préparatoires du séjour

de juin Jean Bo m’a proposé de conduire une randonnée G1 sportive, je n’ai pas hésité une seconde….
Chaque fois qu’il le pouvait, Jean nous en parlait…Il nous le montrait au loin….tellement loin de quelque endroit où l’on randonnait. Il faut dire que c’est le plus impressionnant dans notre secteur d’activité.

Quand il en parlait, il y avait ceux qui y étaient déjà allés, qui l’avaient vaincu et qui en gardaient de la buée dans les yeux. Ils écoutaient Jean raconter avec des trémolos dans la voix « le Mounier à travers les ans » et chacun en rajoutait fièrement ou se contentait d’acquiescer avec un petit sourire qui en disait long.
Et puis il y avait les autres, dont je faisais partie, ignorants et tristes de ne pas pouvoir en parler…car ils ne le connaissaient pas.
Mais enfin, un jour de juin 2017, j’ai eu le plaisir avec un petit groupe, de passer…….


Peu de volontaires ce jour là, il faut dire que la rando avait été faite avec grand succès un an avant. C’est donc une sorte de reconnaissance que nous allons faire à cinq depuis le parking du col de l’Espaul à 1748m d’altitude. Parmi les cinq, une « mordue » qui a mal dormi car elle craignait de nous ralentir, la suite prouvera le contraire. Nous sommes donc là, à pied d’œuvre, par un beau ciel encore pur.

Nous partons d’un bon pas, puisque une heure, nous sommes montés de 300 m. La végétation se raréfie, pas le moindre buisson…Une voix féminine nous demande de nous retourner, nous obéissons.

Après 2h à un bon rythme, les 2400 m. sont atteints, je dois suivre les précieux conseils de Daniel et boire et reboire pour éviter les crampes que je sens venir ; heureusement ça passe.

Encore 300m à gravir pour atteindre le « Petit Mounier» qui néanmoins nous conduira à 2727 m. Nous sommes ici prés du mont Démant et là je me demande si je ne suis pas en route pour la démence ?

Sur notre droite, de superbes falaises. Nous attaquons la rocaille, on aperçoit la limite de l’herbe.

La borne 47 nous rassure quant au parcours, mais nous signale que nous allons encore en baver. De plus, le temps commence à changer.

Le sol également, devient plus inégal

Enfin, nous avons atteint le « Petit Mounier » à 2727 m. C’est désertique, nous prenons le temps de faire la première photo du groupe (en deux fois car nous sommes nombreux)


Et devant nous, nous le découvrons ; ou plutôt nous pensons le découvrir car il va nous réserver quelques surprises.


Nous hésitons (je devrais dire j’hésite) : est-il prudent de continuer ? sachant qu’il y en a pour une demi-heure encore pour atteindre le sommet et autant pour revenir au petit Mounier et marcher dans le brouillard n’est pas pour nous sécuriser.
Seule Brigitte n’a aucune hésitation. Elle nous sort la fameuse phrase qui la rendra célèbre : « eh les gars, je ne suis pas venue jusqu’ici pour m’arrêter !!!!!».
Cela nous porte chance puisque après avoir jeté un coup d’œil à gauche et à droite,

C’est le miracle….nous avons une fenêtre de tir que nous estimons suffisante.

Voici ce qui nous attend




Sachant qu’il va falloir trouver un chemin « à caractère sportif » pour arriver au sommet.

OUFF !!!! on y est …enfin c’est ce que l’on croit.


Mais, regardez l’air étonné de Joël. Et Brigitte qui veut enlever son sac….Elle rêve. Daniel est Zen comme d’hab.

Et moi je rigole et je bois un coup (de l’eau pour ceux qui ne connaissent pas mes bouteilles)

Après encore quelques minutes d’effort nous avons enfin atteint « La croix » à 2817 m.
Cela nous a pris 4 heures pour monter les 1100 mètres, nous l’avons fait !!!

Nous commençons à redescendre vers le « petit » pour faire la pause repas. Dans notre dos, le sommet qui nous a fait rêver, commence à nouveau à se cacher dans les nuages. Nous avons eu beaucoup de chance ce jour là.

Suit une descente longue mais facile, qui nous ramène vers la végétation et soudain……..

C’est trop beau

Merci à mes accompagnants du jour ; ça a été un plaisir de reconnaître ce site avec eux, ils m’ont soutenu et encouragé à réaliser mon rêve.
Merci à Jean Bo de m’y avoir incité.
J’espère que ce grand espace de liberté vous aura fait passer un moment agréable dans ce temps de confinement, puisque nous venons de passer ensemble « un jour sur le Mounier »
Données techniques enregistrées ce jour :
Longueur : 17 km Dénivelé ; 1174 m Altitude maxi : 2817m Vitesse moy. déplacement : 3 km/h
Temps total : 7 h dont 1h15 de pauses IBP = 140
Profil :
Parcours :

Déconfinnez-vous bien mais soyez prudents, le virus est toujours là.
Protégez-vous ainsi que vos proches. Jean-Marie
CONFINEMENT 8 – MEGALITHES DU VAR ET DES ALPES MARITIMES
CONFINEMENT 8 – MEGALITHES DU VAR ET DES ALPES MARITIMES

Les menhirs et dolmens que nous avons observés lors de nos diverses randonnées sont plus généralement appelés mégalithes : ce sont des constructions monumentales, constituées d’une ou de plusieurs pierres brutes de grandes dimensions, associées sans mortier ni ciment.

Dans le sud de la France la période la plus active de construction mégalithique se situe entre 3500 et 2900/2800 avant JC (période du Néolithique final, Chalcolithique). Ensuite les édifications se raréfient avant de disparaître entre 2100 et 1500 avant JC (Age du bronze). Les mégalithes ont pu être réutilisés par les romains.
Les mégalithes observables aujourd’hui, ne sont certainement qu'une infime partie de ceux qui ont été érigés. En effet, l’érosion, le vandalisme et l’agriculture sont des causes principales de destruction. Environ 70 mégalithes ont été répertoriés dans le Var et une trentaine dans les Alpes Maritimes. Mais beaucoup ne sont pas (ou plus) significatifs et ne méritent pas d’être visités.
Hélène Barge a dirigé de nombreuses fouilles et a initié et coordonné, dès 1987, un programme de restauration et de mise en valeur des mégalithes du Var. Les informations descriptives infra sont souvent reprises de son ouvrage « Les Mégalithes du Var ».
Nous avons visité 20 Mégalithes au cours de nos randonnées.

Il faut distinguer les simples pierres dressées (menhirs) des pierres multiples associées avec une architecture plus ou moins complexe (dolmens, allées couvertes, alignements, cercles de pierres…).
LES MENHIRS
Ils sont difficilement interprétables et datables, car les fouilles ont rarement livré des objets ou ossements à leur pied. Diverses significations ont été émises : bornage d’un territoire, indicateur de chemin ou d’un lieu de rassemblement, culte d'un personnage, d'une famille, d’une divinité ou d’une idole, célébration d'un événement …. Beaucoup de légendes entourent ces monuments.
- St Raphaël - Menhir de l'aire de Peyronne (Classé Monument Historique en 1910)


Cette pierre levée de 1m60 de haut environ, s'enfoncerait d'un petit mètre dans la terre. Elle est ornée de plus de deux cents cupules (petits creux) et d'un serpent à tête couronnée sur sa partie haute. Surnommé Pierre Guérisseuse on lui a attribué la collecte d’ondes magnétiques souterraines aux effets bienfaisants.
- St Raphaël - Menhirs des Veyssières (Classés Monument Historique en 1938 pour le nos 1 et 2 et en 1969 pour le no 3)

Il s’agit d’un groupe de 5 menhirs dont seuls 3 ont été découvert dressés : Le menhirs no 1 mesure 1,65 m de haut pour 0,50 m de large. Le menhir no 2, déplacé au Rond Point des Veyssières mesure 2 m de haut pour 0,50 m de large. Ces deux menhirs, Photographiés par Marc L. sont en arkose (grès grossier).
Le menhir no 3, a été déplacé dans la cour du musée archéologique de Saint-Raphaël. Il comporte une gravure serpentiforme surmontée d'une représentation humaine sur l'une de ses faces.
- St Raphaël - Menhirs de Belle Barbe : le défi
En fouillant les inventaires des Mégalithes Varois nous avons découvert la description d’un alignement de menhirs couchés au Col de Belle Barbe. Ils nous ont bien échappés ! Voici le lien source descriptif : http://pons.robert.free.fr/DolmensMenhirs/Les%20Menhirs/Men-BelleBarbe/BelleBarbe.html.
Quel animateur partira le premier à leur recherche et nous mènera à leur découverte ?
- Collobrières - Menhirs de Saint Lambert (Classés Monument Historique en 1988)

Ces deux menhirs, en gneiss taillé, sont les plus hauts du Var (2m82 et 3m15). Leur origine locale s’explique par un affleurement situé à une centaine de mètres au sud du site, et présentant des traces de « plusieurs excavations de la taille des menhirs ». Ils sont distants d’environ 8 m. Le menhir le plus haut a été découvert quelques années après le premier (1886), en position couché et à demi enterré, par le propriétaire du terrain qui l’a redressé.
Selon la légende locale, ces menhirs marqueraient l'entrée d'un souterrain creusé par les moines et conduisant à la Chartreuse de la Verne, pourtant distante d’environ 4 km.
- Les Arcs-sur-Argens - Menhirs des terriers
Découvert en 1993, cet édifice regroupait un ensemble de pierres levées alignées pour former une enceinte : il s’agit donc d’un cromlech. Celui-ci était composé 6 stèles de petites tailles (2 m x 0,15 m) et 3 stèles plus imposantes (3 m x 0,2 m).
Le site a été nettoyé et réaménagé en 2002. Mais les pierres se sont détériorées et des restes de casse et chutes sont visibles lors de nos passages.
- Tourrettes - Menhirs du jas de la Maure

Jack a découvert ce site lors de la reconnaissance de la randonnée Adrech du Bataillon et l'a fait découvert aux randonneurs du G2 en septembre 2018. Il est constitué par deux pierres levées d’environ de 1,30 m de haut. L’une se dresse sans doute à son emplacement d’origine ; la seconde qui gisait à proximité aurait été redressée ce qui aurait occasionné une cassure et lui donne un air penché. Les trous visibles sur les pierres ne seraient pas préhistoriques.

Nous n’avons trouvé trace que d’un seul menhir dans les Alpes Maritimes, celui de Tiecs, situé en pleine forêt, sur la commune de Roure, près de la Chapelle Sainte Anne et de la Tinée. Il nous reste à le découvrir.
LES DOLMENS
Un dolmen (en breton, de dol « table » et men « pierre ») est généralement un monument funéraire : les fouilles y ont retrouvé des restes humains et, souvent un mobilier funéraire varié permettant la datation. Il semble que les dolmens soient devenus des sépultures collectives dans un deuxième temps. Cela signifie que l’on y a pratiqué plusieurs inhumations successives (et non simultanées) au cours d’une période plus ou moins longue. Toutefois certains dolmens ont été découverts vide de tout reste humain, ce qui pourrait laisser penser alors à une sanctuarisation du mégalithe.
Le dolmen est constitué d'une dalle en pierre reposant sur des piliers, appelés orthostates également en pierre. Les formes architecturales sont variées mais possèdent toujours : une chambre funéraire (ou sépulcrale), un couloir d’accès et un tumulus englobant, à l'origine, l’ensemble de la structure et la protégeant. Mais le couloir peut être inexistant, la chambre débouchant directement vers l’extérieur.
Selon Hélène Barge, « l’architecture des dolmens de Var est à base de dalles et de murets en pierres sèches. La plupart des monuments sont des dolmens simples, à petite chambre sépulcrale carrée. Quelques monuments, situés sur la frange côtière sont de type différent : à chambre allongée et antichambre »
Dolmens du Centre Var
- Ampus - Dolmen de Marenq


Découvert en 1922 et restauré en 1990, cet édifice en calcaire a conservé sa volumineuse table de couverture. La chambre sépulcrale, de forme rectangulaire (2 m x1,50 m) est délimitée par deux murs latéraux en pierres sèches, une dalle de chevet et deux piliers (orthostates) qui ouvrent sur un court couloir.
- Draguignan - Dolmen de la Pierre de la Fée (Classé Monument Historique en 1887)

Ce dolmen est un des plus imposants de Provence. Il a été fouillé en 1844 et restauré en 1951 puis après son dynamitage en 1975.
Il est daté du début du chalcolithique (2500/2000 avant JC.) et a été utilisé comme sépulture collective.
Nous observons, dressés verticalement la dalle de chevet et les deux piliers latéraux en calcaire (de 2,20 à 2,40 m de haut) et reposant dessus l'énorme table de couverture ( 6m x 4,7 m x 0,5 m ) d'un poids avoisinant les 20 tonnes.
Ce dolmen est la source de nombreuses légendes, dont celle de la fée Estérelle, qui en fait un lieu de fécondité.
- Les Arcs-sur-Argens – Dolmen des terriers

Découvert à la suite de l'incendie de 1993, il est constitué par des dalles de schiste.
La chambre funéraire est de forme ovoïde (4m x 3m) et s’ouvre comme à l’habitude par un couloir à l’ouest. Il n’y a plus de dalle de couverture.
- Cabasse - Dolmen de la Gastée (Inscrit aux Monuments Historiques en 1988)


Quatre dalles et un muret de pierres sèches circonscrivent la chambre, à peu près carrée et séparée en deux, dans le sens N-S, par une dalle verticale aujourd'hui cassée. La dalle de couverture a été remise en place lors de la restauration.
Le mobilier trouvé a permis une datation au Chalcolithique et les fouilles ont mis en évidence une sépulture multiple sur deux niveaux : l’étude des 1 600 dents indiquerait la présence de 70 à 80 individus.
- Cabasse – Dolmen du Pont Neuf

Ce dolmen, initialement trouvé sur le plateau calcaire dolomitique au-dessus du confluent de l’Issole et de la Caramy, a été déplacé après sa fouille et restauré en 1990.
La chambre sépulcrale n’est pas très grande (1,5 m x 1 m) et s'ouvre à l'ouest par un couloir fermé à son extrémité par une pierre dressée qui a pu être interprétée comme une stèle. Le couloir est borné par un muret en pierres sèches côté nord et par une dalle côté sud. La chambre et le couloir comportent un dallage au sol.
Six ou sept individus furent inhumés dans le dolmen au cours de deux périodes d'utilisation successives : 4 à 5 au Chalcolithique, période d'édification du dolmen et 2 à l’âge de Bronze.
- Figanières – Dolmens de la Cabre d’Or
Il s’agit de deux dolmens distants de 300m, découverts en 1958.

Lors de la randonnée de septembre 2010, un seul a été observé, celui également dénommé dolmen de San Vas. A l'état de ruines, seuls sont visibles deux orthostates et la dalle de chevet, en calcaire.
Dolmen du Var côtier
- La Lande des Maures - Dolmen de Gaoutabry (Inscrit aux Monuments Historiques en 1988)

Ce monument , découvert en 1876 a été daté du Néolithique final et utilisé jusqu'au Chalcolithique récent comme tombe collective (au moins 34 individus). Avec ses 6 à 7 m de long, c'est le plus long du Var. Il est constitué d'une chambre funéraire à peu près rectangulaire, d'une courte antichambre et d'un couloir allongé se rétrécissant vers l'entrée. La dalle de chevet est entourée de deux murets en pierre sèche.
- Ramatuelle – Dolmen de Briande

Fouillé en 1935 et restauré en 1995, il présente une chambre rectangulaire avec une imposante dalle de chevet et une dalle latérale en granit. Les autres dalles, en gneiss, sont séparées par des pierres sèches.
- Roquebrune – Dolmen de l’Agriotier

Découvert en 1978 et daté du Chalcolithique, il a été endommagé par un engin de chantier lors du tracé d’une piste.
La chambre, orientée sud-ouest, est délimitée par cinq dalles reliées par des murets en pierre sèche.
- Dolmen de la Gaillarde (Classé Monument Historique en 1910)

A l’origine il s’agissait d’un groupe de 3 monuments. Mais rien n’arrête la promotion immobilière, qui n’a pas hésité à détruire deux de ces édifices classés, lors de la création d’un lotissement.
Le dolmen sauvé a été restauré en 1990. Il est en schistes et gneiss et présente une chambre (2,5m x 2m) donnant sur un couloir ouvert vers l’ouest. La dalle de couverture est bien trop petite pour être d’origine.
Dolmens du Var oriental et des Alpes Maritimes
Mons - Dolmen de Riens (Inscrit aux Monuments Historiques en 1988)


Cet édifice, restauré en 1990 est en calcaire. Il est constitué de cinq grandes dalles réunies par des murettes en pierres sèches, formant une chambre rectangulaire (2m x 1,5m). Le couloir est fermé par une « porte » ovale entre les deux piliers.
- Mons - Dolmen de la Brainée

C’est un grand dolmen en calcaire qui a été restauré en 1990. La chambre sépulcrale est rectangulaire (2,5mx1,6m) et délimitée par une imposante pierre de chevet et deux dalles dressées latérales. Deux piliers perpendiculaires le séparent du long couloir, ouvert vers l’ouest et constitué d’une dalle et de pierres sèches.
- Mons - Dolmen de la Colle

A un peu moins d'un kilomètre au sud-ouest du dolmen de la Brainée, celui de la Colle est visible dans les restes de pierrailles du tumulus. Il a également été restauré en 1990. C'est un dolmen de petite dimension en calcaire local. La chambre sépulcrale (2,10 m x 1,60 m) est délimitée par deux grands orthostates latéraux et une grande dalle de chevet séparés par une rangée de dallettes. Elle ouvre à l'ouest sur un petit couloir dont il ne demeure qu'une grande dalle (1,70 m de long) au sud-est.
- St Vallier de Thiey – Dolmen de Verdoline

Ce dolmen est l’un des mieux conservés de la région. Il possède encore trois dalles et deux piliers. Le poids de chacune des deux dalles latérales dépasserait 1,2 tonne. La dalle de chevet montre de nombreuses cupules et des croix (christianisation ultérieure).Les fouilles qui ont été entreprises ont permis de mettre à jour des squelettes, en position semi-fléchie, disposés en deux rangées séparées, quelques perles et un objet en bronze.
Pour conclure ce blog je lance un deuxième défi à nos animateurs. En effet, les inventaires indiquent la présence d’un groupe de dolmens à Brignoles. Les photos disponibles révèlent des beaux édifices. Ils sont accessibles dès le déconfinement et je donne un lien donnant toutes les explications utiles.
Quel animateur partira le premier à leur recherche et nous mènera à leur découverte ?
Merci aux animateurs, aux blogueurs et aux photographes, sans qui ce blog n’aurait pas vu le jour.
Confinement n° 7-Les maisons forestières de l'Estérel
Confinement n°7 : les Maisons Forestières de l'Estérel - 2020-05-01
Nos randonnées du jeudi nous amènent parfois à proximité de certaines maisons forestières du Massif de l'Estérel. Ce fut notamment le cas en mars 2018 à l'occasion d'une randonnée G2 organisée par Rolande sur ce thème, "Maisons forestières et lacs¨ (2018-03-22-878),
qui conduisit le groupe aux abords de la maison forestière de la baisse des Charretiers, aujourd'hui en ruine, dont les derniers occupants ont été les chantiers de jeunesse pendant la deuxième guerre mondiale,


puis de celle de Malavalette, également en ruine, qui a servi de refuge aux habitants pendant les bombardements d'Agay et de Camp Long.


Une troisième maison forestière était au programme de cette même randonnée, celle du Roussivau, dont la situation, en grande partie cachée par les arbres qui bordent le sentier, la rend difficile à photographier

"Symbolique, c'est une réussite de reconversion, de remise en état où viennent transhumer avant le Mercantour l'été, près de 200 moutons mérinos et leur bergère. Elle est adossée aux coulées de rhyolite amarante des barres du Roussivau, et plus loin du Perthus, des sites d'escalade fréquentés depuis près de 50 ans" (http://www.esterel-pour-tous.fr/maisons-forestieres).
Plus récemment encore, en décembre 2019, une randonnée G1 organisée par Louis, dont le blogueur était Gilbert (2019-12-12-N°684-Mont Vinaigre depuis le Testanier) était l'occasion pour un groupe de 13 randonneurs d'approcher la maison forestière de la Duchesse :

La maison forestière de la Duchesse est "une mémoire de l'Estérel" selon Christian C. du Club Alpin Français de l'Estérel (http://www.esterel-pour-tous.fr).
Occupée par un garde de l'administration des Eaux et Forêts jusqu'en 1980, puis par un particulier jusqu'en 1988, elle était restée en bon état.
Depuis plusieurs années, en accord avec l' ONF, un bénévole s'investit dans sa réhabilitation
Cette maison forestière avait l'avantage de bénéficier d'un bon approvisionnement en eau, même pendant les périodes de sécheresse, grâce à son puits. Du fait de son emplacement dans le Massif elle servait aussi de poste de secours principal.
Son nom est lié à la pose de la première pierre à la demande de Napoléon III, par la Duchesse de VALLOMBROSA, figure de la haute société cannoise dans les années 1860.
Il semble qu'il y ait peu d'informations disponibles sur internet concernant l'histoire de ces maisons forestières de l'Estérel. La littérature à ce sujet s'accorde toutefois à souligner le rôle prépondérant joué par Auguste MUTERSE (1851 - 1922).
Ingénieur des Eaux et Forêts, "garde général, il a dirigé la construction de la tour de surveillance du Mont Vinaigre et des Maisons Forestières, reliées par le télégraphe et servant au logement des gardes et de leurs familles" http://www.esterel-pour-tous.fr
Une stèle lui est dédiée dans l'Estérel. Elle a été évoquée à plusieurs reprises dans nos blogs et notamment dans celui réalisé par Rolande le 3 décembre 2015 à l'occasion d'une randonnée au Mont Vinaigre

Parmi les photos prises à l'occasion de cette randonnée, une vue de la tour de guet du Mont Vinaigre citée plus haut et la traditionnelle photo du groupe faite ce même jour


Mais pourquoi ces maisons forestières, dans quel contexte ont-elles été mises en place, dans quel environnement économique?
La forêt méditerranéenne n'est plus, depuis longtemps, un espace naturel. "Paysage modulable, elle change progressivement, mais elle peut également subir des transformations brutales. L'homme et la nature combinent ainsi leurs effets pour fabriquer une histoire de la forêt qui n'est pas exempte de retours en arrière et de récurrences (gel, tempête, déforestation, reboisement, incendie...)". http://www.foret-mediterraneenne.org
Trois grandes étapes sont repérées :
- l'âge villageois, jusqu'à la fin du XIX° siècle
- l'abandon de la forêt méditerranéenne (milieu du XIX° siècle - milieu du XX° siècle)
- depuis le milieu du XX° siècle : le retour à la forêt
A l'âge villageois la forêt enregistre de grandes fluctuations en sens contraire, au rythme des contraintes naturelles (gel, épidémies végétales) et de la pression humaine plus ou moins marquée (peste, guerres, puis multiplication des hommes depuis le XVIII° siècle suivi de l'engorgement des campagnes au milieu du siècle suivant).
Dès lors "la forêt, toujours plus réduite, se voit attribuer trois types de vocations concurrentes" : http://www.foret-mediterraneenne.org
- pour les communautés elle doit permettre l'exercice de droits vitaux pour l'économie domestique (bois de chauffage), l'artisanat (menuiserie, bois pour les fours à chaux, les tuileries), et pour l'agriculture enfin (défrichements temporaires ou non), véritables usages de survie qui intègrent complètement la forêt à l'économie villageoise.
- pour les propriétaires privés, la forêt doit être gérée dans un but lucratif individuel. La demande industrielle (manufactures textiles, savonneries, tuileries, poteaux pour les mines, traverses de voies ferrées, etc.), celle du bâtiment, des villes, s'accroît. les prix du bois à brûler s'envolent. L'exploitation de l'écorce du chêne vert pour les tanneries et surtout du liège pour la bouchonnerie qui révolutionne l'économie de l'Estérel explose. Pour les propriétaires, les profits croissants de leur forêt ne peuvent plus être hypothéqués par les pratiques collectives
- l'état enfin, doit être présent en qualité de conservateur éminent d'un patrimoine naturel menacé.
Un équilibre difficile à trouver entre des besoins et des revendications contradictoires.
Du fait du surpâturage et du défrichement excessif "la forêt se morcèle, les grands massifs se réduisent, le taillis et le déboisement progressent. Au début du XIXème siècle le code forestier encourage l'orientation vers une nouvelle forêt plus durable ((chênes-lièges, pins d'Alep, pins maritimes)". http://www.foret-mediterraneenne.org
Après le grand incendie de 1868 (11 000 ha ravagés dans les Maures et l'Estérel), le feu passe au premier rang des préoccupations.
La loi de juillet 1870, spécifique aux Maures et à l'Estérel, prévoit un quadrillage des massifs par des routes forestières, facilitant la prévention (surveillance) et la lutte contre le feu.
C'est dans ce contexte qu'Auguste MUTERSE va diriger la construction dans le Massif de l'Estérel d'un réseau de Maisons Forestières, reliées par le télégraphe et par un maillage de pistes et de sentiers.
Outre les quatre citées plus haut, celle des Charretiers et celle de Malavalette aujourd'hui en ruine, celle de la Duchesse en cours de rénovation, et celle du Roussivau reconvertie, il semblerait qu'un dizaine d'autres aient été construites.
Certaines sont encore habitées par des agents de l'ONF (la Louve et Gratadis)


La maison forestière des Trois Termes se trouve au col éponyme. C'est la frontière entre le Var et les Alpes Maritimes.

Au col se rejoignent trois communes, Fréjus, St Raphaël et Mandelieu. Jusqu'en 2000 on pouvait traverser l'Estérel en passant par le col Notre Dame et le col des Trois Termes, d'Agay à St Jean de Cannes.

Le week-end il y avait affluence au col car c'était un départ de rando très intéressant. Mais ceci générait aussi une circulation automobile importante incompatible avec l'état de la route, étroitesse, virages et revêtement. Dans un premier temps le passage entre les deux départements fut interrompu. On pouvait accéder au col par les deux côtés. Puis, l'état de la chaussée se dégradant, l'accès au col fut interdit en fermant la route au col Notre Dame, côté Var, et au niveau du cimetière de St Jean de Cannes, côté Alpes Maritimes.

La particularité de cette maison forestière était son potager en restanques.

Elle a abrité les chevaux des gardes forestiers tant qu'elle fut en activité.

Maintenant occupée par un retraité, les chevaux ont été remplacés par une femelle wallaby qui a eu un petit.
Emotion le jour où elle a fugué. Grosse battue pour retrouver la fugitive...

D'autres maisons forestières seraient réservées aux retraités ou aux familles de l'ONF (le PoussaÏ, pas de photo la concernant, et la Maison Forestière des Cantonniers)

Certaines conserveraient une activité (miel au Rastel d'Agay, agriculture aux Ferrières) - pas de photos disponibles pour ces deux maisons.
La maison forestière du Porfait serait mise à la disposition des chasseurs. Les deux photos qui suivent ont été prises à l'occasion d'une randonnée du 29/10/2015 "cantine du Porfait - Petites Jambes" organisée par Camille

Et il y a, pour terminer, celle du Malpey, dont on dit que l'agent des Eaux et Forêts en poste au moment du débarquement de Provence, en août 1944, aurait permis la capture par les anglais des soldats allemands qui gardaient le Mont Vinaigre

Cette maison forestière devrait être aménagée pour devenir une des portes d'entrée dans le Parc de l'Estérel dans le cadre des projets portés par le S.I.P.M.E. (Syndicat Intercommunal pour la Protection du Massif de l'Estérel) - (Var Matin 03/10/2015).
Il est difficile de prévoir ce qu'il adviendra dans un futur proche des réalisations d'Auguste MUTERSE, maisons forestières et réseaux de pistes et de sentiers.
Avant de renvoyer vers les projets en cours et les structures qui les portent, un bref rappel de l'évolution de la forêt méditerranéenne au cours des 150 dernières années : http://www.foret-mediterraneenne.org
L'abandon de la forêt méditerranéenne (milieu du XIX° siècle - milieu du XX° siècle) :
"L'essor d'une agriculture de marché (la viticulture, mais aussi sur la côte les cultures florales et maraîchères), la décompression humaine, née de l'exode rural, réduisent jusqu'à l'effacer l'intérêt économique des bois pour les communautés villageoises" laissant le champ libre à l'Etat et au privé.
En fait, assez rapidement, le profit forestier, aléatoire et déclinant, décourage les propriétaires privés laissant l'Etat face à des communes peu motivées.
Malgré les efforts des forestiers (cf. Auguste MUTERSE), la forêt dont ils reprennent la gestion est dégradée et vit sous la menace permanente de l'incendie, favorisée par un enrésinement accru.
Depuis le milieu du XX° siècle : le retour à la forêt :
Le développement du tourisme revalorise la forêt. C'est d'abord la qualité du cadre de vie qui est perçue, puis plus massivement la notion d'écologie :
- "la forêt, écosystème fragile, est vitale pour tous
- il faut donc la protéger par une politique de lutte et d'aménagement fortement mobilisatrice"
L'avenir du Massif de l'Estérel et de sa forêt :
C'est dans la dynamique ci-dessus que parait s'inscrire le S.I.P.M.E., structure porteuse de la Charte Forestière de Territoire du massif Grand Estérel (CFTGE) et de l'Opération Grand Site (OGS) de l'Estérel :
"Le diagnostic réalisé dans le cadre de la CFTGE a mis en évidence que les fonctions paysagères, écologiques et sociales de ce massif périurbain sont essentielles. L'amélioration de l'accueil du public dans le massif et la gestion de la fréquentation, dans un souci de préservation environnementale, a donc été identifiée par la CFTGE comme un des principaux enjeux à traiter. La démarche OGS est alors apparue particulièrement pertinente pour relever ce défi".
Le site de la charte forestière est une source de renseignements d'une grande richesse sur l'Estérel, les données actuelles et les projets à l'étude. Il propose en outre de magnifiques photos. http://www.charte-forestiere-esterel.com
NB : selon les fonctionnalités internet dont vous disposez il est possible que ce site ne soit pas accessible depuis le blog. Il faudra alors insérer directement le lien dans votre navigateur.
"La phase de diagnostic permettant d'établir un état des lieux et d'identifier les enjeux s'est terminée fin 2019...Dans un second temps est développée une phase de stratégie où...des choix d'aménagement du territoire en termes d'accueil du public et d'interprétation du patrimoine sont proposées."
Dans ce contexte il est permis d'espérer que certaines des maisons forestières de l'Estérel puissent bénéficier de mesures de réhabilitation et de reconversion. Cela devrait au moins être le cas pour celle du Malpey...

Merci aux blogueurs et aux photographes qui ont permis d'illustrer ce blog, ainsi qu"à Jean-Marie pour ses recherches et son apport (photos du Porfait, texte et photos concernant la maison forestière des Trois Termes).
Nous avons également puisé, pour nourrir ce blog, dans la documentation proposée par les sites "esterel-pour-tous.fr", "foret-mediterraneenne.org" et "charte-forestiere-esterel.com" dont les liens figurent plus haut.

A suivre : nous espérons que la fin du confinement va se confirmer et que nous aurons dans les semaines qui viennent l'opportunité de nous réunir à nouveau sur les sentiers de notre belle région, en respectant les barrières sanitaires, bien entendu.
Bon 1er mai à toutes et à tous.
La semaine prochaine => confinement 8 :
Les mégalithes du Var et des Alpes Maritimes par Claude C.
24/04/2020 - Confinement n°6 - La Réunion – Paradis des randonneurs
Confinement n°6 - La Réunion – Paradis des randonneurs
En cette 6ème semaine de confinement je vous invite aujourd’hui à imaginer que vous êtes à près de 10 000 kilomètres de la métropole en plein milieu de l’Océan Indien prêts à atterrir pour découvrir ou redécouvrir pour certains ce qui enchante les randonneurs.

carte Didier Mercadal - Webside
La Réunion d’environ 2500 km2 (moins de la moitié du département du Var) est une île volcanique qui a seulement 3 millions d’années. Elle a été créée par un point chaud culminant à 3 070 m au Piton des Neiges. Son relief est escarpé et travaillé par une forte érosion qui forme en son centre trois vastes cirques : Salazie, Mafate et Cilaos. Les pentes de l'île sont sillonnées par de nombreux cours d'eau creusant des ravines plus ou moins profondes. Le cœur de la Réunion est appelée les Hauts de l’île en opposition à la frange du littoral jusqu’à 500-600 m d’altitude dénommée les Bas de l’île. Les cirques avec leurs pitons et remparts sont inscrits au parc mondial de l’Unesco et avec le volcan le Piton de la Fournaise ils font partie du Parc National de la Réunion créé en 2007.


Le cirque de Cilaos, caldeira arborée et sauvage est accessible en une trentaine de kilomètres du littoral par une route étroite et sinueuse , célèbre route aux 400 virages. La ville de Cilaos, connue pour ses sources thermales, ses lentilles et son vin est localisée à 1200 m. d’altitude au pied du Piton des Neiges, volcan escarpé et inactif. Le nom Cilaos dériverait du mot malgache, "tsilaosa", qui signifie qu'on ne quitte pas.
Vues du cirque et de la route depuis la Fenêtre des Makes.


Pour accéder au sommet du Piton des Neiges vous devrez monter en continu (le départ est à un peu plus de 1300 m.) en empruntant de nombreuses marches dans la forêt qui, en un 1er temps vous conduiront au gîte situé à 2400 m. de la Caverne Dufour où vous pourrez bivouaquer si vous souhaitez monter au sommet à 3070 m. par un chemin en partie fait de gratons et pierres volcaniques, tôt et assister au lever du soleil.

Il est à noter que nombreux sont les randonneurs qui partent du bas entre minuit et deux heures du matin avec la frontale pour faire l’aller-retour dans la journée.

Salazie se situe à l’Est sur la côte au vent et bénéficie d’un climat plus humide.

C’est le plus accessible des 3 cirques, et le plus verdoyant. Ici la nature se donne en spectacle, et l’eau omniprésente y jaillit en d’innombrables cascades dont le célèbre « Voile de la Mariée » ou encore le « pisse en l’air » qui tombe directement sur la route.

L’eau est ici omniprésente et si on ne la voit pas, on l’entend souvent ruisseler le long des falaises ou sous la végétation. Le cirque abrite sur son territoire des trésors du patrimoine naturel réunionnais, comme la forêt primaire de Bélouve et celle de Bébour limitrophe avec ses fougères arborescentes et ses ravenales (arbres du voyageur).


Accessible uniquement par les airs, même si un sentier permet d’accéder à son point de vue, le Trou de Fer constitue un des sites les plus majestueux et spectaculaires de l’île.

A Salazie vous verrez de nombreuses plantations de bananiers et « chouchoux », nom local des chayotes ou christophines. Le nom de "Salazie" viendrait de "Soalazy" (terme malgache désignant une marmite à trois pieds dont on se sert pour cuisiner), en référence aux trois rochers situés entre les Cirques de Salazie et de Cilaos.
Cœur d’un volcan délabré, le cirque de Mafate est un monde à part (700 habitants). C’est un écrin géologique dessiné par des remparts abrupts d’où on a une vue plongeante depuis quelques crêtes environnantes. Des sentiers abrupts depuis entre autres Le Maïdo (ouest de l’île),

le Col des Bœufs (Salazie), le Col du Taïbit (Cilaos) permettent de s’y rendre. Seule la marche à pied par des petits sentiers de montagne ou en hélicoptère permet d’accéder à un des 10 ilets (hameaux sur petits plateaux). Mafate est originellement le nom d'un chef de clan d'esclaves « marrons » (l’abolition de l’esclavage à la Réunion date du 20 décembre 1848). Celui dont le nom signifie « Celui qui tue » en malgache devint le chef d'une communauté traquée par des chasseurs d'esclaves, qui s’enfuirent dans le cirque.

Les habitants restent plus que jamais attachés à leur terre et perpétuent leurs traditions. Ils pratiquent la polyculture vivrière et accueillent les randonneurs dans une cinquantaine de gîtes d’étapes. 8 écoles accueillent les enfants du cirque qui doivent regagner le littoral en internat pour le collège et le lycée. Le ravitaillement qui était autrefois porté à dos ou sur la tête par les hommes et les femmes ou qui était acheminé avec des bœufs est désormais assuré par des rotations d'hélicoptères. Les secours et un service médical périodique sont également assurés par voie aérienne. Il en est de même pour l'évacuation des déchets. En revanche, les tournées des facteurs se font à pied.


Le climat de La Réunion est tropical humide. Mais il se singularise surtout par de grandes variabilités liées à la géographie de l'île. Il existe deux saisons marquées à La Réunion : la saison "des pluies" entre janvier et mars et principalement la saison "sèche", plus longue, qui débute au mois de mai pour s'achever au mois de novembre. Mais en saison sèche, les précipitations restent importantes sur la partie Est de l'île et notamment sur les flancs du Volcan. C’est là qu’on trouve surtout les plus belles cascades et les mares. La pluviométrie montre une grande dissymétrie entre l'Est et l'Ouest de La Réunion. Ci-dessous les cascades de Ste Suzanne, Grand Galet , Anse aux cascades et Trou Noir.




A l'ouest, les précipitations sont peu abondantes. En revanche, plus on se décale vers l'est, plus les cumuls de pluie augmentent, jusqu'à atteindre des valeurs dépassant 10 mètres par an.
L’île d’aujourd’hui est constituée de deux massifs volcaniques : le plus ancien, le Piton des Neiges est éteint depuis environ 12 000 ans. Il émergea de l’océan il y a 3 millions d’années environ, après une période de construction sous-marine à peu près identique. Le plus récent, le Piton de la Fournaise, s’est construit sur le flanc Sud-Est du Piton des Neiges il y a 500 000 ans environ. Il culmine au cratère du Dolomieu, et avec une éruption annuelle voire plus, le volcan du Piton de la Fournaise est un des volcans les plus actifs du monde. C’est un volcan effusif qui ne présente pas de danger immédiat pour la population, offrant ainsi un spectacle grandiose lors de ses éruptions.
Situé sur la route forestière de 24 kms de long qui mène au volcan avant d’arriver au Pas de Bellecombe à 2311 m. d’altitude, le plateau de la Plaine des Sables dévoile des paysages lunaires et désertiques et seule la piste qui la traverse nous rappelle que nous sommes encore sur terre.

En amont une petite balade de 2 kms quand l’accès y est possible vous conduira au seul lac de La Réunion : Piton de l’eau, lac de cratère à plus de 1800 m. d’altitude entouré en juillet-août d’une multitude d’arums.

Au bout de la route un spectaculaire panorama sur le Piton de la Fournaise et l’enclos Fouqué qu’il surplombe s’ouvre à nous. C’est la seule porte d’accès au volcan qui permet d’emprunter les sentiers de randonnées qui sillonnent l’enclos, et grimpent, au sommet du cratère Dolomieu à 2632 m, point culminant de La Fournaise dernière caldeira formée par le volcan.

Son ascension permet d’admirer le vaste cratère d’un diamètre de 1 km qui s’est effondré de 350 m. en 2007. Une grande vigilance s’impose. Il faut impérativement suivre les marques blanches au sol car de nombreuses failles sont de part et d’autre et le chemin peut être instable. De plus même par grand soleil il faut prendre avec soi, en plus de l’eau et d’une trousse de secours, vêtement chaud, couverture de survie, en-cas et lampe. Le brouillard arrive très vite même quand on ne l’attend pas et il est fort recommandé, où que l’on se trouve, de s’arrêter sur place et d’attendre plusieurs heures voire la nuit entière qu’il se lève.


Lors de l’éruption de 2007 le débit des laves était estimé à 100 mètres-cubes par seconde, et le volume total des laves émises durant les 3 semaines les plus intenses a atteint 120 millions de mètres-cubes, ce qui en fait une des éruptions les plus importantes jamais enregistrées sur la planète. Les éruptions se produisant à de rares exceptions dans « l’Enclos » zone inhabitée, ne sont pas dangereuses. Elles sont de type effusif, provoquant des coulées fluides et relativement lentes.

Le risque majeur d’une éruption à La Réunion est une éruption « hors enclos » (comme en 1977 à Sainte-Rose et en 1986 au Tremblet), mais qui ne devrait provoquer que des dégâts matériels (routes, maisons ou infrastructures). Le volcan est surveillé en continu par l'Observatoire Volcanologique de La Réunion, en liaison avec la Préfecture chargée de l'annonce d'une éruption plus ou moins imminente et de la fermeture des chemins et éventuel accès possible par balisage, des milliers de personnes étant prêtes à marcher plusieurs heures, même de nuit, pour voir le spectacle.

En cas d’éruption, et même si toutes les dispositions sont prises, il faut pour autant rester très prudent à proximité des coulées, particulièrement avec l’eau (pluie, vagues…), la vapeur pouvant gravement bruler. L’éruption d’avril 2007 a recouvert la nationale sur 1.600 kms avec jusqu'à 60 mètres de hauteur de lave coupant l’île en 2 durant 7 mois jusqu'à ce qu'il soit possible d’ aménager une nouvelle route.


On se demande comment la végétation brûlée peut repartir.


Le spectacle de la lave se jetant dans l'océan est impressionnant et il n'est pas rare que l'île s'agrandisse alors de quelques hectares.


Pour avoir une idée de l’éruption de 2007 allez consulter le site : https://fournaise.info/eruption-2-avril-2007/.
Je ne vous parlerai pas des 207 kms du littoral où vous pourrez rencontrer des paysages très différents : les plages et les zones de baignade sont concentrées sur la côte Ouest où se trouvent les récifs et lagons, tandis que le reste des côtes est plus sauvage : ce sont des plages de sable noir ou de galets, des falaises et même d'anciennes coulées de lave.



Pour information : Il existe trois sentiers principaux de Grande Randonnée : le GR R1 ou « Tour du Piton des Neiges », le GR R2 ou « Grande Traversée de l’île » et le GR R3 ou « Tour de Mafate », qui offrent de très nombreuses possibilités, et qui viennent s’ajouter à la longue liste des autres randonnées et promenades qui existent à La Réunion. Il existe 6 cartes IGN 1/25000ème qui couvrent le territoire et affichent les sentiers, et qui seront vos meilleures alliées pour préparer ou suivre votre parcours sur l’île.

La spécificité des sentiers réunionnais est qu’ils sont, en général, assez difficiles et techniques (hautes marches, échelles, passerelles, rochers, végétation, passage à gué / glissant / instable / vertigineux…) et avec un dénivelé important. Par ailleurs, les conditions climatiques peuvent être très variables et changer rapidement dans l’intérieur de l’île (pluie, vent, brouillard…), et être très rigoureuses en haute montagne au- dessus de 2500 mètres.
La Réunion est aussi, une terre de trail et de course en montagne. Elle accueille chaque année en octobre le mythique Grand Raid, ou Diagonale des Fous, une des plus belles mais difficiles course au monde, véritable course de l’extrême : 165 km, 10 000 mètres de dénivelé positif, en tout juste 24 h pour les premiers.
En cette période de confinement prenez le temps de regarder le film de 2018 fait par Réunion Première (26 minutes) - https://www.youtube.com/watch?v=_2Afc6tRtJM.
Il y aurait tant de choses à relater que j’espère vous avoir fait voyager et peut-être qu’un jour vous irez à votre tour découvrir cette île aux multiples couleurs où j'ai eu le plaisir de vivre durant presque 16 ans.