Châteaudouble – 514-3/G2 – jeudi 21 mars 2019

Jack nous a donné rendez-vous à l’entrée de Châteaudouble pour une nouvelle randonnée, concoctée pour les G2. Nous sommes 29. Fraîcheur et soleil sont au rendez-vous. Pendant que 3 chauffeurs s’en vont déposer des voitures en contrebas pour le retour, le groupe a le loisir de contempler le paysage.
A son retour Jack présente la randonnée : « Véritable nid d'aigle, Châteaudouble domine de 130m l'entrée des gorges de la Nartuby, affluent de l’Argens. Passage au Château de la Garde (vins), à la ferme solaire des Plaines de la Garde, à la chapelle Sain Jean. Nous terminerons la randonnée à la Ferme fromagère (vache, brebis, chèvre) de la Pastourelle où nous prendrons le pot de l’amitié. Nous aurons là des voitures en relais pour nous éviter 1,6km de montée et +85m de dénivelé. Parcours sur pistes et sentiers marchants ; la montée au sommet de Colle Pelade comprend une montée de 250m à 18% sur bon terrain. Randonnée annoncée de 10.4 kms, avec un dénivelé positif de 250 m. et négatif de 330 m. » (en réalité un peu plus tant en distance qu’en dénivelé car nous traverserons le village et monterons à divers points de vue.)


Nous voilà partis prudemment le long de la route pour visiter le village qui semble bien désert. Patrice est notre serre-file. La population est d’un peu plus de 400 âmes auxquelles s’ajoutent 72 migrants accueillis dans la commune depuis l’automne.
Nous passons devant l’église Notre Dame de l'Assomption, puis sous des porches, rues en calades et passages voûtés,

pour nous rendre à un premier point de vue duquel nous voyons la route et le lit de la Nartuby


puis empruntons la montée Sainte-Anne, montée qui permettait de sortir des fortifications et d’accéder aux aires à blé, aux chapelles Ste Anne et St Pierre et au cimetière actuel qui nous conduit au 2ème point de vue au pied de la tour reste du château.




Quelques escaliers supplémentaires et nous voilà au 3è point de vue, où nous apprenons qu’en Provence il y aurait 32 vents .


Ca y est la rando a vraiment démarré. Sur la route tout d’abord, puis en parallèle en plein champ.

Nos apercevons une station d’épuration et à proximité une exploitation de pommes

puis traversons la Nartuby ici à sec

avant d’emprunter la piste de la Pale, en haut de laquelle nous nous arrêtons pour la pause banane.


Nous apercevons au loin Chateaudouble et le tunnel par lequel nous sommes arrivés en voiture

avant de longer en le surplombant le Château de la Garde qui produit huile d’olive, vin et miel entre autres.

Nous y faisons alors la photo de groupe.

A partir de là nous attaquons « la montée » de la rando.


Juste avant le sommet de Colle Pelade nous nous arrêtons pour le pique-nique en bord de sentier, dans un sous-bois rocheux mi-ombre, mi-soleil. Merci aux divers randonneurs qui par leurs attentions agrémentent de solide ou liquide le pique-nique.



A la fin de celui-ci Rolande retrace l’historique de Chateaudouble .

« Châteaudouble, double château. Le village, au Moyen-Age, était constitué d'un castrum (château + village) à côté duquel s'est développé un village fortifié pouvant accueillir toute la population se trouvant un peu trop à l'étroit dans le castrum primitif devenu exigu. C'est du côté du cimetière que jadis se dressait le grand château dont il ne reste aujourd'hui qu'une tour envahie par la végétation, quelques pans de mur misérables et une partie des soubassements que l'on voit affleurer parmi les herbes (sans oublier une citerne creusée dans le roc).
Bien avant sa construction, se dressait à ce même endroit un camp fortifié, faisant partie d'un vaste complexe d'oppida. Les romains ne purent en venir à bout car la pace forte était très difficile d'accès et les habitants extrêmement farouches.
Par la suite, les habitations se développèrent autour et l'on vit apparaître un château. Les seigneurs, issus de la famille de Villeneuve, s'allièrent aux templiers qui s'installèrent à Châteaudouble (sigles encore visibles sur certaines entrées de bâtiments).
Pour faire face à une démographie expansive, on commença à construire en dehors du castrum (village et château originels). Ces nouvelles habitations s'entourèrent à leur tour de remparts et accueillirent bientôt la majorité de la population de la commune. Au cours des guerres de religion (XVIè s.), le village offrait un abri de choix pour ceux qui cherchaient un refuge pour échapper aux massacres, tels les moines de Fréjus. Le château de La Garde, sur le plateau voisin, fut rasé par les royalistes en 1595.
Une nouvelle église (l'actuelle) fut construite au début du XVIè s. dans la partie récente du village. La révolution apporta comme partout en France son lot de déprédations, et c'est l'ancienne église qui en fit les frais.
Phrase de Nostradamus à méditer : "Château double, double château, la rivière sera ton tombeau." Les graves inondations de 2010 ont causé énormément de dégât dans ces gorges, si bien que la route a été emportée à deux endroits. Depuis lors, elle est fermée à la circulation, et les coûts exorbitants de réfection font penser que ce ne sera pas demain qu'on pourra de nouveau l'emprunter.
Le Château de Lagarde est au carrefour d’anciens chemins romains et fut pendant des années une halte réputée pour sa gastronomie, son vin, ses oliviers, ses écuries, édifiées au XVIème siècle. Il fut occupé par les comtes de Provence jusqu’à la fin du XXème siècle. Aujourd’hui propriété de la famille des éditeurs Dupuis, le domaine recèle, sur les 700 hectares qui composent la propriété, pas moins de 1000 oliviers et 4 hectares de vignes dont les dernières datent de l’époque napoléonienne. Philippe Crocé Spinelli, oenologue réputé de la région, est en charge de l’exploitation viticole et oléicole.
Seule une tour du XIIè siècle, une voûte et une cave subsistent de cette fortification, elles dominent toute la région sur un site imprenable contrôlant tout trafic entre Châteaudouble, Montferrat et Figanières. On dit que le Château de Châteaudouble est le « double » de celui de Lagarde et que le trésor du Comte Jean est caché dans la propriété…Les plafonds du rez-de-chaussée et de la cave datent du 16ème et présentent de magnifiques voûtes. L’étage fut aménagé au 18ème et l’ensemble servait de relais tant pour les chevaux que pour les voyageurs qui transitaient par le chemin romain-toujours carrossable de Grasse à Marseille. En contrebas du Château, se trouvait le potager entouré de murs et irrigué grâce aux immenses citernes sises sous le chemin romain devant la façade Est. Dans la cave, il reste encore deux fûts de chênes, construits sur place, avec des tronçons arc-boutés, car le cerclage de tonneaux n’était pas connu au 17ème siècle, c’est aussi une preuve qu’il y avait du vin à Lagarde à cette période….. »
Jack alors nous parle, ce qui suscite intérêt et questions de la construction du parc photovoltaïque du Domaine de Lagarde, à l’origine d’une initiative de production d’énergie verte de grande envergure.

« Par arrêté du ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, en date du 16 juin 2009, la construction d’un parc photovoltaïque de 20 hectares et d’une capacité de production de 12 MWc sur le Domaine de Lagarde a été autorisé. Grâce à cette initiative, ce sont 5.000 foyers qui sont alimentés en énergie verte. Le parc est aujourd’hui construit et produit depuis le 1er janvier 2012.
La commune de Figanières et Solairedirect (depuis ENGIE) ont inauguré le 19 juin 2012 le parc solaire construit aux Plaines de la Garde. Présent sur l’ensemble de la chaîne photovoltaïque, Solairedirect s’impose comme le premier producteur indépendant français d’électricité solaire, avec au début 2012, des parcs et des toitures solaires pour une capacité totale de 120 MW.
A Draguignan dans le Var, Solairedirect poursuit son développement avec la construction d’une nouvelle centrale solaire d’une puissance de 12 MWc. Le parc est composé de 48 246 modules solaires de 250 Watt crête répartis sur un terrain d’environ 25 ha. La production électrique attendue s’établit à 18 GWh/an ce qui équivaut à la consommation d’énergie annuelle de 12 000 personnes.
Solairedirect capitalise sur son expérience afin d’atteindre les meilleures exigences environnementales : l’utilisation de panneaux solaires sans métaux lourds, une parfaite intégration paysagère, l’absence d’utilisation de béton et chantiers ‘‘verts’’.
Sur le plan écologique, 10 000 tonnes de CO2 seront évitées chaque année.
Solairedirect, a confié à Schneider Electric l’EPC (Engineering, Procurement & Construction) le lot électrique clé en main et le contrat d’exploitation et de maintenance pour une durée de 20 ans.
Le parc accueille par ailleurs un troupeau d’ovins pour l’entretien biologique des espaces en herbes entre les rangées de panneaux solaires, et un troupeau de caprins pour le désherbage de la périphérie du parc. Située dans une zone de péninsule électrique éloignée des sites de production, cette installation contribuera à produire de l’électricité localement en assurant une couverture énergétique équivalente à 10% de la consommation de son secteur d’implantation.
La société Solairedirect présente la particularité de proposer une solution technologique économiquement viable uniquement par la vente de l’énergie produite. Son coût est proche de celui des énergies fossiles, rendant ainsi possible l’effort d’adopter le solaire dans le processus de transition énergétique, tout en restant financièrement à la portée de tous, en principe. Pourtant le tarif d’achat de l’électricité solaire est réglementé par arrêté ministériel : « Le solaire a du mal à se développer dans le cas du tarif actuel d’achat trop bas », confie l’un des responsables de la société. L’avenir du solaire dépend donc du bon vouloir des décideurs politiques et de leurs choix.
Le parc de Figanières est l’une des sept réalisations de parcs de Solairedirect dans le département, après les projets de Vinon-sur-Verdon, Varages (2) et La Verdière, qui totalisent une puissance totale de 31 MW. Deux autres projets, représentant une puissance de plus de 12 MW, sont en cours de construction à Brignoles et Saint-Antonin-du-Var, avec une mise en service prévue pour l’été et l’automne 2013. (La Marseillaise) »
Il est alors temps de repartir : « départ dans 5 minutes ».
Quelques dizaines de mètres et nous voilà au sommet de Colle Pelade. En début de descente nous nous éloignons quelque peu du sentier pour aller voir l’étendue des panneaux photovoltaïques


puis nous nous retrouvons comme ce matin au-dessus du château de la Garde. Alain glisse sur des gravillons et chute face à terre. Des égratignures mais pas de gros bobos. Désinfection et arnica et tout le monde repart. Jack retrouvera le bon croisement grâce à un mini cairn construit par Claude lors de la reconnaissance.
Le sentier est plus ou moins pentu et caillouteux. Jack dira alors à la tête du groupe : « vous pouvez descendre et vous attendez à la chapelle Saint-Jean. »

La chapelle est fermée et peu accessible depuis l’écroulement de la passerelle au-dessus de la Nartuby lors des inondations de 2009. C'est à travers les barreaux que l'on peut voir le tableau représentant St Jean.

La chapelle est implantée en contrebas du village en bordure de l’ancienne route départementale qui suivait les gorges, au débouché d’un chemin muletier qui la reliait au village. Un apier (rucher) de pierres sèches, restauré en 2004 jouxte cette chapelle qui est dédiée au saint patron du village. Baptêmes et processions s’y déroulaient régulièrement avant que la route des gorges ne soit fermée.
Un petit chemin nous amène à la route à l’emplacement de la passerelle emportée.

Nous poursuivons sur la route en longeant la rivière jusqu’à la Pastourelle où nous partageons le verre de l’amitié.


Merci à Jack d’avoir prévu de quoi de nous rafraîchir. Certains en profitent pour faire diverses emplettes : fromages, huile d’olive, miel, jus de pommes…


Les chauffeurs ayant laissé leur véhicule à l’entrée de Châteaudouble s’en vont avec ceux ayant déposé le leur pour faire le relais. Merci encore à Jack pour avoir eu pitié des G2 et leur avoir évité 1.6 km de plus et 85 m. de dénivelé.
3ème merci à Jack pour cette agréable randonnée.
Les photos sont de Jean-Marie, Nadine, Nicole et Rolande.
La semaine prochaine : jeudi 28 mars 2019 – G2
Départ : 8H30 – Animateur : JEAN BO
896-2-Cabris-la Chevrerie du Bois d'Amon- MOYEN * - 12,6 km - Dh : 293 m
Au départ de Cabris, randonnée en boucle avec découverte de sites préhistoriques, d’un élevage caprin et de magnifiques panoramas sur le Lac de Saint-Cassien
Parking : Cabris . Allée Albert Camus Coût du trajet A/R : 28 €