Escragnolles – Cascade de Clars - 907/G2 - jeudi 7 mars 2019

C’est sur l’aire des Galants à Escrargnolles qu’Alain nous a donné rendez-vous pour une randonnée inédite. Nous sommes 25 et les nuages commencent à s’éloigner pour faire place au soleil. Après la présentation du parcours, carte à l’appui, d’une douzaine de kms et 480 m. de dénivelé au pied de l’Audibergue,

« Nous allons évoluer dans le Nouveau Parc Naturel des Préalpes d’Azur créé en 2012. Ce parc couvre environ 90 000 ha, 45 villages de caractère, 2000 espèces végétales. C’est le château d’eau de la côte d’azur. »


Nous voilà partis, les G2 bien encadrés par 3 animateurs et une bonne demi-douzaine de G1.
La randonnée commence sur une petite route bien tranquille. Nous passons le long d’une vaste prairie où paissent de nombreux moutons

avant d’emprunter un chemin qui se transformera rapidement en sentier descendant jusqu’au pont romain du Ray. En cours de route de nombreux crocus pointent leur nez.


C’est là que nous faisons la pause banane. Le petit déjeuner matinal est déjà loin et Alain nous retrace l’historique du Vol de l’Aigle, retour triomphal de Napoléon avec passage dans la région (d’où le nom de route Napoléon qui relie entre autre Escragnolles à Digne.)

« Les 1er et 2 avril 1814 le sénat destitue Napoléon et installe un gouvernement provisoire.Le 4 avril 1814 1ère abdication et le 20 avril 1814 départ de Napoléon pour l’Ile d’Elbe. Napoléon embarque à Saint-Raphaël pour Portoferraio. Le 27 avril 1814 l’Ile d’Elbe est constituée en royaume pour Napoléon où il débarque le 4 mai 1814.
Les royalistes sont au pouvoir avec Louis XVIII et Marie-Louise est en exil en Autriche. Napoléon quitte l’Ile d’Elbe le 26 février 1815 à bord de l’Inconstant avec une petite flottille de vaisseaux réquisitionnés sur l’Ile et quelques centaines de grognards fidèles qui l’entouraient. Le 1er mars ils débarquent dans le golfe de Juan. (le débarquement était prévu à Saint-Raphaël mais se fait à Vallauris Golfe Juan).
Napoléon prévient son général, le général Cambronne en avant garde de ne tirer aucun coup de feu. Surprise et rapidité pour la réussite de l’opération. Dans la nuit ils vont jusqu’à Cannes par les dunes. Le 2 mars 1815 après 64 kms la petite troupe arrive à Séranon et bivouaque dans la neige à plus de 1000 m d’altitude. Bref passage à Escragnolles où Napoléon va remettre une bourse d’or et rendre hommage à la mère d’un de ses généraux, le général Mireur mort pendant la campagne d’Egypte à 28 ans.
Napoléon ne dort pratiquement pas et reste assis sur un fauteuil par peur d’un guet apens. Le 3 mars 1815 dès l’aube il va vers Castellane. Le 4 mars à Digne et le 7 mars à Grenoble.
Tout au long du périple, de nombreux soldats grossissent sa troupe. Vers Grenoble, les soldats royalistes veulent l’arrêter et le tuer. Napoléon se dresse devant eux et proclame : « Soldats du 5ème ! Reconnaissez votre empereur ! S’il en est un qui veut me tuer, me voilà ! » …et les soldats du 5ème régiment d’infanterie royaliste se rallie à Napoléon.
Le 13 mars il est à Lyon, le 20 à Paris. Louis XVIII a fui Paris. Le 29 mars 1815 Napoléon supprime par décret la traite de noirs ainsi que la vente des noirs dans toutes les colonies françaises. C’est le début de l’abolition de l’esclavage.
Le 18 juin 1815 c’est la défaite de Waterloo et le 22 juin la seconde abdication de Napoléon. Napoléon est mort le 5 mai 1821 à 51 ans en exil sur l’île de Sainte Hélène.
Avant de partir nous faisons la photo de groupe sur le pont.

Finie la descente. Nous commençons à monter sur un chemin plus ou moins pierreux,


duquel nous nous éloignons quelque peu pour aller voir le dolmen des Brainées.

Arrivés à une clairière, le chemin devient plus large et à découvert nous atteignons la Montagne des Louquiers à 1140 m. d’altitude (point haut de la randonnée). De là une vue magnifique côté mer bien que brumeuse, (des îles de Lérins au cap du Taillat), et côté montagne sur Mons, Escragnolles, le mont Lachens et l’Audibergue. ![]() ![]() Alain nous parle alors du général de brigade de la Révolution française François Mireur, né en 1770 à Escragnolles, promoteur de la Marseillaise. |
« C'est à dix-neuf ans que François Mireur arrive à Montpellier pour y suivre des cours de médecine. à l'âge de vingt-deux ans en 1792. Il devint docteur en médecine à l’âge de 22 ans mais son titre ne lui servit guère. La France est occupée par la Révolution. Depuis la convocation des États généraux, la prise de la Bastille, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le vote de la Constitution, avait émergé à Montpellier une immense exaltation patriotique. En 1790, participe à l'action du club des amis de la Constitution et de l'égalité à l'image du célèbre club des Jacobins de Paris.
« Mon zèle, ma philanthropie firent de moi le capitaine de la garde nationale de Montpellier, laquelle avec d'autres citoyens s'empara de la vieille citadelle royale dans la nuit du 1er au 2 mai. Ce fut notre Bastille ! ».dra-t-il. Adepte des idées nouvelles, probablement franc-maçon1, Mireur fait de nombreuses propositions : rendre publiques les séances du Conseil Municipal de la Commune, supprimer les différences entre les riches et les pauvres lors des enterrements, dispenser gratuitement l'enseignement aux enfants, lutter contre la présence des chiens enragés dans la commune...
En 1792, il se rend à Marseille pour organiser la fusion des volontaires des deux villes qui s'engagent pour combattre l'Autriche. Le 22 juin, au cours du repas donné en son honneur au lendemain d'un discours devant le club des Amis de la Constitution, il entonne pour la première fois le Chant de Guerre pour l'Armée du Rhin, composé par Rouget de Lisle. Adopté par les volontaires marseillais qui le chanteront au cours de leur marche vers Paris en juillet, le chant deviendra ainsi la Marseillaise.
Il meurt à l'âge de 28 ans, pendant la campagne d'Égypte. Les circonstances de sa mort ont fait l'objet de différents récits. (Le détail de sa carrière militaire et des circonstances de sa mort peuvent être trouvées sur internet)
La version de Bonaparte dans ses récits de la Campagne d'Egypte est succincte. "Le général de brigade Mireur, se rendant d'un bivouac à un autre malgré les observations qui lui firent les grand'gardes, fut surpris dans une petite vallée à cent pas d'elles par quatre Arabes et percé de coups de lance. C'était un officier distingué. L'armée le regretta."
Napoléon fit une halte à Escragnolles à son retour de l'île d'Elbe et demanda à rencontrer la mère du général Mireur.
Une grande plaque en faïence colorée en l'honneur de "François Mireur Héros de la Marseillaise" est apposée à l'entrée d'Escragnolles.
Son nom est inscrit sur la 28e colonne de l'arc de Triomphe (au sommet du pilier sud, face à l'avenue Kleber) et sur les tables de bronze des galeries historiques de Versailles. »
C’est là que nous nous installons pour le pique-nique. Pour l’apéritif un punch est annoncé par Martine et Alain, mais surprise au moment de le servir Alain s’aperçoit qu’il s’est trompé de bouteille. Ce n’est que du jus d’orange aussi peu d’amateurs. Mais avec les G2 jamais de problème. Il y a toujours des réserves : Morgon, Merlot et rosé accompagnés de petits chèvres, puis nombreux thermos de café, chocolats et enfin liqueur de myrte (faite par Nadine) et liqueur de cônes de mélèzes apportée par Joël régalent tout le monde.




Pas le temps de faire la sieste malgré un cairn en forme de trône .


Nous rebroussons chemin jusqu’à la clairière

et bifurquons sur notre gauche pour aller voir un 2ème dolmen, celui de la Colle.

En cours de descente vers le gué nous pouvons admirer de nombreuses anémones hépatiques,


puis traversons une magnifique forêt de pins parmi lesquels se trouve un énorme chêne.


Difficile parfois de regarder la canopée et ses pieds en même temps. Pas besoin de bottes, tubas, ni même sacs poubelles pour traverser le gué, grand pas pour certains et passage en se tenant aux branches pour les autres.


Petite cascade sur le ruisseau et Alain de faire croire que c'est la cascade attendue.

Une nouvelle grimpette pour se rendre au « clou » de la journée, la cascade de Clars qui sort dont on ne sait où sous la route Napoléon. Le paysage alentour est magnifique.



6 randonneurs fatigués capituleront avant le sommet et ne pourront profiter du spectacle de la cascade que grâce aux photos et à la vidéo faite par Xavier. Voir lien ci-dessous.




Après leur retour plus qu’une quinzaine de minutes pour regagner les voitures et nous arrivons aux Galants.


C’est à St Vallier que nous allons partager le verre de l’amitié.



Merci Alain pour cette agréable randonnée inédite dans une région inhabituelle.
Les photos sont d’Alain, Eliane, Gilbert, Joël, Nadine, Nicole et Rolande.
La semaine prochaine : jeudi 14 mars 2019
Départ : 9H - 510-Le tour de la Flute - MOYEN ** - 14 km - Dh : 400 m
Randonnée sur un fabuleux parcours de floraison de mimosa . Découverte de ruines et points de vues sur la cote
Parking : Roquebrune sur Argens-chemin de la Vernède - Coût du trajet A/R : 12 €