2022-10-13-585-Bargème-Le long de l'Artuby-G2
Depuis le parking de Bargème, situé au pied du village, à une altitude de 1060 m, on a une vue superbe sur les montagnes alentour, et sur les ruines du Château des Pontevès en surplomb.
Du soleil, quelques nuages, une légère brume au fond de la vallée : il fait un peu frais, de l'ordre de 12 degrés, mais la journée s'annonce très belle.
Joël présente le programme : "nous suivrons le tracé légèrement modifié d'une randonnée créée par Bruno mais jamais réalisée. Très belle randonnée de 12 km et de 390 m de dénivelé, classée moyen x, qui part du plus haut village du Var pour suivre l'Artuby, rivière de montagne, avec ses gués, son pont antique et ses vestiges historiques ; des vues magnifiques avant de terminer par la découverte du village et de son château. Une petite descente le matin et une douce montée de 2,5 km en fin de parcours ".
Bernard, notre serre-file, annonce le résultat du comptage : nous sommes 19.
Dès le départ nous avons un aperçu de la beauté et de la variété du paysage environnant.
Nous empruntons une petite route sur quelques centaines de mètres,
avant de nous engager sur un sentier en montée sur la gauche.
Nous ne nous lassons pas d'admirer le paysage sublimé par les couleurs d'automne.
La petite descente annoncée par Joël compte tout de même quelques épisodes de montée mais la fraicheur du matin les rend agréables : mise en jambes parfaite.
Une courte halte pour la pause banane.
Nous reprenons notre route en suivant un large chemin pierreux,
qui nous conduit vers la forêt. Progressivement, la piste que nous suivions fait place à un étroit sentier qui se fraye un chemin entre les buissons, l'occasion d'admirer les toiles d'araignée mises en valeur par la rosée matinale,
puis serpente entre les pins.
La descente offre de belles vues sur les monts environnants.
Le sentier est confortable et propice à la convivialité.
Nous atteignons bientôt le premier gué sur l'Artuby. Le niveau de l'eau est faible. Pas de gros problèmes pour le franchir. Et Joël est là pour assurer les passages un peu délicats.
Ce premier gué marque la fin de la descente. Le paysage change complètement au niveau des Gabres et du Castellas.
Il nous donne envie de faire nos premières photos de groupe, avec en toile de fond le petit hameau du Plan d'Anelle.
Nous ferons un petit détour pour le traverser en passant devant La Chapelle Saint-Joseph et son joli clocheton.
Le hameau est désert à cette époque mais bien restauré et entretenu. Le site est magnifique.
Joël nous propose de faire notre pause pique-nique dans une clairière au bord de l'Artuby : un moment de repos et de calme apprécié par tous.
En longeant le cours de l'Artuby nous atteignons le Pont de la Serre. Joël nous livre quelques informations sur cet ouvrage particulier. "Le pont actuel date de 1735. En enjambant l'Artuby, il permet de rejoindre Bargème, de l'autre côté de la montagne de Brouïs. Sa forme en dos d'âne, à une seule arche, et l'étroitesse de la voie sont caractéristiques des ponts d'intérêt local, reprenant les anciens chemins muletiers de la région.
Il permettait à l'ancienne route royale Draguignan-Castellane de franchir la rivière et desservait aussi l'ancien village de la Martre alors implanté au flanc de la colline.
La Serre, passage étroit entre deux vallées, évoque l'implantation géographique du pont, mais les habitants de la Martre l'appellent plus volontiers le pont de Madame, en souvenir d'Hélène Isard de la Martre, qui finança sa construction".
Nous ne profitons pas du pont pour traverser l'Artuby et continuons à longer son cours pendant quelques dizaines de mètres jusqu'au site d'une ancienne scierie.
"Les débuts du fonctionnement de la scierie de la Martre se situeraient vers la fin du XVIème siècle. Un canal de 290 m de long alimentait la scierie en eau, la propulsion se faisant essentiellement à l'origine grâce au charbon issu de la combustion du bois prélevé dans la forêt de Brouis, plusieurs charbonnières fonctionnant près de la scierie.
A priori la scierie a connu un essor important au XIXème siècle avant de réduire son activité après la deuxième guerre mondiale.
Les archives laissent également supposer la présence d'un moulin sur ce site".
Vestiges de charbonnière sur cette photo, et sur la gauche, non visibles ici, les ruines de la scierie.
Nous approchons rapidement du second gué. Chacun choisit sa voie pour le passer, mais encore une fois le niveau de l'eau permet de franchir la rivière sans trop de difficultés.
Nous poursuivons notre chemin dans la forêt .
Les conditions sont favorables pour la cueillette des champignons. Nous croiserons quelques amateurs aux paniers bien remplis, essentiellement de lactaires sanguins, non spécialement prisés des connaisseurs, mais appréciés semble-t-il par les provençaux.
Attention, comme on le sait, tous les champignons ne sont pas bons à cueillir. Quelques randonneurs éclairés dans le groupe auront vite identifié l'amanite tue-mouches" ou "fausse oronge", toxique et psychotrope.
Le plus dur reste à faire. Les montées annoncées se succèdent, avec des pentes plus ou moins prononcées pendant plus de 2,5 km.
laissant à admirer des paysages variés. Ici la barre rocheuse permet à chacun de donner libre cours à son imagination. La plupart identifieront au centre de la photo le visage d'un ancêtre éloigné.
Et à nouveau de magnifiques vues sur les montagnes boisées, sous un ciel moutonneux.
Au bout de cette longue montée nous débouchons sur le château des Pontevès. Il domine le village millénaire de Bargème, un des plus beaux villages de France.
Il est en cours de restauration.
Joël prendra quelques minutes pour nous conter l'histoire sanglante de la famille Pontevès qui a fait ériger ce château féodal au XIIIème siècle et en est restée propriétaire au fil des siècles, librement résumée comme suit par les auteurs du blog :
"Appartenant à la famille de Pontevès depuis 1220 la seigneurie de Bargème est rattachée en 1342 à la viguerie de Castellane. Pendant les guerres de religion (1505-1579) le seigneur des lieux, Jean-Baptiste de Pontevès, un vieillard tyrannique n'hésitant pas à s'approprier les biens de ses sujets , est en procès avec les habitants de Callas. Craignant un jugement en sa défaveur il organise le pillage du bourg de Callas et fait rançonner ou tuer plusieurs de ses habitants pour obtenir un accord reconnaissant comme légitimes ses spoliations.
Dans les mois qui suivirent les habitants de Callas firent assassiner Jean-Baptiste de Pontevès, puis ses deux fils, et quelques années plus tard, deux de ses descendants.
L'entreprise de démolition du château est commencée à cette époque, puis la justice par le truchement du Parlement du Dauphiné sanctionne les auteurs des crimes et la commune de Callas..."
Pour en savoir plus : "https://www.jaimemonpatrimoine.fr" ou encore "Bargème, rubrique histoire, sur wikipedia".
Nous traverserons ensuite les ruelles étroites de ce beau village pour rejoindre le parking en contrebas, après avoir accompli de l'ordre de 14 km pour un dénivelé légèrement supérieur à 400 m.
Il y avait beaucoup de monde ce jeudi dans Bargème en raison des funérailles d'un habitant du village. C'est à Comps-sur-Artuby que nous nous sommes finalement retrouvés pour boire le verre de l'amitié et remercier Joël pour cette magnifique randonnée.
(Merci à Bernard notre serre-file - les photos sont de Jean Bo, Claudette et Jacques).
La semaine prochaine :
G1 : Cogolin-Val-d'Astier-837 par Denis
G2 : De Colle Douce au Col de l'Essuyadou-894-2 par Jean Ma